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psychanalyse

  • La banalité d'un fléau

    L'objet incestuel concrétisera donc la projection par cette mère de l'idéalité qui la fait survivre à la place des présences internes qui lui manquent. Quel périple ! Ou plutôt quel court-circuit ! Oui : le court-circuit narcissique remplace les trajectoires libidinales (p.43).

     

    L'inceste et l'incestuel,Paul-Claude racamier,éditions Dunod,indifférenciation,autonomie,fantasme,Freud,Décembre 2024Avec l'Inceste et l'Incestuel paru initialement en 1995 chez Dunod, Paul-Claude Racamier (1924-1996) a publié un texte écrit de manière originale sur une pathologie insidieuse et psychique qu'il contribua à révéler, notamment chez les psychotiques : l'Incestuel.
    Il s'agit d'une sorte de fusion identitaire entre un enfant et un parent un peu froid ou intérieurement vide (le manque de tendresse est un signe), avec une forte projection/séduction narcissique, intimant l'enfant à croire au parent incestueux plutôt qu'à consolider son propre moi. En somme n'exister qu'indifférencié, pour valoriser une fonction parentale par exemple.
    Le problème survient plus tard si l'autonomie est empiétée mais le complexe peut évoluer "positivement" vers des énergies libidinales certes inappropriées mais résilientes à terme, avec le parent de sexe opposé ou toute figures tutélaire.
    L'ouvrage est assez élitiste dans l'ensemble et même s'il intègre des cas concrets actuels et mythologiques, on aurait souhaité y trouver plus de signes cliniques, de pistes thérapeutiques ou de chemins de guérison pour dédramatiser l'"en-jeux".
    En l'occurrence l'auteur ne répond pas à cette question de savoir si la faute originelle est pour la mort (liens morbides et angoissants en tout) ou pour la vie, dans le cas d'un dépassement sur le plan spirituel par exemple. Il y a là néanmoins une prodigieuse prise de conscience sur un phénomène familial contaminant des générations, pour peu qu'un individu s'éveille afin de stopper ce délire confusionnel, cet imbroglio collectif.

     

  • La génèse du sionisme

    Tuer en soi le judaïsme et la féminité, le sionisme va d'ailleurs énergiquement s'y appliquer. (p.44)


    Gerard Haddad,architecture du sionisme,salvator éditions,eliezer ben-Yehouda,Théodor Herzl,Ben Gourion,Kibboutz,projet Ouganda,Clarté et concision pour un sujet épineux, dans les propos de Gérard Haddad, pour cette Archéologie du Sionisme parue chez Salvator édition.
    L'auteur puise dans les racines du projet, réhabilitant les justes (Eliezer Ben-Yehouda) enclins au dialogue et respect avec les palestiniens, soucieux des rites et d'une langue commune, l'hébreu, pour les futurs expatriés.
    On apprend que la création d'un État-nation juif aurait pu se dérouler en Argentine, aux États-Unis ou au Kenya actuel (projet Ouganda) et que le nom de Théodor Herzl retenu par l'histoire avait un penchant psychotique orwellien.
    Exceptée la formation du Kibboutz et l'adjonction spirituelle, peu d'aspects du sionisme actuel, dévoyé et souffrant du retour du refoulé, ont la faveur de G. Haddad. Cet homme d'ouverture et de concorde, qui connut Leibowitz et Lacan, vilipende le guerrier militaire issu du kibboutz comme parangon du système en place (à l'exemple de Ben Gourion) et récuse la violence colonisatrice et expansionniste en général.
    Très soucieux de la tournure des évènements depuis le 7 octobre 2023, il tenait à rétablir la vérité sur Israël où il vécut un temps dans une langue hébraïque qu'il maîtrise, et de rappeler que des frères se tirent dessus, donc symboliquement
    sur soi, triste destin.  

  • Pierres vivantes

    "Le chemin d'une seule personne qui s'éveille nourrit l'universel. Ce pouvoir là n'a pas été donné à la Bête immonde". (p.201)

     

    lily jattiot,apocalypse-passage d'un monde à l'autre,accarias l'originel,c.g jung,swami pajnanpad,saint jean,bête de l'apocalypse,jérusalem celeste,élus,septembre 2024Apocalypse - passage d'un monde à l'autre, paru chez Accarias l'Originel, est une ode à l'esprit qui souffle et inspire les hommes de bonne volonté, les "justes". C'est aussi un plaidoyer pour la conscience concernant les personnes qui ont su "faire des deux l'un", qui se vivent comme des sujets reliés.
    L'autrice, Lily Jattiot a coutume d'interpréter les rêves de ses patients, selon l'approche jungienne. Une première partie zoome avec hauteur, sur la psyché, "trait d'union entre esprit et matière". Le texte de l'apocalypse constitue ensuite bien le cœur de l'ouvrage, avec son interprétation symbolique mais le reste est une amplification du thème sur la période actuelle, assimilant le "dévoilement" à une cartographie mentale.
    Le propos est judicieux et probant, faisant des "élus" des quidam disséminés ici ou là, sans autre ressemblance qu'êtrique. On est loin d'un peuple élu mais plutôt d'une communauté d'êtres unifiés (individués selon Jung), en chemin pour une maturation psychique et spirituelle.
    Adepte d'une voie non-duelle, Lily Jattiot s'adresse à des adultes consciencieux mais minore cependant la foi (monothéiste par exemple) comme moyen de transcendance intérieure, de co-naissance. L'essentiel n'est-il pourtant pas d'abriter ce commun hôte, qu'il soit personnifié (le Vivant) ou immanent à l'être (le Je Suis) ?...car il est dit que "la foi déplace des montagnes".
    L'autrice rappelle enfin la chance de vivre en Occident, malgré ses maux, concernant notamment le droit et respect de la personne, terreau du travail d'élévation de soi. La Bête et son chiffre sont pour elle l'état d'indifférenciation duquel il est bon d'extraire un îlot d'individualité, un regard témoin et donc miséricordieux sur ce monde.   

  • Sonder l'Un-conscient

    Dieu fait chair ne nous demande rien d'autre. Il n'attend pas de l'homme la perfection. Seulement, que nous tentions, de toutes nos forces, de tout notre cœur, de tout notre esprit d'aimer. D'aimer Dieu, l'autre et soi-même, car c'est tout un. D'aimer Dieu en l'autre et en soi. (p.98)

     

    Jocelyne Delafraye,Sous les pavés le ciel,éditions Lazare et capucine,Maurice Zundel,Annick de Souzenelle,Lytta Basset,Françoise Dolto,Christ,Amour,Septembre 2024Sous les pavés le ciel, paru aux éditions Lazare et Capucine, de Jocelyne Delafraye, est un plaidoyer pour le dieu d'Amour christique. Appelée, se sentant inconditionnellement aimée, toute sa vie s'est mise au service de l'autre, qui est reflet divin.
    Psychanalyse et foi se complètent dans ses écrits. Citant volontiers Maurice Zundel, elle détricote les histoires bibliques pour en narrer l'inconscient, souvent étiqueté de mal (ou péché) mais qui n'est qu'ombre mal aimée, maudite.
    Pas d'excuse ici pour l'homme agissant sous le masque de l'ancien dieu (tyrannique, violent, juge...) alors que le pacte nouveau est une relation en conscience, une responsabilité créative plénière afin qu'advienne la paix au quotidien.
    Jocelyne Delafraye milite pour un centre en l'être qui est personnifié et incarné en multitude, pourvu qu'on le cherche. C'est un sacerdoce de le révéler en chacun par un dévoilement de soi transfiguré.
    Dans la lignée d'Annick de Souzenelle, de Lytta Basset ou encore de Françoise Dolto (même profession), l'autrice explicite les évangiles en analysant ses racines juives.  Le ton est doctoral, l'essai de belle facture, le son de cloche cristallin comme la vibration du nouveau-né...à l'esprit.

     

  • La voix du rêve

    Les aspects masculins d'une femme peuvent être extrêmement positifs, aussi bien que négatifs...On peut donc affirmer que, chez la femme, l'animus, son côté masculin, s'étend du diable au Saint-Esprit. (p.275)

     

    La voie des rêves,Marie-louise Von Franz,La Fontaine de Pierre,C.G Jung,Animus,Soi,Anima,Fraser Boa,ombre,individuation,La voie des rêves de Marie Louise Von Franz ressort en poche chez la Fontaine de Pierre. Il s'agit d'un livre utile, pédagogique et informatif à souhait, donnant des clés sur le monde mystérieux des rêves. Initialement filmée par la télévision canadienne, cette série d'entretiens réalisés par Fraser Boa (analyste formé par l'autrice), explicite a l'écrit, les concepts jungiens d'ombre, d'animus-anima et de Soi, entrecoupé de rêves de patients illustratifs.
    Ce point de vue féminin à la fois spécialisé et généraliste permet de libérer la femme (et le couple) moderne de certains carcans psychiques (notamment la voix blessante de l'animus négatif), et donc l'homme indirectement par son féminin archétypique ou anima.
    À la lecture de ce classique de la psychologie analytique, on comprend que chaque rêve constitue une facette de la Source, du Vivant, et que s'en souvenir à minima, permet un cheminement positif puisque le Soi ou Centre, veut notre réalisation. L'art de l'interprétation est évoqué mais c'est surtout le ressenti d'un tiers qui ouvre un chemin à l'expression symbolique...et à terme une conscience vigile.
    Marie-Louise Von Franz pointe le caractère unique de chaque existence, dont le sens ultime est, pour sa corporation, l'individuation ou réalisation de sa tâche terrestre.
    La voie des rêves constitue un réel guide sur l'importance et l'essence de ces messages de l'inconscient et sa compagnie provoque un fort potentiel onirique. Résolument un livre aimant dans tous les sens du terme. 

     

  • L'oeuvre au noir

    princesse-chatte-205x300.jpgAvec La princesse chatte des éditions la Fontaine de Pierre, Marie-Louise Von Franz interprète un conte roumain iconoclaste en particulier, de la même façon qu'elle interprétait les rêves, selon la méthode d'amplification chère à C.G Jung. On mesure là l'ampleur des connaissances historico-symboliques ou socio-culturelles nécessaires pour en éclairer le sens, à l'aune de la grille analytique ès psychologie des profondeurs.
    On se rend compte également  qu'un simple conte porte un monde en soi (le folklore d'une époque notamment avec la face sombre ou occultée de la chrétienté du Moyen-Age) et qu'il fait résonner avant tout en nous un ou des archétypes (ici l'animus féminin négatif ou positif). Son interprétation rationnelle et quasi scientifique vaut pour et dans un cadre thérapeutique mais en extraire ainsi le suc éloigne de facto de son mystère et de sa magie toute instinctive, c'est du moins notre ressenti à la lecture pour autant passionnante de l'ouvrage.
    La princesse chatte clôt une série de livres de M.L Von Franz consacrée aux contes de fées. Elle y a mis de très riches informations,  qui ne demandent qu'à être développées ou enrichies par autre de ses opus. Quelle belle œuvre de connaissance empirique sur la psychologie du féminin (mais pas que) pour peu qu'on désire y associer une certaine profondeur de vue...

  • Une relecture émerveillée

    Cependant, au point de recherche où nous sommes, nous voyons un élément d'intelligence qui tient en ces deux mots :"engendrement sain". Mode d' engendrement sans connaissance, sans objectivation, sans possession ? Peut être rejoignons-nous là notre titre : un lieu en eux qu'ils ne connaissaient pas. (p.179)

     

    balmary.jpgMarie Balmary, psychanalyste et autrice, publie chez Albin Michel un essai de haute tenue : Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas. Il s'agit d'un ouvrage de réflexion collective sur plusieurs passages des évangiles, fruit de sessions de relecture (à partir du grec souvent) de la Bible entre sympathisants chrétiens (le groupe s'est baptisé Déluge) sur plusieurs années.
    Le parallèle avec le travail d'Annick de Souzenelle (à partir du texte hébreu) est patent mais ici l'interprétation est plutôt à teneur psychanalytique d'obédience freudienne. Le surmoi, sorte de "juge persécuteur" est une instance que l'on confond parfois (surtout lors d'une éducation chrétienne) avec le regard neuf et "inconnaissant" (vierge de savoir) de Dieu. Il objective les êtres et relations, dans un souci de possession, ce qui n'est pas vraiment de l'amour.
    L'alliance biblique telle que lue et comprise par Marie Balmary est au contraire une naissance au sujet, à un Je conscient qui est un être de relation. Relation à l'autre différencié mais aussi à l'Autre en soi, qui peut s'apparenter au Christ pour les chrétiens (une Personne, une Présence). Cette sorte de co-naissance est commune à l'humanité, pourvu qu'elle entame un chemin de croissance et de maturation intérieure. Elle est un corps (subtil ?) ou terrain vierge, libre de connaissance (qui limite et enferme), se définissant par la foi ou croyance au potentiel supra-humain ou divin en soi ou en l'autre. C'est cet espace invisible que l'autrice appelle le Royaume (des cieux), semblable au Fiat Lux ou état de pureté et prélude au souffle inspiré.
    On voit encore avec ce chemin analytique que le Christ, en tant que symbole vivant, est une clé essentielle et universelle de la vie unitive en sa relation au Père.