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Musique

  • Impro-vision

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    L'habité trio Malqa (accueil en arabe) est passé par le Théâtre de la Renaissance d'Oullins, dans le cadre du festival Sens Interdit, proposant une musique expérimentale hybride entre Instruments classiques (voix et Oud), machines et objets sonores. Inclassables, c'est l'écoute et les liens artistiques entre la chanteuse palestinienne Kamilya Jubran, Loïc Guénin et Eric Brochard (membres du groupe Noorg) qui composent une partition originale, unique et improvisée sous nos yeux, à base de loops analogiques, de nappes répétitives et de sons intrusifs d'objets recyclés, autour d'un canevas poétique.

    L'entente et l'interrelation entre membres et publics donna lieu à un magma sonore tantôt strident tantôt tempéré, trans-historique, avec des respirations plus épurées, comme une seule et même mélopée de plusieurs strates, dont la durée paraissait extensible à souhait à mesure du plaisir pris à triturer et distordre les sons.

     Rencontre d'après concert avec les trois artistes amoureux de la vibration (10 min) :


    podcast

  • Dance Hall Loco

    collectif ar x module,thomas demay,paul changarnier,julia moncla,thalia apsor provost,ashley biscette,michaela piklová,joan vercoutère,karym zoubert,nicolas paolozzi,adélaïde le gras,charlotte charton,rémi bourcereau,marie doré,les grandes locos,biennale de la danse,la mulatièreoullins,septembre 2025

    "Une ronde sauvage.
    Dévorer la piste et se laisser surprendre.
    S’oublier en collectif.
    Stimuler un organe.
    Le cœur"

    Dancing par le collectif A/R est un spectacle en totale immersion, qui s'est joué aux Grandes Locos à la Mulatière.
    Une scène centrale ornée d'une batterie et de machines (Paul Changarnier), des néons au plafond et 4 ilots lumineux disposés en cercle...épure de la scénographie dans une partie du hall gigantesque des Grandes Locos. 
    L'électronique s'immisce petit a petit dans les esprits, 5 danseurs costumés (Thalia Apsor Provost, Ashley Biscette, Michaela Piklová, Joan Vercoutère, Karym Zoubert) fendent la foule et rivalisent de figures de styles.
    Puis les 5 deviennent 50, car des amateurs ont intégré quelques éléments chorégraphiques et tout à coup le public est emporté dans l'énergie collective, contaminé par la pulsation.
    Cette sorte de transe collective n'empêche pas les danseurs professionnels d'exceller en groupe ou individuellement (Thomas Demay pour la chorégraphie), faisant la part belle à la culture urbaine (Krump, house, break) mais pas que (contemporain, danse khmère). Ce mélange de styles évoque écoute et solidarité dans l'effort, mais aussi lâcher prise par la libération des corps.
    Tout est live et le public adhère à cette proposition entre happening et clubbing. Il n'y a plus de spectateurs, juste un show dont on fait partie intégrante, au rythme du beat percutant. 

  • L'art sacré du luth

    En tant qu'art total, la musique d'Ostad ne s'offre pas uniquement à l'oreille, mais à la vision : elle est conçue en fonction de scènes et de représentations "imaginales"qui s’appréhende par ce que les gnostiques appellent "les yeux de l''âme" (p.120).



    Jean During,l'âme des sons-l'art unique d'Ostad Elahi,éditions le Relié,Ahl-E-Haqq,tanbur,Ostad Elahi,saint,Septembre 2025Les éditions du Relié rééditent un livre de l'ethnomusicologue et philosophe français Jean During " l'âme des sons - l'art unique d'Ostad Elahi" (1895-1974).
    Enfant prodigue, issu d'une lignée de musiciens vertueux et virtuoses  (son père Hâjj Ne'Mat) et de la confrérie soufie des Ahl-e-Haqq, il su donner à sa vie d'adulte une originalité non prédéterminée. Magistrat de fonction, il n'oublia jamais sa passion léguée pour la "tanbur", luth sacré kurde, dont il renouvela et enrichit la pratique.
    Le brillant ouvrage avec ses multiples approches, écrit par un spécialiste des musiques d'Asie centrale et initié à la musique traditionnelle iranienne, est une hagiologie revendiquée, tant la maîtrise technique et thérapeutique de l'instrument pourvut Ostad Elahi, de son vivant, d'une aura de saint homme.
    Les témoignages, paroles ou écrits publiés, évoquent un monde imaginal où le spirituel se matérialise (chœur d'anges, présences de saints, esprits célestes...) et où le matériel se spiritualise (guérisons, états d'ivresse mystique, joie pérenne...), à mesure du jeu du maître...c'est dire de son degré de connivence avec les hiérarchies célestes et sa fonction.
    Reste l'envie d'en savoir plus, à cette savoureuse lecture, sur sa théorie de l'âme (thèse de vies successives ascendantes) et surtout d'écouter sa musique de et pour l'âme, enregistrée dans les années 70.  

     

  • Territoire sacré

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    L’Original Bomber Crew est un collectif issu du Nord-Est du Brésil (Téresina). Avec VAPOR: Ocupação Infiltrável (Vapeur : occupation infiltrée), joué au Bac à Traille d’Oullins dans le cadre de la Biennale de la Danse de Lyon, ces 7 artistes nous ont plongé une heure durant dans leur quotidien de "marginaux" ou étiquetés tels.

    Spectacle de résistance, ils rendent bien visible leur culture tropicale (entre ville et forêt sauvage), en immersion sonore, et présentent la Dança Quebrada, une fusion de Breakdance et de Capoeira.

    Les corps sont dans un premier temps voilés, animalisés, les visages masqués. Les performances restent individualisées avant de se scinder en deux collectifs, l’un porteur d’une transe, l’autre d’un symbole peint. La fraternité se noue, s’épaule, avance d’une même voix, d’un corps soudé.

    Cette sorte de rituel chamanique intègre la spiritualité, synthèse entre furie et foi. Les 7 jeunes hommes semblent placer leur vie, leurs actes, leur art, sous l’égide d’un Protecteur qui saurait sentir leur énergie, entendre leurs chants et comprendre leur vécu. Entre fragilité et force, pesanteur et souplesse, le Bomber Crew porté par le fondateur (2005) Allexandre Bomber, ne manque résolument pas de cœur.

    @logo Instagram du Crew

  • Des modèles archétypiques

     

    Les femmes inoubliables,Jacqueline Kelen,éditions du Cerf,mythes,figures féminines,Septembre 2025Les femmes inoubliables de Jacqueline Kelen réapparaît aux éditions du Cerf et nous offre 33 portraits d'égéries éternelles.
    Ce manuscrit réédité, datant de 1997, donne sa part belle aux mythes et aux classiques de la littérature. l'Autrice s'est incarnée dans chacune des figures féminines (avec l'emploi du je), poussant le luxe d'écouter les opéras afférents, pour mieux se laisser inspirer par l'esprit derrière les lettres.
    On y retrouve ce qui constituera l'armature de l'œuvre littéraire de Jacqueline Kelen, cette pourfendeuse moderne de l'amour courtois et chevaleresque.
    L'ouvrage est également un prisme de 33 facettes de l'Amour inhérent aux femmes, à la fois mystère et force, idéal et dernier mot.
    Penthésilée, semble une femme d'aujourd'hui; Médée la plus terrible nous apparaît sous un nouveau jour ; Cassandre représente l'ancêtre de toutes les femmes qu'on n'écoute pas, qu'on ne croit pas. On (re)découvre Aréthuse, sans cesse poursuivie; Europe, enlevée et devenue invisible ou Marguerite (é)perdue par l'amour humain. Viviane, Danaé ou encore Dulcinée nous inspirent... Écrit il y a une quart de siècle, on ne sait si l'essayiste a retouché certains passages.  Néanmoins les mythes restent salutaires car ils permettent d'insérer un affect dans une énergie dépassant la simple personne, pour mieux l'intégrer dans une cartographie symbolique structurante et constructive. Un livre féministe d'avant garde qui redonne au féminin ses lettres de noblesse et son esprit.

     

  • Woodstower migre à Gerland

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    Cette 26ème édition du Woodstower, festival éco-responsable a subi un saut spatio-temporel. Désormais intra-muros au parc de Gerland et mi Juillet, il perd son statut de dernier spot musical avant la rentrée. Moindre variété de styles également avec une scène en moins et l'impression de journée thématiques (plutôt rap le jeudi, pop le vendredi et techno le samedi). Cette année l'offre culinaire est toujours 100% végé mais la consommation de bière frôle paradoxalement la démesure, offre ou demande on ne sait pas...
    Peut-être moins de grosses têtes d'affiches (subvention es-tu là ?) mais un éclectisme certain avec de belles découvertes. Sur la scène Rhône Luiza nous emporte dans une vague solaire et chaloupée avec deux musiciens aux cuivres. L' état d'esprit est à l'ouverture. Plus tard sur la même scène : Liv Del Estal, une sorte de Mylène Farmer acidulée sur des rythmes électro-rave d'un batteur-programmeur survitaminé.
    Des allers-retours vers le woodsfloor avec Camille Doe et Belaria, où les nuances sont moins perceptibles : à nouveau des artistes féminines pour ambiancer un public avide de bpm.
    Coté scène principale, Polo and Pan ont fait le job. Scénographie impressionnante avec  projections vidéos, mélange de titres du dernier album, de tubes enjoués et la présence très appréciée par le public de Zoé leur nouvelle chanteuse. Visiblement heureux de l'accueil réservé, ils cèdent ensuite leur place à Chinese Man, un combo français internationalement connu de 3 Dj's, deux rappeurs et trois cuivres, rien que ça ! Là aussi un set carré, très pro qui fait bouger la tête (et le corps) en rythme.
    Acid Arab, très attendu, clôture la soirée des têtes d'affiche sur une techno orientale très maîtrisée.
    Un petit rappel positif d'une organisation au top, discrète mais présente, encadrante et serviable. L'esprit festif est plus que jamais au rendez-vous avec des animations paillettes ou karaoké (la boum).  La nouvelle formule dans cet écrin de verdure en pleine ville séduit encore, amenant sans doute d'autres publics, pourvu qu'elle ne grandisse pas plus dans une configuration spatiale plus limitée que le parc de Miribel Jonage.  

     

  • Une vie singulière

    L-Homme-en-Noir.jpgThierry Ardisson, L'homme en noir, publie son livre testament éponyme chez Plon. Il est le complément du reportage que lui consacre sa dernière femme Audrey Crespo-Mara sur TF1, qui décortique sa face cachée.
    Le livre fiction met en scène sa propre mort à la grande époque de Tout le monde en parle. Il refait le magnéto de certaines scènes devenues cultes, tout en racontant des épisodes clés de sa vie originale de publicitaire, hippie, trublion du PAF, écrivain ou père de famille. Se sachant malade (cancer du foie traité avec plus ou moins de succès depuis 2012), il contextualise les évènements fortement médiatisés, en regrettant certains mais pas d'autres. Son passif de junkie et de clubber justifie sa posture désinvolte et sa prime enfance explicite son besoin de mettre des bulles dans sa vie.
    Sale gosse mais catho, excessif mais aimant, joueur mais modéré, il fut un être de paradoxes plutôt funambule, intéressé par le vivant et les défis de la vie (se remarier à 60 ans par exemple). Ce dernier ouvrage est un au revoir pimenté qui dresse une image instantanée du personnage, tel qu'il voulut qu'on le voit. Bye l'artiste !