Les éditions Vega - Trédaniel rééditent en poche le dernier livre de Bernard Dubant (1947-2006) sur Crazy Horse, chamane et guerrier (première édition posthume en 2014). Catholique traditionaliste intéressé par l’œuvre de René Guénon, il s'intéressa ardemment dans les années 80 au chamanisme amérindien et à la défense des religions naturelles, conversion affichée dans certains passages à charge, dudit livre. L'ouvrage est par ailleurs à la fois historique, ethnographique (us et coutumes) et cosmogonique, traitant des pratiques spirituelles amérindiennes (du symbolisme aussi) jusqu'à inclure l'enseignement Yaqui relaté par Carlos Castaneda.
On y découvre un guerrier oglala, sioux, lakota, hors du commun, évoluant avec la "baraka" depuis son adolescence, c'est à dire guidé par une vision, accompagné d'un esprit, protégé par une médecine (à l'épreuve des balles jusqu'à la toute fin).
Les colons fraîchement débarqués nouèrent d'abord des liens d'entraide avec les autochtones, avant de légiférer avec eux puis de les piller, puis les conditionner (par les réserves et l'éducation catholique) ou les exterminer, en vue de s'approprier toutes leurs terres et ressources naturelles (l'or notamment). Avec Sitting Bull, Little Big Man et tant d'autres, le livre (dont la lecture est un peu heurtée) retrace une autre histoire que celle relatée dans les westerns , celle des grands guerriers vaincus mais dont certains noms ou esprits demeurent encore bien vivants, tant ils défendirent jusqu'au bout avec cœur et courage, l'âme de tout un peuple. Le parti pris de Bernard Dubant l'empêche parfois cependant de voir le liant entre chamanisme et mysticisme, message monothéiste originel et esprit sioux, avant que l'homme avide et intéressé ne se mêle de religion, bien évidemment. Une vision tripartite de l'homme (corps, âme et esprit) partagée.