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Musique

  • L'under gronde

    Rocé,Bitume,Hors cadre,Ol Kainry,Big red,lutte,feu,classique,Novembre 2023Après avoir mis à l'honneur des activistes engagés dans le projet de compilation par les damné.e.s de la terre, Rocé nous livre sa version de la lutte avec Bitume (Hors Cadre) et cela sonne classique.
    Compositeur aux magnifiques beats épurés et métissés (mention spéciale pour "Il pleut dans ma tête" ou "interlude"), le message est ici brut, sans concept ni volonté de plaire, direct et radical.
    Rocé apporte une vision fraîche nourrie de la subculture, indépendante et revendicative, dont le rap est une excroissance : Le modèle dominant n'a ni projet (une tête ?) ni foi et ne craint pas le chaos (le cherche ?). Les opprimés (issus des colonies notamment) ont des valeurs, des idées-haut(es), une énergie (un feu intérieur), un vécu qui mérite écoute,considération ou apprentissage (le lien avec le Vivant entre autre), en vue d'une autonomie ou d'une liberté personnelle, dans un climat sous pression.
    Le ton est professoral, l'alerte est vitale. Un nouveau monde, un "champ de possible" peut naître d'esprits affutés, conscients et résistants (à l'image de Big Red ou de Ol Kainry en feat), pour un futur désirable et une juste place en son sein.
    Il y a clairement des méprisés, une souffrance commune, un instinct de survie mêlé d'espérance, une attitude combative face à l'adversité, qu'illustre l'artiste de façon minimaliste, avec beaucoup de force et d'amour, en musique et pulsation.
    Du niveau, de la hauteur, de la verve, des rêves...un album sous haute tension qui décrit avec brio notre modernité déshumanisée et la nécessaire alliance avec l'instant, afin qu'une présence soit. 

  • Le combat continu

    Coup de Choeur théâtre 2023

     

    khaldun.jpg

    Kahldun c'est l'île de la Nouvelle Calédonie perçue par les algériens (Les Mokrani) déportés au bagne en 1870, par leurs colonisateurs français. À la même époque s'y retrouvent des communards via Brest et bien sûr les hôtes Kanaks, tous unis par la lutte contre l'oppresseur (parfois l'État mais surtout l'esprit de colon) et l'engagement pour la liberté.
    Abdelwaheb Sefsaf s'empare avec brio et corps (Maître de cérémonie et chanteur également !) de cet épisode historico-politique en composant des fresques symboliquement marquantes, agrémentées de poignants chants et musiques traditionnels du Pacifique ou de la Méditerranée (bientôt le CD !).
    La distribution est riche et variée, les décors grandioses (Souad Sefsaf pour la scénographie) et les chœurs pleins d'âme (Emmanuel Bardon et Gülay Hacer Toruk magiques !). On ressent l'unité collective même si des individualités rayonnent plus que d'autres (le fougueux artiste Kanak Simanë Wenethem en tête mais aussi la convaincante Johanna Nizard en Louise Michel ou encore Fodil Assoul jouant Aziz, figure du soufisme algérien...).
    Le propos résonne à juste titre dans l'actualité, alimentant notamment en profondeur les pseudo-débats sur l'identité ou la nation souche. D'ailleurs le(s) public(s) a répondu présent les 5 soirs de représentation au théâtre de la Comédie de Saint-Étienne, berceau de l'artiste. Un rassemblement fraternel et multiple autour de saines valeurs partagées  : la beauté, la foi, l'amour, l'espérance, le respect...
    Khaldun est un spectacle total, une épopée lyrique dont on sort revigoré et joyeux. Rares sont les pièces d'une telle intensité vibratoire. Quelques phrases, images, sons résonnent encore dans la Mémoire vive... 

    Entretien avec Abdelwaheb Sefsaf (8 et 5 min) :

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  • Aux mares, citoyens !

    pour la mare,pierre dumond,Élodie grumelart,aurélie rousselet,simon grangeat,baptiste jamonneau,compagnie waaldé,sabine algan,blandine massier,denis chapellon,fabrice rameaux,isabelle scaglia,héloïse chabert,ballade en forêt,sorcière,immersion sensorielle,théâtre de la renaissance,oullins,octobre 2023

    Nina est citadine, Pierre vit à l’orée des bois. Réunis pour une cause commune au début inconnue, ils vont se côtoyer, échanger leurs points de vue et passions, avant d’entreprendre une marche ensemble vers la Mare aux Sorcières.

    Ce lieu de toutes les rumeurs focalise l’intérêt de gens bien comme mal intentionnés.

    Dans cette fable écologique un peu surnaturelle à destination du jeune public, la compagnie Waaldé représentée dans Pour la Mare par Élodie Grumelart (mise en scène et jeu), Pierre Dumont (jeu) et l’enchanteresse Aurélie Rousselet sur scène, avec un texte ciselé de Simon Grangeat, revient avec tact et sensibilité au Théâtre de la Renaissance d’Oullins. Sans oublier Baptiste Jamonneau (assistanat mise en scène), en maître de cérémonie.

    Dans ce spectacle immersif et sonore, la forêt, ses petits habitants et toutes les projections inhérentes à un lieu vivant et inconnu, se déploie sous nos yeux, pour le plus grand plaisir du meilleur public qui soit, celui des petits et grands enfants.

    Petit tour dans les loges pour rencontrer Élodie Grumelart et Baptiste Jamonneau juste après les derniers applaudissements (7'20) :


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    @crédit photo : Théâtre de la renaissance

  • Quand tout s'aligne

    chorale eclats de voix,francheville,etienne falconnet,florence giraudet,sacha dessandier,céline dihl,jacky guillemot,brigitte barisano,isabelle besson,grigitte gualino,catherine vergonjeanne,iris,chant,chanson française,chants africains,variété internationale,octobre 2023

    La chorale Éclats de Voix de Francheville a douze ans d'âge. L'occasion de revenir sur sa genèse magique, son fonctionnement participatif et ses objectifs avec quelques personnes clés qui assurent sa bonne humeur et sa convivialité.
    Sacha Dessandier, l'actuelle cheffe de chœur, dirige désormais savamment 67 choristes pour un répertoire éclectique (variété internationale, chants africains) dominé par la chanson française.
    Gérée sur un mode associatif, Éclats de Voix se professionnalise petit à petit par les compétences de ses acteurs et l'écoute intra et inter pupitres.
    Tout ici, est mis au service du plaisir de chanter et de produire un spectacle plaisant, varié et de qualité.

    Prochains concerts publics les 24 Mars (Iris) et 6 (Villeurbanne)-7  (Iris) Avril 2024


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  • Ecléctique et éthique

    Festival woodtower 2023,Vendredi 25 Aout 2023,Soolking,Lorenzo,Groumpf,Zaho de Sagazan,Julien Granel,Joachim Pastor,Ben Klock,Parc de Miribel Jonage,Végétarisme,Lyon,Aout 2023lVendredi 25 Août 2023 au Woodstower Festival signe la fin de l'épisode caniculaire lyonnais et l'envie de fraîcheur. C'est justement ce que proposait la programmation du jour avec Soolking et Lorenzo en têtes d'affiche, venus l'un avec danseurs et véritable orchestre, l'autre avec un dragon géant crachant de la fumée et de la mousse, chacun venus pour ambiancer un public nombreux et jeune, coutumier de la culture hip hop.
    Le chapiteau fut pourtant l'épicentre de la soirée comme seul lieu de protection d'une averse drue mais aussi de trois propositions musicales originales plutôt électro. Le jeune quatuor lyonnais Groumpf à l'esprit punk-psyché bien déjanté délivra des chansons pop légères acidulées avec une rythmique (batterie, percussions et boîte à rythme) bien groovy. On sent chez eux le désir de ne pas se prendre au sérieux mais d'ambiancer subtilement une foule jusqu'à la transe hypnotique.
    La bretonne Zaho de Sagazan, toute auréolée du statut d'étoile montante qui défend son premier album sur un nombre impressionnant de dates, proposa même 4 nouvelles chansons aux déjà cultes singles Tristesse, Les dormantes, Aspiration ou La symphonie des éclairs (titre éponyme du CD). Bien entourée rythmiquement par ses deux géniaux acolytes bidouilleurs à la Daft punk (Tom Geffray et Alexis Delong), elle place sa voix grave sur des textes où l'amour prédomine et son public (très présent) le lui rend bien. Son final dansé entraîne avec grâce et intensité les  spectateurs de tous âges.Festival woodtower 2023,Vendredi 25 Aout 2023,Soolking,Lorenzo,Groumpf,Zaho de Sagazan,Julien Granel,Joachim Pastor,Ben Klock,Parc de Miribel Jonage,Végétarisme,Lyon,Aout 2023l
    Enfin Julien Granel, sorte d'ovni sur ressorts et seul aux synthés, amène un set résolument positif, coloré et édulcoré. Véritable showman à l'aise dans un style très personnel, il conduira même comme DJ, ses aficionados  dans une techno party explosive.
    Trois graines d'artistes prometteuses donc, qui se livrèrent corps et âme, sans compter la troisième ambiance (woodstore) plutôt techno (Eclair fifi, Joachim Pastor, Ben Klock...) et la Seine Saint Denis pour vraiment brasser les publics en leur offrant des niches musicales mais aussi des passerelles  insolites propices à l'ouverture d'esprit.
    Un festival à taille humaine où il fait bon vivre avec cette année un virage alimentaire 100% végétarien à l'offre variée et un souci d'y faire régner paix, partage et tolérance. Que demander de plus ? Vivement l'année prochaine !

    @crédit photos : festival woodstower

  • Âme punk

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    Il était question de justesse hier pour le concert de Sigur Ros au Festival des Nuits de  Fourviere et sa première partie Claire Days (accompagnée de Premier jour pour la basse/clavier et batterie). Justesse de la voix donc et émotions qui forcèrent l'écoute d'une arène pleine à craquer.
    Après la délicate et seule présence féminine lyonnaise de la soirée (qui sort son premier album emotional territory) le quatuor mené par Jón Pór Birgisson au chant et "guitare archet" (comme des vrombissements) investit l'espace avec un spectacle images et lumières nuancées tout au long des deux heures du set, alternant anciennes et nouvelles compositions (le 8eme nouvel album symphonique Atta sortira physiquement en Septembre, 10 ans après Kveikur).
    Le show se centre sur Jónsi, son chant falsetto et sa langue inventée, le Vonleska, dans la première demi-heure. Le temps d'accorder le public à l'univers atypique des artistes islandais, lent, angélique et délicat et nous amener à quitter les amarres d'un mental stigmatisant. Au moment où les repères sautent, instaurant l'écoute de l'instant, le calme apparent dévoile une complexité de sentiments sombres ou agités et le magma qui couvait se révèle éruptif. Le vaisseau islandais (les cordes tendues faisaient penser à un navire) nous fait alors voyager dans ses terres ou sur/sous la mer  et l'imaginaire décolle aussi grâce aux images oniriques qui défilent sur les trois écrans. C'est crescendo que le groupe (les 3 membres fondateurs Georg Holm à la basse, Jon Birgisson au chant et à la guitare, Kjartan Sveinsson de retour aux claviers et le nouveau batteur) décolle jusqu'à l'artifice final, prouvant après 30 ans de carrière qu'il reste un atout majeur des artistes rock internationaux.
    Assez proche de Thom Yorke (Radiohead) par sa sensibilité et timidité, le charismatique Jónsi et ses acolytes proposent un univers fantasmagorique aux textures variées, du calme introspectif à l'explosion émotionnelle, une bataille somme toute universelle entre l'ange et le démon intérieur, attisée par les nouvelles du monde, que l'artiste véritable, passeur, restitue dans toute sa complexité.

     

  • Moment suspendu

    sabotage.jpg

    La compagnie galloise NoFit State Circus donne autant de cachet et de prestige que la  compagnie Trotolla l'an dernier, au domaine féérique de Lacroix-Laval investi par le festival des Nuits de Fourviere. C'est là que l'aventure humaine, les prouesses techniques et la magie du cirque opèrent une adhésion évidente des publics.
    Spectacle total avec Sabotage, orchestré par Firenza Guidi à la mise en scène et Tom Rack à la production (un membre fondateur), dans un cirque de 600 places soutenu par 4 colonnes d'acier qui, par des systèmes de poulies, deviendront les escaliers célestes des voltigeurs aux multiples accessoires. Les talentueux artistes circassiens se relaient dans  de courts numéros tantôt athlétiques, poétiques ou gracieux. Certains se retrouvent dans le chœur ou instrumentiste au sein du "live band" électrifié et électrisé : un combo qui fait mouche dans le cirque moderne.
    Sabotage casse en effet résolument les codes du théâtre traditionnel en questionnant les genres, les apparences et les places attribuées à chacun avec un casting aux morphologies atypiques. Les protagonistes passent de l'ombre à la lumière, de la fanfaronnade à la prouesse, de la force à la légèreté, dans une ambiance feutrée et changeante, de rock à cabaret et disco,  solo de trompette ou piano pour des moments plus intimes.
    Le talent scénique se mesure à la facilité dans laquelle se déroule chaque saynète et c'est portés par une foi enfantine et une confiance saine en autrui que chaque élément de la troupe (créée en 86 à Cardiff) se livre à cœur ouvert et corps au vent.
    Au final le public debout applaudit à tout rompre et de joie, cette subtile alchimie trouvée dans tous les recoins de la création. C'est jusqu'au 8 Juillet.

    @crédit photo : NoFit State fb