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abdallah penot

  • La profondeur de l'Islam

    La véritable sincérité consiste a dire la vérité dans une situation où le seul mensonge peut te sauver. (Al Junayd)

    Hamid-Redouane-L-Islam-En-101-Citations.jpgEn 101 citations (coran, hadiths, tradition), Hamid Redouane (directeur et professeur de l'institut Asharite d'enseignement en ligne des sciences religieuses islamiques, créé par Abdallah Penot) par ailleurs traducteur de deux savants soufis, précédemment  pour les éditions i, résume et synthétise l'essence de l'Islam en distinguant 5 chapitres : pratique (convenances et soumission), foi, excellence spirituelle et eschatologie. C'est une bonne et érudite entrée en matière pour toute personne désireuse de s'approprier les codes et clés de la dernière Religion révélée. L'auteur y pointe quelques indices d'une attitude et de valeurs contraires à la bienséance communautaire (devenir riche serait une grâce divine par exemple) qu'on espère voir se développer dans un essai à titre d'auteur.
    Il introduit également les deux chapitres extraits des Illuminations de la Mecque d'Ibn Arabi, traduits par Abdallah Penot concernant le jeûne-çawm (Ramadan compris) et l'aumône (Zakat comprise), dans un second opus Les Secrets du jeûne.Ibn-Arabi-Les-Secrets-Du-Jeune.jpg
    En famille (l'école Asharite), l'exercice ici assumé est de présenter une œuvre et un auteur dont la renommée confère à l'universalisme et à l'esprit synthétique, en Islam et avec les autres spiritualités ou religions monothéistes (comme le fit également René Guénon plus modestement au XXe siècle, englobant le Védanta). Si Mohammad est qualifié dans le Coran de sceau des prophètes (le dernier), le shaykh andalou fut (auto ?)désigné comme le sceau de la sainteté. Considérant la lettre (qui selon lui vivifie), il vénérait aussi l'Esprit qui lui "insuffla" une œuvre colossale, explicitant justement les secrets et symboles de la parole divine révélée.
    Sa lecture illumine de connaissance celui qui y aspire, sans toutefois (lui) montrer le chemin de la réalisation.
    Autrement dit, L'écrasement de tête ne confère pas forcément l'humilité nécessaire et inhérente à tout apprenti, disciple ou serviteur d'un plus grand que soi.

    Il vaut mieux pour toi être atteint dans ton corps que dans ton cœur ; un ennemi qui te rapproche de Dieu vaut mieux qu'un ami qui t'en éloigne. (Ibn Mashis)

    Ibn-Ajiba-De-La-Providence.jpgLa récolte de Mars des éditions i concernant la culture musulmane se termine avec un court traité d'Ibn Ajiba, maître soufi du 18eme siècle, traduit par Abd Al-Wadoud Gouraud (représentant de l'Institut des Hautes Études Islamiques et du FORIF). Dans De la Providence - enseignements en temps d'épidémie, le traducteur préfacier et l'auteur ramènent habilement à l'essentiel, Dieu, la Source de toute subsistance (pour qui est croyant), dont le souvenir et l'invocation en Islam ne font qu'accepter toujours plus Sa prédestination (vie, épreuves comme bienfaits et mort) comme unique certitude. Nous concourons tous à une œuvre consciente, bons comme mauvais et l'orgueil constitue le voile (avec son corollaire l'ingratitude) qui nous maintient séparé ou divisé quant à un tout harmonieux. En somme chacun peut nager un temps, avec force, à contre courant d'un flot torrentiel mais personne ne saurait échapper à la destinée de la goutte d'eau de constituer l'océan.

     

  • Le Sage, le Maître et le Saint


    Ibn-LesSecretsDeLaPriere-Couv.jpgLes éditions i, dans leur collection liens, éditent ce mois ci trois fascicules d'auteurs soufis plus ou moins connus : Ibn Ajiba (18eme siècle) et son "Commentaire de la Fatiha", Sharani (16eme siècle) et sa "Lettre ouverte aux prétendus soufis" et enfin Ibn Arabi (13eme siècle) dans "Les secrets de la prière", tous trois traduits par Hamid Redouane (en collaboration avec Abdallah Penot pour Ibn Arabi).
    La maison d'édition fondée par Jean Annestay en 2017, met à l'honneur des textes spirituels fondamentaux "inaccessibles ou méconnus" mais aussi des grands noms de la BD (sa première passion), associant le i d'image et d'intellect pour "mieux comprendre le monde d'aujourd'hui", un concept original avec deux univers atypiques.
    Le pari est relevé avec ces trois courts textes nous dévoilant l'Islam dans sa branche soufie et son interprétation tripartite (exotérique,ésotérique et praxis) des textes sacrés/événements/épreuves.Ibn-CommentaireDuCoran-Couv.jpg
    La Fatiha devient avec Ibn Ajiba une prière de sept versets complexe et très étudiée à travers siècles, telle la graine synthétisant l'Arbre de Vie qu'est le Coran.
    Pour Ibn Arabi la prière dans son essence n'est que l'auto-glorification de Dieu par Sa propre parole et Sa propre Présence dans le cœur, la langue et le corps du serviteur tout entier anéanti.
    Enfin Sharani déplore l'écart entre science et actes / intériorité et extériorité /pureté du cœur et amour du bas monde chez ses contemporains de confréries, en citant les comportements des pieux compagnons du Prophète et de Saints reconnus.
    Sharani-LettreOuvertre-Couv.jpgCes trois opus distinguent également le fervent pour Dieu et le fervent par Dieu, qu'une longue ascèse, sincérité, humilité et repentir ont affermi au point de n'être sur terre que garant de la volonté divine.
    L'érudition est à la hauteur de ces trois savants qui eurent aussi de grandes inspirations pour décrire avec autorité et affirmation de grands principes de vérités éprouvées. Leur profondeur de vue est égale à celle de pôles pour leur époque.

     

  • Une traduction consciencieuse

    27,65 : Dis : "Sauf Allah, ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaissent pas le mystère". Or ils ne pressentent pas quand ils seront réanimés.

    44,16 : Un jour, Nous nous déchaînerons avec la plus grande violence. Vraiment, Nous userons de représailles.

     

    coran.jpgLe Coran, pour Rappel, est le Livre Saint fondateur de l'Islam et l'un des grands textes sacrés fondamentaux de spiritualité dont la lecture attentive ne peux laisser indifférent.
    Alors que se multiplient de façon exponentielle ces 20 dernières années, les essais de traductions en français, celui de Maurice Gloton nommé Ubayd Allah, "petit serviteur de Dieu" (1926-2017) paru en 2014 et dont c'est la troisième réédition aux éditions Albouraq, fera date, résonance et poids.
    D'obédience soufi, intéressé par le dialogue interreligieux (sa seconde femme était chrétienne), il se situe dans la lignée des occidentaux qui tels René Guénon ou encore Michel Valsan (qui fut son maître spirituel), se convertirent à l'Islam, par conviction traditionnelle.
    Leur visée, inspirée des écrits de grands spirituels comme Ibn Arabi, se veut avant tout ésotérique, dans l'esprit de la révélation plutôt que dans l'apparence légiférante ou purement rigoriste du texte coranique.
    Cet essai de traduction propose ainsi une lecture plus intériorisée, mûrie ou méditée du Texte révélé, avec des néologismes et un vocabulaire imagé, évocateur, presque illuminé de l'intérieur.
    Ainsi en va t'il du "Très Rayonnant d'Amour", qui dépasse le "Matriciant - Matriciel" de Chouraqui et place "Le Dieu", Allah, dans une identité indéfinie et insondable plus proche d'une Source de lumière irradiante. Faut-il entendre un vécu du traducteur ? Une relation symbolique ou vivante avec le numineux ou une intuition géniale ?
    Le Jour du Jugement dernier devient celui de la "Redevance", du "passage à la limite", de la "Réanimation"...puisqu'il est question d'une "croissance ultime", une Nouvelle Création à la fin des temps.
    La "mise en œuvre du dépôt confié" remplace la foi, comme une graine originellement placée en chacun mais que seuls les "théotropes" ou "êtres doués de conscience quintessentielle" arrosent, en pratiquant notamment l'"action unifiante de grâce" ou prière rituelle.
    Pour les autres, L'"Enseigneur des êtres de l'Univers" ne souffre pas de "codéification" et menace " Ceux qui s'enténèbrent d'injustice" de représailles proportionnelles à leur cécité (aux signes divins), surdité (aux paroles prophétiques) ou privation d'Amour originelles, eux qui refusent de faire retour et s"automagnifient"...
    On l'aura compris cette traduction nécessite un effort de manducation, une lecture attentive et soutenue. Là où elle pèche un peu en rythme (une certaine lourdeur ou pesanteur comme chez Jacques Berque) par une volonté lexicale innovante mais importante, elle emporte adhésion et reste longtemps en mémoire grâce peut-être au souffle symbolique qui l'anime (idem pour la traduction de AbdAllah Penot ou André Chouraqui par exemple). Mais Dieu sait mieux qui sont les bien guidés !
    La traduction de Maurice Gloton est une re-découverte du Coran dont on mesure l'infinité du champ lexical et la profondeur corrélative.