Quant à la dixième et dernière descente, celle du Kalki, elle est attendue pour la fin du cycle actuel. Les hindous vivent donc dans l'attente d'une parousie avatarique de Vishnu comparable à celle de Jésus dans les traditions chrétiennes et islamiques (p.24).
Dominique Wohlschlag publie chez l'Harmattan (collection Théôria) le Kali-yuga ou l'ambivalence de l'âge sombre.
Indianiste et sanscritiste, il connaît la cosmogonie hindoue et son découpage de l'histoire de l'humanité en 4 âges ou phases décroissantes en temps. Même si ces phases sont cycliques et symboliquement identifiables aux 4 âges initiatiques de l'humain, elles n'en demeurent pas moins linéaires et promises a une eschatologie, comme c'est le cas dans les religions monothéistes révélées. Le Kali-Yuga (l'ère du démon) ou âge de fer pointe notamment des correspondances avec d'autres prophéties bibliques (la vision du colosse par Daniel) ou moyen-orientales et des auteurs contemporains comme Martin Lings (la onzième heure) ou René Guénon (le règne de la quantité) ont établi des parallèles avec notre époque anti-traditionnelle, anti-religieuse, désacralisée ou dénaturée (crise climatique, énergétique, alimentaire), dans laquelle règnent le matérialisme et des valeurs morales ou spirituelles inversées.
L'auteur rappelle néanmoins que cette époque, si elle s'avère, est plus propice à la réalisation et à l'avancement spirituels (ce qui était caché se dévoile ?) que jamais. La miséricorde divine l'emporte également sur le courroux, faisant des derniers hommes de bonne volonté les premiers, selon l'adage christique et ceux de la onzième heure égaux à ceux des premiers de cordée.
Dans un siècle où l'information pullule, c'est la faculté de discernement qui devient la pierre d'angle de l'homme avisé ou son archétype intériorisé, pour s'opposer ou dénoncer le faux.