blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

france

  • La fonction messianique

    FIC20819710_17_19_.jpgAvec "Dévoilement du Messie" paru chez Litos éditions, Pierre-Henry Salfati esquisse son portrait symbolique, issu de sources hébraïques (Torah, récits hassidiques...), revenant sans cesse à l'étymologie des qualificatifs employés pour le designer.

    Cet "homme du 8ème jour" censé révéler le sens évident du texte sacré, (peut être son aspect pratique pour la vie intérieure ?) est aussi un thaumaturge de la parole : qu'il s'exprime (par le langage des oiseaux) ou se taise, il aurait la capacité de libérer l'énergie et la vie (les mots) trop souvent enkystée dans un recoin du coeur ou du corps (les maux). Il sait également discerner l'essence de chacun et mettre à mal l'étroitesse d'esprit commun, une sorte de Cyrano moderne.

    Architecte d'un temple éternel, sur terre (le 3eme temple de Jérusalem) ou du ciel (la Jérusalem céleste), il a le pouvoir, étant oint, de spiritualiser la matière a l'échelle de la planète. 

    Son corps fantastique, universel, est susceptible, par sa résurrection, de re-susciter une nouvelle création...

    Sur fond d'histoire récente (shoah, création de l'état d'Israël...) et d'Histoire des Hébreux, Pierre-Henry Salfati relate l'espérance et l'attente de cette figure emblématique, artisan et prince de la paix, héritier de la prophétie.

    Ce titre parfois usurpé (Sabbataï Tsevi par exemple) ou sublimé (le peuple juif dans son ensemble) se retrouve sous d'autres vocables dans d'autres religions (même si pour les chrétiens et musulmans il s'agit de Jesus-Christ) du monde. Ce petit essai concis et intériorisé approche comme jamais l'essence de cet étrange et paradoxal personnage tant attendu mais néanmoins coutumier de la souffrance et du mépris.

     

  • Festive communion

    familia.jpg

    Voyage musical marquant ce samedi 22 Avril au Fil de Saint-Étienne avec une nette tendance blues rock et deux groupes métissés.
    La première partie, locale avec le trio Mouss Idir (contrebasse, Oud et chant), Issouf Mounkoro (kora accoustique et chant) et Fabrice Laurent (batterie, cajon et percussions), qui ont dévoilé un set aux multiples influences d'Amérique et d'Afrique, tantôt blues, jazz ou country en brassant les langues, du djoula à l'arabe en passant par le français ou l'anglais.trio.jpg
    The sound of Sun est leur dernier projet commun enregistré à l'époque entre la France (Mouss et Issouf pour les paroles) et le Canada où vivait le batteur (mixage et production).
    Sur scène le spectre musical est plus large malgré le temps limité, laissant la part belle au plaisir et à la joie (communicative) d'être présents. Belle alchimie entre ces trois maîtres de leurs instruments dont l'amitié a permis de belles improvisations saluées.
    Le public galvanisé accueille alors Tamikrest (signifiant coalition ou avenir), version quatuor, pour la seule étape française d'une tournée internationale. Le leader et chanteur Ousman Ag Mosa (guitare) et son frère d'âme voilé Cheick Ag Tiglia, à la basse, sont des "Kel Tamajek" (ceux de la langue) ou plus communément  touarègues, partageant entre 5 pays africains, un désert et une langue commune.
    Peuple oppressé, méprisé parfois et plus récemment opprimé par l'organisation terroriste Aqmi, ils résistent par les armes mais aussi la poésie ou la musique avec le courant Ishumar crée dans les années 80, notamment le groupe Tinariwen. L'ouverture au son de l'occident avec internet a permis aux jeunes musiciens en herbe de trouver dans le blues ou le rock psychédélique des racines communes où épancher leur âme.

    tamikrest.jpgCinq albums ont suivis (Le dernier Tamotait en 2020) et plus récemment deux musiciens français, Paul Salvagnac à la guitare et Nicolas Grupp a la batterie, ont amplifié leurs (positives) vibrations pour un concert qui mit littéralement le public en transe. Leurs boucles lancinantes s'infiltrent tels des mantras dans les esprits et libèrent les corps au-delà des mots. Ousman parle bien  français mais chante en son langage berbère, le tamaschek, les maux de son peuple. En douceur et avec ce temps décalé propre aux bédouins, le groupe avance d'un seul homme et avec une force tranquille, distille dans la durée un groove hypnotique planant et dansant, qui restera dans les cœurs. Une musique chevillée au corps, pour ne pas oublier car c'est bien connu celle-ci adoucit les mœurs, en les transcendant.

    @Photos : Corinne Cardin