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Sport

  • Chuter pour mieux se libérer

    Après la chute, Marie Leymarie, syros, octobre 2021, gymnastique, Jeux olympiquesLes jeux olympiques de Tokyo viennent de s’achever, ceux de Paris sont déjà en ligne de mire pour les athlètes. Les spectateurs devront attendre trois ans pour assister aux compétitions tandis que la plupart des sportifs s’y préparent depuis leur enfance. Dans le roman Après la chute de Marie Leymarie, chez Syros, c’est le cas de Lilou, 16 ans. L’histoire se déroule en 2020 et la jeune fille s’entraîne pour les J.O du Japon. Il lui reste quatre mois pour parfaire ses enchaînements de gymnaste. Pour être prête, elle a intégré le pôle Espoir de Toulon depuis ses 11 ans, loin de sa famille.

    - C’est cool, avait-elle dit. Si tu pars à Toulon, je vais avoir la chambre pour moi toute seule.

    C’est grâce à sa grande sœur que Lilou a commencé la gym à l’âge de quatre ans, d’abord pour l’imiter. Très vite, la petite fille veut impressionner Julia, la rendre fière d’elle. Lilou finit par dépasser son aînée, attirer le regard de son entraîneuse et provoquer l’admiration de son père. Dès lors, la gymnastique prend toute la place dans sa vie et elle travaille d’arrache-pied. Dans le même temps, la sérénité familiale se dégrade entre la grande en perpétuelle rébellion, la petite dernière Clara, enfant différente, et les parents un peu dépassés. Lilou est la seule dont le chemin semble déjà tout tracé et qui fait la fierté de ses parents.

    Elle enfile son justaucorps, rapidement, en tirant sur le tissu élastique, hop un bras, hop l’autre, et vite, les deux chevillières.

    Lorsqu’on veut être sportive de haut niveau, on apprend à maîtriser son corps mais aussi à ne pas trop l’écouter. La douleur fait partie de l’apprentissage tout comme le dépassement de ses peurs. Les entraîneurs, Philippe et Camilla, sont là pour nous pousser, évaluer nos progrès et vérifier notre poids. Lilou, comme ses camarades, est habitué à un rythme soutenu et éreintant, une hygiène de vie impeccable en évitant de se plaindre au moindre bobo. Lorsque l’adolescente a mal à la cheville (depuis deux mois), elle préfère se taire et continuer l’entraînement. Sauf que ce jour là elle chute aux barres et le verdict tombe : deux mois d’arrêt à quatre mois des jeux olympiques.

    Elle remonte sur l’agrès, sonnée, les bras tremblant. En petit automate bien huilé, elle refait son tour et demi, comme on le lui a appris, pour ne pas perdre les points.

    Comment arrêter un sport du jour au lendemain quand on y consacre ses journée depuis l’enfance ? Comment garder la niaque pour retrouver sa place en haut du podium ? Comment occuper son esprit à autre chose que la gym ? Comment accepter le regard déçu de sa famille, de ses entraîneurs ? Comment revivre avec ses parents et ses sœurs qu’on a quitté à 11 ans ? Comment vivre les compétitions de ses camarades à distance ? Comment percevoir le silence de ses coachs ? Comment déconstruire ses préjugés sur les autres et sur soi-même ? Comment apprendre à s’aimer ?

    - Je veux pas dire que ma vie est mieux que la tienne. - Tu veux pas le dire, mais tu le penses, riposte Margaux. Depuis des années, tu le penses.

    Le livre de Marie Leymarie nous plonge dans la tête de Lilou, gymnaste espoir et dans sa difficulté à vivre une adolescente hors-norme. Elle répond aux questions que peuvent se poser de jeunes sportifs mais aussi tous les adolescents du monde qui se construisent et se découvrent à travers leurs passions ou leurs déceptions et les liens qui les unissent à leur familles, souvent complexes. Un beau roman profond qui nous fera regarder les athlètes de Paris 2024 avec un autre œil et surtout ceux qui ont vu leur rêve s’effondrer avant.

    Image: Éditions Syros

  • Ahmad, la beauté de la geste

    • apaches.jpgCertains albums sont intemporels et ne souffrent pas d'une écoute intensive. C'est le cas d'Apaches, le nouvel album du montpelliérain Sameer Ahmad.
    • Alpha Wann avec UMLA l'an dernier était franchement au-dessus du lot en amenant un projet frais et résolument hip hop au sein du rap français. Ahmad n'est pas à proprement parlé dans le "rap game" puisqu'il ne vit pas de sa musique mais il sait sortir à temps un travail passionnel abouti, lui qui est libre de l'image. La reconnaissance de ses pairs est actée, ne lui manque qu'un succès public mais peut-être n'est-il pas assez de ce monde pour parler à des masses tant son style est intimiste et presque initiatique.
    • De grâce, celui qui se nommait Ahmadeus il y a 15 ans n'en est pas dépourvu mais l'effort est là aussi et finit par payer tant au niveau du fond (un album résolument musical avec des prods plutôt trap à tendance électro rappelant des rythmes tribaux et des riffs de guitares aussi...) que de la forme, cette écriture abrupte et ciselée mais concise, expressive souvent, revendicatrice parfois.
    • Son verbe est très visuel, en hommage peut-être à Sergio Leone, son réalisateur favori. Beaucoup de références codes (skate, basket américain, culture), d'allégories. Un langage simple et complexe, voilé et apparent, parfois crypté. Des phrases courtes ou des mots mis bout à bout qui donnent sens, parfois sans verbe, des visions métaphoriques...un flow fluide comme le bruit de l'eau, ascensionnel comme il le faut pour mener à l'élévation d'âme.apaches 2.jpg
    • Un album concept donc comme on en fait plus avec un visuel fort et stylé signé Hector de la Vallée (dessinateur) et Lasse Russe (graphiste), des titres thématiques, une vision d'ensemble et une progression vers la lumière malgré le vécu d'un indien, perdant magnifique en son temps mais dont l'esprit demeure.
    • Ceci est une invite chaleureuse à écouter le blues urbain d'Ahmad, pour le plaisir de la performance, parce qu'un esprit en feu témoigne, que la musique est belle et bonne et qu'il brille comme une étoile au firmament des fixes.

    Crédit photo Hector de la Vallée et Lasse Russe

  • André Cognard, l'esprit libre

    cognard.jpgRencontre avec André Cognard Hanshi So Sihan à Vienne, dans le dénuement et la simplicité du quotidien.

    Discussion libre autour de son maître d'Aïkido Kobayashi Hirokazu Sensei, de la transmission et de l'esprit qui, à terme, au long d'une longue ascèse, demeure le seul propriétaire du corps...

    Aux hommes de bonne volonté, deux podcasts de 15 et 17 minutes.

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    Credit photo : Aikidojournal.fr