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révélation

  • Une composition rythmée

    Le rapt de l'Amour divin est éprouvant pour notre petit ego accroché à ses joujoux de guerre se rêvant invincible. Il nous fait mettre à l'épreuve ce petit coeur étroit ne pouvant s'ouvrir, se dilater que par des exercices d'amour divin, pour battre au rythme de celui de l'agneau immolé. (p.96)

     

    Armand Theis,les béatitudes dans l'Apocalypse,Saint-léger éditions,évangile de jean,Agneau,Christ,Révélation,sceaux,Novembre 2023Armand Theis publie chez Saint-léger éditions un essai crypté mais vivifiant et euphorisant intitulé les béatitudes dans l'Apocalypse.
    Pour lui ce texte mythique, chef d’œuvre d'écriture, est "une geste de la parole divine", poétique de surcroit. Hermétique pour ceux qui n'y voient que malheurs et fracas, il y puise force et Amour (qu'il nous transmet), notamment dans ses 7 béatitudes, à l'adresse des clairaudiants, prolongeant le message unitif de l'évangile aperceptif de Jean.
    L'Agneau égorgé dont il est question représente une figure du Soi (archétype de totalité), avec un cœur souffrant de Père et des matrices miséricordieuse de Mère. Cet "être océanique" signe symboliquement l'alliance avec notre profondeur (le travail du détachement égotique ?) psychique et organique, promettant une paix à ceux s'engageant avec foi dans cet "ensemencement christique" pour naître homme nouveau, délié du péché et de l'attrait du serpent antique.
    Comme l'auteur de l'Apocalypse, Armand Theis compose une œuvre régénérée par l'esprit, en proposant une salve aiguisée (envers l'homme 3.0) ainsi qu'un verbe poétique nourricier (l'épée a double tranchant ?), hérité de Celui qui donna sa vie en rançon et promit un Paraclet, assimilable à un guide intérieur ou souffle sacré.
    Les "7 ballades" sur le chemin de la Révélation sont riches de manducation et de méditations. Au regard de l'époque, une logique implacable imprègne sa réflexion.
    Chrétien œcuménique intéressé par l'hindouisme ou la philosophie, Armand Theis nous convie à une relecture originale et innervée (la Source ?) de haute volée, de ce classique biblique si actuel, à l'adresse des vivants.

     

  • La fonction messianique

    FIC20819710_17_19_.jpgAvec "Dévoilement du Messie" paru chez Litos éditions, Pierre-Henry Salfati esquisse son portrait symbolique, issu de sources hébraïques (Torah, récits hassidiques...), revenant sans cesse à l'étymologie des qualificatifs employés pour le designer.

    Cet "homme du 8ème jour" censé révéler le sens évident du texte sacré, (peut être son aspect pratique pour la vie intérieure ?) est aussi un thaumaturge de la parole : qu'il s'exprime (par le langage des oiseaux) ou se taise, il aurait la capacité de libérer l'énergie et la vie (les mots) trop souvent enkystée dans un recoin du coeur ou du corps (les maux). Il sait également discerner l'essence de chacun et mettre à mal l'étroitesse d'esprit commun, une sorte de Cyrano moderne.

    Architecte d'un temple éternel, sur terre (le 3eme temple de Jérusalem) ou du ciel (la Jérusalem céleste), il a le pouvoir, étant oint, de spiritualiser la matière a l'échelle de la planète. 

    Son corps fantastique, universel, est susceptible, par sa résurrection, de re-susciter une nouvelle création...

    Sur fond d'histoire récente (shoah, création de l'état d'Israël...) et d'Histoire des Hébreux, Pierre-Henry Salfati relate l'espérance et l'attente de cette figure emblématique, artisan et prince de la paix, héritier de la prophétie.

    Ce titre parfois usurpé (Sabbataï Tsevi par exemple) ou sublimé (le peuple juif dans son ensemble) se retrouve sous d'autres vocables dans d'autres religions (même si pour les chrétiens et musulmans il s'agit de Jesus-Christ) du monde. Ce petit essai concis et intériorisé approche comme jamais l'essence de cet étrange et paradoxal personnage tant attendu mais néanmoins coutumier de la souffrance et du mépris.

     

  • Serviteur et maître

    "Pour être le parfait transmetteur de la parole et de la science divine, pour guider les hommes, pour connaître Dieu, il doit être un serviteur pur et épuré de toute attribution à soi de ce qui n'appartient qu'à Dieu, afin de ne rien lui associer de son adoration et sa mission...L'expérience spirituelle de la servitude est réalisation de l'unité. Le serviteur nie toute divinité en lui-même et en tout être pour l'attribuer à Dieu seul". (p.120-121)


    serviteur.jpgDenis Gril, islamologue spécialisé dans la recherche de la sainteté et du soufisme, publie aux éditions du Cerf une compilation thématique sur la figure du prophète Muhammad en spiritualité musulmane : le Serviteur de Dieu.
    Son approche et les prismes choisis pour l'étude s'avèrent inédits, originaux, voire atypiques et permettent de redécouvrir le statut et la fonction, la stature et la ponction (on conservait ses cheveux pour actes de guérison, certains buvaient l'eau de ses ablutions...) du dernier (le Sceau) des prophètes envoyés. Ainsi revit-il sous nos yeux
    en chair (vénération du corps vivant et mort), dans ses rapports conjugaux (il eut 9 femmes dont Aïsha), ou en compagnie des premiers compagnons, notamment son porteur de sandale et parfait récitateur du Coran naissant, Abdallah Ibn Mas'ûd.
    Plus qu'un simple illettré recevant une révélation à partir de 40 ans, Muhammad jouit, à travers les sources musulmanes traditionnelles, d'une aura quasi similaire à celle de Jésus pour les chrétiens, à la différence que le Coran renie toute déification. Les pieux compagnons sont témoins comme les Apôtres, sa vie confère au symbolisme (paroles et actes, en privé ou en public), son corps est miraculeux; son pouvoir d'intercession rappelé (Il sera témoin de tous les prophètes lors du Jugement dernier) et la révélation (qui s'étendra sur 23 ans) est empreinte de numineux.
    Les musulmans soufis garderont d'ailleurs , dans une moindre mesure avec certains hadiths révélés, le goût et la sacralisation des paroles inspirées  par l'esprit de sainteté (Le prophète fut même qualifié de Père en Esprit), Ibn Arabi en fer de lance.
    L'ouvrage évoque aussi le caractère singulier et précellent de Muhammad, premier conçu et dernier envoyé, véritable flambeau et lumière différenciée mais co-substantielle à Dieu (la double profession de foi en Islam). “Serviteur de Dieu” spécifie l'état du plus haut degré de réalisation spirituelle puisque rejetant toute association : la personne brûle pour ne laisser que la divinité être, l'état de fana des soufis.
    Ajoutons ici que celui qui a beaucoup reçu a beaucoup à donner aussi. Les spirituels de l'Islam à travers leurs chaînes de transmission ont donc aussi véhiculé de Muhammad  une image de maître enseigneur "humble, humain et simple...dont le caractère était le Coran".
    La fraternité qui régnait entre les pieux compagnons, le silence et la vénération qui les accompagnait en présence du Prophète susceptible à chaque instant de délivrer une parole insufflée (Hadith) ou révélée (Coran), sa relation particulière à Dieu et son effort de perfection...tout ceci forge un modèle initiatique dont les soufis hériteront et plus globalement les ésotéristes de tous bords.