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Amour

  • L'histoire officieuse

    978-2-7029-2972-8_Couverture_1400x2062.jpgOttavia Marangoni signe Divines et Dévouées au courrier du livre, sur la place des femmes dans l'histoire des religions.
    Illustré et littéraire, l'ouvrage est une quête ou un enquête sur les traces laissées par le féminin en France, dans l'ombre de l'église. Souvent occultée ou dépréciée, la femme s'est vue diabolisée (notamment avec la chasse aux sorcières au 15ème siècle) alors qu'elle ne demandait qu'une égalité de droits et de fonction pour baptiser, soigner ou prophétiser (Jeanne d'Arc, les sybilles).
    Hymnes à la lune, à la nature, à la nuit, aux plantes médicinales...autant de variantes d'un culte parallèle qui exista de tout temps, consigné dans les contes, légendes ou dans la pierre et quelques œuvres d'art sauvegardées.
    Le titre est un pied de nez à l'histoire biblique officielle où les patriarches et figures masculines ont le beau rôle. Dans les faits, Jésus ou Mahomet en témoignent, les femmes initiées ou initiatrices (Marthe, Marie-Madeleine, Herodiade, Aïcha, Fatima...), disciples ou confidentes, furent bien présentes et actives, jusque dans les écrits officiels ou apocryphes.
    Sous la gomme, Ottavia Marangoni parvient à faire revivre le trait initial et à rendre honneur à celles qui transmirent à travers siècles, une flamme vive de la foi originelle.

     

  • Un éveilleur du Moi vérité

    Il faut accepter la mort inconsciemment. L'homme qui réalise cela trouve la sérénité jusqu'à cet ultime moment. C'est cela le propos de l'éducation zen (p.207).

     

    Le rire du Tigre,Marc de Smedt,Taisen Deshimaru,éditions le Relié,zazen,dojo de la Gendronnière,zen soto,Kodo Sawaki,Le Rire du Tigre réédité en poche aux éditions du Relié (copie revue et augmentée) est un livre qui se dévore. Autant prosélyte sur le zazen que portraitiste du géant de la spiritualité Taisen Deshimaru (1914-1982), Marc de Smedt brosse le portrait d'une époque et de dix années passées en garde rapprochée du Maître zen (il fut son confident, éditeur, disciple...). La mémorable description d'un voyage au Japon, entre tradition et modernité, côtoie celle de la fondation du dojo français de la Gendronnière. De nombreuses anecdotes dépeignent le personnage haut en couleurs qu'il fut tout en le contextualisant dans la tradition du zen soto (il fut un des disciples de Kodo Sawaki). Le leg du moine bourru qui amena le zen en Europe tient dans la posture qu'il enseigna et magnifia. L'auteur relate en annexe toutes les vertus scientifico-spirituelles y attenant.
    Ce classique de l'ésotérisme vaut également pour les hauteurs de vue de Deshimaru, notamment son dialogue avec des dominicains et l'on perçoit que, du silence et de l'état de vacuité fruit de la pratique, il s'abreuvait au même fleuve de vie que tout grand éveillé et éveilleur du siècle dernier. 

     

  • Quelques lumières

    Au royaume des aveugles
    Les borgnes ne guident-ils pas ?(120)


    Non plus adolescent hanté
    Mais sexagénaire habité (107)

     

    dernière pluis,gilles farcet,maelstrÖm réevolutions,poésieAvec Dernière Pluie, paru chez MaelstrÖm réEvolutions, Gilles Farcet livre un recueil poétique délicat et sans ponctuation, comme écrit d'un seul souffle. Plusieurs thématiques mais un seul sujet : le Vivant qu'il décrit savamment, presque sous forme de chansons. La vie, les amis, le travail sur soi, les artistes mentors  ...l'actualité d'un aiguilleur de l'être, auteur et musicien comme le fut Lee Lozowick, un de ses maîtres à penser et vivre.
    Un petit livre précieux également sur la cartographie intérieure, ses affres, subtilités mais aussi ses bonheurs et joie. Rien n'est caché de l'âme triste, de la souffrance devenue compassionnelle, du découragement ou des petits démons du quotidien. Malgré presque quarante années de pratique d'une voie de sagesse, la vigilance reste de mise.
    L'homme est heureux de son sort, apaisé et dans l'équilibre de ses paradoxes. Il se réjouit dans et de l'instant (faisant fi de l'horloge apocalyptique), se satisfait de bonheurs simples et banals, en se tournant de plus en plus vers une Cause première, à l'image d'un cœur aimant et (donc aussi) souffrant de l'état de séparation égotique.
    Foi en l'invisible et croyance en des lois régissant l'être, mais aussi prières et prosternations devant cette grandeur de Présence, en soi et alentour. Gilles Farcet actualise l'intention d'Arnaud Desjardins en lui apportant ici une touche de modernité enchantée.
     


    Rien de particulier
    Sinon l'amour
    En sa stupéfiante nouveauté (27)

     

    Juste un sujet conscient dans l'instant
    Pour éprouver une manière d'effacement
    Se reconnaître impuissant et aller de l'avant (46) 

  • Mûrir le sens

    Voilà pourquoi le titre et le sous-titre de ce livre sont complémentaires, les paroles de feu énoncées par Jésus, et par quiconque laisse le Vivant l'inspirer, ne peuvent nous faire goûter au shalom promis que si elles consument en nous ce qui n'est pas nous en vérité - nos sécurités illusoires, nos croyances fantasmatiques, notre belle image, c'est à dire l'ego narcissique dont nous n'avons plus besoin (p.258)


     Paroles de feu - quand la Bible nous scandalise,Lytta Basset,éditions Albin MIchel,unification,lecture symbolique,évangiles,processus de différenciation,culpabilité,abandon à DIeu,foi,Amour,Avril 2025Après son essai sur les signes de l'au-delà, la pasteur et thérapeute Lytta Basset publie aux éditions Albin Michel : Paroles de feu - quand la Bible nous scandalise.
    Toute parole énigmatique, à priori sévère ou vitupérante de l'évangile est ici réexaminée au filtre lexicographique et avec un esprit d'ouverture (plutôt qu'une lecture littérale) par Madame Basset qui met un point d'honneur à y déceler ici une visée symbolique, là une contradiction toute humaine.
    L'auteur n'hésite pas à y mêler ses propres illuminations et son cheminement personnel dans sa compréhension et appréhension biblique.
    Le livre saint, garant d'une parole insufflée, mérite une attention accrue et une perception en profondeur qui ne souffre pas que d'une (mauvaise) traduction.
    Elle oppose ici l'ego narcissique, dont il est bon de se détacher par une investigation thérapeutique et l'ego divin, le socle en soi ou l'homme nouveau, le Vivant, inébranlable et incorruptible. Cette double nature en l'homme permet aussi une double lecture des écrits ou évènements, l'une superficielle ou fragmentaire (mentalisée), l'autre plus spirituelle et reliée.
    Différenciation et unification, termes très jungiens, sont chères à  la philosophe théologienne, qui sous le vocable de l'Amour-don entend redonner à certaines paroles du Christ leur sens originel et libérateur.
     

  • Un corps texte

    Euh-Comment-parler-de-la-mort-aux-enfants.jpgDelphine Horvilleur revient chez Grasset-Bayard avec un format court : Euh...Comment parler de la mort à nos enfants.
    Être rabbin c'est un peu selon elle, comme être conteuse. Témoignages et histoires drôles, émouvantes ou joyeuses émaillent donc cet essai qui se veut pédagogique, à hauteur des jeunes âmes ou pour les parents taiseux sur la mort, souvent par peur (infondée) de décevoir.
    Le livre parle à l'intelligence des enfants de tous âges en replaçant la mort dans un contexte évolutif (à travers des coutumes plus anciennes par exemple) et dont le narratif, la façon dont on parlera du  défunt, importe grandement.
    Une conclusion de bon aloi ponctue les quelques pistes de réflexion esquissées, en faisant la part belle à la transmission.
    Un livre éducatif et ludique, pour ne pas trop affirmer ni se prendre trop au sérieux sur le sujet.

     

  • Le Nouveau, à l'intérieur

    Devenir un Christ c'est donc être saisi et incarner le désir de l'inconscient, quel qu'en soit le prix. Et cet inconscient spirituel et génétique n'est plus seulement la demeure du Père, auquel le Christ se réfère, mais tout autant celle de la Mère (p.37).

     

    l'oeuvre au noir et le Chrisr rouge,Bertrand de la Vaissière,éditions Terre Noire,Livre rouge,C.G Jung,quaternité,ombre,mal,intégration,unification des contraires, individuation,L’œuvre au noir et le Christ rouge du psychanalyste Bertrand de la Vaissière, paru aux éditions Terre Noire, est une herméneutique du Livre Rouge de Jung, à visée personnelle (quelles pistes d'investigation nouvelles ?) et thérapeutique (comment accompagner au mieux les patients ?). 
    L'exploration de l'ombre et du mal y tient une bonne place, comme adjuvant à la trinité chrétienne. L'âme étant d'après Jung, religieuse, il s'agit de son vivant, non pas d'imiter ou de porter le Christ (déjà se porter soi, sans vouloir être systématiquement altruiste) mais de le faire naître en soi dans des allers-retours avec notre profondeur (méditation, imagination active, analyse des rêves...). Le gain de conscience nait de l'unification des contraires et de la nécessaire prise en compte de nos ténèbres intérieures, sans quoi l'aveuglement et les projections restent de mise. C'est l'ancienne conception d'un bon Dieu extérieur et d'un humain mauvais qu'il est sain d'interroger et de réévaluer en élevant la matière par une spiritualisation de celle-ci (matière-lumière). Le nouveau dieu  nous accompagne et est partie prenante dans cette tâche pour sacraliser l'humain et en faire Son réceptacle d' Amour, au moins pour ce petit nombre, intéressé par un chemin de complétude.
    On assiste dans ce livre au pétrissage de la matière, à son découpage/réassemblage et à sa cuisson au feu de l'athanor pour la rendre comestible et lisible. Un véritable processus alchimique par un auteur coutumier de l'enseignement jungien.

     

  • La reddition au Présent

    Au fond, porter sa croix consiste à s'en charger, mais en laissant Jésus la porter en nous. On perçoit combien la sagesse de la croix est aux antipodes du volontarisme, du dolorisme ou du masochisme. L'essence de la science de la croix consiste en l'abandon à Dieu, seul capable d'assumer en nous ce qui nous écrase (p.213).

     

    Joël Guibert,devenir hostie,Artège éditions,saints et mystiques,souffrance,victime expiatoire,joug,resurrection,Le père Joël Guibert signe avec Devenir Hostie, chez Artège éditions, un essai frais et moderne sur la question, à la relecture de saints et mystiques chrétiens, plutôt que d'asséner une somme théologale.
    Son essai traite de la spiritualité victimaire, remettant la souffrance pour autrui (le Christ ou les âmes pécheresses) d'actualité au sein de l'église, pour les prêtres ou les baptisés.
    Inspiré par l'esprit sain, cette notion de sacrifice développée minutieusement par le père nantais évoque la figure du serviteur souffrant ou messie (Jésus pour les chrétiens, personne à venir pour les juifs) en Isaïe. L'hyperempathie caractéristique des "corps-don", pour certains psychopompes, fut cristallisée par le Sauveur Jésus.
    L'aspect mortifère ou réparateur de la souffrance aurait de quoi rebuter s'il n'incluait pas la joie de vivre, uni au joug léger et doux endossé par le Christ dans sa Passion-Résurrection.
    Il eut été fort a propos que Joël Guibert ouvre, dans un dernier chapitre plus universel, l'acte de s'offrir comme hostie (et donc nourriture a manduquer) aux croyants de toute obédience (ou sans) puisque nous vivons ce temps où la matière s'illumine avec génie dans des œuvres/projets/objets culturels (livres, films, musiques...) très digestes, qui parfois séduisent des foules entières, comme pour la multiplication des pains !