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  • Arcade Fire, biographie passionnante et passionnée

    arcade fire.jpgLe public d'Arcade Fire est à leur image, généreux.

    Matthieu Davette est l'un d'eux, depuis 2005. Il vient de sortir une biographie fantastique mais non encore officielle du groupe.

    Lui-même musicien à ses heures, il nous fait rentrer dans le processus créatif du groupe, dans lequel nous replongeons à chaque album, car Arcade Fire sait se réinventer et créer à chaque sortie, un projet conceptuel fort.

    Par ailleurs, il est au fait de l'actualité officielle ou officieuse et relate chaque anecdote connue ou moins sur le groupe. Il a su contourner les barrières inhérentes à ce type de travail en investiguant brillamment chaque source potentielle pour reformer un puzzle cohérent, tentant de ressembler au modèle.

    En lisant son travail millimétré on comprend pourquoi l'on aime ce groupe parti de Montréal, pourquoi les albums sont si riches, pourquoi le succès est présent et pourquoi Arcade Fire est un des plus grands groupes de musique actuels. matthieu Davette.jpg

    Entretien avec le premier biographe français du groupe, Matthieu Davette, ICI.

  • Verbe et verve intacts chez MC Solaar

    mc solaar,géopoétique tour,bambi cruz,maureen angot,lynda hama,julien goepp,nuits de fourvière 2018Dix ans d’absence, de vacance, un nouvel album Géopoétique, une tournée...l'amour du public pour MC Solaar est intact. Événement complet, pluie de coussins verts sur la scène, le set choisi a fait mouche entre une première partie plutôt dédiée au nouvel album (Intronisation, Sonotone,Frozen fire, Jazz, Super Gainsbarre, Aiwa en final) et une seconde revisitant les classiques de l'auteur : Caroline, Victime de la mode, Bouge de là, Nouveau western, qui sème le vent récolte le tempo...

    Entouré d'un DJ, d'un batteur et de deux choristes, Maureen Angot (la superbe voix féminine de Géopoétique)  et Lynda Hama, l'As de trèfle s'adjoint Bambi Cruz comme backer sur certains titres. C'était déjà lui l'artisan du magnifique Cinquième as, qui produit également deux titres du nouvel album.mc solaar,géopoétique tour,bambi cruz,maureen angot,lynda hama,julien goepp,nuits de fourvière 2018

    Du coup on a eu le droit à des titres plus rythmés et trap, Zonmé des zombies et L'attrape nigaud mais aussi un petit revival du cinquième album du MC avec L'aigle ne chasse pas les mouches, Dégats collatéraux, ou encore le sommet dramatique du concert Solaar pleure.

    Alors certes le Solaar est un peu court de forme (il faisait aussi chaud hier soir) mais il kicke toujours autant le mic, heureux de se retrouver sur scène, étonné presque de son succès, timide à se retrouver seul en avant.

    L'enfant du rap qu'il a toujours été reste bien vivant mais fragile et l'on regrettera que la fin du concert soit si vite arrivée (1h15 seulement) alors qu'il restait tant de titres, notamment du dernier album à dérouler.

    mc solaar,géopoétique tour,bambi cruz,maureen angot,lynda hama,julien goepp,nuits de fourvière 2018Petite déception également sur le show et sa conception sans véritable fil conducteur à part un équilibre respecté entre anciennes et nouvelles chansons et un beau voyage musical et temporel. De belles images soulignent et accompagnent les textes mais pas de véritable trame historique (qui fait la saveur des grands plats) comme initialement annoncée entre l'ombre et la lumière par exemple alors que les albums du MC foisonnent de cette thématique presque apocalyptique. On aurait aimé une meilleure mise en scène donc, peut-être prévue pour les concerts des zéniths ? Le détachement, la hauteur et la légèreté c'est bien mais il aura manqué ce petit supplément d'âme...

    Crédit photo : @Paul_Bourdrel

  • Hubert Artus nous remémore Dantec, le personnage

    Couv_MauriceGDantec_HD.jpgLe cas Dantec, Maurice Georges de son prénom est épineux.

    Depuis sa mort, survenue à l'âge de 56 ans en 2016, un vide s'est créé et seul un site "mauricegdantec.net", sorte de revue de presse assez complète des interventions de l'auteur, a vu le jour. Blackout total jusqu'à ce jour sur des œuvres posthumes et silence radio sur l'homme, ce qu'il fût, comment il vécut.

    Hubert Artus, n'en déplaise à certains, est le premier biographe officiel de l'écrivain nord américain de langue française. "Prodiges et outrances", paru aux éditions Séguier résume assez bien, par son titre, la trajectoire d'un écrivain fascinant, sorte d'étoile filante, source d'influence pour beaucoup, déflagration littéraire par son style, sa vision, ses mondes, producteur de Verbe et qui aura su toucher un public pas forcément littéraire ou de même culture musicale.

    Mais l'auteur punk rock qu'il fut (Il meurt en même temps que ses acolytes de l'époque musicale Artefact, sauf Vennettilli alias Riton, comme si ce collectif avait eu un destin commun), converti au catholicisme sur les terres américaines, fut aussi décrié et rejeté en France, pour avoir eu quelques accointances avec le bloc identitaire, vu en l'Islam un danger pour l'Occident et s'être rapproché d'une nébuleuse que l'on pourrait qualifier de fachosphère puis complosphère (équivalent de l'alt-right américaine). "Il est passé de la contre-culture à la contre-révolution", nous dit le biographe*.

    Il finira malade, presque abandonnée de tous (journalistes comme publics de ses premiers romans) et incompris, tant ses derniers romans tranchaient par leur style "touffu, confus, abstrait et moins tout public qu'avant".

     

    H. Artus est resté fidèle à l'écrivain jusqu'au bout, en tant que lecteur et interviewer. "J'étais un des quelques rares journalistes qui avaient suivi son œuvre depuis le début, l'ayant critiqué, chroniqué puis interviewé...Je connaissais bien le contexte et certaines de ses sources, je connaissais bien le bonhomme même si je n'étais pas d'accord avec l'évolution de ses idées...Je l'avais connu sur plusieurs époques, étais au courant de ses changements...

    Selon lui, trois périodes phares correspondant à trois types de lectorat se dessinent clairement :

     

    *De la Sirène rouge à Babylon Babies, période Gallimard avec son ami éditeur Raynal à la barre et Goldman à la relecture (ce trio de choc sera également celui des "résidents", son dernier roman). Les ventes décollent, il devient un auteur culte et dans le vent. Nouveau souffle dans le polar, quitte à casser parfois ses codes. "On avait un style plus moderne que ce qui se faisait dans le polar français de l'époque, quelque chose de plus rock, syncopé. Il vient du groupe Artefact, il publiait aussi des paroles pour No one is innocent à l'époque de Gallimard, puis plus tard avec Pinhas. Flow rock donc avec des phrases très courtes, incarnées, denses. On a quelque chose qui colle parfaitement avec des road movies, notamment La sirène rouge. Cela reste vrai jusqu'à Villa Vortex". La bascule, et sans doute la fin d'une époque aussi, intervient quand sa femme se fait agresser par un ami commun musulman en banlieue parisienne et ils décident de quitter la France.

     

    *Du Théâtre des opérations à Cosmos inc, avec le passage chez Albin Michel pendant l'exil au Canada : "Tout à coup il se révèle analyste et non plus raconteurs d'histoires. Cela a participé aussi à un gonflement de son phrasé. C'était peut-être trop tôt et Gallimard a publié ces journaux à contre cœur pour ne pas qu'il aille voir ailleurs (Raynal, l’éditorialiste des débuts avait déjà quitté le navire). Ce n'est plus une phrase lyrique, pour la fiction. Il se met à dire "moi, je pense que"...et on a quelque chose de plus verbeux, abstrait, codifié. Il a tout à coup recraché tout ce qu'il avait appris comme autodidacte et sans bagages solides, philosophiquement ou géopolitiquement parlant, on pouvait difficilement le suivre"...

    Début 2000, Maurice G. Dantec choisit donc l'exil canadien. Le livre charnière et pivot de cette époque sera Villa Vortex et en amont, la publication des deux premiers tomes du Théâtre des opérations (TDO) chez Gallimard. Pour H. Artus, ce qui illuminait ses premiers romans c'était "deviens ce que tu es" et l'accomplissement se trouve pour lui dans Villa Vortex où les thématiques chères (transmission, survie, mort, éternité), s'insèrent dans un nouvel univers où tout devient sacré et religieux.

    À ce moment clé de la vie de l'auteur, "Il côtoie une autre civilisation, de race blanche, religieuse, chrétienne, suprématiste presque. L’idée de Dieu apparait à ce moment là, là ou avant il y avait de la transcendance et du sacré. Les chrétiens qu'il rencontre sont plutôt évangélistes et intégristes, ce sont d'ailleurs ces gens là qui le baptiseront. Il passe du coté obscur et dans tous ses autres romans, le Dieu chrétien sera supérieur à celui des autres religions dont l'Islam. La religion catholique est alors la seule valable et l'Islam n'est qu'une idéologie. Dieu devient le meilleur vecteur de pensée possible et surtout les écrivains chrétiens comme certains philosophes, pour qui il avait une fascination avant même de les avoir bien ou suffisamment lu".

     

    *Du troisième tome du Théâtre des opérations (American Black Box) aux Résidents, avec son passage par Ring puis les éditions Inculte. En pleine inflation égotique et loin de sa terre natale et de son éditeur de l'époque, il accepte moins les critiques, change de maison d'édition et d'agent (période David Kersan) pour être présenté comme une véritable rock star contre-révolutionnaire, un statut convoité de longue date par l'auteur qui avait pour vocation d'être le plus grand auteur de ce siècle. "Il était possédé, devenant réactionnaire, irascible, colérique, imbu de lui-même et n'acceptait plus les critiques, considérant qu'il était arrivé à maturité".

    Ce qu'on sait moins c'est qu'il prenait alors un traitement médical pour problème psychique mais en inversant les posologies du soir et du matin, tout en fumant allégrement mais légalement du cannabis canadien : il était stone la journée et productif et éveillé le soir...

    Sur la fin, il eut à subir trois opérations lourdes de chirurgie (suite à un problème à l'estomac) puis perdit l'usage d'un œil et marchait difficilement, jusqu'à ce qu'il parte, presque apaisé, d'un corps meurtri.

     

    dantec 2.jpg

    Sur le fond, les romans de Dantec sont très sombres, très noirs, encore plus pour les derniers, presque diaboliques. Sa conversion au catholicisme n'a pas vraiment illuminé ses mondes même si la lumière éclot du chaos. Côté productif par contre sept romans jusqu'aux résidents verront le jour, dont Grande Jonction, Artefact ou encore Metacortex. Il aura exploré les ténèbres jusqu'à la lie.

    Etait-il en mission, "témoin" du Verbe et de son irruption au bout du langage ou dans une imposture : "moi" sauf, c'est à dire dans la performance et donc l'ego...Troisième alternative : obéissant à une mission de transcription, dans la posture de quelqu'un dont le temps est compté ?

    Toujours est-il qu'il donnait avec générosité à lire une écriture qui, quoi qu'on en dise, était une véritable nourriture intellectuelle et spirituelle, un Verbe incandescent.

    Un essai de théologie pure aurait peut-être pu le ramener à de plus basses résolutions, tant ses fulgurances ou aphorismes christiques détonnaient, dans les deux premiers volumes du TDO.

    Il se disait au service de ses lecteurs, parfois jusqu'à la démesure et l'excès (il écrira jusqu'au bout, même très diminué). Il aura été une sorte de messager apocalyptique, en guerre contre tous et pressé de délivrer un message somme toute christique : la lumière gît au sein des ténèbres...mais les ténèbres n'en ont pas voulu (il est mort en vendant 10 fois moins qu'à ses débuts)...c'est une interprétation mais l'avenir dira qui il fût vraiment.

    Coté sorties, trois courtes nouvelles seraient potentiellement à attendre et éventuellement un autre travail autobiographique. C'est désormais du coté du site officiel "mauricegdantec.net" qu'il faudra lorgner.

    *Cette note est le fruit d'un entretien téléphonique avec Hubert Artus

    crédit photo : le Figaro

  • Gaël Faye/Ibeyi : pluie de bonnes vibrations

    Gaël Faye, faya faya fire !!!

    gaël faye,ibeyi,les nuits de fourvière 2018Une mer de plastiques transparents, de l’eau qui dégouline, un ciel gris sombre. De quoi rebuter les spectateurs les plus frileux. Pourtant, le théâtre de Fourvière affiche complet. Peut-être le public sent-il déjà un changement dans l’atmosphère. Il ne viendra pas de la météo mais de l’arrivée fracassante de Gaël Faye sur scène, attendu. L’auteur de Petit pays (prix Goncourt des lycéens 2016 entre autres), ne vient pas parler littérature mais préfère délivrer son message par un rap lettré et feutré, accompagné par un pianiste/trompettiste et un beatmaker aux machines électroniques dignes de celles de Rencontre du troisième type.

    C’est par le hip-hop que Gaël a commencé et c’est ainsi qu’il interpelle les spectateurs. Sa vision est tantôt joyeuse, optimiste, tantôt tourmentée, rageuse et ses mots toujours puissants et urgents. Gaël Faye, 36 ans, dont le papa est lyonnais d’origine, emporte la foule dès son deuxième morceau et danse avec elle naturellement. De la même manière il descend dans la fosse, discute avec les gens, visiblement ravi d’être ici, dans la ville où il a vécu. Alors que la pluie redouble et pourrait nous figer, Gaël Faye, autrement nommé Faya faya (par lui-même), met le feu au théâtre antique. Les ponchos transparents ondulent de la fosse jusqu’en haut des marches.

    Le rappeur, né au Burundi d’une mère rwandaise, mélange les chansons de son EP Rythmes et botanique (2017) et son album Pili Pili sur un croissant au beurre (2013). Un album et demi au compteur donc mais un vécu de scène indéniable pour l’homme-oiseau à la dégaine d’un Stromae. C’est dans son premier opus qu’il évoque la fuite du pays lors du génocide des Tutsis au Rwanda. Ne vous y trompez pas, Gaël Faye sait aussi nous offrir  un peu de légèreté avec Tropical ou Ma femme, titre égotrip qui conclut avec énergie le concert et chauffe la place pour les jumelles Ibeyi.

     

    Ibeyi, planant et enraciné

    gaël faye,ibeyi,les nuits de fourvière 2018Là où l’ancien gone réveille la foule dès les premiers instants, les deux sœurs prennent leurs temps. Moins expérimentées et seules sans trop de jeu de lumières, elles installent leur univers par vagues avec des images d’animations en fond de scène. Lisa-Kaindé et Naomi savent nous faire planer au-dessus du théâtre antique puis redescendre et faire vibrer nos pieds au rythme sourd de la terre. Leur musique est en effet un subtil mélange entre culture yoruba, soul, R&B mais aussi hip-hop. Avides d’échange, elles aiment faire chanter le public et insistent jusqu’à convaincre les plus réticents. Il faut dire que ces deux jeunes femmes ont de l’énergie et du cœur à donner. A leur image le titre Deathless (immortelles) aura laissé une empreinte indélébile sur les spectateurs, répété tel un mantra pour s’approprier la faveur de la foule un peu timide.

    Les jumelles, d’origines vénézuéliennes et cubaines, chantent en anglais, espagnol et yoruba. À travers leurs chansons elles défendent les droits des femmes comme dans No Man is Big Enough For My Arms (sample d’un discours de Michelle Obama). Ibeyi ne résiste pas sur scène à évoquer Donald Trump et sa misogynie au grand bonheur du public (féminin ?) lyonnais. Elles restent dans la veine politique avec leur titre Transmission/Michaelion qui aborde des évènements racistes. Les deux chansons sont issues de leur deuxième album Ash sorti en 2017. Lisa-Kaindé (la bavarde plus introvertie de corps) et Naomi (la percussionniste qui tabasse la grosse boite à rythme) savent se faire plus douces avec une berceuse dédiée à leur nièce.

    Seul petit bémol, leurs voix semblent plus aigües que dans leurs albums. Cela n’empêche pas le public de les suivre et de déployer petit à petit ses bras pour la fin du concert. La pluie s’est enfin arrêtée de tomber, il ne reste plus que les rigoles. Il est en temps d’aller à la rivière et Ibeyi nous y emmènent et terminent leur show sur Go to the river, le titre sur lequel elles se sont fait connaitre et leur plus grand succès. De quoi se dégourdir les jambes !gaël faye,ibeyi,les nuits de fourvière 2018

    Comme lors du dernier concert de Feu Chatterton (à Fourvière), cette jeune génération d’artistes talentueux (Nekfeu, Eddy de Pretto, Jain aussi, présents au festival Parole et musique de Saint Etienne) montre un enthousiasme et une maturité impressionnante. Leurs chants est le triomphe de l’unité  et de la singularité (seuls ou en groupe).

    Photos: @Paul_Bourdrel

  • Le groove de Charlotte Gainsbourg

    charlotte gainsbourg,nuits de fourvière,rest,sebastian,lyon 2018Charlotte Gainsbourg a médusé hier le théâtre antique (complet) de Fourvière. Son dernier album Rest, salué d'une victoire de la musique et par la critique en général, qu'elle présentait en version live sur scène, est pourtant généreusement électro et dance...

    La nostalgie affleura ce set groovy à souhait, Kate et Charlotte forever pour les chers disparus, Lemon incest en final (et à l'assentiment général) ou encore Rest, le magnifique titre de l'album éponyme, bijou de mélancolie, écrit par la moitié de Daft-Punk, Guy-Manuel de Homem-Christo.

    La proposition globalement enjouée, flirtant entre le français intimiste/introspectif et l'anglais plus léger/festif n'a cependant pas mis en jambe un public sage et réservé, sans doute à l'image de son idole à fleur de peau.

     

    Avec ce dernier album important taillé au cordeau par SebastiAn, Charlotte s'est d'avantage mise en avant, avec l'écriture et la parole (telle une sylphide chantant, certains refrains sont des boucles hypnotiques) et surtout cet univers sonore, approché depuis ses deux précédents albums (Avec des pointures comme Beck, Jarvis Cooker ou Nigel Godrich) et qui lui sied enfin et la définit à merveille.charlotte gainsbourg,nuits de fourvière,rest,sebastian,lyon 2018

    Toute de blanc vêtue (peau lys) et accompagnée de 5 jeunes hommes musiciens (dont trois la soutiennent pour les backs vocals), c'est le choix électro plus que symphonique qui est privilégié sur scène, avec des ambiances dark (I'm a lie, Ring a ring O roses), dance (deadly valentine, Sylvia says, les oxalys) ou même joyeuses (dans vos airs, les crocodiles...).

    Coté scénographie des miroirs au plafond, des néons blancs mobiles comme des lucarnes ouvertes sur les artistes, évoquant une galerie de verres.

    Charlotte se calfeutre dans un premier temps dans ce décor protecteur, assise au piano pour ensuite enchainer quelques chansons debout, hors du cadre, en avant scène ou dans le fond pour évoquer sa sœur récemment disparue.

    A la fois timide et chétive elle sait aussi se montrer fatale et sûre. Cette ambivalence entre force et fragilité se retrouve d'ailleurs dans ses rôles au cinéma. Sa voix singulière est à l'image de ses choix artistiques.

    charlotte gainsbourg,nuits de fourvière,rest,sebastian,lyon 2018Au final Charlotte Gainsbourg, fière de l'héritage de ses parents (elle leur rend hommage dans ce dernier album), a su s'émanciper de leur poids pour sonner comme personne même si ce besoin de symphonie n'est, au final, jamais loin de l'esprit.

    Photo :  @Loll_Willems

  • Jan Kounen, un indien dans la ville

    Plantes et chamanisme,Jan Kounen,Mama Editions,réalité virtuelle,2018Si Jan Kounen semble moins présent dans le milieu cinématographique, c'est qu'il développe depuis quelques années des projets parallèles (fictions TV, documentaires, livres, films en réalité virtuelle...) de moindre envergure mais qui le passionnent tout autant.

    Sa rencontre déterminante avec les guérisseurs shipibos d'Amazonie en 1999 est devenue une histoire d'amitié et d'étude de cette médecine indigène, une source d'inspiration même pour la suite de son processus créatif.

    Entretien libre en deux parties avec le cinéaste à l'occasion de la réédition augmentée de "Plantes et chamanisme", paru chez Mama Editions, 10 ans après sa première mouture et le premier entretien réalisé à cette époque (3ème podcast).

     
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    Crédit photo : Mama éditions

    Entretien réalisé dans les locaux de RCF Vaucluse

  • L'art mûr de l'Oiseau vert

    Dans L'Oiseau vert joué par la compagnie lyonnaise des Asphodèles, on retrouve le metteur en scène  Luca Franceschi à la barre, lui qui avait déjà donné un vent de fraîcheur et de modernité aux précédents Dom Juan 2.0 , Les irrévérencieux et le dernier en date Le 4ème mur.

    L'oiseau vert,compagnie des asphodeles,Carlo Gozzi, Thierry Auzer,Luca Franceschi,Serge Ayala,Marie Coutance,Paolo Crocco,Gaëlle Konate Valentin,Nathalie Robert,Frédéric Tessier,théâtre des 3 soleils,Avignon 2018

    Pour fêter ses 25 années d'existence, la compagnie propose un conte moral écrit par Carlo Gozzi au 18ème siècle, qui, en plus d’être une critique de la philosophie des lumières, propose une forme de commedia dell' arte modifiée et plus proche de codes du public.

    L'oiseau vert,compagnie des asphodeles,Carlo Gozzi, Thierry Auzer,Luca Franceschi,Serge Ayala,Marie Coutance,Paolo Crocco,Gaëlle Konate Valentin,Nathalie Robert,Frédéric Tessier,théâtre des 3 soleils,Avignon 2018

    La simplicité recouvre souvent une maîtrise de plusieurs paramètres : chant, masques, ballet scénographique, technique de jeu, code vestimentaire…ici seul le rythme est un peu mis à mal par l’exiguïté de la scène.

    Lucas Franceschi nous raconte la genèse du projet:

    podcast

    L'Oiseau Vert, tous les jours (sauf le lundi) à 22h10 au Théâtre des 3 soleils jusqu'au 28 juillet.

    Photos: Compagnie des Asphodèles

    Interview réalisé en partenariat avec RCF Vaucluse