blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Nature

  • La magie du Vivant

    chers vivants,compagnie de l'armoise commune,thétre des clochards celestes,Le discours de la panthère,Jérémie Moreau,Camille Roy,Simon Pineau,Paul Schirck,

    Chers Vivants, qui s'est joué au théâtre des Clochards Célestes de Lyon, est une ode aux animaux de tous milieux, un hommage également au Discours de la Panthère, une bande dessinée atypique de Jérémie Moreau.
    Pas de prétention autre ici, qu'une joyeuse incarnation agrémentée d'accessoires simples, mais efficaces et malins.
    Une douzaine de bestioles prennent vie sous nos yeux émerveillés. Avec beaucoup de poésie et de jubilation, le très expressif Simon Pineau et le plus physique mais tout aussi talentueux Paul Schirck, se muent en une variété éclectique de vivants...et la magie opère.
    Beaucoup d'inventivité dans cette mise en scène épurée au service du jeu. C'est Camille Roy qui opère l'adaptation mais aussi la scénographie, les costumes et la musique originale (avec Simon Pineau), pour ce premier spectacle à inclure l'enfant, ce jeune habitant terrestre. Le point de vue animalier positif et adaptatif issu du roman graphique de Jérémie Moreau, séduit par son style simple et direct et nous ramène à l'essentiel : une forme de beauté naturelle de la création a préserver  a tout prix.

    Entretien audio (9 min) avec Camille Roy à l'issue de la représentation du dimanche 14 Avril :

    podcast

    crédit photo : Clément Fessy

  • Vibrer à l'uni son

    L'attitude de son corps m'évoque un soupir d'apaisement, un relâchement immense. Il a baissé les armes, rendu son armure. Offert. Et c'est comme si son être débordait, s'écoulait dans le bleu. C'est palpable, comme si je vibrais aussi a travers lui, traversée par son expansion, le rayonnement de ce soupir qui dit qu'on est enfin rentré à la maison...l'infini qui s'est ouvert dans son être. (p.116) 

     

    Les voies de l'eau,Anne Paris,Leina Sato,Marie-Hélène Sulmoni,Mama éditions,Dominique lussan,Masaru Emoto,dauphins,baleines,océan,eau,rituel,fluide,energie,intention,vibration,sentiment océanique,unité,Mars 2024Trois femmes, amies et collaboratrices d'un yoga immersif (dans l'eau) initié par Dominique Lussan, co-écrivent chez Mama éditions (collections mutations) les Voies de l'eau. Anne Paris, Leina Sato et Marie-Hélène Sulmoni ont en commun l'attrait de l'océan et des cétacés qui, à un moment de leur vie, ont permis une reconnexion avec l'enfant libre ou avec la source de toute vie : un sentiment océanique de plénitude unitive.
    Ces trois récits se complètent (les liants et liens) s'entremêlent (les enfants) et se rejoignent (âmes soeurs), même si chaque confession reste unique en ressenti et expérimentation.
    Sur l'exemple de Masaru Emoto, qui a prouvé la puissance de l'intention et de l'attention face aux éléments, ces trois "soeurcières" ou "sourcières" réenchantent le monde en conscience par des rituels alchimiques (chants, méditation, yoga, partage de flux...) avec pour visée de réintégrer le grand corps aquatique (perception méditative, saine communication...), s'il existe, vu notre besoin vital d'eau.
    La clé de l'apnée est le lâcher prise mental - ce besoin de tout contrôler - pour s'ouvrir à l'infini. Renaître plus vaste, profondément changé intérieurement afin de mieux appréhender ce monde et son futur proche. Cette naissance d'en bas est le pendant symbolique de celle d'en haut, de souffle et d'eau, prélude du Royaume intérieur, qui est la promesse, entre autre, d'un œil neuf, faisant sens. C'est en tout cas à cette sensibilité accrue et à une vision émerveillée, que nous amènent ces trois voix sur l'eau.

     

  • Un récit galvanisant

    etoiles.jpgÀ l'origine de ce roman graphique,  un projet illustratif d'un voyage universitaire au Chili dans le désert d'Atacama (les plus grands observatoires au monde) pour observer les étoiles. José Olivares, natif chilien et professeur de Physique souhaitait convier deux dessinateurs chevronnés, Edmond Baudouin le sage empathique et Emmanuel Lepage, plus réaliste dans le trait, pour cette escapade où l'aspect transmissif primait.
    Rien ne se passera comme prévu mais Au pied des étoiles, paru chez Futuropolis relate de tous ces soubresauts. La maladie, le COVID, l'élection chilienne de décembre 2021, la vieillesse, la nouvelle génération et sa révolution identitaire, sans oublier les étoiles et ceux qui les côtoient de près...La révolution est le maître mot de cet ouvrage, à la fois historico-politique, psycho-sociologique et astro-métaphysique. Les évènements et rencontres extérieures bousculent et travaillent intérieurement les deux personnalités, qui entremêlent leur visions de la réalité.

    Parfois leurs dessins se complètent, parfois ils s'imbriquent l'un l'autre pour mieux souligner leur unité de conscience après un long périple (4 ans) d'aventures et de profondeur de vue, à côtoyer une jeunesse pleine d'idéaux et de nouveaux paradigmes. L'ouvrage questionne aussi l'acte créateur, la façon dont il est vécu ou envisagé, comme un prolongement de tout l'être pour relater du vivant en soi et alentours.
    Deux univers personnels à (re)découvrir pour ces deux artistes amis, au sommet de leur art. Deux styles pour deux individus pas si opposés que cela mentalement malgré l'écart générationnel, des récits poignants, des authentiques tranches de vie, une surenchère (dans le sens saine compétition) d'œuvres d'art et cette sensation que tout est relié, interconnecté, comme les étoiles aux infimes événements ou identités terrestres. 

  • Le langage des oiseaux

    Ce que nous vivons dans notre réalité n'est que la représentation symbolique de notre perception de nous-mêmes...les conflits que nous rencontrons dans notre vie parlent de nos conflits internes, les répétitions de schémas parlent de notre déni...c'est en accueillant que nous parvenons  à comprendre, et c'est en comprenant que nous pouvons guérir...accueillir et cueillir, c'est sortir du déni, guérir de la folie et ouvrir la porte à l'amour universel. (p.235)

     

    femme hypersensible-cette sorcière qui s'ignore,Anne landry,éditions trédaniel,inquisition,inconscient collectif,invisible,guerisseuse,passeur d'âme,chamane,déni,Mars 2024Femme hypersensible - cette sorcière qui s'ignore (la voix de l'âme) est le second livre de la psychanalyste Anne Landry paru chez Trédaniel éditions.
    A la fois outil pratique (techniques de soins, bienfaits de plantes ou cristaux...), nomenclature d'hypersensibles empathiques, guide sur le cheminement intérieur ou galerie de portraits (interviews), l'ouvrage retrace aussi surtout la reconnexion de l'autrice avec son âme ou enfant intérieur.
    Certains dons (guérison, passeur d'âme, magnétisme...) sont innés chez des personnes majoritairement hypersensibles. L'éducation ou la culture dominante étouffent parfois ces facultés d'ouverture à l'invisible, chez les enfants et plus particulièrement les filles dont le traumatisme transgénérationnel des bûchers de l'Inquisition (à la renaissance) reste très actif dans l'inconscient collectif féminin.
    Anne Landry insiste beaucoup sur l'apaisement et la clarification de nos schémas dysfonctionnels intérieurs (nos projections) avant d'être clairvoyant (ou clairaudiant) en posant une limite avec nos aperceptions sensorielles. Des années de thérapie l'ont amenée à un accueil de ce qui était présent en elle de tout temps (le déni notamment) pour accomplir enfin sa tâche, un syncrétisme réussi entre raison et intuition.
    Une bonne nouvelle donc pour toutes celles et ceux qui estiment qu'être équilibré est avant tout affaire de verticalité et de reliance aux mondes invisibles, une "magie-sienne" qui est confiance en "soi-m'aime".

     

  • Une plume leste

    Ils ne pourront jamais arrêter l'écriture parce qu'on est entré dans une période encore plus féroce : le samizdat, ce modèle de l'écriture libre en l'absence de liberté. Ce feu plus tremblant de l'écriture manuscrite, communiqué par un ange dans les ténèbres du monde. (p.105)

    Quelques chose chuchote quelque chose. L'écriture reprend ce chuchotement et l'amplifie, dans le but d'arracher le langage à l'enfer des opinions. (p.30)

     

    murmure.jpgBelle leçon de vie que le Murmure, ce livre posthume de Christian Bobin, publié par Gallimard, qu'il finit d'écrire sur son lit d'hôpital, quelques mois après la parution de Muguet Rouge. A l'heure où pour lui la chair, par sa souffrance, se fait davantage entendre, il poursuit jusqu'à l'ultime rappel sa tâche d'écrivain-poète, ensemençant ses derniers feuillets d'un verbe exigeant, riche et numineux.
    L' enfance, les proches, les parents, la vie d'adulte, la culture, les amours sont remémorés mais c'est la transformation intérieure, sorte de résurrection à venir qui domine l'ouvrage. Écrire c'est laisser les "morts" insuffler le vivant mais ici le Vivant (l'au-delà proche) transcende la chrysalide du corps pour laisser entrevoir la lumière. 
    Disciple du silence, Christian Bobin touchait l'instant (d'éternité) en distordant le temps, vivant en parallèle sur la terre comme au ciel.
    Était-il nostalgique d'une patrie céleste ? Était-il de nature angélique ? Son art lui permit en tout cas de s'exercer à garder l'esprit enfantin proche, l'innocent s'attirant les faveurs du ciel. Fidèle à l'Amour (œil et cœur) jusqu'à la mort, le murmure reste un manuel de combat contre les ténèbres de ce monde, dont la matière (non conscientisée) est seule certitude.

     

  • Au coeur de la spirale

    Hôzhó est une forme de sagesse qui permet de transformer l'ennemi en allié. Nous sommes nous-même notre propre ennemi, responsable de ce qui nous arrive. Afin que l'harmonie soit au cœur de ma vie, j'ai dû apprendre à pacifier l'ennemi en moi...développer ses dons et talents génère la paix en soi - calme l'anxiété, la colère, la jalousie et l’intolérance...Apprendre à pacifier, c'est "prendre ses propres outils en mains", et créer haut et fort, que l'amour soit là où il n'y en a plus. (p.245 et 246)

     

    Lorenza Garcia,vingt ans auprès des Navajos,Mama éditions,Ian Kounen,Pierre Rabhi,peuple Diné,peinture avec sable,cosmogonie,hutte de sudation,Janvier 2024L'artiste peintre (avec le sable) et musicienne Lorenza Garcia signe aussi un livre témoignage captivant chez Mama éditions sur ses vingt ans auprès des Navajos. Comme Ian Kounen avec les shipibos, elle va nouer des ponts entre l'Amérique (Nouveau Mexique plus exactement) et la France, s'imprégner de leur culture et médecine, être soignée par les autochtones et diffuser leur vision par delà les frontières.
    Hôzhó c'est la beauté, l'harmonie ou la joie, un état d'esprit en accord avec la nature, son prochain et l'univers.
    L'appel auprès d'hommes médecines, les synchronicités ou évidences évoquent peut-être la transmigration d'âme sans pour autant épouser les mœurs ou coutumes du peuple premier. Il s'agit là de faire rayonner une nation première, littéralement parlant, en nouant des alliances fructifiantes pour eux (Pierre Rabhi avec son agro-écologie) et s'inspirer de leur science du désert (climat hostile par définition) pour nourrir notre réflexion sur le climat et l'avenir de la planète.
    Ambassadrice des Dinés ou peuple Navajo en France, sa désormais double culture l'a fait naître individu unifié dans son regard et sa conscience de la vie, comme le furent les prémisses de sa naissance terrestre entre Italie et Espagne.
    En faisant des deux l'un elle réalise une synthèse intérieure de pacification et concoure à l'harmonie universelle dans une tâche résolument altruiste. Bien nous en fasse !

  • Ninlil, vole aux Vents

    La fille des quatre Vents, Myriam Dahman, Paul Echegoyen, Glénat Jeunesse, novembre 2023La Terre est parcourue de vents. Ils viennent de si loin et de si haut. Ces vents ont un secret. Ce n’est ni l’origine de leur force, ni leur souffle ni les tempêtes qu’ils déclenchent. Non, il s’agit d’autre chose. D’une enfant, oui, exactement ! On l’appelle La fille des quatre Vents. Myriam Dahman (texte) et Paul Echegoyen (dessins) ont choisi de nous conter son histoire. Glénat Jeunesse a suivi en éditant son album. Nous voici donc embarqués dans la demeure de Borée, le Vent du Nord, Euros, celui de l’Est, Notos du Sud et enfin Zéphyr de l’Ouest. C’est dans l’immensité du ciel que va donc grandir Ninlil, leur fille. Elle ne fait pas trembler les arbres ni déclencher la pluie puisqu’elle est une simple humaine, née dans une forêt sur notre bonne vieille Terre. Pourtant sa vie n’est pas aussi limpide qu’une brise fraîche d’été.

    Ces longs cheveux blancs séparés en deux et parsemés de fils d’or et de perles de couleurs, ces grands yeux bleus et sa jolie frimousse piquée de tâches de rousseur. La fille des quatre Vents ne passe pas inaperçue dans la foule d’une ville. Entourée de tourbillons, d’air chauds ou froids, de bouffées d’orage, elle ne peut qu’attirer le lecteur ou le spectateur. En effet, c’est un conte qu’on a envie de lire à haute voix, debout, en montrant les magnifiques couleurs et paysages créés par Paul Echegoyen. Les mots scintillants ou enveloppants du texte de Myriam Dahman se retrouvent en image. Nous prononçons avec force les phrases en gros caractère et l’histoire de Ninlil prend vie. L’autrice fait naître une galerie de personnages qu’ils soient humains, animaux ou éléments. Elle les relie tous comme pour montrer leur nécessaire coopération et imbrication. Le tout forme une belle ode à la nature et à son cycle à travers les âges.

    Voici un conte au grand format qui touchera petits et grands et qui fait chaud au cœur. La liberté s'y engouffre sans qu'on puisse l'arrêter. Cet album donne envie de respirer un grand coup, de sentir les embruns qui viennent de très loin, d’écouter le chant du vent et d’aller voir en forêt si Ninlil ne s’y balade pas incognito !

    Image: Glénat Jeunesse