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Art

  • Les fortes valeurs

    Terrenoire,Raphaël Herrerias,Théo Herrerias,Protégé.e,les forces contraires,le fil,saint étienne,15 Novembre 2025

    Raphaël et Théo Herrerias du groupe Terrenoire, jouaient au Fil de Saint-Etienne, bondé, en ce samedi 15 Novembre. Une date emblématique pour ces enfants du terroir qui firent leurs premiers pas d'artistes dans cette salle.
    Un public hétéroclite (et leur famille) était venu les acclamer et chanter leurs refrains entraînants, célébrer également le succès critique et public de leur second album plus créatif et expérimental "Protegé.e".
    Quelques moments suspendus notoires quand retentissent Alma, Hotline Gorgone ou Jusqu'à mon dernier souffle avec un collectif de cuivres voisin Quint'Etienne ou moment de folie avec Le fou dans la voiture ponctué d'un slogan antifasciste repris en chœur... Raphaël est magnétique, Théo plus expressif et explosif et leurs voix impressionnent de tessiture. De beaux moments de communion filmés entre eux (ils sont épaulés par un clavier, un batteur et un guitariste) et avec le public, un fort lien de fraternité consolidé par la passion commune  et une écoute réciproque touchante ; un fort capital émotionnel engrangé avec les chansons du premier album "Forces contraires", dont l’emblématique ça va aller même si la part belle fut donnée à Protégé.e, qui gagne en orchestration live plus de spontanéité.
    Une très bonne soirée donc, en compagnie du duo magique qui nous a sobrement et humblement accueilli pour un interview juste avant le concert (2*7 minutes)


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    Prochaine date sur Saint Étienne le 24 Mai au Zénith avec Feu Chatterton, dans le cadre du festival Paroles et Musiques !

  • Un koan vivant

    Fabrizio Bajec,DOmpter le lion,Mercure Dauphinois éditions,Zen MBSR,Ramana Maharshi,Soi,conscience cosmique,Amour,Octobre 2025Fabrizio Bajec n'avait pas tout dit avec Le Point Zéro, son précédent ouvrage. Dans "Dompter le lion - un zen sauvage", paru au Mercure Dauphinois, il prend un peu plus de hauteur pour nous parler de son zen MBSR (Mystique, Bienveillant, Sauvage et Radical), qu'il pratique avec quelques acolytes en tout temps et tout lieu extérieur, les contours du Dojo n'ayant plus de raison d'être. Longtemps affilié à une forme et tradition, il s'en affranchit de temps en temps pour s'afficher koan vivant aux yeux des passants éberlués. Il faut dire que le "je" qui prend la plume "est toujours un autre qui n'existe pas", depuis le jour où il cessa de respirer...du moins en apparence.
    Il se définit dès lors comme "mort-vivant", non-né, sans personne aux commandes, situant son expérience comme aussi advenue auparavant chez d'autres éveillés, le Maharshi par exemple.
    Désormais porteur d'une Présence et d'un Amour sans frontières, il en fait don et témoignage au monde, comme pour mieux le défier (dévier ?) de sa finitude.
    Mais ce livre est aussi un jalon sur le chemin de tout questeur de vérité, avec des étapes et passages que l'auteur a vécu ; un témoignage également de la nuit noire de l'âme plus commune aux mystiques chrétiens et un recueil de poèmes glanés au fil du temps !
    Richesse paradoxale donc d'une non personne à la conscience cosmique et qui est pourtant "some body"...

  • Et patatrac !

    L'invité, Théâtre de l'Uchronie, Dan, Baptiste Bouissou, Pierre Vuaille, Théâtre burlesque, cirque, Ernest Welisch,Elie martin, Inès Dhabhi, Sarah Spaggiari, Compagnie Aubord de, Parade Sauvage, Octobre 2025, Lyon Spectacle Coup de Chœur

    C'est un petit espace riquiqui, un appartement qui ressemblerait à celui d'un étudiant où une seule personne peut s'y faufiler. Oui mais voilà, "il" attend L'Invité au Théâtre de l'Uchronie.  Il, c'est un personnage tout en longueur et en rigueur, avec une pointe de peur qui risque de tout faire dérailler.  Il, est joué par Baptiste Bouissou, excellent comédien et circassien et le moindre de ses pas ou gestes est scruté par le public car entrainant d'inévitables complications et situations absurdes (mais logiques). Il, est d'abord un personnage burlesque auquel on s'attache immédiatement qui nous faire rire et nous émeut. On aime son coin "cosy", sa plante, ses chemises, son petit poisson et on veut connaitre sa recette (ou pas). 

    Bref, nous ne pouvons en dévoiler d'avantage, mentionnons simplement Pierre Vuaille et sa belle voix (ou presque) et espérons que vous courrez à ce spectacle immanquable. Il se joue à 19h30 jusqu'au samedi 25 octobre à l'Uchronie. Et si vous n'êtes pas encore convaincu,  écoutez donc le metteur en scène Dan qui connait très bien "il". 


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    Image: Théâtre de l'Uchronie

     

  • Impro-vision

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    L'habité trio Malqa (accueil en arabe) est passé par le Théâtre de la Renaissance d'Oullins, dans le cadre du festival Sens Interdit, proposant une musique expérimentale hybride entre Instruments classiques (voix et Oud), machines et objets sonores. Inclassables, c'est l'écoute et les liens artistiques entre la chanteuse palestinienne Kamilya Jubran, Loïc Guénin et Eric Brochard (membres du groupe Noorg) qui composent une partition originale, unique et improvisée sous nos yeux, à base de loops analogiques, de nappes répétitives et de sons intrusifs d'objets recyclés, autour d'un canevas poétique.

    L'entente et l'interrelation entre membres et publics donna lieu à un magma sonore tantôt strident tantôt tempéré, trans-historique, avec des respirations plus épurées, comme une seule et même mélopée de plusieurs strates, dont la durée paraissait extensible à souhait à mesure du plaisir pris à triturer et distordre les sons.

     Rencontre d'après concert avec les trois artistes amoureux de la vibration (10 min) :


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  • Une âme déterminée

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    Wayqeycuna de Tiziano Cruz Marque le début du festival sens interdit et se joue au théâtre du point du jour.
    Fort de son aura et succès au festival d'Avignon 2024, la salle était pleine pour cette première à Lyon, pour acclamer l'auteur et interprète vivant, vrai, présent et rayonnant, malgré un narratif triste et poignant : Il est question de la représentation de l'art indigène dans un milieu culturel à dominance élitiste (donc blanche).
    Tiziano Cruz nous parle de ses racines (le plateau argentin), de son enfance, de son père, de sa sœur décédée (brutalement et sauvagement) et d'une cérémonie traditionnelle en son honneur au pays. Lui qui a su s'élever et parcourt désormais le monde comme témoin, incarne puissamment cette culture autochtone pauvre (coyas) et souvent victime des aléas politiques.
    La pièce ne manque pas de spiritualité et tout converge vers une sorte d'eucharistie dont il est finalement l'agneau sacrificiel, sur l'autel du capitalisme. Un thème universel que toute minorité ethnique ou sociale peut revendiquer. 
    Dans un registre à forte teneur émotionnelle, l'artiste s'en sort en dansant, joyeux, avec le sourire radieux d'un émerveillé à la vie...une victoire en soi sur tout déterminisme.

    @credit photo : Christophe Raynaud de Lage

  • Une spiritualité naturelle

    Ostad Elahi explique que la condition psychique qui résulte du couplage d'une part terrestre et d'une part céleste est une condition sine qu'à non de l'activation et du développement de la raison elle-même...De cette confrontation (des contraires), comme de la friction entre la pierre et le fer, jaillit la lumière (p.38).


     
    Le spirituel et l'universel,Ostad Elahi,Elie During,Leili Anvar,Anne Baudart,Bernard Bourgeois,Jean During,Soudabeh Marin,James W. Morris,éditions de la sorbonne,G.I Gurdjieff,spiritualité naturelle,raison objective,soi impérieux,âme céleste,Le spirituel et l'universel, des éditions de la Sorbonne, propose sept études philosophiques sous l'égide d'Elie During, sur Ostad Elahi (1895-1974). Pluridisciplinaires, les essais sont complémentaires et appréhendent les univers de la spiritualité, de l'éthique et du droit, rendant hommage au parcours et à la pensée du sage iranien. 
    Initié à l'ésotérisme soufi dans sa jeunesse (un syncrétisme entre philosophie grecque et islam chiite), doué dans l'apprentissage du luth kurde, il choisit adulte une vie en société comme magistrat, tout en perfectionnant son art musical et l'étude des religions monothéistes.
    À l'image du maître caucasien G.I Gurdjieff, il insista sur l'importance d'une raison mature (objective) pour maîtriser l'âme terrestre (soi impérieux) par l'âme céleste (l'esprit divin), discerner l'apport juste de cette âme charnelle/animale pour éviter qu'elle ne contamine trop l'individu relié (le Moi réel).
    Cette "spiritualité naturelle", à l'épreuve du quotidien et loin d'une vie érémitique ou de guidance spirituelle (même s'il n'y rechignait pas), lui permit d'affiner une éthique personnelle et professionnelle, une rigueur d'esprit louable et quasi scientifique quand il jouait de son instrument fétiche et amenait le ciel à descendre systématiquement sur l'audience.
    Ce penseur spiritualiste questionne et passionne encore tant l'abdication de ses plausibles destins (artiste ou guide spirituel) au profit d'une tâche plus ordinaire et ancrée au sein des affres du monde (un juge droit examine chaque cas en conscience) paraît antinomique à une vie pour Dieu. Ce fut à défaut une vie avec Dieu.

     

  • L'art sacré du luth

    En tant qu'art total, la musique d'Ostad ne s'offre pas uniquement à l'oreille, mais à la vision : elle est conçue en fonction de scènes et de représentations "imaginales"qui s’appréhende par ce que les gnostiques appellent "les yeux de l''âme" (p.120).



    Jean During,l'âme des sons-l'art unique d'Ostad Elahi,éditions le Relié,Ahl-E-Haqq,tanbur,Ostad Elahi,saint,Septembre 2025Les éditions du Relié rééditent un livre de l'ethnomusicologue et philosophe français Jean During " l'âme des sons - l'art unique d'Ostad Elahi" (1895-1974).
    Enfant prodigue, issu d'une lignée de musiciens vertueux et virtuoses  (son père Hâjj Ne'Mat) et de la confrérie soufie des Ahl-e-Haqq, il su donner à sa vie d'adulte une originalité non prédéterminée. Magistrat de fonction, il n'oublia jamais sa passion léguée pour la "tanbur", luth sacré kurde, dont il renouvela et enrichit la pratique.
    Le brillant ouvrage avec ses multiples approches, écrit par un spécialiste des musiques d'Asie centrale et initié à la musique traditionnelle iranienne, est une hagiologie revendiquée, tant la maîtrise technique et thérapeutique de l'instrument pourvut Ostad Elahi, de son vivant, d'une aura de saint homme.
    Les témoignages, paroles ou écrits publiés, évoquent un monde imaginal où le spirituel se matérialise (chœur d'anges, présences de saints, esprits célestes...) et où le matériel se spiritualise (guérisons, états d'ivresse mystique, joie pérenne...), à mesure du jeu du maître...c'est dire de son degré de connivence avec les hiérarchies célestes et sa fonction.
    Reste l'envie d'en savoir plus, à cette savoureuse lecture, sur sa théorie de l'âme (thèse de vies successives ascendantes) et surtout d'écouter sa musique de et pour l'âme, enregistrée dans les années 70.