Véronique Desjardins est à l'origine d'un recueil synthétique (éditions du Relié), de 200 formules de Swâmi Prajnânpad commentées par Arnaud Desjardins, aiguillons puisés dans ses livres ou lettres. L'enseignement du "guru" français s'inscrit en effet dans une lignée non duelle d'acceptation pleine du réel tel qu'il se présente à chaque instant. Les aspects de la vie sont passés au crible d'une conscience aiguisée, libre du prisonnier intérieur qu'est le corps égotique balloté entre désirs, tensions et souffrances.
L'ouvrage pratique est un lexique de sentences clés charnues, jalons sur le chemin, jusqu'à des sésames de délivrance pour une libération totale.
Subjectives puisque s'adressant à une personne en particulier, elles résonnent néanmoins ici ou là sur les illusions tenaces du chercheur de vérité francophone, ses principales pierres d'achoppement.
Une bonne entrée en matière dans l'univers de la tradition vivante de l'Advaïta Védanta, avec des entrées clés.
éditions du relié
-
Un guide pratique
Lien permanent Catégories : Histoire, Livre, méditation, société, Spiritualité, Voie non duelle 0 commentaire -
CLés sur le chemin ascendant
Toutes les voies cherchent à se libérer de cette forme d'esprit egoïste qu'est la pensée conventionnelle et à reconnaître la conscience fondamentale, primordiale, qui est l'essence de la sagesse et de l'esprit de compassion...Nous essayons tous de revenir à notre divinité intérieure, quel que soit le nom que nous lui donnons, et de surmonter notre petit sens exclusif du moi (p.278).
Tenzin Palmo est moniale bouddhiste depuis 60 ans. Attirée à 21 ans par l'enseignement de Chogyam Trungpa, elle passera par un épisode érémitique de 12 ans avant de fonder un couvent de moniales, avec l'accord du Dalaï-Lama. Elle est interrogée en 12 sessions vidéo par Lwiis Saliba, professeur de religions comparées au Liban sur une palette de sujets de théorique à pratique, sur l'actualité et l'enseignement immuable du bouddha. Conversations sur notre époque, paru aux éditions du Relié, est le fruit de ces entretiens réalisés pendant les années COVID.
On retiendra de la densité des thèmes abordés, le travail sur les pensées (peur, avarice, jalousie...) et les émotions négatives (colère, anxiété, culpabilité...). En sus de la pleine conscience et de l'attention sur la respiration, cette vigile de pratique non duelle permet une transformation de poison à fleur, de ténèbres à lumière de la conscience.
L'ouvrage se veut concret et donne de nombreuses pistes pour appréhender la technique méditative de distanciation d'avec toute pensée de façon efficiente. Derrière cette "gymnastique" se profile la conscience vaste, vraie et réelle de chacun, notre nature originelle qui ne souffre pas de la limitation égotique liée au cycle naissance-mort (la pensée convention elle qualifiée de singe fou).
Vision féministe et détachée du monde contemporain, le livre est un document précieux et adapté à notre civilisation occidentale, à la fois en quête d'outils psycho-corporels intégratifs et de points de vues éclairants et éclairés.Lien permanent Catégories : Egalité, Féminisme, Livre, société, Spiritualité, Voie non duelle 0 commentaire -
Un pont médecin
En conclusion, nous pouvons affirmer que les images mentales sont une réponse fondamentale à la maladie et la bonne nouvelle est qu'on peut les orienter, pour qu'elles induisent la guérison ou au moins qu'elles améliorent les choses (p.110).
La souffrance physique s'accompagne souvent de peurs et d'angoisses, soit des images mentales pessimistes ou négatives déformant le réel.
Dans Sourire au-delà du souffrir, paru aux éditions du Relié, le docteur et psychiatre Jacques Vigne quantifie et localise scientifiquement ces leurres et propose des techniques d'origine orientale éprouvées (respiration consciente, visualisation créatrice, hypnose, points d'ancrage...) pour guérir ou du moins atténuer la douleur, jusqu'à la vivre sereinement en joie et sourire. Ces graines de sagesse font leurs preuves au quotidien en modifiant la chimie cellulaire ou en apaisant les zones enflammées et l'auteur même y a eu recours lors d'épisodes traumatiques.
Il évoque également le religieux ou le numineux dans la mobilisation de symboles archétypaux, s'adressant ainsi à toutes obédiences.
Un livre éclairant qui fait bonne place aux techniques de médecine douce ou parallèle, par un scientifique réputé et ouvert à la sagesse hindoue (formé auprès de Vijayânanda, lui-même disciple de Ma Ananda Moyi) et bouddhiste. -
Dissection de l'angélisme
Ce retrait des affaires du monde n'est pas une fuite des responsabilités ni des soucis de la vie en société. C'est un certain détachement qui permet une distance, celle d'un esprit désapproprié, désintéressé, pour tenter de voir les choses en Dieu, c'est a dire telles qu'elles sont, et donc d'avoir un regard juste. (p.10)
Soeur Catherine publie aux éditions du Relié un "manuel de vigilance spirituelle" pour "éviter les problèmes de l'esprit". Fortifiée par trente années d'érémitisme, l'autrice fait preuve d'une saine raison, aiguisée sur les mécanismes psychologiques à l'œuvre dans les cas d'emprise notamment. On sent le vécu dans un milieu spirituel où abondent les faux gourous, le pseudo éveillés ou les fraîchement élus. C'est le silence et le retrait du monde qui a sans doute permis à sœur Catherine une certaine distanciation et humilité sur le chemin relationnel vers dieu afin d'éviter l'inflation égotique.
Ce manuel peut constituer une boussole psychico-spirituelle (savoir où l'on en est sur le chemin) même s'il focalise sur des cas extrêmes quasi possessifs. Il se veut en outre un complément théorique à son précédent ouvrage La Joie du Réel, apportant aussi sa part d'outils pratiques, de jalons et d'indices (la joie plénière !) sur un voyage forcément personnel et singulier.
Peut être plus dans le domaine religieux qu'ailleurs, l'angélisme est une ombre qui, si l'on ne la conscientise ou ne la combat pas, risque, et on l'a vu à travers siècles, de néantiser les efforts étriques de ceux qui illuminent jusqu'à la noirceur de l'être humain. -
Un modèle démultiplié
Quelle que soit la grandeur des œuvres humaines et la puissance atteinte par les civilisations d'un point de vue matériel, tout peut être anéanti rapidement par la volonté de Dieu dès l'instant où la vanité, l'orgueil et la violence prennent le dessus sur la piété, l'humilité et la bonté. Les messages divins sont d'éternels rappels a l'ordre. A nous de savoir les interpréter...(p.99)
Dans Les Prophètes, Reem Yasmina Laghrari ausculte sur près de 600 pages l'essence des principaux émissaires divins communs aux monothéismes en multipliant et croisant les sources d'informations. Dans ce livre des éditions du Relié, Jésus et Mohammad y figurent en meilleure proportion (ainsi que Marie mais aussi d'autres femmes renommées), démontrant l'ouverture d'esprit de cette musulmane pieuse.
Son talent de conteuse nous fait revivre les épopées et épreuves des prophètes a la lumière du Coran et de la Bible, explicitant certains versets ou développant d'autres aspects historico-mythiques.
Émerveillée par la création, cette pharmacienne de formation nous rappelle que des récentes découvertes scientifiques ou astronomiques valident des intuitions divines écrites.
La méditation de ces êtres reliés est un cheminement en soi pour développer des qualités ou vertus, garder la foi ou prendre patience dans l'adversité, aimer et garder espoir en son prochain entièrement, pour engendrer un monde meilleur.
l'autrice explicite ce qu'elle comprend de l'exemple de ces messagers, sur le plan de la métahistoire mais aussi celui plus intérieur. Sa visée reste ésotérique (le djihad intérieur) en vue d'un édification de l'âme et d'un cœur purifié.
Mohammad étant le sceau, Reem Yasmina Laghrari présume l'humanité assez sage et consciente désormais pour devenir elle-même, pour ceux qui en prennent le chemin, ponts sans intermédiaire, entre le ciel et la terre.Lien permanent Catégories : Amour, Christianisme, Histoire, Islam, Judaisme, Livre, méditation, société, Spiritualité 0 commentaire -
Un destin symbolique
Dans le plan divin, ontologique, saint Michel et le Satan conduisent au Saint Nom qui est fruit des deux Arbres du jardin ; celui de la Connaissance et celui de la Sagesse (pères et mères divins). Mais le fruit de la Genèse que le Satan présente à Ishah est celui de la connaissance seule, dénué de toute acquisition de sagesse. Il est l’œuvre d'un mental déifié par une intelligence sèche totalement déniée d'Amour, et qui joue le maître au lieu de rester serviteur. (p.80)
Annick de Souzenelle, au parcours si singulier, nous offre encore une Méditation (peu ordinaire) sur la mort aux éditions du Relié. L'essai bref et concis est un résumé de toute son œuvre et de son expérience de vie. A côtoyer les animaux intérieurs (colère, orgueil...), en épouser leur énergie divino-humaine (c'est le pacte originel) ; à descendre dans les profondeurs de l'être (et l'inconscient de la psyché) et se relier aux aides célestes...
Œcuménique dans ses lectures (du Coran aux Dialogues avec l'Ange, de Jung a Berdiaev), cette infatigable déchiffreuse de la Bible hébraïque est une émerveillée de l'étude et une pasionaria de l'Amour christique.
Ici encore, scrutant l'époque, elle distingue dans l'épisode collectif, le mental de la connaissance d'avec la sagesse étrique, opposant les forces angéliques à l’œuvre, le Satan et l'archange Mickaël, qui se livrent une bataille contre et pour l'homme, sa stagnation tyrannique ou sa mutation spirituelle.
Annick de Souzenelle vit de foi et de symboles, ne redoutant aucunement cette "visite divine aimante" auxquelles les multiples morts-renaissances l'ont préparée, sur le chemin de la divinisation.Le temps nous est donné ici-bas pour nous permettre d'appréhender cet Haut-delà. Il nous est donné de transformer notre monde animal pour accéder aux structures imaginales de ce devenir ailé. (p.9)
Lien permanent Catégories : Amour, Aventure, Christianisme, Judaisme, Livre, méditation, Spiritualité 0 commentaire -
Un don de Soi
Le Royaume des cieux est royal parce qu'il ne lâche rien. On ne peut y entrer que si on s'est délivré de l'homme superficiel, de l'homme violent et de l'homme inaccompli. On n'y entre que si on sait honorer l'amour et la liberté. (p.287)
Voyage en haute connaissance - philosophie de l'enseignement du Christ, paru aux éditions du Relié - Trédaniel, est le fruit de conférences données par Bertrand Vergely, proposant des ponts entre philosophie et religion.
L'auteur nous livre ses réflexions sur l'évangile et l'apport du Christ au monde. Amour et liberté sont les deux symboles de son incarnation en montrant un autre chemin, divin, possible face à l’éternel esclavage mental et à la relation toxico-tyrannique de l'ego (jalousie, vengeance, haine de l'être...).
S'appuyant sur des philosophes, Michel Henry notamment, il évoque de ce dernier l'"Archi-vivant" à trouver en soi, la pensée profonde, féconde ou l'intelligence illuminative qui, par un recentrage ou désidentification (à la pensée automatique), permet de vivre selon le vaste Soi (cher à Jung) ou l'être relié et plus sur un existant limité dans l'espace-temps (le moi-je et ses passions destructrices).Ce n'est pas le Christ qu'il faut supprimer. C'est le principe même de l'univers, de l'humanité et de l'Esprit qu'il faut retrouver. Dans les évangiles, c'est ce qui se trouve enseigné. Or cela n'a pas été compris. (p.20)
Cette "haute connaissance" originellement destinée aux initiés s'approche de la voie de sagesse traditionnelle, représentant l'homme et sa double origine (un des titres de Graf Durckheim) avec cependant la nouveauté toute christique de l'Esprit, de l'intelligence, de la vision que recouvre le Verbe.
La bonne nouvelle ou évangile perdure jusqu'au jugement dernier ou apocalypse, qui est la vérité cachée (si peu), ontologique de l'humanité : le royaume intérieur, source de paix, de joie et de transfiguration.
Un essai nourrissant, résolument optimiste et réconfortant qui récapitule l'essence du message de l'Homme vivifié par le souffle de Dieu.On ne sait plus voir. On prend le noble pour de l'illusion et la brutalité pour la vérité. On peut faire de la brutalité et de son mensonge le principe du monde. Le Christ vient mettre fin à ce monde et à ce principe du monde. Il vient pour faire du jugement brutal qui prétend bien juger, le dernier jugement. (p.307)