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christ

  • Une suite logique

    Jean Rofidal,le divin en soi,ambre éditions,do-in,meditation debout,Jean Rofidal publie un court essai aux éditions Ambre, le divin en soi.
    Ce fin pratiquant du do-in et explorateur du corps et de ses ressources, poursuit son expérimentation par des incantations/prières inspirées, debout, sur tous les chakras. Cette méthode de purification/ énergétisation/guérison de centres-clés, amène l'ouverture du corps aux énergies subtiles, à l'image du Christ et de son "corps cristal" psychopompe. Ces mantras pratiqués consciencieusement sont censés illuminer la matière en pensées et actes et ici la théorie rejoint en tout cas en hauteur la promesse. Au soir de sa vie, Jean Rofidal prépare sa mue spirituelle en exploitant avec respect jusqu'au bout de ses capacités, ce corps-don, devenu, par l'expérimentation, lumineux.
     

  • Un esprit lumineux

    Car l'esprit est révolutionnaire, "toute conscience supérieure brise les vieilles outres" note Marie-Magdeleine Davy. L'homme intérieur éclairé par l'esprit et devenu vivant possède une fonction démiurge qui fait éclater les cadres et les limites dans lesquels la majorité des hommes trouvent refuge et sécurité. La religion de l'esprit est une religion prophétique toujours orientée vers l'eschatologie (p.150).


     
    Armelle Dutruc,du visible à l'invisible,éditions Hozhoni,solitude,coeur,lumière,source,christ,unité,Soi,Armelle Dutruc opère avec "Du visible à l'invisible - marcher dans les pas de Marie-Magdelaine Davy", une brillante synthèse de son œuvre. Le livre paru chez Hozhoni éditions est une somme (609 pages) digeste, qui respecte l'itinéraire linéaire de cette grande dame de la spiritualité et constitue un excellent résumé de l'ésotérisme chrétien dans sa visée de libération.
    Il y est question de l'esprit de solitude, préliminaire à la découverte d'un centre en soi dans la "grotte" du cœur. Une présence lumineuse y demeure et ce germe divin ne demande qu'à croître, à mesure que l'ego ou fausse identité diminuera. L'ouvrage suit cette progression spirituelle vers la hauteur (le corps de lumière ou de résurrection) et la profondeur (la contemplation du mystère ineffable, loin du concept de Dieu) dans le style un peu froid de l'Intellect, au sens connaissance du terme. Néanmoins l'émerveillement est bien de mise devant la largeur ou étendue du chemin parcouru par Madame Davy, à la fois sur le plan intérieur qu'extérieur, tant le spectre de son œuvre s'avère riche de thématiques (symbolisme, ésotérisme, initiation, histoire...) et de rencontres (Berdiaev, Jung, Corbin, Massignon, Le Saux, Maitre Eckhart...). Elle fut un passeur précurseur entre Orient et Occident, cristallisant un pont entre le Soi jungien, le "Je Suis" hindou et la bienheureuse trinité chrétienne. L'unité est la mire, à la Source, pour se fondre dans la lumière de l'Incréé.
    Après avoir classé les nombreuses archives de M.M Davy dans la cadre de ses fonctions, Armelle Dutruc rend ici un hommage incarné à cette passante du siècle dernier (1903-1998) en s'effaçant le plus possible, ce qui est une ascèse en soi, derrière cette grande figure de la connaissance de soi.

     

  • Sonder l'Un-conscient

    Dieu fait chair ne nous demande rien d'autre. Il n'attend pas de l'homme la perfection. Seulement, que nous tentions, de toutes nos forces, de tout notre cœur, de tout notre esprit d'aimer. D'aimer Dieu, l'autre et soi-même, car c'est tout un. D'aimer Dieu en l'autre et en soi. (p.98)

     

    Jocelyne Delafraye,Sous les pavés le ciel,éditions Lazare et capucine,Maurice Zundel,Annick de Souzenelle,Lytta Basset,Françoise Dolto,Christ,Amour,Septembre 2024Sous les pavés le ciel, paru aux éditions Lazare et Capucine, de Jocelyne Delafraye, est un plaidoyer pour le dieu d'Amour christique. Appelée, se sentant inconditionnellement aimée, toute sa vie s'est mise au service de l'autre, qui est reflet divin.
    Psychanalyse et foi se complètent dans ses écrits. Citant volontiers Maurice Zundel, elle détricote les histoires bibliques pour en narrer l'inconscient, souvent étiqueté de mal (ou péché) mais qui n'est qu'ombre mal aimée, maudite.
    Pas d'excuse ici pour l'homme agissant sous le masque de l'ancien dieu (tyrannique, violent, juge...) alors que le pacte nouveau est une relation en conscience, une responsabilité créative plénière afin qu'advienne la paix au quotidien.
    Jocelyne Delafraye milite pour un centre en l'être qui est personnifié et incarné en multitude, pourvu qu'on le cherche. C'est un sacerdoce de le révéler en chacun par un dévoilement de soi transfiguré.
    Dans la lignée d'Annick de Souzenelle, de Lytta Basset ou encore de Françoise Dolto (même profession), l'autrice explicite les évangiles en analysant ses racines juives.  Le ton est doctoral, l'essai de belle facture, le son de cloche cristallin comme la vibration du nouveau-né...à l'esprit.

     

  • Une relecture émerveillée

    Cependant, au point de recherche où nous sommes, nous voyons un élément d'intelligence qui tient en ces deux mots :"engendrement sain". Mode d' engendrement sans connaissance, sans objectivation, sans possession ? Peut être rejoignons-nous là notre titre : un lieu en eux qu'ils ne connaissaient pas. (p.179)

     

    balmary.jpgMarie Balmary, psychanalyste et autrice, publie chez Albin Michel un essai de haute tenue : Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas. Il s'agit d'un ouvrage de réflexion collective sur plusieurs passages des évangiles, fruit de sessions de relecture (à partir du grec souvent) de la Bible entre sympathisants chrétiens (le groupe s'est baptisé Déluge) sur plusieurs années.
    Le parallèle avec le travail d'Annick de Souzenelle (à partir du texte hébreu) est patent mais ici l'interprétation est plutôt à teneur psychanalytique d'obédience freudienne. Le surmoi, sorte de "juge persécuteur" est une instance que l'on confond parfois (surtout lors d'une éducation chrétienne) avec le regard neuf et "inconnaissant" (vierge de savoir) de Dieu. Il objective les êtres et relations, dans un souci de possession, ce qui n'est pas vraiment de l'amour.
    L'alliance biblique telle que lue et comprise par Marie Balmary est au contraire une naissance au sujet, à un Je conscient qui est un être de relation. Relation à l'autre différencié mais aussi à l'Autre en soi, qui peut s'apparenter au Christ pour les chrétiens (une Personne, une Présence). Cette sorte de co-naissance est commune à l'humanité, pourvu qu'elle entame un chemin de croissance et de maturation intérieure. Elle est un corps (subtil ?) ou terrain vierge, libre de connaissance (qui limite et enferme), se définissant par la foi ou croyance au potentiel supra-humain ou divin en soi ou en l'autre. C'est cet espace invisible que l'autrice appelle le Royaume (des cieux), semblable au Fiat Lux ou état de pureté et prélude au souffle inspiré.
    On voit encore avec ce chemin analytique que le Christ, en tant que symbole vivant, est une clé essentielle et universelle de la vie unitive en sa relation au Père.

     

  • Conforter le sain

    Vivre avec l'irréparé, serait-ce apprendre à recouvrer la vue ? Serait-ce découvrir comment vivre avec le réel, autant que faire se peut, et ainsi ne plus accréditer l'idée que l'on pourrait sortir indemne de la douleur et du temps qui passe ?...Accomplir sa vie, serait-ce entrer dans l'inachevé et accepter l'irréparré comme gage d'authenticité du vécu ?  (p.27 et 208)

     

    Isabelle le Bourgeois,Vivre avec l'irréparé,Albin Michel,Dans Vivre avec l'irréparé paru chez Albin Michel, Isabelle Le Bourgeois poursuit sa réflexion sur le mal qui abîme et habite le monde et l'intention de son potentiel Créateur.
    Psychanalyste croyante et auxiliatrice auprès des plus délaissés, elle intègre dans ce livre quatre vécus de "patients" qui symbolisent et nourrissent son inspiration, avec ses années d'écoute au compteur (notamment en prison).
    L'irréparré ouvre sur un champ de possible qui n'est pas une guérison magique mais une acceptation à vivre avec nos failles , conditionnements ou stigmates. La parole dévoilée, la prise de conscience, la condition assumée de boiteux, les relations humaines...sont autant d'outils et d'armes à notre disposition pour aimer notre imperfection, à l'image peut être d'un Dieu miséricordieux envers ses fragiles créatures.
    Isabelle Le Bourgeois évoque l'alliance divino-humaine en la personne du Christ, qui assuma pleinement le paradoxe humain, en s'incarnant.
    Au sein de la matière ou de l'ombre, la lumière ; englobant l'ego-mental, un Je Suis rayonnant ; en soi l'Autre, le Fils, pour mieux se relier à la parole de conciliation ou de consolation...
    L'autrice veut croire en un sens et un Plan au milieu des apparents tourments ou épreuves. De l'inaccompli de nos tâches à la résilience en passant par une clarté de vision ou la reconnaissance d'une bienveillante présence, l'émerveillement et l'espoir restent de mise dans un monde dépeint souvent par trop chaotique.

     

  • Une composition rythmée

    Le rapt de l'Amour divin est éprouvant pour notre petit ego accroché à ses joujoux de guerre se rêvant invincible. Il nous fait mettre à l'épreuve ce petit coeur étroit ne pouvant s'ouvrir, se dilater que par des exercices d'amour divin, pour battre au rythme de celui de l'agneau immolé. (p.96)

     

    Armand Theis,les béatitudes dans l'Apocalypse,Saint-léger éditions,évangile de jean,Agneau,Christ,Révélation,sceaux,Novembre 2023Armand Theis publie chez Saint-léger éditions un essai crypté mais vivifiant et euphorisant intitulé les béatitudes dans l'Apocalypse.
    Pour lui ce texte mythique, chef d’œuvre d'écriture, est "une geste de la parole divine", poétique de surcroit. Hermétique pour ceux qui n'y voient que malheurs et fracas, il y puise force et Amour (qu'il nous transmet), notamment dans ses 7 béatitudes, à l'adresse des clairaudiants, prolongeant le message unitif de l'évangile aperceptif de Jean.
    L'Agneau égorgé dont il est question représente une figure du Soi (archétype de totalité), avec un cœur souffrant de Père et des matrices miséricordieuse de Mère. Cet "être océanique" signe symboliquement l'alliance avec notre profondeur (le travail du détachement égotique ?) psychique et organique, promettant une paix à ceux s'engageant avec foi dans cet "ensemencement christique" pour naître homme nouveau, délié du péché et de l'attrait du serpent antique.
    Comme l'auteur de l'Apocalypse, Armand Theis compose une œuvre régénérée par l'esprit, en proposant une salve aiguisée (envers l'homme 3.0) ainsi qu'un verbe poétique nourricier (l'épée a double tranchant ?), hérité de Celui qui donna sa vie en rançon et promit un Paraclet, assimilable à un guide intérieur ou souffle sacré.
    Les "7 ballades" sur le chemin de la Révélation sont riches de manducation et de méditations. Au regard de l'époque, une logique implacable imprègne sa réflexion.
    Chrétien œcuménique intéressé par l'hindouisme ou la philosophie, Armand Theis nous convie à une relecture originale et innervée (la Source ?) de haute volée, de ce classique biblique si actuel, à l'adresse des vivants.

     

  • Un homme en fusion

    Jung a appelé psychologie des profondeurs la psychologie créatrice à laquelle il a consacré sa vie. Quand on s'ouvre au verbe qui meut toute chose, on découvre la clef qui non seulement guérit, mais qui fait vivre et qui fait grandir. (p.218)



    vergely.jpgLe.nouveau livre de Bertrand Vergely chez Trédaniel éditions s'intitule la puissance de l'âme - sortir vivant des émotions.
    C'est un essai plaisant, découpé en courts chapitres, qui tente d'approcher le mystère de l'âme de façon philosophique, en convoquant ses auteurs mythiques.
    Variés sont les sujets abordés, de manière subtile et vivante, comme pour appuyer le poids réel de l'âme dans une pensée qui se déploie, irriguée de l'intérieur.
    L'âme n'est pas un acquis mais une substance plus ou moins informelle, malléable (et donc manipulable), en gestation et que l'on peut acquérir pour soi (une forme de cristallisation) à force de frictions, petites morts et renaissances, voyages dans ses profondeurs...L'émotion est sa porte d'entrée et chacune (colère, tristesse....) est reliée par rhizome à ce centre névralgique en devenir, pourvu qu'on la laisse vivre.
    La figure du maitre intérieur (de l'ange gardien), de l'être en soi est nommément esquissée en fin d'ouvrage puisque pour le chrétien, Christ en est l'archétype, l'anima mundi.
    Toucher cet essentiel c'est comme renaître célestiel et transcender la pensée par le verbe, sorte d'intellect luminescent qui relie matière et lumière, bas et haut, terre et ciel. Tout est neuf dans cet interstice intemporel, insufflé, co-créé, jaillissant du silence mental.
    C'est ce bouillonnement à la source, cette effusion d'idées reliées entre elles que nous transmet peut-être Bertrand Vergely, revivifiant par là même, au bout d'un donne salvateur, avec quelques fulgurances, la philosophie et son concept originel.