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Nina est citadine, Pierre vit à l’orée des bois. Réunis pour une cause commune au début inconnue, ils vont se côtoyer, échanger leurs points de vue et passions, avant d’entreprendre une marche ensemble vers la Mare aux Sorcières.
Ce lieu de toutes les rumeurs focalise l’intérêt de gens bien comme mal intentionnés.
Dans cette fable écologique un peu surnaturelle à destination du jeune public, la compagnie Waaldé représentée dans Pour la Mare par Élodie Grumelart (mise en scène et jeu), Pierre Dumont (jeu) et l’enchanteresse Aurélie Rousselet sur scène, avec un texte ciselé de Simon Grangeat, revient avec tact et sensibilité au Théâtre de la Renaissanced’Oullins. Sans oublier Baptiste Jamonneau (assistanat mise en scène), en maître de cérémonie.
Dans ce spectacle immersif et sonore, la forêt, ses petits habitants et toutes les projections inhérentes à un lieu vivant et inconnu, se déploie sous nos yeux, pour le plus grand plaisir du meilleur public qui soit, celui des petits et grands enfants.
Petit tour dans les loges pour rencontrer Élodie Grumelart et Baptiste Jamonneau juste après les derniers applaudissements (7'20) :
La chorale Éclats de Voix de Francheville a douze ans d'âge. L'occasion de revenir sur sa genèse magique, son fonctionnement participatif et ses objectifs avec quelques personnes clés qui assurent sa bonne humeur et sa convivialité. Sacha Dessandier, l'actuelle cheffe de chœur, dirige désormais savamment 67 choristes pour un répertoire éclectique (variété internationale, chants africains) dominé par la chanson française. Gérée sur un mode associatif, Éclats de Voix se professionnalise petit à petit par les compétences de ses acteurs et l'écoute intra et inter pupitres. Tout ici, est mis au service du plaisir de chanter et de produire un spectacle plaisant, varié et de qualité.
Prochains concerts publics les 24 Mars (Iris) et 6 (Villeurbanne)-7 (Iris) Avril 2024
Vendredi 25 Août 2023 au Woodstower Festival signe la fin de l'épisode caniculaire lyonnais et l'envie de fraîcheur. C'est justement ce que proposait la programmation du jour avec Soolking et Lorenzo en têtes d'affiche, venus l'un avec danseurs et véritable orchestre, l'autre avec un dragon géant crachant de la fumée et de la mousse, chacun venus pour ambiancer un public nombreux et jeune, coutumier de la culture hip hop. Le chapiteau fut pourtant l'épicentre de la soirée comme seul lieu de protection d'une averse drue mais aussi de trois propositions musicales originales plutôt électro. Le jeune quatuor lyonnais Groumpf à l'esprit punk-psyché bien déjanté délivra des chansons pop légères acidulées avec une rythmique (batterie, percussions et boîte à rythme) bien groovy. On sent chez eux le désir de ne pas se prendre au sérieux mais d'ambiancer subtilement une foule jusqu'à la transe hypnotique. La bretonne Zaho de Sagazan, toute auréolée du statut d'étoile montante qui défend son premier album sur un nombre impressionnant de dates, proposa même 4 nouvelles chansons aux déjà cultes singles Tristesse, Les dormantes, Aspiration ou La symphonie des éclairs (titre éponyme du CD). Bien entourée rythmiquement par ses deux géniaux acolytes bidouilleurs à la Daft punk (Tom Geffray et Alexis Delong), elle place sa voix grave sur des textes où l'amour prédomine et son public (très présent) le lui rend bien. Son final dansé entraîne avec grâce et intensité les spectateurs de tous âges. Enfin Julien Granel, sorte d'ovni sur ressorts et seul aux synthés, amène un set résolument positif, coloré et édulcoré. Véritable showman à l'aise dans un style très personnel, il conduira même comme DJ, ses aficionados dans une techno party explosive. Trois graines d'artistes prometteuses donc, qui se livrèrent corps et âme, sans compter la troisième ambiance (woodstore) plutôt techno (Eclair fifi, Joachim Pastor, Ben Klock...) et la Seine Saint Denis pour vraiment brasser les publics en leur offrant des niches musicales mais aussi des passerelles insolites propices à l'ouverture d'esprit. Un festival à taille humaine où il fait bon vivre avec cette année un virage alimentaire 100% végétarien à l'offre variée et un souci d'y faire régner paix, partage et tolérance. Que demander de plus ? Vivement l'année prochaine !
Il était question de justesse hier pour le concert de Sigur Ros au Festival des Nuits de Fourviere et sa première partie Claire Days (accompagnée de Premier jour pour la basse/clavier et batterie). Justesse de la voix donc et émotions qui forcèrent l'écoute d'une arène pleine à craquer. Après la délicate et seule présence féminine lyonnaise de la soirée (qui sort son premier album emotional territory) le quatuor mené par Jón Pór Birgisson au chant et "guitare archet" (comme des vrombissements) investit l'espace avec un spectacle images et lumières nuancées tout au long des deux heures du set, alternant anciennes et nouvelles compositions (le 8eme nouvel album symphonique Atta sortira physiquement en Septembre, 10 ans après Kveikur). Le show se centre sur Jónsi, son chant falsetto et sa langue inventée, le Vonleska, dans la première demi-heure. Le temps d'accorder le public à l'univers atypique des artistes islandais, lent, angélique et délicat et nous amener à quitter les amarres d'un mental stigmatisant. Au moment où les repères sautent, instaurant l'écoute de l'instant, le calme apparent dévoile une complexité de sentiments sombres ou agités et le magma qui couvait se révèle éruptif. Le vaisseau islandais (les cordes tendues faisaient penser à un navire) nous fait alors voyager dans ses terres ou sur/sous la mer et l'imaginaire décolle aussi grâce aux images oniriques qui défilent sur les trois écrans. C'est crescendo que le groupe (les 3 membres fondateurs Georg Holm à la basse, Jon Birgisson au chant et à la guitare, Kjartan Sveinsson de retour aux claviers et le nouveau batteur) décolle jusqu'à l'artifice final, prouvant après 30 ans de carrière qu'il reste un atout majeur des artistes rock internationaux. Assez proche de Thom Yorke (Radiohead) par sa sensibilité et timidité, le charismatique Jónsi et ses acolytes proposent un univers fantasmagorique aux textures variées, du calme introspectif à l'explosion émotionnelle, une bataille somme toute universelle entre l'ange et le démon intérieur, attisée par les nouvelles du monde, que l'artiste véritable, passeur, restitue dans toute sa complexité.
La compagnie galloise NoFit State Circus donne autant de cachet et de prestige que la compagnie Trotolla l'an dernier, au domaine féérique de Lacroix-Laval investi par le festival des Nuits de Fourviere. C'est là que l'aventure humaine, les prouesses techniques et la magie du cirque opèrent une adhésion évidente des publics. Spectacle total avec Sabotage, orchestré par Firenza Guidi à la mise en scène et Tom Rack à la production (un membre fondateur), dans un cirque de 600 places soutenu par 4 colonnes d'acier qui, par des systèmes de poulies, deviendront les escaliers célestes des voltigeurs aux multiples accessoires. Les talentueux artistes circassiens se relaient dans de courts numéros tantôt athlétiques, poétiques ou gracieux. Certains se retrouvent dans le chœur ou instrumentiste au sein du "live band" électrifié et électrisé : un combo qui fait mouche dans le cirque moderne. Sabotage casse en effet résolument les codes du théâtre traditionnel en questionnant les genres, les apparences et les places attribuées à chacun avec un casting aux morphologies atypiques. Les protagonistes passent de l'ombre à la lumière, de la fanfaronnade à la prouesse, de la force à la légèreté, dans une ambiance feutrée et changeante, de rock à cabaret et disco, solo de trompette ou piano pour des moments plus intimes. Le talent scénique se mesure à la facilité dans laquelle se déroule chaque saynète et c'est portés par une foi enfantine et une confiance saine en autrui que chaque élément de la troupe (créée en 86 à Cardiff) se livre à cœur ouvert et corps au vent. Au final le public debout applaudit à tout rompre et de joie, cette subtile alchimie trouvée dans tous les recoins de la création. C'est jusqu'au 8 Juillet.
Énorme engouement (45000 entrées) et réussite organisationnelle (Nomad Kitchens) pour cette déjà 7eme édition du Lyon Street Food Festival. Quatre jours de marathon culinaire (du 15 au 18 Juin) autour de chefs emblématiques, de destinations signature (Rennes, Tucson), de pionniers de la discipline (l'Asie) : une offre variée (200 recettes, 120 chefs et pâtissiers), texturée, avec des options sucrées, de simplement bon et régressif à certaines propositions bistro voire gastronomiques.
L'ambiance du dimanche midi était plutôt populaire et familiale avec différentes atmosphères (dehors ou dedans, avec ou sans musique, sucré ou salé..), des grandes tablées conviviales et de nombreux ateliers gratuits pris d'assaut (400 sur les 4 jours). Le végétal n'est pas en reste, présent en espace (Société Protectrice des Végétaux) et dans les assiettes (de vraies propositions végétariennes) et le lieu est adopté par les enfants (jeux, portions, animations, ateliers...).
C'était aussi la dernière édition aux usines Fagor-Brandt (25 000m2) dans le quartier de Gerland, une friche industrielle propice à l'esprit de l'événement, qui gagnerait par la suite, à s'associer à la culture hip hop (graff, danse ou rap), avec un prix portion plus "street friendly".
Dans ce temple moderne de la consommation et du divertissement (aussi 60 concerts et DJ's sets) où les jeunes brigades faisaient tout pour satisfaire rapidement les palais de plus en plus avertis et exigeants (grâce aux émissions culinaires notamment), la magie de la rencontre a eu lieu avec des élans de générosité (deux portions pour le prix d'une, un service en deux plats, des dégustations dans la file d'attente), des chefs souriants et disponibles (selfies ou discussions), un esprit festif et gourmand, comme à la maison.
A chacun sa conception ou son attente de la street food, avec les audacieux, les innovants ou les traditionnels. Ce qui est sûr c'est que le phénomène s'amplifie chaque année, par gain de temps ou d'argent et que parfois élitiste, la "bonne bouffe" investit le terreau. Reste au(x) public(s) à s'initier et avec ce genre de festival culinaire, le plus grand de France, l'enjeu était ludiquement à la hauteur.
Rencontre avec plusieurs chef.fes, comme Dominique Crenn (3 étoiles), Jessica Préalpato (cheffe pâtissière) et Hugo Riboulet (gagnant Top chef 2023 contre Danny Khezzar) et Albane Auvray (même saison) qui ouvrent un restaurant. Nicolas Talliu, de la Société Protectrice des Végétaux, a aussi répondu à nos questions. (Total : 9min22)
Photos: Notre coup de cœur salé (par Dominique Crenn) ; notre coup de cœur sucré (par Jessica Préalpato et les frères Dorner). Crédit : Chœur
Philippe Decouflé restera dans la mémoire collective comme l'éternel artisan de la cérémonie des JO d'Albertville de 92. Son univers débridé, fantaisiste et fantastique est resté le même après 40 ans de carrière, dans Stéréo Deluxe, une proposition originale post confinement remaniée et augmentée (l'ajout notable d'un clavier et d'un chœur de cuivres pour la musique) pour le festival des Nuits de Fourvière, avec sa nouvelle co-direction (Emanuelle Durand et Vincent Anglade) L'esprit Rock est magnifié dans ce spectacle pour 7 danseurs (dont 3 femmes) et 7 musiciens, qui occupent la scène à tour de rôle en se démenant comme de beaux diables, Arthur Satān en tête et lead guitare, pour vivifier un public réputé plutôt sage. Avec humour, tendresse et folie, Philippe Decouflé malaxe l'image sulfureuse, subversive et explosive de ce courant musical. Il lui rend hommage en puisant dans ses racines (reprises revisitées des Beatles, de T.Rex, des Beach Boys notamment) tout en lui redonnant son caractère vivant, live. Les corps agiles s'agitent , dansent, virevoltent et chantent même (en chœur ou maîtres de cérémonie) pour livrer une énergie libératrice, syncopée et cathartique. La créativité est toujours au rendez vous, dans les costumes, les variations sur le temps (rembobinage ou accélération) ou le choix des créatures fascinantes évoluant sur scène, faisant partie pour la plupart, de la compagnie DCA (pour Diversite-Camaraderie-Agilité). Tous les acteurs, chevronnés, ont effectivement brillé individuellement ou collectivement, déclinant l'archétype Rock dans leur singularité (sexy, glamour, show ou performer...). Le parti pris du metteur en scène fut de se passer de trame narrative pour ne garder que la vibration brute, électrifiée d'un certain mode de vie, qui est aussi vision et attitude...un phénomène typiquement générationnel ?