« J’ai passé une journée entière à installer des applis. Mon parrain avait déjà choisi pour moi un programme de motivation pour la course, qui enregistre les performances [...] »
Léo est « obèse », enfin, d’après son médecin. Il va devoir se mettre au sport. C’est-à-dire courir sous la pluie, ses X-Pods sur les oreilles, essoufflé avant même d’atteindre le sommet. Nicolas Ancion, auteur de J’arrête quand je veux (roman précédemment chroniqué sur l’addiction aux écrans) ne nous parle pas poids ou grossophobie mais nous raconte un Coup de foudre, aux éditions Mijade, ici, à prendre au sens littéral. L’ado, fan de jeux vidéos, se retrouve propulsé en plein Moyen Âge où on le prend pour un envoyé du diable. Au début Léo refuse de voir la réalité en face et croit avoir atterri dans une secte. Cet isolement et la perte de tous ses repères (adieu X-Phone et GPS) oblige le garçon à puiser dans des ressources qu’il ne soupçonnait pas et lui permet de se (re)découvrir.
« Il a fini par revenir dans la cabane, avec un paquet de copains, tous aussi pouilleux et abrutis que lui »
Dans ce bref roman, l’auteur s’amuse à effrayer son personnage tout en lançant des clins d’œils aux liseurs. Léo, d’habitude, héros derrière un écran, semble le traverser pour vivre la plus grande des aventures. Le lecteur se laisse embarquer à son tour dans cette « vraie » vie de papier. Il découvre, comme notre protagoniste, l’ermite Jean, un dangereux borgne, des villageois effrayés mais aussi une mystérieuse Cendrillon. Ne parlons pas des chiens ! Le paysage a complètement changé : village, campagne et ville n’ont plus la même allure ni la même définition. Et chacun se prend à imaginer comment communiquer, se déplacer, se repérer ou tout simplement vivre en étant propulsé plusieurs siècles en arrière du jour au lendemain et sans autre aide que soi-même. Cela serait comme recevoir un Coup de foudre qui traverse le corps des pieds à la tête. Ouf ! Ceci est un roman … électrisant !
« - Et comme la route sera longue, je t’apprendrai à lire, a-t-il annoncé fièrement, sortant de sa besace un petit ouvrage relié de cuir ».
Nicolas Ancion aborde à nouveau, en filigrane, le lien des adolescents aux jeux vidéos et pousse encore la réflexion et le questionnement du lien, parfois ténu, entre illusion et réalité. À découvrir dès 11 ans.
« J’ai par instant cru reconnaître le clocher d’une église, le coin d’une rue étroite, une place même, mais je n’étais certain de rien ».
Image: Mijade

« -Au matin, dans l’Abribus tagué, je finis ma nuit, emmitouflée dans la doudoune jaune que je portais déjà l’année dernière ».
Nouvelle vie pour Riku, coiffeur, et son fils Issei. Dans le tome 1 de Cette vie auprès de toi de Shin Takahashi, ils emménagent sur une île isolée appelée Haruta, dans la préfecture d'Okinawa. Le manga est édité en France par
« Je suis occupée à
« - Dossier d’admission Bakari Dialloré et Erynn Amezki. Merci aux écoutanges d’accueil d’aller s’asseoir dans la salle. »
Il y fait sombre, les vieux manoirs pullulent, on y rencontre de drôles de bestioles et l’école est remplie de personnages étranges tels des vampires, des démons et autres gorgones. Nous ne sommes pas exactement à l’académie Nevermore de Mercredi* (série plus sombre et moins enfantine) mais on s’en rapproche. Voici Tenebria, un univers dont raffolent beaucoup d’adolescents et pré-ados. Ça tombe bien puisque Tenebria, le manoir Darkshire, publié chez Flammarion Jeunesse s’adresse aux lecteurs et lectrices à partir de 8 ans et peut plaire aux plus jeunes collégien.nes. Fabrice Colin, auteur prolifique (Projet Otaxan, Les étranges sœurs Wilcox ou plus récemment Golden Age) et Gérald Guerlais, illustrateur, les entraînent à la suite de Cassandra, vampire de son état et ses amis dont Valentin le fantôme et Jack le squelette. Point de parents dans cette histoire mais les adultes ne sont jamais loin à commencer par une maitresse-momie (à tester quand même) ou un vieil hibou, le directeur.
Tous les renards ont faim ! Oui, mais pas Léon. Non, la soupe, vraiment, cela ne lui dit rien, lui, il veut commander son menu ou décider lui-même des ingrédients. Dans Léon n’a pas faim de Violette Vaïsse, aux Éditions L’Agrume, on découvre la soupe orange que le petit renard orange doit manger dans une cuisine au tapis orange. Ce bougon préfère parler à une voix imaginaire pendant que sa maman discute avec la voisine. La table toute propre se transforme bientôt en laboratoire d’expérience ou en épreuve Top chef. C’est vrai qu’un sandwich pastèque-fromage-cornichon n’est pas banal et plus tentant qu’une soupe de carotte !