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nature

  • Humanimaux, unissez-vous

    Les Humanimaux, l’intégrale, Eric Simard, Éditions Syros. L’Enfaon, L’Enlouve, L’Embeille, L’Enperroquet, L’Engourou, L’Enrequin, L’Encygne, L’Enbaleine, l’Enserpent. Différence, harcèlement, animaux, nature, juin 2023« Nous autres, humanimaux, ne devons pas approcher du bâtiment réservé aux bébés génétiquement modifiés [...] »

    Bienvenue dans l’univers fantasmagorique créé par Eric Simard des Humanimaux. Le premier livre date de 2010 et l’atmosphère y est tour à tour inquiétante et apaisante. Au fil des ans la série s’est étoffée jusqu’à la sortie de Les Humanimaux, lintégrale aujourd’hui aux Éditions Syros. Une rencontre avec 9 héros et héroïnes inventés par l’auteur. Lire chaque histoire, l’une à la suite de l’autre permet de (re)découvrir toutes les facettes de ce monde peuplés d’enfants atypiques et uniques. On peut y percevoir le reflet de nos sociétés qui rejettent facilement l’être différent, difforme ou simplement mystérieux.

    Ici les capacités extraordinaires des Humanimaux n’en font pas des super-héros mais sont plutôt un fardeau et entraînent rejets et jalousies. En effet, difficile d’accepter que L’Engourou (enfant-kangourou) puisse effectuer d’immenses bons et dépasser ses camarades au basket. Comment ne pas avoir peur de L’Embeille (enfant-abeille) qui peut nous piquer à la moindre contrariété ? Et ce garçon bizarre avec une partie du visage en peau de serpent, effrayant non ? Ainsi les humains normaux, entendez par là : ceux n’ayant pas reçu des gènes d’animaux avant leur naissance, ont bien du mal à accepter ces êtres à moitié « sauvages ».

    « Seuls mes oreilles, mes mollets impressionnants et la taille de mes chaussures me distinguaient encore des humains »

    Sauf que l’histoire est souvent racontée du point de vue de l’humanimal. On s’émeut ainsi des difficultés de L’Enperroquet, qui répète tout, au lieu de dire ce qu’il a sur le cœur, de L’Enlouve qui n’a pas le droit d’approcher les bébés humains qu’elle adore ou de L’Enrequin (histoire inédite pour l’intégrale) condamné à attaquer quiconque a le petit doigt qui saigne. Les plus belles histoires sont celles de L’Enfaon (qui a reçu plusieurs prix littéraires), de L’Encygne et de L’Enbaleine, qui sont chacun et chacune en quête d’amour, de liberté ou de leur origine.

    Au delà de nous aider à accepter l’étrangeté de son voisin, la culture de sa camarade, la série d’Eric Simard nous parle aussi de la nature enfouie et oubliée par l’humain depuis belle-lurette. Sa soi-disante supériorité sur l’environnement pourrait bien se retourner contre lui incessamment sous peu. Replongeons donc dans la poésie et la profondeur du chant de l’Embaleine, admirons et protégeons les bois de l’Enfaon et suivons avec curiosité la transformation de l’Enserpent.

    « Sais-tu que les rayons du soleil mettent huit minutes pour faire le trajet du soleil jusqu’à nous ? »

    Ces petites histoires courtes peuvent bien sûr être lues séparément, au rythme des lecteurs et lectrices et appréciées par toutes les générations à partir de 8 ans. Les fans de l’univers peuvent découvrir le héros suivant L’Endauphin ou bien inventer sa propre histoire d’Humanimal !

    Image: Syros

  • Une année Vertuchou !

    À la belle étoile, Brigitte Somers, Mijade éditions, collection Zone J, adolescents, réseaux sociaux, harcèlement, nature, XVIIème, avril 2023« Je suis occupée à liker une photo de chaton trop mignon quand Charlotte vient s’asseoir à côté de moi. - Dis donc, t’as dormi ici ou quoi ? »

    Emma attend ses copines Alice et Charlotte pour sa rentrée en 4ème. Des retrouvailles presque banales jusqu’à l’apparition d’une nouvelle élève pour le moins étrange. À la belle étoile de Brigitte Somers, publié par Mijade éditions (collection Zone J), nous embarque pour une année scolaire inédite et palpitante grâce à une certaine Jeannette venue d’on ne sait où. Un roman facile à lire, qui suit le quotidien de trois amies collégiennes d’aujourd’hui. Les cours ne les passionnent pas et l’idée de se trouver dans la même classe que Mélissa, une peste aux nombreux followers qui inonde les réseaux de ses stories ne les enchantent absolument pas. L’adolescente est le cliché de la jeune fille belle, bien sapée, bien entourée, prenant selfie sur selfie et à l’orthographe douteuse. Face à elle, Jeannette, mal fagotée, au langage désuet et n’ayant même pas de téléphone portable !!! Une cible parfaite pour Mélissa qui ne tarde pas à la harceler. De leur côté, les trois amies ne se précipitent pas vraiment pour aider la nouvelle et la traitent même avec un certain mépris.

    « Alors que nous sommes tous habillés en short avec le tee-shirt officiel du collège, Jeannette est arrivée dans la salle avec sa fameuse robe « sac à patates ».

    Une histoire à première vue classique et sans surprise. Emma fait alors une découverte en allant faire du baby-sitting dans la maison située en face de chez Jeannette. La surprenante élève devient alors son sujet de conversation n°1 avec Alice et Charlotte. Et si la nouvelle collégienne était plus intéressante et intrigante qu’il n’y paraît ? Les rôles et les caractères des personnages vont se transformer au fil du récit. Ainsi les clichés du départ volent en éclat révélant chacune telle qu’elle est vraiment. Les cours d’Histoire semblent miraculeusement passionnants, le petit frère d’Emma devient sage comme une image, la randonnée paraît soudain carrément plus fun qu’une virée à la plage et, enfin, un morceau de chocolat brille comme le Graal qu’on pourrait enfin toucher du doigt (ou plutôt s’en lécher les doigts). Simple, efficace avec une pointe de fantastique, une cuillèree de vieille légende (ou pas) et la nature à l’état brut (animaux et humain compris). Dans une ancienne vie, Brigitte Somers, aurait pu être conteuse, allant de masure en masure, à la lueur des bougies ou A la belle étoile.

    « - Dame, j’ai grand-peine, je l’avoue, à supporter ces railleries ! »

    Image: Mijade édition