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Féminisme

  • Richesse et profondeur du mythe

    Mélusine est là pour guider les femmes qui aspirent à retrouver leur fierté et la dignité de leur sexe...qui cherchent à être, à agir à partir de leur propre essence. Leur pouvoir régénérateur et créateur, puisant aux sources de la vie et de leur germe divin, est intact au fond de chacune d'elles et attend d'être revivifié (p.18)

     

    Mélusine fée et femme,Audrey Fella,Le Courrier du Livre,mythe,Jean d'Arras,Corps de lumière,Soi,double angélique,Mélusine, fée et femme est le nouvel essai d'Audrey Fella, publié au Courrier du Livre. Il y a 20 ans paraissait Mélusine et l'éternel féminin, de la même autrice, son versant plus intellectuel, rationnel et livresque. Car entre-temps l'âme s'est déployée, quelqu'un s'est trouvé, l'intériorité s'est affinée, la personne qu'elle fut est devenue individu, reliée à un centre divin, qui est cœur.
    C'est de tout cela qu'est fait ce livre, en plus d'être féministe, par le truchement d'une figure mythique lunaire et lumineuse, mi femme mi serpent, apparue sous la plume de Jean d'Arras en 1393. En peu de lignes, avec clarté et rigueur synthétique, sont exploités sa légende, sa figure, sa symbolique et son archétype initiatique, fruit d'un cheminement littéraire et alchimique.
    Mélusine personnifie les nécessaires mues dans un bain salvifique et régénérateur (le Soi) afin de spiritualiser la matière égotique, pour être davantage.
    Ce double de lumière peut être apparenté au corps lumineux, immortel qui se manifeste à force de frictions, souffrance volontaire ou remords de conscience, étant indifférencié chez l'homme ou la femme.
    Ce germe de foi nommé Paix, Amour ou Donne, infuse sagement en certains êtres et se diffuse secrètement en tous lieux, à la fois agent et pilier d'un nouveau monde espéré de tous nos vœux.

     

  • Des modèles archétypiques

     

    Les femmes inoubliables,Jacqueline Kelen,éditions du Cerf,mythes,figures féminines,Septembre 2025Les femmes inoubliables de Jacqueline Kelen réapparaît aux éditions du Cerf et nous offre 33 portraits d'égéries éternelles.
    Ce manuscrit réédité, datant de 1997, donne sa part belle aux mythes et aux classiques de la littérature. l'Autrice s'est incarnée dans chacune des figures féminines (avec l'emploi du je), poussant le luxe d'écouter les opéras afférents, pour mieux se laisser inspirer par l'esprit derrière les lettres.
    On y retrouve ce qui constituera l'armature de l'œuvre littéraire de Jacqueline Kelen, cette pourfendeuse moderne de l'amour courtois et chevaleresque.
    L'ouvrage est également un prisme de 33 facettes de l'Amour inhérent aux femmes, à la fois mystère et force, idéal et dernier mot.
    Penthésilée, semble une femme d'aujourd'hui; Médée la plus terrible nous apparaît sous un nouveau jour ; Cassandre représente l'ancêtre de toutes les femmes qu'on n'écoute pas, qu'on ne croit pas. On (re)découvre Aréthuse, sans cesse poursuivie; Europe, enlevée et devenue invisible ou Marguerite (é)perdue par l'amour humain. Viviane, Danaé ou encore Dulcinée nous inspirent... Écrit il y a une quart de siècle, on ne sait si l'essayiste a retouché certains passages.  Néanmoins les mythes restent salutaires car ils permettent d'insérer un affect dans une énergie dépassant la simple personne, pour mieux l'intégrer dans une cartographie symbolique structurante et constructive. Un livre féministe d'avant garde qui redonne au féminin ses lettres de noblesse et son esprit.

     

  • L'histoire officieuse

    978-2-7029-2972-8_Couverture_1400x2062.jpgOttavia Marangoni signe Divines et Dévouées au courrier du livre, sur la place des femmes dans l'histoire des religions.
    Illustré et littéraire, l'ouvrage est une quête ou un enquête sur les traces laissées par le féminin en France, dans l'ombre de l'église. Souvent occultée ou dépréciée, la femme s'est vue diabolisée (notamment avec la chasse aux sorcières au 15ème siècle) alors qu'elle ne demandait qu'une égalité de droits et de fonction pour baptiser, soigner ou prophétiser (Jeanne d'Arc, les sybilles).
    Hymnes à la lune, à la nature, à la nuit, aux plantes médicinales...autant de variantes d'un culte parallèle qui exista de tout temps, consigné dans les contes, légendes ou dans la pierre et quelques œuvres d'art sauvegardées.
    Le titre est un pied de nez à l'histoire biblique officielle où les patriarches et figures masculines ont le beau rôle. Dans les faits, Jésus ou Mahomet en témoignent, les femmes initiées ou initiatrices (Marthe, Marie-Madeleine, Herodiade, Aïcha, Fatima...), disciples ou confidentes, furent bien présentes et actives, jusque dans les écrits officiels ou apocryphes.
    Sous la gomme, Ottavia Marangoni parvient à faire revivre le trait initial et à rendre honneur à celles qui transmirent à travers siècles, une flamme vive de la foi originelle.

     

  • Prêter l'oreille

    Exister selon ses propres termes, ce serait résister à la vague extrêmement puissante de l'objectification des femmes qui est encore le modèle en cours (p.65)

     

    Elisabeth Cadoche,Anne de Montarlot,la fabrique de la honte,éditions les Arènes,Avec la Fabrique de la Honte paru aux éditions les Arènes, les autrices Elisabeth Cadoche et Anne de Montarlot provoquent un électrochoc des consciences, en s'attaquant à la racine patriarcale du problème.
    Tout tourne autour de la perpétuation de la race humaine et du besoin du corps de la femme pour y parvenir. De là découlent de nombreuses normes virilo-centrées pour contrôler cet "objet de désir", des règles (l'affaire est sérieuse !) à la ménopause (le sujet est clos !), en passant par la maternité et le travail (en moyenne rémunéré 15% de moins que les hommes pour charge égale).
    L'ouvrage est parsemé de témoignages probants et d'astuces  thérapeutiques pour un mieux-être. Il est assez exhaustif sur la question et rétablit des contre vérités au regard des luttes féministes, comme le droit de crier (par peur essentiellement) lors de l'accouchement.
    Par ailleurs la honte n'est pas genrée et ce livre parle aussi aux garçons qui portent en eux la honte de leur sœur ou mère ou ancêtres femmes. 
    Le ressenti des femmes est souvent plus juste que celui des hommes de par leurs matrices. Sauront-ils les écouter davantage, car tout est affaire de croyance en une parole trop longtemps reléguée moindre, déformée ou exagérée.

     

  • Mafalda notre héroïne

    Mafalda mon héroIne,Quino,Pénélope Bagieu,Florence Dupré La Tour,Maëlle Reat,Vero Cazot,Maud Begon,Soledad Bravi,Agathe de Lastic,Marie Bardiaux-Vaïenté,Gally,Anne Simon,Emilie Gleason,Aude Picault,Florence Cestac,Premier souvenir de Mafalda : au collège, en cours d'espagnol. Traduire ce que voulait dire l'héroïne, difficile ! Peut-être est-ce sa bouille ou son air déterminé plutôt que ses paroles "énigmatiques", Mafalda m'a aussitôt plu ...
     
    Aujourd'hui, elle fête ses 60 ans, Quino, son auteur argentin décédé en 2020 aurait sans doute été très fier ! En effet, Glénat réunit 13 autrices qui lui rendent hommage avec l'album Mafalda, mon héroïne. Les dessinatrices ressuscitent ainsi la petite fille à notre époque. Le plus amusant est de découvrir les nouveaux traits de Mafalda à travers les coups de crayon de chacunes d'entre-elles. À commencer par la première de couverture où apparaît une Mafalda toujours pétillante et souriante avec ses épais cheveux noirs et sa belle robe rouge accompagnée de son amie la Terre, merci Pénélope Bagieu.  
     
    Plusieurs autrices imaginent leur rencontre avec Mafalda et c'est pour le moins décoiffant. Florence Dupré La Tour (argentine, qui a grandi avec ses albums) et Maëlle Reat doivent raconter à la petite-fille l'état actuel du monde..."plus tu es en bas de l'échelle sociale plus tu as d'étages à monter" dixit cette dernière. Sympa la veste-survet' rouge pour Mafalda ! Chez Véro Cazot et Maud Begon, la pauvre enfant se retrouve projetée par erreur 60 ans plus tard. Sa mère travaille, ses amis sont totalement à l'aise avec "l'uberisation", les vidéos en ligne et le métier d'influenceuse pour Susanna. Petit coup de cœur pour les dessins et la réinterprétation trop "cute" des personnages. 
     
    En 2024, Mafalda se bat plus que jamais contre le patriarcat, ce ne sont pas Soledad Bravi et Agathe de Lastic qui diront le contraire. Notre héroïne préférée retrouve tous ses amis et a toujours beaucoup d'ingéniosité et de diplomatie pour régler les conflits. Les dessins sont vraiment très précis et les trois couleurs blanc, noir, rouge siéent parfaitement à Mafalda. Chapeau à Marie Bardiaux-Vaïente et Gally. Même après 60 ans la jeune senior s'indigne toujours contre le statut de la femme, de l'enfant ou s'affole contre la dernière trouvaille de Manolo "Une clémentine sans peau emballé dans du plastique". Elle n' a rien perdu de son esprit avec Anne Simon
     
    La cause animale a trouvé une nouvelle égérie avec celle qui rêve depuis toujours que le monde aille mieux. Emilie Gleason nous permet de voyager dans l'imaginaire féerique de Mafalda. Ça fait du bien même si la réalité nous rattrape toujours. D'ailleurs, ça y est, l'héroïne est devenue adulte, n'est-ce pas Aude Picault ? Elle doit travailler et supporter les humeurs de Susanita enceinte mais heureusement elle a toujours horreur de la soupe. Ouf ! 
     
    Le mot de la fin revient à Florence Cestac qui rassemble deux héroïnes Mafalda et Olive Oyl...vive la BD féminine et féministe ! 

  • Un monde désenchanté

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    Blanche-Neige a été sauvée par le Prince, tout va bien. Fin de l’histoire ! C’est plus ou moins ainsi que se termine le conte puisqu’ils vivront heureux jusqu’à la fin des temps. N’est-ce pas Walt Disney ? Les frères Grimm ? Oui, mais non, apparemment ça ne se passe pas exactement comme ça ensuite. Enfin d’après Marie Dilasser l’autrice de Blanche-Neige, histoire d’un prince, mis en scène par Michel Raskine au Théâtre de la Croix-Rousse (Lyon). Ici le Prince a engloutit le royaume à force de chasse, de banquets et de fêtes. Les nains sont au nombre de 101 et triment du matin au soir pour le bien-être du Patron. Quant à Blanche-Neige, elle a beau être enfermée par le Prince « pour la protéger » , elle continue de grandir jour après jour … et de dépérir. Ce monde est sens dessus-dessous : les autoroutes de bitume ont remplacé la forêt enchanteresse des nains, Souillon aux cheveux jaunes (ou Cendrillon) la servante et Monsieur Seguin s’invitent sur scène et Blanche-Neige chante « J’ai demandé à la lune ».

    Les trois excellents comédiens Magali Bonnat (Le prince), Rémy Fombaron (Blanche-Neige), Alexandre Bazan (Souillon aux cheveux jaunes) s’en donnent à cœur joie dans ce conte désenchanté. Michel Raskine semble s’être inspiré de l’univers de Tim Burton : costumes et maquillage, personnages décalés, drôles, flippants et attendrissants à la fois. Le metteur en scène évoque surtout May B de la chorégraphe Maguy Marin et le peintre Egon Schiele comme références. Sur scène, Souillon aux cheveux jaunes parle peu mais transforme discrètement le décor mécanisé en tirant sur des cordes et actionnant des manettes*. Le metteur en scène rend un hommage discret au réalisateur et illusionniste Georges Méliès. La lune parle, la neige tombe, les nains apparaissent et le public est enchanté.

    Blanche-Neige et Souillon sont jouées par des hommes, le Prince, par une femme. Au-delà de la drôlerie du jeu, apparaît en creux le questionnement de la place de chacun dans le conte originel, les références explicites de l’autrice à Barbe-Bleue ou à la charge mentale de Blanche-Neige renvoient aux questions actuelles (et éternelles) sur le genre, la condition des femmes et le patriarcat (savamment entretenu dans de nombreux contes). Michel Raskine laisse le public en prendre conscience et déjoue les codes avec Marie Dilasser. De même, la forêt dévastée, les animaux qui disparaissent rappellent les dégâts causés par l’humain et l’impression de fin du monde tant dans le conte que dans la vraie vie. À la fin de la pièce, c’est à Blanche-Neige de décider de la vie qu’elle veut mener : magie, illusion, réalité, vérité ?

    Et le public, qu’a-t-il vu ? Du théâtre, miroir déformant, grossissant et passionnant ...

    * Décors: Stéphanie Mathieu, Objets mécaniques : Olivier Sion

    Image: Théâtre de la Croix-Rousse.com

  • Se dévoiler neuf

    Changez le rêve et vous changerez le futur. (p.33)


    Gislaine Duboc,La prophétie de l'espoir,Vega éditions,guy tredaniel éditions,La prophétie de l'espoir, paru chez Véga éditions, de Gislaine Duboc, pourrait s'assimiler à une relecture inspirée des mythes fondateurs de l'occident (Genèse et Apocalypse), fruit d'un dialogue chamanique.
    l'autrice distingue Adam d'Eve dans leur appréhension du monde, en tant qu'esprit imaginatif pour l'un et corps sensible pour l'autre, dans leur aperception verticale ou horizontale de l'information également, qui confère à l'avènement d'un collectif en meute ou en tribu.  
    L'avènement d'Eve dans notre monde agonisant est la prophétie de l'espoir, comme elle fut son initiatrice et guide intérieur.
    Son vécu et destin de chamane lui confère en effet une sensibilité accrue au vivant qui s'exprime par une reliance vibratoire dans et hors du corps. Cette capacité de dialogue infini avec d'autres mondes (esprits ou mémoire akashique) apporte une richesse réflexive pour cheminer du "multiple à l'un" et s'approcher de la vérité sans l'asséner. Elle rappelle que ce don de (clair-)voyance, désignant bibliquement parlant un prophète, ne vaut que par l'écoute d'un scribe  ou d'un disciple audiant. Ce livre captivant est donc avant tout une rencontre entre deux univers (multivers même), ceux du lecteur et de  l'auteur, plébiscitant implicitement un être relié plutôt que connecté ou augmenté, soit l'être pleinement humain face à l'homme-dieu ou voulu tel.
    Chamane d'instinct et de tâche (sa seconde naissance), Gislaine Duboc évoque l'état de co-naissant avec la capacité à connecter la Source de toute sagesse. "Se laisser vivre" débarrassé du diktat de la mort, comme "aimer ce qui nous détruit" (le feu qui transforme la matière ou la souffrance, par exemple) sont d'autres mantras qu'elle a fait siens et qui font sens dans son quotidien.

    Une vision somme toute très christique de la vie après un long voyage de déconstruction et de réinterprétation de l'archétype divin présent et advenant en soi (au masculin ou au féminin) et demandant à n'être que nouveau, dépoussiéré de l'ancien filtre.