blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

théâtre de la croix rousse

  • Ma sorcière mal aimée

    Le Monde renversé,Collectif Marthe,Théâtre de la Croix Rousse,Clara Bonnet,Marie-Ange Gagnaux,Itto Mehdaoui,Aurélia Lüscher, Guillaume Cayet,féminisme,lutte, ,archétype,sorcière,cristallisation,patriarcat,capitalisme,Décembre 2023.Lyon

    "T'as vu le nez impressionnant qu'elle a ? Tu parles de la grande ? Mais non la petite ! Mais attends elles ont toutes un nez de sorcière en fait !".

    En effet Le Monde Renversé, du collectif Marthe, qui se jouait au théâtre de la Croix Rousse, s'est inspiré principalement de l'ouvrage Caliban et la sorcière de Silvia Federici pour nous parler de la figure archétypale de la sorcière à travers les siècles. Ce premier spectacle écrit, mis en scène et interprété par Clara Bonnet, Marie-Ange Gagnaux, Itto Mehdaoui et Aurélia Lüscher avec l'aide de Guillaume Cayet, a été créé en 2018. Sur scène elles convoquent Marthe, accusée de sorcellerie au Moyen Âge mais aussi Karl Marx ou Michel Foucault dont elles ambitionnent de "compléter les théories". Au plateau un joyeux bordel ou un foutoir organisé : une jeune fille qui a rendez-vous chez le gynéco croise Descartes et ses confrères découvrant l'appareil génital d'une femme exécutée car "dangereuse".  Ainsi, la lutte des femmes ou le féminisme n'a pas commencé dans les années 20 ou 70 et encore moins à partir du mouvement #metoo mais bien dès le Moyen Âge lorsque les seigneurs s'accaparent leur terre et créent des paysannes "nues" puis que le roi ordonne aux femmes de s'occuper en premier lieu de leur mari et (forcément) nombreux enfants. Et pour cause, c'est bien elles qui mettent au monde les futurs ouvriers d'un monde déjà capitaliste !... Les femmes seules, qui travaillent encore ou qui gênent leurs voisins : sorcières !!! À l'image de Marthe.  Un collectif qui porte bien son nom et explore tous les aspects de la place de la femme (voir notre entretien de l'excellent Tiens ta garde). Ce premier spectacle encore un peu brouillon fourmille des mille références et recherches des comédiennes. C'est drôle, parfois effrayant et intelligent. Ce qui reste en sortant ce sont l'humiliation subie par les femmes de tout temps, et la convergence de lutte avec les exploités d'un système de domination patriarcal. Ce Monde renversé est clairement une réappropriation salvatrice d'un corps hautement symbolique.

     

  • La clé de la liberté

     Lisa Guez,Les femmes de Barbe-bleue,compagnie juste avant la compagnie,Valentine Krasnochok,Valentine Bellone,Anne Knosp,Nelly Latour,Jordane Sourdre,féminicide,sororité,prédateur,Pinkola Estes,Femmes qui courent avec les loups,Théâtre de la Croix Rousse,Lyon,Décembre 2021

    Ligne claire pour la mise en scène, entrer dans le vif du sujet : 4 femmes claudicantes, anciennes proies de Barbe-bleue, s'expriment tour à tour sur leur féminicide et s'entraident pour rejouer autrement la scène fatidique en musclant leur jeu. Dans Les femmes de Barbe-Bleue, le thème est dramatique à souhait mais allégé par les prestations drôles, inventives ou déjantées des quatre actrices principales - Jordane Sourdre, Nelly Latour, Valentine Bellone et Anne Knosp - dont les imaginaires ont formé la trame du conte théâtral.
    Il est question de désir et d'emprise quand celui-ci flirte avec le feu. Lisa Guez (metteuse en scène) et Valentine Krasnochok (la dramaturge qui joue également la femme résiliente) décortiquent la complexité de la psyché féminine, ses paradoxes face au danger et ses façons de déjouer les pièges du conditionnement patriarcal ou des auto-flagellations mentales.
    Sur une inspiration de la psychanalyste Clarissa Pinkola Estes (femmes qui courent avec les loups), le travail et le sens de la réflexion portent sur le comportement approprié, l'intuition juste à opposer à la violence. Sur un plan plus intériorisé il est discernement de la voix de la sagesse parfois confondue avec celle de la sauvage en soi, une voie de liberté totale pas si éloignée d'une source de conscience éclairée.
    Le public passe un bon moment entre phases de tension et de détente, avec cette pièce aux contours universels, peinte de symbolique rouge et bleu, sur des airs de Gainsbourg.
    Entretien avec Lisa Guez et Valentine Krasnochok à l'issue de la dernière représentation au Théâtre de la Croix-Rousse.

    podcast

    Photo: Théâtre de la Croix-Rousse

  • Le Tarot du Grand Tout connecte à la Source

    lamine diagne,le tarot du grand tout,françois cervantès,wim welker,sylvio charlemagne,eric massua,compagnie de l'enelle,hôpital de la timone,marseille,théâtre de la croix rousse,mars 2019

    Lamine Diagne est un artiste complet qui a mis pour cette pièce, Le Tarot du Grand Tout, son talent au service d'une jeunesse malade et un peu désemparée.

    Fort d'une immersion de trois semaines à l'hopitâl de la Timone de Marseille, il a rebondi après l’ascenseur émotionnel, en co-écrivant une sorte de conte musical fantastique léger. Il sera donc Slim, ce conteur-musicien-dessinateur dont la foi folle lui donne la capacité de soigner.

    Le court spectacle musical (50 minutes) nous fait entrer dans un univers merveilleux dans lequel des princes et princesses luttent cœur, corps et âme pour ne pas désenchanter leur royaume...

    Il est accompagné par Wim Welker à la guitare.

    Entretien de 8 minutes avec Lamine Diagne


    podcast

    crédit photo : Théâtre de la Croix Rousse