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Conte - Page 5

  • Mélissa Zehner actualise la sirène d'Andersen

    tete brulée 1.jpgAu commencement était le conte, la petite sirène d'Andersen, lu par une jeune femme sensible aux symboles et à la modernité des rôles. Au final une réflexion sur l’idéal féminin qui s’émancipe de la fatalité avec zeste d'écologie.

    On assiste médusés à un foisonnement d’idées, de l’écriture à la mise en scène, alternant légèreté et profondeur, rythme et pauses, rires et larmes. Mélissa Zehner accorde également de l'importance à la sonorité des paroles, imagées ou crues.

    C'est le défaut de la jeunesse de vouloir souvent trop en dire et de passer à côté de la simplicité narrative, mais c'est aussi sa force de témoigner d'une complexité allant à l’encontre de schémas préétablis ou de dénoncer des forfaits impunis avec fougue et brio.

    Mélissa Zehner, ancienne élève de l'école de la Comédie de Saint-Etienne, avait déjà expérimenté le conte lors de sa formation. rencontre avec l'autrice :


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    Une tête brulée sous l'eau se joue jusqu'au 20 octobre à la Comédie de Saint-Etienne.

  • Le Bossu est en lien avec le féminin divin

     

    Le Bossu dans les contes, les mythes et la littérature,La Fontaine de Pierre,Jung,Marie Louise Von Franz,Inconscient collectif,nain,bouffon,Bès,Mythes précolombiens,légende arthurienne,Notre Dame de Paris,Commedia Del Arte,2018"Le Bossu", paru à la Fontaine de Pierre, est le fruit d'un travail personnel sur des dizaines d'années, de Monica Malamoud. Cette dernière fut une adepte de la psychologie des profondeurs telle que pratiquée et développée par Jung et ses disciples. L'auteure, elle même analysée par Barbara Hannah, aida notamment à la publication des œuvres de son amie Marie-Louise Von Franz.

    Non destinée à être publiée à l'origine, cette étude posthume comporte six parties distinctes, chacune étant une amplification de la figure et du thème du Bossu (par extension du nain et du bouffon), dans des comptines, en Égypte antique, dans les cultures précolombiennes, dans la littérature médiévale française, dans Notre Dame de Paris de V. Hugo et dans la commedia Del Arte.

    Long et profond voyage donc, dès lors qu'il s'agit d'analyse psychologique, à travers la musique, le théâtre, l'histoire et la culture littéraire, domaines choyés par Madame Malamoud on imagine.

     

    Historiquement parlant, le bossu-nain n'a pas toujours été connoté de façon péjorative ou négative. On le retrouve en effet sous la forme du Dieu protecteur Bès en Égypte, proche du frère jumeau de Quetzalcoatl, Xolotl au Mexique (donc lié au Cosmos) et récemment, même si le cinéma n'est pas abordé dans cet opus, à l'honneur dans des films comme "willow" ou encore "Bilbo le Hobbit". Protecteur, bien-aimé des enfants, en lien avec la nature et les animaux magiques, proche de l'Amour...Ces aspects représentent la face lumineuse voire numineuse du symbole.

    Il cristallise par contre également, à travers les siècles chrétiens, l'ombre et les projections maléfiques des fidèles, soit le mal incarné, comme pour les figures de Judas, de Belzébuth ou encore des sorcières. Il peut apparaitre laid, méchant, difforme ou rustre dans les romans anciens de chevalerie par exemple et leurs actes parlent effectivement contre eux. Face sombre donc.

    Au-delà cependant de la dualité du personnage, ce que démontre bien l'auteure avec l'analyse de Quasimodo, c'est qu'il est un paradoxe vivant, un archétype représentant l'esprit religieux naturel, proche du sentiment féminin et tend, en ce sens, à l'universalité (dans le monde matriarcal originel, pendant du monde patriarcal spirituel).

    Pour les familiers de Jung ou non, contes, mythes et littérature sont conviés pour l'amplification du thème et de nombreux parallèles sont tracés avec la figure du Christ (le poids terrestre de la croix, du chemin de vie) mais jamais le joug de ce dernier n'est évoqué, lui qui fut également méprisé en tant que témoin de l'Amour.

    En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » (Matthieu 11,28-30).

    Il y avait là pourtant un lien intéressant à creuser avec le symbole de la bosse (comme avec ces gens qui finissent par se courber sous le poids de leur vécu) et le fameux Messie souffrant d'Isaïe ployant sous le poids des souffrances de l'Humanité, un Messie profondément féminin là-aussi.

     

    La voie de la psychologie des profondeurs milite pour une réunification des contraires et donc une nécessaire intégration de l'ombre pour retrouver l'unité psychique (le hiérogamos ou noces alchimiques), celle de l'Enfant. Elle va donc à l'encontre de la tradition religieuse pour qui le mal est extérieur à soi mais qui prive le croyant de la connaissance de l'aspect ombrageux et terrifiant du Créateur, présent dans la totalité psychique et dont le Bossu est un symbole.

    Une belle entrée en matière donc du concept d'inconscient collectif propre à Jung avec cette étude dans la lignée des travaux de Marie-louise Von Franz sur les contes de fées.

     

  • La transe-mission de Mama Khan

    Mama Khan,Khadija El Mahdi,natives de Pine Ridge,théâtre al Andalus,Avignon 2018Khadija El Mahdi est une originale qui s'est donnée pour projet de vie de créer, mettre en scène et jouer 13 récits et autant de voyages aux 4 coins du monde.

    Le premier opus, Mama Khan, le chant de la terre Lakota, est le fruit d'un voyage en Amérique du Nord auprès des « natives ».

    L'auteure a su attraper notre rêverie de festivalier pour nous ramener dans le temps présent, celui du conte et des mythes cosmogoniques.

    Rencontre avec Khadija El Mahdi:
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    Du 6 au 29 Juillet à 16h30 (sauf lundis) au théâtre Al Andalus. Réservation au 06-33-48-43-93

    Photo : Compagnie Les Apicoles

    Interview réalisé en partenariat avec RCF Vaucluse

  • Alice et autres merveilles... de mise en scène

    Alice et autres merveilles, Suzanne Aubert,Fabrice Melquiot, Lewis Carroll, Emmanuel Demarcy-Mota, Christophe Lemaire, Jauris Casanova, Valérie Dashwood, Sandra Faure, Philippe Demarle, Sarah Karbasnikoff, Stéphane Krähenbühl, Gérald Maillet, Walter N’Guyen,Yves Collet,  Thomas Falinower,Fanny Brouste, David Lesser, Matthieu Mullot,Anne Leray, Catherine Nicolas, Audrey Veyrac, François Regnault, Julie Peigné, Maryse Martines, Nina Dipla, Espace et Compagnie, Jean-Louis Fernandez, La comédie de Saint Etienne, Mai 2018.Rencontre avec Suzanne Aubert, à la Comédie de Saint Étienne, deux heures avant sa dernière représentation physique et enjouée d'Alice dans Alice et autres merveilles.

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    Fabrice Melquiot universalise à hauteur d'enfant ce classique de Lewis Caroll en y ajoutant d'autres figures de contes mais pas seulement. Un texte dense illustré par des scènes oniriques et colorées , des jeux d'ombre, du chant et de la danse, une bande son résolument rock et un défilé de costumes et de masques ponctuent la mise en scène déjantée et minutée d'Emmanuel Demarcy-Mota.

    Les 620 enfants présents ont applaudi à cœur joie les personnages rencontrés durant ce spectacle mené tambour battant. Des souvenirs sûrement gravés pour tous ou presque.


    Source photo : La comédie de Saint-Étienne

  • Don Quichotte, la folie millimétrée

     
    Metilde Weyergans,Samuel Hercule,timotée Jolly,Mathieu Ogier,Ava Baya,Jean-luc Porraz,Anne Ferret,Michel Le Gouis,Nicolas Avinée,Xavier Guelfi,Pierre Germain,Constance Chaperon,Alexis Corso,Grégoire Jeudy,Lucie Baudinaud,Cervantes,Don quichotte,theatre de la Croix-Rousse,Mai 2018.Les quatre acolytes de La Cordonnerie sont des orfèvres de la minutie. Le spectacle est total et rodé à la perfection. On croit assister au doublage et à la bande son d'un film  mais toute cette mécanique se retrouve propulsée au service du réel lorsque l'acteur Philippe Vincenot crève littéralement l'écran.
    Don Quichotte c'est un peu ce fou qui se cache derrière le miroir de notre personnalité bien huilée mais qui a du mal à faire entendre sa naïveté ou son utopie dans un monde aux contours prédéterminés.
    Rencontre avec Metilde Weyergans et Samuel Hercule, les deux réalisateurs et metteurs en scène de Dans la peau de Don Quichotte, au théâtre de la Croix Rousse à Lyon jusqu'au 19 Mai 2018.


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    Photo: Théâtre de la Croix-Rousse

  • Spielberg renoue avec le film mythique

    steven spielberg,ready player one,ernest cline,pop culture,geek,réalité virtuelle,quête du graal moderne,culture,années 80,conte initiatique,alchimie,oeuf d'orLe dernier film de Steven Spielberg, "Ready Player One" est un conte apocalyptique adapté du roman SF éponyme de Ernest Cline.

    Un conte par sa narration et les énigmes que le(s) héros devra résoudre : trouver trois clés dans un monde virtuel pour hériter de la fortune et du monde-jeu de son créateur : James Halliday.

    Apocalyptique pour l'époque et l'enjeu de la quête : nous sommes en 2046 et le monde virtuel, du jeu, a presque supplanté la vie réelle. Oasis est cet univers parallèle où l'on gagne de l'argent en se battant ou en jouant pour alimenter la réalité. Réalité tournée désormais vers un seul but : consommer ou entrer en résistance pour avoir le sentiment réel de n'être pas qu'un esclave moderne.

    Dans cette optique s'opposent, sous couvert d'avatars, un puissant groupe financier (les sixers) et quelques individualités éprises de liberté, pour la chasse aux trésors imaginée par James Halliday.

    Là où le conte tourne au mythe c'est quand Spielberg s'empare du scénario originel, qui est une ode à la culture geek et pop d'avant les années 2000. Le monde virtuel est en effet, à l'image de son créateur Halliday, adolescent dans les années 80, truffé de références cinématographiques, musicales, vestimentaires et rend bien évidemment hommage aux jeux vidéos.

    (Spoiler)

    L'avatar du héros est "Parzival", il conduit une "Deloreane", s'habille comme "Bukaro Banzai" et résout les épreuves par sa réflexion, en consultant une bibliothèque cerveau où est archivée, sous forme de films, toute la vie du créateur. Dans sa quête il sera aidé par 4 compagnons qui deviendront ses amis dans le monde réel.

    On retrouve là des thèmes chers au créateur d' E.T : l'entraide, l'amour, la culture, la famille biologique ou d'esprit et la foi (en soi et en une éthique ou esprit) qui surmonte toute épreuve.

    Plusieurs pistes de lectures sont plausibles, de l'autoportrait du réalisateur à la satire des entreprises mercantiles sans souci humaniste en passant par la connaissance du passé pour espérer créer de nouveau..., (Spoiler) mais c'est la quête initiatique avec pour lot l’Oeuf d'or (Easter Egg) qui se dessine en filigrane et qui, à une époque critique et chaotique voire eschatologique, flirte avec l'universel puisque l'histoire rejoint l'Histoire. La quête du Graal se résoudrait in fine dans un temps à venir, dans un monde parallèle (symboliquement virtuel) qui serait celui de l'être.

    La question ne serait donc pas forcément qui est réellement le créateur du jeu Oasis ou même par extension, du rêve qu'est notre monde mais plutôt quelle est l'identité véritable du héros Parzival ?

    A qui est destiné le royaume, qui sont les héritiers de cette culture spirituelle de l'humanité et que représente l'or dans cette quête ? Véritable énigme alchimique dont Parzival, herméneute de l'esprit des années 80, sera peut-être celui qui des deux mondes n'en fera qu'un...

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  • Balthazar s'adresse à l'Enfant

    Balthazar,Croix-Rousse,Robert de profil,Nicolas Liautard,Jean-Charles Delaume,Marion Suzanne,l'âne Apollon,Bruno Rudtmann,Thomas Watteau,Annabelle Brunet,Michaël Dusautoy,Anne Leray,Muriel Sachs,Mars 2018La compagnie Robert de profil est de passage au théâtre de la Croix-Rousse pour donner quelques représentations de Balthazar. C'est l'histoire d'un projectionniste devenu muet à force de s'être fait traiter d'âne et d'un âne en chair célèbre parce qu'il parle...Nicolas Liautard, metteur en scène, convoque aussi la magie, la nostalgie, le clown, le conte, l'Univers même, dans un théâtre visuel et auditif total où la focale s'approfondit au fur et à mesure et la poésie imprime sa marque.

    Entretien avec l'auteur sur le processus créatif et sa représentation du théâtre.


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    Crédit Photo : Croix-Rousse.com