Tout ce dont nous sommes conscients est image, et l'image est âme. Pratiquer l'imagination active revient alors à faire l'expérience de l'âme (p.46)
Se désidentifier de ce qui nous fascine est au cœur de la démarche jungienne, et permet de naître à soi-même comme sujet indépendant de toute tutelle (p.119)
Les éditions Imago publient Dialoguer avec son inconscient - Jung et l'imagination active, de Jean-François Alizon.
L'ouvrage est salutaire, explicatif et permissif sur la pratique même s'il rappelle les dangers inhérents pour un moi non conscient (risque de psychose).
L'auteur retrace l'historique de la méthode, ses célèbres praticiens notamment dans l'univers littéraire, mais aussi sa singularité au sein des autres outils thérapeutiques d'investigation de l'inconscient.
Complémentaire à l'analyse des rêves pour Jung, l'imagination active permet de structurer et de texturer un moi fragilisé en l'innervant d'éléments personnels refoulés ou d'éléments collectifs mythiques. Interventionniste, la visualisation consciente oblige le moi à l'initiative, comme dans un rêve contrôlé, pour s'approprier des énergies symboliques vivifiantes.
Le but est l'indépendance et la liberté d'être en se désidentifiant de complexes psychiques généalogiquement hérités ou présents dans notre imaginaire/imaginal.
Intéressé par l'œuvre fantasque et variée du psychiatre zurichois, son ouverture religieuse et sa parenté protestante, Jean-François Alizon livre ici un recueil pratique et théorique assez complet sur le sujet, validé par ses pairs et riche en anecdotes. Un guide suffisant pour s'initier à ce qui advient du tréfonds de notre psyché, en totalité.