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Danse

  • Graines de lumière

    carnaval.jpgJoyeuse représentation ce vendredi 6 Juin 2025 au théâtre de la Renaissance d'Oullins, avec le Carnaval des hUmaniMaux. Un fameux jour, le soleil ne se lève plus et les parents dorment. Seuls les enfants sont encore debout et vont rivaliser de créativité et de malice, pour les réveiller. Ils convoquent les "humanimaux" du temps préhistorique (les peintures pariétales), s'emparent de leurs atours (costumes créés en partie par les enfants), dansent et chantent unis à leur part animale. Un petit zeste de magie fredonnée encore et le tour est joué, le monde est sauvé, l'humanité s’éveille !
    Couleurs, chants, cœur, fraîcheur, ardeur pour ces 47 graines de lumière que les metteurs en scène, Myriam Boudenia et Quentin Lugnier (en écho au spectacle Dans la grotte), les professeures Hélène Bessière et Fanny Buffin, ainsi que les musiciens Diane Delerce et Vivien Zangiacoli ont arrosé d'une attention qu'on devine délicate , pour accoucher de ce spectacle candide et si contemporain dans son écriture : l'histoire d'un retour à l'origine, pour vivifier un contenu numineux latent, par une vibration chaleureuse.

    @crédit photo : fb de la renaissance

  • L'histoire officieuse

    978-2-7029-2972-8_Couverture_1400x2062.jpgOttavia Marangoni signe Divines et Dévouées au courrier du livre, sur la place des femmes dans l'histoire des religions.
    Illustré et littéraire, l'ouvrage est une quête ou un enquête sur les traces laissées par le féminin en France, dans l'ombre de l'église. Souvent occultée ou dépréciée, la femme s'est vue diabolisée (notamment avec la chasse aux sorcières au 15ème siècle) alors qu'elle ne demandait qu'une égalité de droits et de fonction pour baptiser, soigner ou prophétiser (Jeanne d'Arc, les sybilles).
    Hymnes à la lune, à la nature, à la nuit, aux plantes médicinales...autant de variantes d'un culte parallèle qui exista de tout temps, consigné dans les contes, légendes ou dans la pierre et quelques œuvres d'art sauvegardées.
    Le titre est un pied de nez à l'histoire biblique officielle où les patriarches et figures masculines ont le beau rôle. Dans les faits, Jésus ou Mahomet en témoignent, les femmes initiées ou initiatrices (Marthe, Marie-Madeleine, Herodiade, Aïcha, Fatima...), disciples ou confidentes, furent bien présentes et actives, jusque dans les écrits officiels ou apocryphes.
    Sous la gomme, Ottavia Marangoni parvient à faire revivre le trait initial et à rendre honneur à celles qui transmirent à travers siècles, une flamme vive de la foi originelle.

     

  • Beauté brute

    Political mother : the Choregrapher's Cut,Hofesh Schechter Company, festival des nuits de Fourvière,25 ème édition,Marion Barbeau,Jack Butler,Chieh-Hann Chang,Jill Su-Jen Goh,Bruno Guillore,Evelyn Hart,Charles Heinrich,Philip Hulford,Evelien Jansen,Adam Khazhmuradov,Oscar Jinghu Li,Rosalia Panepinto,Attila Rònai,Hannah Shepherd,Hofesh Schechter,Lee Curran,Merle Hensel,Yaron Engler,Christopher Allan,juin 2025,Lyon

    Lundi 2 Juin, ouverture des 25èmes Nuits de Fourvière avec la reprise de Political Mother d'Hofesh Schechter. Une attente sous une pluie drue qui s'estompera le temps du spectacle sonore et visuel avec 23 musiciens et 13 danseurs. Le mur du son (sur trois étages) est un mix entre musique folklorique traditionnelle, déluge de guitares avec une formation limite métal et rythmes martiaux. Le mélange évoque une situation de totalitarisme avec quelques restes de civilisation et les corps des danseu.rs.ses (en parité) reflètent bien ces élans de vitalité, espoir, délivrance malgré les embrigadements, conformismes ou injonctions moralisantes.
    L'intrusion rock subjugue et happe l'énergie. Difficile de s'émanciper librement dans ce déluge sonore si ce n'est par la transe qui découle de mouvements répétitifs et saccadés. On retrouve des traces de folklore juif, de taï chi, des gestes débridés...mais globalement le magma collectif évolue groupé, soudé, solidaire dans une forme de servitude machinale. Les embardées solitaires affleurent ici et là, parfois un.e danseu.r.se, une couleur ; un individu, un détail. Puis la pièce s'achemine vers une percée de l'être contre la voix éructante qui s'affaiblit et c'est la libération, l'espoir retrouvé mais jamais vraiment occulté.
    Marion Barbeau, héroïne du film de Cédric Klapisch "En Corps" était de la partie, avec 12 autres brillant.s.es performeurs. Ils formaient un tout, une unité, une belle solidarité que le public lyonnais a acclamé a sa juste valeur.

     

    @Crédit photo Gabriele Zucca - Shechter.co.uk

  • La musique comme exutoire

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    Les mots percutants, le son entêtant (Dan Carey pour les sons minimalistes électro-rap), le décor carcéral et l'émotion vibrante : c'est Inconditionnelles, au Théâtre de la Croix Rousse à Lyon. Dorothée Munyaneza a traduit et mis en scène le texte de Kae Tempest (Britannique). Chess (Grace Seri) est en prison depuis longtemps. Elle aime Serena (Bwanga Pilipili) qui va être libérée. Son monde fragile et toujours en reconstruction s'effondre. Pourtant Silver (Sondos Belhassen) venue de l'extérieur a décelé son aura d'artiste et ne va pas la lâcher. Des talents d'ailleurs, la pièce n'en manque pas, à commencer par Grace Seri, aussi à l'aise en jouant (un phrasé unique), en scandant les textes et en dansant. Son énergie tantôt contenue tantôt explosive nous emporte dans et au-delà des murs de la prison. Une belle incarnation de l'état d'incarcération.  Bwanga Pilipili est fantasque et intense. Sondos Belhassen apporte chaleur et légèreté et Davide-Christelle Sanvee dureté et drôlerie.

    la scénographie ingénieuse (Camille Duchemin) fige et délivre : les murs et le sol rigides s'ouvrent, se déploient, s'illuminent, se rétrécissent ou disparaissent au gré de la psyché de Chess ou Serena. Dorothé Munyaneza sait révéler et ajuster les ressources de chacune pour signifier l'enfermement, la solitude et la froideur de cet univers en délivrant une mise en scène ample, puissante et enveloppante. C'est l'amour des personnages, entre les personnages et la sororité des membres d'Inconditionnelles qui restent à la fin du spectacle...avec ce petit air entrainant !

     

  • Racines Carré.e.s

    Okhty.jpgLina et Sarah Baraka sont jumelles d'origine algérienne et descendant.e.s de mineurs du Pas de Calais. Okthy (ma sœur en arabe) est leur premier spectacle autour de la gémellité, l'identité et la transmission, hommage aussi à leur défunt père acteur.
    Pendant une heure le public est en immersion sensorielle et littérale dans la culture franco-algérienne ancestrale jusqu'aux revendications récentes, par le prisme d'un trio familial résilient.
    Passionnant, passionné et passionnel à souhait.
    Entretien audio (12 min) avec les deux sœurs à l'issue de la représentation du samedi 15 mars 2025 au Théâtre des Clochards Célestes de Lyon. 

    podcast

  • Trompe l'oeil

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    Le public a répondu présent en nombre ce jeudi 20 Février, au théâtre du Point du Jour de Lyon, à la proposition de Cléa Petrolosi de mettre en scène le handicap invisible : Personne n'est ensemble sauf moi.

    Coup de bluff réussi également entre interprétation professionnelle et fraîcheur du jeu des amateurs : le charismatique Oussama Karfa, le solaire Félix Omgba, la touchante Marine Déchelette et le drôlissime Kerwan Normant. À parité, le quatuor d'acteur est accompagné de Noé Dollé, jeune guitar héros talentueux qui habille de couleurs les saynètes. Chacun se dévoile avec pudeur, sans trop en montrer, si ce n'est la vitalité qui l'anime. Et c'est là qu'on mesure la richesse (à interpréter, à partager,...) du et des sujet(s) tant le public est touché, empathique et déjà sensibilisé. 

    L'universalité du rejet, mépris, déni pour la différence, parle à chacun.e malgré le manque de moyens financiers et humains (évident) ou d'informations.

    Cléa Petrolosi magnifie ses acteur.ices, les met littéralement en lumière et explique avoir integré de nombreux souvenirs de ses sessions d'enseignements avec des porteurs de sensibilité autre, durant plusieurs années (dans le cadre du programme Phare). Tout est très écrit et l'interprétation minutieuse est à la fois fidèle et respectueuse du handicap.

    Pari gagné donc pour cette mise en scène calibrée, aérée, chorégraphiée et mélodique. Plus de 100 représentations au compteur avec un coup de cœur au festival d'Avignon 2023...ouvrons nos regards !

  • Soirée soul and swing

    Festival Jazz in Marciac,46eme édition,Samedi3 Aout,Delgres,Caravan Palace,Daniel Danaé,Rafgee,Baptiste Brondy,Zoé Colotis,Zoé Colotis,Lucas Saint-Cricq,Martin Berlugue,Arnaud De Bosredon,Romain Théret,Charles Delaporte,Aout 2024

    Deux groupes très différents ont partagé la scène sous chapiteau, du festival Jazz in Marciac ce samedi 3 Aout pour sa 46ème édition.
    Le groupe Delgres entame cette soirée dansante en faisant monter crescendo la température et l'effet de transe. Ce trio guitare dobro (Pascal Danae), sousaphone-trompette (Rafgee) et batterie (Baptiste Brondy) percute avec force et racines l'imaginaire, avec ses boucles cristallines, son tempo martial et ses basses vrombissantes. Le chant franco-créole du charismatique et chaleureux Pascal Danaé fait chalouper les têtes et les corps de tous âges et emporte l'assentiment général dans une liesse bon enfant. Musique de lutte (un genre de soul bluezzy), le répertoire de Delgres s'étoffe cette année d'un troisième album "promis le ciel" plus assagi textes saufs, mais le show réserve un savant mélange de rythmes et de brassages de titres, jusqu'au tsunami sonore, agrémenté d'un communiant rappel.Festival Jazz in Marciac,46eme édition,Samedi3 Aout,Delgres,Caravan Palace,Daniel Danaé,Rafgee,Baptiste Brondy,Zoé Colotis,Zoé Colotis,Lucas Saint-Cricq,Martin Berlugue,Arnaud De Bosredon,Romain Théret,Charles Delaporte,Aout 2024
    Doublement plus nombreux sur scène, le sextet Caravan Palace emmené au chant par Zoé Colotis brasse quant à lui les styles musicaux jusqu'à se rendre inclassable et pour le coup original. Sur fond électro, les instruments classiques se greffent  pour un mélange pop swing dont des hits forcément déjà entendus.
    Le public adhère en masse sur le dance floor prévu à cet effet à cette proposition musicale plus légère mais internationalement et largement reconnue. Il manquait à cette musique plus accessible mais plus diluée, ce petit supplément d'âme pour véritablement nous raccrocher au train laché à grande vitesse, emportant tout sur son passage pour ne garder que l'oubli de soi, salvateur, dans une danse effrénée jusqu'au bout de la nuit étoilée. 

    @crédit photo : Laurent Sabathé