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anne soupa

  • Mariammé, un évangile pratique

    D'ici, tu deviens invisible car ton corps n'a plus à exister.

    Simplement, Conscience.

    L'OEIL (p.235)

     

    Mariammé,Laurence de Bourbon-Parme,Anne Soupa,Massot Editions,Février 2020Moi, Mariammé (amante de la lumière en égyptien) est un livre d'enseignement authentique, dans la lignée des enseignements traditionnels, avec une inflexion gnostique.

    Il insiste sur la connaissance de soi illuminatrice, fruit d'un cheminement intérieur de longue haleine, pour parvenir à la stature d'"Homme ou de Femme sacré(e)" où "Lumière et Amour en soi ne font plus qu'Un".

    L'autrice Laurence de Bourbon-Parme ne se présente pas comme un scribe où l'œuvre l'emporterait comme dans les « dialogues avec l'ange", mais plutôt comme une personne connectée à la Source, un « simplet en conscience» qui retranscrirait un message à partir du silence. Silence qui ne s'obtient, soit dit en passant, que par un travail de purification du mental et d’assainissement des peurs, conditionnements, croyances, mémoires inhérentes à son fonctionnement.

    L'ambition affichée pour celle qui annonce vivre dans la présence du Christ ou de Marie-Madeleine depuis l'enfance, n'est ni plus ni moins que de proposer un « évangile qui soit le livre de l'humanité » avec pour caution (la préface) Anne Soupa, théologienne et bibliste féministe . Mais si le livre répond aux principales questions existentielles de l'incarnation (expérimenter l'Amour, mettre de la lumière dans la matière, vivre dans l'instant, conscientiser l'ombre), il flirte parfois avec la frontière du développement personnel quand il s'agit de la mise en pratique concrète et sans instructeur spirituel. Néanmoins dans cet ouvrage, la tradition rejoint la religion et les deux voies apparaissent moins antinomiques que complémentaires avec un nouvel éclairage intérieur plus moderne de certains termes comme prier, parvenir à l'état christique ou encore pardonner. Un glossaire vient par ailleurs expliciter la nouveauté du message.

    Pour ce qui est de l'Histoire à proprement parler biblique, Jésus (la Lumière incarnée) aurait formé un couple sacré avec sa femme, Marie-Madeleine (l'Amour incarné), chacun étant relié à la Source, l'immensité infinie. Le Christ représente symboliquement l'expérience ultime qui, par sa mort, transcenda le corps de matière en corps de lumière du ressuscité, un juste retour à l’unité, la complétude, l'équilibre des contraires.

    L'enseignement fraîchement délivré par Mariammé (L'autrice et disciple de l'évangile de Marie) est un rappel de notre nature lumineuse que l'identification à la chair et au corps mental ternit jusqu'à l'oubli.

    Un fil d'or nous relie à l'Origine où l'Amour se donne et quand nous cessons d'y être ouvert c'est le bourreau en nous que nous alimentons, l'ombre que nous vénérons et faisons exister (Lucifer) . Le sens du travail est dans l'observation sans jugement, à une époque où s'ouvre la conscience dans l'esprit et le cœur des hommes", et la reconsidération des épreuves difficiles ou personnes désobligeantes comme faisant partie d'un Plan pour l'élévation personnelle.

    Dans cette tâche nous sommes aidés (par l'esprit saint ou paraclet), nous sommes aimés, nous pouvons nous souvenir de notre grandeur et potentiel quasi divin, porteurs d'univers et de conscience illuminative.

     

  • Christine Pedotti relie les évangiles

    Jésus va tenir la promesse des prophètes et faire passer la loi de la pierre à la chair, comme le suggère l'évangéliste Jean en ne cessant de mener ses lecteurs sur les chemins de l'allégorie. Pourquoi ne pas voir, dans la fragilité des signes tracés sur la poussière, ce moment ou la loi perd de sa rudesse pour pouvoir s'inscrire dans la tendresse et la miséricorde ? La loi de Moïse a été écrite sur la pierre "par le doigt de Dieu", le doigt de Jésus dans la poussière esquisse t-il la loi nouvelle de la miséricorde et de l'amour, celle qui va s'inscrire dans le cœur des hommes et des femmes ? (Jésus, l'homme qui préférait les femmes, p115).

     

    Christine Pedotti,Jésus l'homme qui préférait les femmes,Anne Soupa,L'Encyclopédie de Jésus,Le comité de la jupe,Jacqueline Kelen,France Quéré,Annick de Souzenelle,Albin Michel,Octobre 2018L'histoire publique de Jésus est jalonnée de femmes, de sa naissance à sa mort sur la croix jusqu’à sa résurrection. Elles sont des témoins privilégiées de l'incarnation du divin en l'homme. Dans son dernier livre "Jésus, l'homme qui préférait les femmes", paru chez Albin Michel, Christine Pedotti rappelle qu'Il a eu des relations bienveillantes avec ces dernières, ce qui, pour l'époque et son environnement judaïsé, était une avancée considérable (Il ne répudie pas l'adultère, Il appelle "fille d'Abraham" une veuve courbée...).

     Anne Soupa (avec qui elle a fondé le Comité de la jupe pour lutter contre la discrimination à l'égard des femmes dans l’église catholique) a récemment réhabilité Judas et de façon générale depuis quelques années, ce sont plutôt les femmes qui mettent en lumière l'ombre du christianisme, dans la lignée de Jacqueline Kelen, France Quéré ou encore Annick de Souzenelle. La nouveauté c'est donc ce point de vue féminin avec "des femmes lectrices, chercheuses, exégètes et théologiennes...". Il s'agit de se battre contre la vision enfermante et obscurantiste de l’église à travers siècles  avec son "mouvement d’effacement des femmes".

    Dans l'Encyclopédie de Jésus, parue l'an dernier, Madame Pedotti est d'ailleurs coordinatrice du projet dans lequel elle introduit chaque chapitre en ra-contant la scène qui sera auscultée par des spécialistes ou admirateurs de Jésus.

     

    Pour revenir au livre, Jésus "libère donc la femme de l'assignation de genre" (elle appartiendrait à l’homme, elle est appelée à des tâches domestiques ou de procréation …). Pour Lui, "les femmes sont des personnes et non des fonctions" et Christine Pedotti rappele à juste titre que les Évangiles ne sont en soi "ni mysogines ni masculinistes mais que seule l'interprétation l'est", à travers les siècles avec notamment cette focale mise sur Marie comme modèle de vertu difficilement atteignable...

    Autre point important du Livre, la mise en exergue de modèles de femmes prophètesse ou Apôtre. Ainsi la samaritaine qui reconnaît Jésus comme étant le Messie, à qui Il offre de l'eau vive pour la vie éternelle ; Marie de Béthanie avec le lavement des pieds de Jésus par un parfum de haut prix et qui préfigure et devance celui des Apôtres ou encore Marie-Madeleine, première témoin et messagère de la résurrection !

     Alors que quasiment tous les sages jalousent Jésus et veulent sa mort, beaucoup de femmes le suivent, l'écoutent et mettent en pratique ses enseignements. Une sagesse innée caractériserait-elle la femme à la différence de la sagesse acquise par connaissance pour l'homme ? On peut se poser la question.

     Quoi qu'il en soit, malgré les mœurs de l’époque, Jésus met les hommes et les femmes sur un pied d’égalité. Christine Pedotti penche pour le fait que Jésus préférait les femmes, parce qu'il était homme mais dans l'évangile de Thomas apocryphe, au dernier logion, le 114ème, Simon-Pierre veut que Marie-Madeleine sorte d'entre les disciples car "les femmes ne sont pas dignes de la Vie". Or Jésus répond : "voici que je la guiderai afin de la faire Homme" , c'est à dire "souffle vivant...pour entrer dans le Royaume". La promesse de Jésus dont il s'agit ici concerne la naissance à l'esprit, ce qui va bien au-delà d'une préférence de genre mais d'une équité, d'une équanimité même de Dieu envers Sa Création.

    Rappelons que le Dieu du Coran est matriciel, IL EST un Feu dévorant et un Torrent d'eaux vives dans l'Ancien Testament, représenté par Jésus et le "féminin divin" dans le Nouveau Testament (avec ses qualités d'accueil, d'ouverture…). On voit donc que le projet divin n'oublie pas le féminin et le livre de Christine Pedotti en témoigne avec perspicacité et subtilité.

     

  • Anne Soupa déleste Judas d'un poids

    soupa judas.jpgAnne soupa est une écrivaine et essayiste chrétienne  qui essaie entre autre, depuis quelques années, de faire entendre la voie des femmes au sein de l'Institution catholique. Son dernier livre : Judas, le coupable idéal vient de sortir chez Albin Michel.

    L'auteur a mené l'enquête en relisant les évangiles et en méditant la figure ambivalente et symbolique de l'Apôtre maudit à travers les siècles. Sans nier sa part d'ombre, elle tente une ouverture pour minimiser l'impact de sa "trahison".

    Petite explication de texte lors d'un entretien réalisé par courriel autour de Pâques.

    Crédit Photo - Albin Michel