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Album

  • Un Ours fantasque

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    Ours (alias Charles Souchon) passait par l'Iris à Francheville, pour les dernières dates de sa longue tournée Mitsouko. L'album éponyme, son quatrième, est un joyeux condensé de ballades issues de son imaginaire décalé et légèrement nostalgique. La part belle est réservée sur scène à ses mélodies pop (le magnifique Mi-clos en introduction), avec également trois titres de son précédent opus Pops (Freine, Jamais su danser, L'amour en morse) et la reprise de deux de ses hits (Cafard des fanfares et It's not me it's you). Sur scène, c'est un mélange d'intimité (notamment le beau Perdu cet air en duo avec Cécile Hercule), de poésie et de joyeuse fantaisie. Beaucoup de plaisir à être sur scène, entouré de musiciens hors pairs (une survoltée Kahina Ouali aux claviers et chœurs, J.F Ludovicus, discret mais présent à la batterie et Romain Preuss, excellent arrangeur et technicien à la basse et guitare), Ours s'amuse et nous entraîne dans son univers avec humour, tendresse et sens du partage.
    C'est un être nature, simple et gentil (et désormais Lyonnais) que nous avons interviewé en amont du concert (11 Min) :


    podcast

  • Un livre musical

    "J'ai le flow assumé car mon flow est sacré, il m'a été donné par les trois initiés, on ne peut pas me le voler, approche tu disparais, je ne suis pas ton rappeur préféré.
    Je ne suis même pas rappeur, que la continuité du flow énergétique que l'univers m'a donné".  (vrai père)

    Rockin Squat,PP+,Livin Astro,futur,EP,Eric Volt,K-Oni,N-Ox,Weezar,Doc Gyneco,Robin Péret,travail sur soi,voie toltèque,Janvier 2023Rockin Squat nous projette avec PP+ (Addendum  à Prison Planet, chez Livin Astro) dans un futur désirable (superbe pochette de Sacha Arethura), dans ce monde nouveau que le Brésil lui permet de rêver (nature, médecine, influx spirituel).
    Par besoin de ressource et de second souffle, il y a trouvé l'équilibre pour devenir père et renouer avec la valeur de l'être.
    Artiste universel, son point de vue sur l'occident et la France reste précieux pour son détachement et sa vision décalée.
    Malgré ses paradoxes (promotion par les réseaux décriés, rejet de l'Occident où se situe pourtant son public, ton professoral versus éternel apprenti, sentiment d'omniscience parfois pour qui pourfend l'idolâtrie), il dépeint avec justesse la prédominance du paraître, le règne du chiffre et de l'argent roi, l'influence numérique, les valeurs inculquées contraires a l'esprit solidaire et au respect de l’altérité...symboles d'un Occident décadent ou malade et signes de la fin d'un monde.
    Ce troisième album en trois ans apparaît proche de la vision déjà développée dans 432Hz mais sonne plus léger et lumineux que PP, émotionnellement trop proche de l'épisode COVID. Les prods stratosphériques (électro, afro ou mélancoliques) de N-oX (Koh-Lanta), K.Oni (error 520, zee-town, sous coté), Eric Volt (Pixel, vrai père) ou Weezar (magnitude absolue) dépeignent cet univers spatial, mélange de spleen et d'espoir, de force et de failles, qui entrevoit la stature des derniers hommes vivants et reliés, debout sur les décombres fumants de la Bête (l'abêtissement généralisé ?).
    Malgré la machine qui broie les personnes et synthétise les voix, l'alliance humaine perdure (les feat avec l'ancien Gynéco pour Retweet et le jeune Robin Péret pour monde meilleur) et nous livre le meilleur : des cœurs à l'uni-son, des individus épars avec une même vision du monde et de l'à venir.
    Plus que jamais cohérent dans son parcours, prônant le fond et montrant sa forme, le poète aguerri arrive à se renouveler et surprendre encore. Sa voie chamanique met le cœur et l'intellect au diapason et donne force aux autres chercheurs de vérité intérieure.

    "Être un pion, un mouton ou être un pont...qui crée des liens pour un monde meilleur...énergie pure dans mon enveloppe charnelle, je suis un élève de l'archange Gabriel" (monde meilleur).

  • Vive l'ennui !

    gaël faye, L’ennui des après-midi sans fin, Hippolyte, éditions Les arènes, Pili pili sur un croissant au beurre, album jeunesse, Bujumbura, Burundi, décembre 2022Les arts se répondent : de la musique à l’écrit, du récit au cinéma … C’est maintenant le 9ème art que Gaël Faye touche du doigt avec sa chanson L’ennui des après-midi sans fin illustré par le dessinateur Hippolyte. Le résultat : un album (pas musical, quoi que) publié aux éditions Les arènes. Son texte, paru sur son premier album (de chanson cette fois) Pili pili sur un croissant au beurre, déjà bien imagé, trouve ici toute sa place. Hippolyte y déploie plantes, oiseaux, objets à profusion ; une copie imaginaire de la maison d’enfance du rappeur.

    « Des oiseaux dans la volière, le kasuku fait du boucan. Si le frigo ne bourdonne guère c’est qu’il y a coupure de courant »

    Le vert du jardin, des herbes, de la forêt luxuriante envahit tout et nous envoûte. Au milieu de l’album, au mitant de la chanson et à la lisière entre un chez soi et un dehors, trône un arbre aux racines puis feuilles innombrables. Belle métaphore de l’imaginaire de Gaël Faye s’imprégnant du monde en gardant un abri, une attache à la terre ferme. Reflet sans doute aussi des voyages d’Hippolyte qui a parcouru l’Afrique et transporte la démesure de la nature dans ses splendides illustrations.

    « Torpeur d’après-midi sous un ciel bleu paradis. Parade levée dans le taillis, 14 juillet chez les fourmis »

    On y rencontre le petit Gaël, s’ennuyant et réinventant l’espace de jeu, prélude à la création artistique. Hippolyte y a sans doute puisé dans sa propre jeunesse pour retranscrire avec éclat, douceur et nostalgie cette part d’infini dans la lente procession des fourmis ! En fin d’ouvrage, le chanteur se confie un peu plus sur sa vie d’enfant à Bujumbura au Burundi. Un album à lire, à voir, à écouter (QR code quand tu nous tiens) et à rêver pour chaque âge de la vie. Vive l’ennui!

    * Premier album de Gaël Faye sorti en 2014.

    Image : Les arènes

    Retrouvez ici nos chroniques sur les concerts de Gaël Faye :  UN et DEUX

  • Joy Alegria Ňaxaliye

    Comment tu dis ?, un grand livre en 12 langue, Syros, Dulala, julie escoriza, multilinguisme, anglais, arabe, chinois, espagnol, grec, italien, roumain, russe, soninké, tamoul, turc, hébreu, portugais, ukrainien, allemandAn wuji jamu ? Bunã ziua, Buongiorno, toutes les façons de dire bonjour dans Comment tu dis ? Un grand livre en 12 langues publié par Syros et Dulala*. Ce grand album, taille très haute, est illustré par Julie Escoriza. Au fil des pages, les enfants pourront découvrir des mots en anglais, arabe, chinois, espagnol, grec, italien, roumain, russe, soninké, tamoul et turc. Les plus connecté.es (grâce à un QR code) pourront entendre également l’hébreu, le portugais, l’ukrainien et l’allemand. Libre à chacun.e d’ajouter une ou plusieurs langues qu’il/elle connaît. Une manière ludique et encourageante d’aller à la rencontre d’autres cultures mais aussi de s’intéresser à la langue maternelle de son voisin ou de sa camarade d’école. Venir d’ailleurs et parler un autre langage à la maison n’est ici pas un handicap mais plutôt un avantage. C’est toujours amusant d’apprendre à sa professeure ou son maître des mots qui leur sont inconnus.

    Parallèlement, l’enfant et l’adulte découvrent un nouvel alphabet, une graphie surprenante, des symboles poétiques. On peut donc s’amuser à mémoriser les caractères chinois, suivre les lettres arabes de droite à gauche ou encore reproduire les étonnantes arabesques tamoules. Les illustrations de Julie Escoriza qui accompagnent chaque thème, de la famille au monde, en passant par les émotions, la santé ou l’école permettent de s’immerger dans le livre et d’inventer l’histoire des personnages aux bouilles attachantes. En fin d’ouvrage, les éditeurs proposent des idées de jeux pour utiliser l’album multilingue sous toutes ses coutures ou cultures !

    "Astãzi je ne vais pas comer avec mes amici de okul à la kavtiva. Je suis happy car ma бабуся m’emmène au siniimanka".

    À vous de retrouver la traduction des mots dans le livre. Et pour apprendre à les prononcer de la bonne manière, il suffit de se rendre sur le site internet lexilala.org ou en flashant le QR code.

     

    * Dulala, d’une langue à l’autre : association qui œuvre pour que le multilinguisme soit vécu comme une chance pour tous et toutes. Elle est agréée par le ministère de l’Éducation Nationale.

    Image: Syros

  • Immobile voyage

       Mon voyage à moi, Akiko Miyakoshi, Nadia Porcar, Syros, album, novembre 2022Partir à l’aventure, qui n’en n’a pas rêvé ? C’est ce qu’imagine chaque nuit le héros de Mon voyage à moi, raconté et dessiné par Akiko Miyakoshi aux éditons Syros (traduction : Nadia Porcar). D’ailleurs, le petit raton laveur est plutôt quelqu’un d’ordinaire qui accueille des animaux du monde entier dans son petit hôtel et écoute les mille histoires qu’ils vivent à l’autre bout de la planète. On se doute qu’il est un peu envieux et attend son tour. C’est un peu la même chose quand nous sommes petits et rêvons de devenir adulte pour enfin faire ce qu’on veut. Notre personnage est déjà grand mais n’ose pas encore prendre son envol, jamais simple de se lancer dans l’inconnu n’est-ce pas ?

    C’est pourquoi l’hôtelier attend que ses clients soient bien installés pour se mettre au lit et laisser voguer son imaginaire comme pour mieux se préparer au grand chamboulement. Après tout, rêver en couleurs au lointain, blotti sous sa couette, nous permet de ressentir, de vibrer d’une autre manière, presque plus poétique. Akiko Miyakoshi l’a bien compris. La dessinatrice utilise le noir et blanc pour la journée et de magnifiques jaunes, orangés, parfois rougeâtres, parfois bleutés pour les nuits agitées du raton laveur. Le pelage des animaux, la douceur ou la rugosité de leurs traits est parfaitement imitée grâce aux crayons utilisés par l’autrice. Les lecteurs ou lectrices ne peuvent s’empêcher de caresser les oreilles d’un lapin ou le museau de l’hôtelier en tournant les pages. Tout comme le vent semble fouetter le visage et l’odeur du café nous chatouiller les narines depuis la salle à manger commune.

    En refermant cet album, nous reste la douceur des personnages et du récit, l’émerveillement du voyage visuel et littéraire et l’envie, pour nous aussi, d’ouvrir la porte d’entrée puis de s’en aller découvrir la vie des autres, ailleurs. En attendant, notre héros reçoit des tas d’inconnus chez lui et c’est déjà une fabuleuse expérience.

    À partir de 5 ans

     

    Image: Syros

  • La fascination de l'ombre

    "La grande tour de fer...symbolise le triomphe du dernier âge...une société malade, rongée et corrompue de toute part...nous y sommes entrés pied au plancher, fonçant à tombeaux ouverts dans les nuées de scories de l'ère de la destruction, le Kali-Yuga, l'ère des tribulations de Kali, la déesse sanguinaire et sauvage de l'anéantissement et du carnage". (p.87)

     


    olivier Ledroit,Le Veilleur du Crépuscule,le Troisième oeil volume 2,éditions Glénat,apocalypse,occultisme,éther,éons,bête de l'apocalypse,égregat,rituels sataniques,forces obscures,guerrier spirituel,Octobre 2022Le veilleur du crépuscule est le second volume de la trilogie du troisième œil qui paraît chez Glénat.
    Olivier Ledroit signe à nouveau le texte et les images sur 140 pages graphiques hallucinantes et saturées de couleurs chaudes à résonance thématiques. Si le bleu dominait dans le premier opus (de 106 pages), c'est le rouge luciférien voire satanique qui donne ici la température. Le héros Mickaël Alphange, fort de ses capacités médiumniques et décuplé d'énergie suite à son initiation ésoterico-spirituelle dans les lieux stratégiques de la capitale, se rêve en vengeur nocturne des apôtres du mal, teintant sa saine aura dans le sang des prédateurs ténébreux.
    Sur fond de secte satanique avec ses rituels pédocriminels ou sacrifices collectifs et son plan machiavélique de contrôle d'une humanité conditionnée et manipulable, l'auteur dépeint Paris, ses statues et monuments comme personne, avec souci du détail et réalisme sublimé.
    Et si cet "ange de la mort" moderne, cette "main de dieu" vengeresse (et on comprend mieux à sa lecture) rencontre l'amour, il tend presque à la schizophrènie la nuit, alertant le radar de la police criminelle par ses meurtres en série.
    Qui est Mickaël en son essence ? A t'il conscience de sa part d'ombre ? Est-il délirant ou dans un juste rôle ? Autant de questions que l'Acte 3 permettra sans doute de résoudre.
    Dans ce polar sur fond d'apocalypse, on retrouve les codes de Xoco-papillon obsidienne (2000) une BD d'Olivier Ledroit devenue classique, augmentée ici de l'amour de l'auteur pour la ville lumière et de son univers mystico-psychédelique.
    Le neuvième art trouve ici toutes ses lettres de noblesse (prises de vue, couleurs, rendu de l'invisible, scénario...) et dévoile à nouveau l'ampleur de ses possibilités.

     

  • L’oiseau persifleur

    Un oiseau su mon épaule , Sibylle Delacroix, éditions Mijade, école maternelle, solitude, confaince en soi, mai 2022« Pour la rentrée, Maman avait tout prévu et rangé dans mon nouveau cartable ».

    Il est si mignon ce petit oiseau. Pas farouche du tout puisqu’il se pose sur l’épaule de l’enfant. Tout autour, les couleurs sont pastel mais le volatile est jaune et orange pétant. C’est sûr, tout le monde va être fasciné par cet étrange oiseau apprivoisé le jour de la rentrée. L’enfant a hâte de se faire de nouveaux amis. Sibylle Delacroix nous dévoile l’histoire d’Un oiseau sur mon épaule aux éditions Mijade, tout en douceur. Sur le dessin, les nouveaux élèves (rentrent-ils à l’école maternelle ?) sont tous mignons avec leurs petits cartables, leurs beaux habits et leurs tendres sourires un peu timides. On s’attend à une histoire de découverte autour d’un animal craquant et chantant. Sauf que l’oiseau n’est pas si merveilleux …

    « Je l’ai laissé, je pensais qu’on allait enfin me remarquer »

    Sa mélodie est lancinante, pourtant le volatile ne chante pas mais parle, parle sans cesse et donne son avis sur tout ! L’enfant n’ose plus aller vers ses camarades et écoute ce que dit l’oiseau dès qu’il est à l’école. L’autrice et dessinatrice utilise une belle métaphore sous des couleurs vives pour parler de la difficulté d’aller vers les autres, de se sentir à sa place et d’avoir confiance en soi dès le plus jeune âge. Ici la peur, le sentiment d’être rejeté ou de ne pas être à la hauteur accapare l’enfant et l’empêche de vivre. Heureusement Sibylle Delacroix lui apporte la solution sous les traits d’une petite camarade qui n’a pas l’intention de le laisser tomber. Une belle manière de retrouver le chemin de l’altérité, de l’amitié et de l’apaisement avant d’entamer le long chemin vers la confiance en soi.

    « Je semblais bien être la seule à l’entendre »

    Un livre à lire avec les enfants dès l’âge de 4 ans et à utiliser dans les écoles maternelles ou en primaire.

    Image: Mijade éditions