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novembre 2018

  • La vie de Jésus (est) comme un roman

    jesus.pngAvec le roman de Jésus, livre posthume de Jean Mercier (1964-2018) qui fut rédacteur en chef à la Vie et paru aux éditions Quasar, on replonge dans les évangiles comme si on y était encore. L'histoire est maintenant bien connue de tous mais la focale mise sur certains témoins des actes ou paroles du Christ différents des canoniques, donne un petit coup de fraîcheur et d'originalité. Le récit est humanisé, là où dans l’évangile on n'a que son ossature. Ce petit livre (publié initialement dans le magazine la Vie) est à visée éducative sans infantiliser le lecteur. Il est surtout moderne par le vocable utilisé et actualise la vision chrétienne en intégrant les dernières mises à jour ( une opinion de Benoit XVI, la légère modification du credo…).

    L'auteur n’évoque jamais Jésus frontalement mais respecte son mystère infini a travers des prismes qui questionnent l’indéfinissable ( les miracles, les persécutions, la résurrection…), ce qui nous ramène inévitablement à notre propre foi, là ou la raison n'a plus cours.

    Enfin c’est un livre qui parle de chrétienté au sens originel du terme puisqu'il met en scène les actes de certains apôtres, y compris ceux de Paul qui évangélisa les premiers païens.

    A mettre donc entre les mains de tous les enfants, petits et grands qui s’intéressent de près ou de loin au Vivant.

    crédit photo : Editions Quasar

  • Otages du Raid, le temps d'"Orphelins"

    Orphelins,Dennis Kelly,Compagnie le Raid,Claire Bourgeois,Franck Fargier,Simon Gabillet,Mohamed Birkat,Sidonie Lardanchet,Siegrid Reynaud,Julie Lascoumes,Théatre des clochards célestes,Lyon,Novembre 2018Nouvelle flèche décochée du carquois du collectif le Raid après un classique de Molière, l'adaptation d'un huit clos de l'anglais Dennis Kelly, Orphelins, intense en émotions et réactions pendant et après la représentation.

    Dans un appartement de la banlieue de Londres, Helen et Danny dinent amoureusement ensemble et parlent d'un nouvel enfant à venir quand débarque le frère d'Helen, Liam, le T-shirt couvert de sang.

    Le public assiste, en même temps que Danny, aux révélations qui vont crescendo et les rebondissements sont légions jusqu'à la scène finale.

    Mohamed Birkat et son équipe de choc nous tiennent en haleine du début à la fin et la geste des comédiens y est pour quelques chose. Rares sont les pièces dont l'intensité nous sort du temps. Captivant à souhait.

    Nous avons rencontré les acteurs Claire Bourgeois, Franck Fargier et Simon Gabillet à la sortie de scène (11 min 30) :


    podcast

     Crédit photo : compagnie Le Raid

  • "Sept reines" écaille l'identité féminine

    Sept reines – épopée d'un chagrin d'amour,Martinage,collectif le Bleu d'Armand,Nolwenn Le Doth,Anna Pabst,Cyrielle Voguet,Lucie Gautrain,Nicolas Maisse,Thibault Patain,Jérome Tournayre,Daisy Montier,Théatre de la renaissance,Oullin, Novembre 2018"Sept reines - épopée d'un chagrin d'amour, est un trio féminin où les marins sont les enchanteurs et les sirènes les désenchantées". C'est ainsi que le collectif Le Bleu d'Armand, resume la pièce. L'auteure, Martinage, définit son texte, fruit d'un long processus d'écriture d'allers-retours avec les principales protagonistes du drame puisqu'il est question d'un chagrin d'amour presque fataliste pour la dernière reine d'entre les sirènes. Derrière les paillettes, les écailles brillantes et Claude François qui invitent à la fête, on assiste à la déliquescence d'un royaume fantasmé.

    Drame cependant bénéfique puisque propice à une réflexion allégorique sur les attributs empruntés aux sirènes, notamment leurs queues, dans les rapports conditionnés du quotidien, hommes ou femmes confondus.

    C'est donc un quatuor de jeunes femmes qui apporte sa pierre à l'édifice en questionnant l'identité ou plutôt les identités féminines.

    Entretien audio (7min 30) avec Nolwenn Le Doth et Anna Pabst à la sortie de scène :
    podcast

    Crédit photo : le Bleu d'Armand

  • Ciel Blanc ou L'appel des profondeurs

     

    ...Dans les profondeurs de la terre et de la nuit,

    Dans l'épaisseur du sommeil et de l'oubli,

    Nos racines puisent encore sous la mémoire et sous la mort

    Je les croyais absentes et soudain je perçois

    Nous sommes perchés sur des épaules des géants... (chanson "les géants")

     

    Les œuvres réussies sont toujours le fruit d'un collectif uni autour d'une vision commune et les œuvres magiques sont nimbées d'amour.

    Le canadien Lubomir Arsov avait déjà frappé fort l'an dernier en présentant "In Shadow" sur le net, inspiré de quelques archétypes jungiens à forte teneur symbolique. Le collectif Ciel Blanc nous propose à son tour ce projet artistique au titre éponyme. C'est made in France, artisanal, original, intelligent, complet et spirituel à souhait ! Ciel Blanc,Héphaïstos, le cœur du monde,Le gué-éditions,Étienne Appert,Guillaume Darcq, Antoine Chartier,Laurent Mathis,Pascal Pourré,Benjamin Sabalot,Leila Artigala,Raphael Xaubet,Myriam Gherbi,Christian Lepère,,Rémy Foucherot,Jérome Alinot,David Michriki,Arnaud Desjardins,Gilles Farcet,Archétypes,symboles,Jung,interprétation des rêves,Catherine Marchand,récit initiatique,Moebius,Dali,Boucq,David Lynch,Miyazaki,Stanley Kubrick,Alexandro Jodorowsky,Jim Jarmush,Allen Ginsberg,Arthur H,Pink Floyd,Who,Novembre 2018

    Le bel objet c'est un dvd (qui comprend le moyen métrage HEPHAISTOS le cœur du monde, deux documentaires explicatifs avec Catherine Marchand, thérapeute jungienne et 8 clips tirés du film) et un cd des 7 chansons rock qui collent parfaitement au film.

    Tout cela est en ligne ici pour "inscrire notre travail dans l’économie du don" (avec paiement libre) ou sur commande, pour soi ou pour offrir à un esprit libre ou en passe de le devenir un jour.

    Tout Enfant véritable vibrera à l'évocation de symboles universels (que l'on retrouve dans les contes ou les mythes) tout en apprenant l'histoire d'Hephaïstos, le dieu forgeron.

    Plus qu'une quête initiatique, il s'agit ici de retrouver son visage originel, dissimulé sous le vernis sociétal ou culturel et respirer enfin, si l'on veut bien entendre cette voix(e) qui provient des profondeurs.

    En prime un entretien avec le porteur du projet Étienne Appert.

     

    ...Franchis le gouffre vers l'inconnu

    Oublie tout, deviens fou,

    Goûte à la lumière de l'entrevue,

    Passe le pont, cogne ton front sur l'infini,

    ici ici ici... (chanson "le pont")

     

    crédit photo : Le Gué Editions.

  • Nayla Tabbara incarne la paix de l'Islam

    Pour ceux qui auront cru et fait le bien , Dieu sera tout amour. ( S. Mazigh)

                                                                      ...  leur donnera d’aimer. (E. Montet)

                                                                      ... manifestera pour eux un amour. (R. Khawam)

                                                              Coran 19,96

     

    Les femmes se réapproprient des domaines exclusivement réservés aux hommes, notamment en matière de religion et c'est une avancée, un juste retour des choses et un bien.

    Nayla Tabbara,Marie Malzac,L'Islam pensé par une femme,Aydan,Bayard-Editions,Novembre 2018Nayla Tabbara, autrice de "L'Islam pensé par une femme" (Bayard Editions), rappelle qu' à l'origine de la Révélation du Coran, comme pour le message de Jésus, les revendications des femmes, leur "cri de détresse" face à leur situation de quasi esclave ou objet sexuel, fut entendu à l'époque par le Créateur. Des droits jusque là inexistants leur sont alors accordés légalement concernant l'héritage, le mariage, ou encore la précellence de la monogamie.

    Au temps du Prophète (très entouré de femmes et au-delà de la polémique sur son dernier mariage avec une jeune fille dont on ne saurait dater l'âge en vérité) certaines étaient imams, d'autres faisaient l'appel à la prière...et les assemblées étaient encore mixtes. Le Prophète encourageait ces dernières à apprendre et enseigner et certaines étaient des combattantes endurcies prenant soin des blessés...

    Puis, comme dans le christianisme, elles se sont vu décroitre en pouvoir et représentativité jusqu'à l'arrivée des premières missionnaires chrétiennes à la fin du 19ème, soit après quelques siècles d'obscurantisme et de patriarcalisation de la religion. L'origine du port du voile en est un exemple frappant.

     

    Théologienne et exégète, l'interprétation du Texte de Nayla Tabbara va dans le sens de "la compassion, de la solidarité et de la miséricorde divine", à l'inverse de l'attitude réactive et "d'immaturité spirituelle" actuelle de l'Islam majoritaire.

    Elle rappelle ainsi d'emblée qu'Allah (textuellement le Dieu), est avant tout pourvu de matrices ("Matriciant et Matriciel" comme le suggérait Chouraqui) donc Miséricordieux et qu'on ne saurait le définir par un genre, un nom ou une qualité, comme l'Homme d'ailleurs, créé à son image...

    Au terme de "soumission" elle préfère celui d'"abandon confiant" ; de même il ne s'agit pas tant de "craindre Dieu" que d'en "prendre conscience" et pour elle le Coran n'est pas qu'un "guide d'instruction" qui légitimerait l'imitation ou l'attitude purement légaliste mais au contraire une base pour "dialoguer avec le réel", "libérer sa pensée" et se voir comme "le prolongement créatif de Dieu".

    Face à la mauvaise presse de l'Islam et à sa crise actuelle (intolérance, communautarisme, attitude belliqueuse, suffisance...) elle préconise une action trine : "spiritualité, pensée critique et action sociale".

    L'essai regorge de citations de penseurs musulman(e)s issu(e)s de la mouvance libérale et/ou féministe actuelle (Farid Esack, Fadi Daou, Riffat Hassan, Amina Wadud, Nasr Hamid Abu Zayd...) à laquelle l'autrice s'identifie, elle-même vice-présidente de Aydan, une organisation qui promeut l'altérité religieuse et milite pour la solidarité, la diversité et la dignité humaine à travers une dizaine de pays arabes.

    Pour preuve de son ouverture, ce livre écrit avec l'aide de Marie Malzac, journaliste à la Croix, ses années de formation passées dans des établissements chrétiens ou son attachement à l'émir Abd El Kader, qui milita pour les droits de l'homme en Algérie et défendit une communauté chrétienne à Damas. Nayla Tabbara rappelle que "le fin mot du Coran (si l'on en fait une lecture chronologique car la cinquième sourate est la dernière révélée) est un appel à la réconciliation, à l'ouverture et à la convivialité entre gens du Livre (sourate 5,5 et 5,48)".

    Reste à espérer que ce courant nouveau, bienveillant et dépassionné devienne majoritaire au sein de l'Islam (le port du voile est globalement en régression, certaines mosquées deviennent mixtes, des femmes refont l'appel à la prière...) et que, porté en partie par des femmes, il puisse fédérer sur des principes de "bien commun, de dignité humaine et de justice", valeurs originelles de l'Islam. Et si la guerre ou "djihad", prôné par certains versets contre l'"infidèle" et dont on sait qu'il est avant tout un combat contre soi-même, consistait à combattre avant tout les idées reçues transmises de génération en génération par des hommes pour des hommes en dépit d'un contexte de bienveillance envers l'humanité, envers toute l'Humanité...

    Crédit photo : Bayard

  • La Cie Inouïe invite au voyage intérieur

    Voyage supersonique,Thierry Balasse,compagnie inouïe,Cécile Maisonhaute,Benoit Meurant,Thomas Leblanc,theatre de la Renaissance,Yi-King,Oullins,Novembre 2018Thierry Balasse est un passionné de musique et un bidouilleur de sons électro-acoustiques. C'est à de véritables expérimentations sensorielles qu'il convie ses spectateurs petits et grands, comme avec ce Voyage superSONique qui nous emmène avec son équipage, et à bord de son vaisseau ultra-technologique, à la découverte de la profondeur des océans et de ses monstres marins jusqu'à celle du cosmos et de son trou noir. Les yeux fermés ou grands ouverts, la magie opère réellement et l’imaginaire perçoit l'univers créé par la Compagnie Inouïe dont «Le vœu n’est pas de divertir mais de faire bouger quelque chose dans l'esprit, dans la façon de voir le monde, de l'entendre et de l'écouter».

    Entre Pink Floyd, Cosmos 1969, l'an dernier et John Cage avec Yi-King le 4 Décembre prochain au Théâtre de la Renaissance, Thierry Balasse et sa compagnie se montrent prolifiques et larges d'esprit.


    podcast

    Photo: Théâtre de la Renaissance

  • Le malade (dans l’) imaginaire du Raid

    Le malade imaginaire,Molière,Mohamed Brikat,compagnie le Raid,Leandre Benoit,Claire Bourgeois,Franck Fargier,Simon Gabillet,Sidonie Lardancher,Cécile Marroco,Jacques Vadot,Siegrid Reynaud,Julie Lascoumes,Théâtre du Gai Savoir,Lyon,novembre 2018Le Raid est une jeune et prometteuse compagnie lyonnaise de 10 acteurs de tous âges, soudés et coachés par le capitaine de troupe Mohamed Brikat .

    Son répertoire alterne le classique, ici Le malade imaginaire de Molière, mais aussi des auteurs contemporains.

    Dynamisme, écoute et rythme (L’expérience du festival d'Avignon y aura sans doute contribué) pour cette adaptation en costumes d’époque. On rit beaucoup dans la salle car la joie dans le jeu est communicative et les trouvailles scéniques ancrées dans notre quotidien (arts urbains notamment).

    Mohamed Brikat et ses amis ont pleinement saisi ici l'esprit communicatif et malicieux de Molière et ont su rendre sa dernière pièce ludique et accessible.

    Le metteur en scène répond à nos questions en compagnie de Cécile Marroco (Toinette) et Jacques Vadot (Argan), deux des comédiens.


    podcast

    Prochains spectacles du Raid :

    Orphelins du 14 au 18 novembre au Théâtre des Clochards célestes

    Prophète sans dieu en mars au Théâtre de l'Iris à Villeurbanne

    Photo: Compagnie Le RAID