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alliance

  • Une relecture émerveillée

    Cependant, au point de recherche où nous sommes, nous voyons un élément d'intelligence qui tient en ces deux mots :"engendrement sain". Mode d' engendrement sans connaissance, sans objectivation, sans possession ? Peut être rejoignons-nous là notre titre : un lieu en eux qu'ils ne connaissaient pas. (p.179)

     

    balmary.jpgMarie Balmary, psychanalyste et autrice, publie chez Albin Michel un essai de haute tenue : Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas. Il s'agit d'un ouvrage de réflexion collective sur plusieurs passages des évangiles, fruit de sessions de relecture (à partir du grec souvent) de la Bible entre sympathisants chrétiens (le groupe s'est baptisé Déluge) sur plusieurs années.
    Le parallèle avec le travail d'Annick de Souzenelle (à partir du texte hébreu) est patent mais ici l'interprétation est plutôt à teneur psychanalytique d'obédience freudienne. Le surmoi, sorte de "juge persécuteur" est une instance que l'on confond parfois (surtout lors d'une éducation chrétienne) avec le regard neuf et "inconnaissant" (vierge de savoir) de Dieu. Il objective les êtres et relations, dans un souci de possession, ce qui n'est pas vraiment de l'amour.
    L'alliance biblique telle que lue et comprise par Marie Balmary est au contraire une naissance au sujet, à un Je conscient qui est un être de relation. Relation à l'autre différencié mais aussi à l'Autre en soi, qui peut s'apparenter au Christ pour les chrétiens (une Personne, une Présence). Cette sorte de co-naissance est commune à l'humanité, pourvu qu'elle entame un chemin de croissance et de maturation intérieure. Elle est un corps (subtil ?) ou terrain vierge, libre de connaissance (qui limite et enferme), se définissant par la foi ou croyance au potentiel supra-humain ou divin en soi ou en l'autre. C'est cet espace invisible que l'autrice appelle le Royaume (des cieux), semblable au Fiat Lux ou état de pureté et prélude au souffle inspiré.
    On voit encore avec ce chemin analytique que le Christ, en tant que symbole vivant, est une clé essentielle et universelle de la vie unitive en sa relation au Père.

     

  • Jésus est la clé

    L'Islam est l'autre nom de l'Alliance et du Salut que Dieu a proposé à l'humanité...une seule Religion sous forme d'Alliance, assortie d'obligations (pratiquer la droiture et la justice) et de promesses avec pour chaque horizon temporel la forme qu'elle revêt sans que le fond ou contenu de base ne change”. (p.202)


    jesus.jpgL'Islam reste encore peu connu, comme son Livre saint et son mode de révélation via un prophète analphabète (donc vierge de connaissance comme Jésus né d'une vierge...). Moqué, méprisé, mis en doute encore de nos jours par certains, son message et sa stature d'envoyé ne sont plus à débattre.
    Dans un souci d'universalisme et donc d'ouverture avant tout envers la communauté musulmane, l'imam et écrivain -conférencier
    Ahmadou Makhtar Kanté s'intéresse à la figure de Jésus telle que révélée dans le Coran et en fait un pivot historique de changement ou plutôt de rupture dans l'Alliance et le Salut monothéistes. Son essai clair et concis "De quoi Jésus fils de Marie est-il le signe" paru chez l'Harmattan Sénégal, atténue cependant la portée du message qu'il veut faire passer - l'Islam comme nom coranique de l'alliance abrahamique étendue à Ismaël et sa descendance -,en excluant de facto, dans sa démonstration, les juifs et les chrétiens de celle-ci.
    Sa thèse ne manque cependant pas d'esprit critique et de discernement en prenant appui sur le dernier texte révélé (le Coran explique le Coran et on ne peut le remettre en question...) analysé comparativement à la Bible.
    Selon
    Ahmadou Kanté, Jésus le fils de Marie (c'est son appellation coranique) marque une rupture dans l'élection historique des prophètes et rois d'Israël puisqu'il naît sans père et de lignée Lévitique (et non pas davidique de la tribu de Juda) par sa mère. Messie véritable pour les musulmans, il fut de ce fait rejeté par les juifs et divinisé par les chrétiens (minimisant au départ le rôle de Marie). Par ailleurs, selon le Coran et les hadiths, il annonce le dernier prophète à venir, "Ahmad" le très loué, que les juristes assimileront à Mohammad, l'analphabète de la prophétie.
    Ce glissement du pouvoir légiférant et spirituel jusqu'à la fin des temps ignore néanmoins la promesse  effective des cœurs de chair (Ézéchiel 36,26) et de la lampe intérieure du discernement (le troisième œil ou œil du cœur ?), reléguant les textes, rites ou formes à l'arrière plan ou les rendant désuets.
    Placer la nouveauté (de l'alliance) sur un mode d'inspiration plus naturel et accessible aux êtres reliés (Depuis Mohammad la reliance céleste ne souffre plus d’intermédiaire) aurait évité le cloisonnement et la préférence d'une communauté sur une autre, la fin des prophètes marquant ainsi le début des hommes spirituels, éclairés, inspirés et insufflés d'en haut, comme le furent les envoyés en leur temps...mais dieu est plus savant.


    Joël 3,1 : Et c'est après quoi, je répandrai mon souffle sur toute chair. Vos fils, vos filles seront inspirés, vos anciens rêveront des rêves, vos adolescents verront des contemplations. (Trad. Chouraqui)