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Jeunesse

  • Graines de lumière

    carnaval.jpgJoyeuse représentation ce vendredi 6 Juin 2025 au théâtre de la Renaissance d'Oullins, avec le Carnaval des hUmaniMaux. Un fameux jour, le soleil ne se lève plus et les parents dorment. Seuls les enfants sont encore debout et vont rivaliser de créativité et de malice, pour les réveiller. Ils convoquent les "humanimaux" du temps préhistorique (les peintures pariétales), s'emparent de leurs atours (costumes créés en partie par les enfants), dansent et chantent unis à leur part animale. Un petit zeste de magie fredonnée encore et le tour est joué, le monde est sauvé, l'humanité s’éveille !
    Couleurs, chants, cœur, fraîcheur, ardeur pour ces 47 graines de lumière que les metteurs en scène, Myriam Boudenia et Quentin Lugnier (en écho au spectacle Dans la grotte), les professeures Hélène Bessière et Fanny Buffin, ainsi que les musiciens Diane Delerce et Vivien Zangiacoli ont arrosé d'une attention qu'on devine délicate , pour accoucher de ce spectacle candide et si contemporain dans son écriture : l'histoire d'un retour à l'origine, pour vivifier un contenu numineux latent, par une vibration chaleureuse.

    @crédit photo : fb de la renaissance

  • Un corps texte

    Euh-Comment-parler-de-la-mort-aux-enfants.jpgDelphine Horvilleur revient chez Grasset-Bayard avec un format court : Euh...Comment parler de la mort à nos enfants.
    Être rabbin c'est un peu selon elle, comme être conteuse. Témoignages et histoires drôles, émouvantes ou joyeuses émaillent donc cet essai qui se veut pédagogique, à hauteur des jeunes âmes ou pour les parents taiseux sur la mort, souvent par peur (infondée) de décevoir.
    Le livre parle à l'intelligence des enfants de tous âges en replaçant la mort dans un contexte évolutif (à travers des coutumes plus anciennes par exemple) et dont le narratif, la façon dont on parlera du  défunt, importe grandement.
    Une conclusion de bon aloi ponctue les quelques pistes de réflexion esquissées, en faisant la part belle à la transmission.
    Un livre éducatif et ludique, pour ne pas trop affirmer ni se prendre trop au sérieux sur le sujet.

     

  • Etre et non-être en questions

    Le matin je dors
    Je me réveille la nuit
    J'envoie du vent à Paris (p.58)

     

    Le-Moine-et-l-Enfant.jpgAvec Le Moine et l'Enfant, paru chez Synchronique Éditions, Fabrizio Bajec relate quelques "dialogues zen avec sa fille", entre 3 et 6 ans.
    En quête personnellement, il a su percevoir ce qui chez sa fille Arielle, relevait de l'innocente pureté, de la sagesse innée, du don de prophétie ou encore de l'accueil à l'instant.
    Disciple du présent, il s'est évertué à manduquer quelques réponses de celle-ci comme de véritables koans, suscitant l'ouverture subite à une profondeur inégalée.
    Conscient de la fugacité de ces jeunes années "reliées" (à l'Ange ? la Source ? Le Guide intérieur ?) et dans un contexte bienveillant d'écoute, d'où le silence se meut en verbe, Fabrizio Bajec nous propose ce beau petit recueil joliment et poétiquement illustré par Églantine Amosee (suminagashi) et Alain Plaignaud (sumi-e) qui suscitera à n'en pas douter, surprise, doute ou curiosité. Un beau cadeau à ceux pour qui l'esprit d'enfance ne s'est jamais tari.   

     

  • Mafalda notre héroïne

    Mafalda mon héroIne,Quino,Pénélope Bagieu,Florence Dupré La Tour,Maëlle Reat,Vero Cazot,Maud Begon,Soledad Bravi,Agathe de Lastic,Marie Bardiaux-Vaïenté,Gally,Anne Simon,Emilie Gleason,Aude Picault,Florence Cestac,Premier souvenir de Mafalda : au collège, en cours d'espagnol. Traduire ce que voulait dire l'héroïne, difficile ! Peut-être est-ce sa bouille ou son air déterminé plutôt que ses paroles "énigmatiques", Mafalda m'a aussitôt plu ...
     
    Aujourd'hui, elle fête ses 60 ans, Quino, son auteur argentin décédé en 2020 aurait sans doute été très fier ! En effet, Glénat réunit 13 autrices qui lui rendent hommage avec l'album Mafalda, mon héroïne. Les dessinatrices ressuscitent ainsi la petite fille à notre époque. Le plus amusant est de découvrir les nouveaux traits de Mafalda à travers les coups de crayon de chacunes d'entre-elles. À commencer par la première de couverture où apparaît une Mafalda toujours pétillante et souriante avec ses épais cheveux noirs et sa belle robe rouge accompagnée de son amie la Terre, merci Pénélope Bagieu.  
     
    Plusieurs autrices imaginent leur rencontre avec Mafalda et c'est pour le moins décoiffant. Florence Dupré La Tour (argentine, qui a grandi avec ses albums) et Maëlle Reat doivent raconter à la petite-fille l'état actuel du monde..."plus tu es en bas de l'échelle sociale plus tu as d'étages à monter" dixit cette dernière. Sympa la veste-survet' rouge pour Mafalda ! Chez Véro Cazot et Maud Begon, la pauvre enfant se retrouve projetée par erreur 60 ans plus tard. Sa mère travaille, ses amis sont totalement à l'aise avec "l'uberisation", les vidéos en ligne et le métier d'influenceuse pour Susanna. Petit coup de cœur pour les dessins et la réinterprétation trop "cute" des personnages. 
     
    En 2024, Mafalda se bat plus que jamais contre le patriarcat, ce ne sont pas Soledad Bravi et Agathe de Lastic qui diront le contraire. Notre héroïne préférée retrouve tous ses amis et a toujours beaucoup d'ingéniosité et de diplomatie pour régler les conflits. Les dessins sont vraiment très précis et les trois couleurs blanc, noir, rouge siéent parfaitement à Mafalda. Chapeau à Marie Bardiaux-Vaïente et Gally. Même après 60 ans la jeune senior s'indigne toujours contre le statut de la femme, de l'enfant ou s'affole contre la dernière trouvaille de Manolo "Une clémentine sans peau emballé dans du plastique". Elle n' a rien perdu de son esprit avec Anne Simon
     
    La cause animale a trouvé une nouvelle égérie avec celle qui rêve depuis toujours que le monde aille mieux. Emilie Gleason nous permet de voyager dans l'imaginaire féerique de Mafalda. Ça fait du bien même si la réalité nous rattrape toujours. D'ailleurs, ça y est, l'héroïne est devenue adulte, n'est-ce pas Aude Picault ? Elle doit travailler et supporter les humeurs de Susanita enceinte mais heureusement elle a toujours horreur de la soupe. Ouf ! 
     
    Le mot de la fin revient à Florence Cestac qui rassemble deux héroïnes Mafalda et Olive Oyl...vive la BD féminine et féministe ! 

  • La magie du Vivant

    chers vivants,compagnie de l'armoise commune,thétre des clochards celestes,Le discours de la panthère,Jérémie Moreau,Camille Roy,Simon Pineau,Paul Schirck,

    Chers Vivants, qui s'est joué au théâtre des Clochards Célestes de Lyon, est une ode aux animaux de tous milieux, un hommage également au Discours de la Panthère, une bande dessinée atypique de Jérémie Moreau.
    Pas de prétention autre ici, qu'une joyeuse incarnation agrémentée d'accessoires simples, mais efficaces et malins.
    Une douzaine de bestioles prennent vie sous nos yeux émerveillés. Avec beaucoup de poésie et de jubilation, le très expressif Simon Pineau et le plus physique mais tout aussi talentueux Paul Schirck, se muent en une variété éclectique de vivants...et la magie opère.
    Beaucoup d'inventivité dans cette mise en scène épurée au service du jeu. C'est Camille Roy qui opère l'adaptation mais aussi la scénographie, les costumes et la musique originale (avec Simon Pineau), pour ce premier spectacle à inclure l'enfant, ce jeune habitant terrestre. Le point de vue animalier positif et adaptatif issu du roman graphique de Jérémie Moreau, séduit par son style simple et direct et nous ramène à l'essentiel : une forme de beauté naturelle de la création a préserver  a tout prix.

    Entretien audio (9 min) avec Camille Roy à l'issue de la représentation du dimanche 14 Avril :

    podcast

    crédit photo : Clément Fessy

  • Un récit galvanisant

    etoiles.jpgÀ l'origine de ce roman graphique,  un projet illustratif d'un voyage universitaire au Chili dans le désert d'Atacama (les plus grands observatoires au monde) pour observer les étoiles. José Olivares, natif chilien et professeur de Physique souhaitait convier deux dessinateurs chevronnés, Edmond Baudouin le sage empathique et Emmanuel Lepage, plus réaliste dans le trait, pour cette escapade où l'aspect transmissif primait.
    Rien ne se passera comme prévu mais Au pied des étoiles, paru chez Futuropolis relate de tous ces soubresauts. La maladie, le COVID, l'élection chilienne de décembre 2021, la vieillesse, la nouvelle génération et sa révolution identitaire, sans oublier les étoiles et ceux qui les côtoient de près...La révolution est le maître mot de cet ouvrage, à la fois historico-politique, psycho-sociologique et astro-métaphysique. Les évènements et rencontres extérieures bousculent et travaillent intérieurement les deux personnalités, qui entremêlent leur visions de la réalité.

    Parfois leurs dessins se complètent, parfois ils s'imbriquent l'un l'autre pour mieux souligner leur unité de conscience après un long périple (4 ans) d'aventures et de profondeur de vue, à côtoyer une jeunesse pleine d'idéaux et de nouveaux paradigmes. L'ouvrage questionne aussi l'acte créateur, la façon dont il est vécu ou envisagé, comme un prolongement de tout l'être pour relater du vivant en soi et alentours.
    Deux univers personnels à (re)découvrir pour ces deux artistes amis, au sommet de leur art. Deux styles pour deux individus pas si opposés que cela mentalement malgré l'écart générationnel, des récits poignants, des authentiques tranches de vie, une surenchère (dans le sens saine compétition) d'œuvres d'art et cette sensation que tout est relié, interconnecté, comme les étoiles aux infimes événements ou identités terrestres. 

  • Petit mais costaud

    Le manque de foi conduit à la rationalisation, à l'adhésion aveugle et sécurisante à des théories établies, et inversement l'intellectualisation, parce que coupée des racines vitales, amène son cortège de doutes et la tentation "psychologique" pour les exorciser...Cette collectivisation de la pensée va à l'encontre de toute création libre et individuelle. (p.33)

     

    Isabelle lifran,Du jeu de sable à l'esprit d'enfance,la Fontaine de Pierre,Jung,Marie-louise von Franz,Francine Perrot,contes,imagination active,pueraeternus,individuation,Soi,guérisseur intérieur,Le livre d'Isabelle Lifran, "Du jeu de sable à l'esprit d'enfance" que publie la Fontaine de Pierre, est en soi un exercice d'unification de la psyché.
    Initiée par des héritières de C.G Jung (Francine Perrot, Marie-Louise Von Franz...) à la voie des profondeurs, cette ancienne enseignante s'est reconverti dans l'accueil d'enfants "turbulents" par le truchement du jeu de sable. De véritables processus d'individuations miniatures ont lieu en sa présence, par un abaissement mental et une re-connexion à l'être créatif et guérisseur en Soi et chacun.e.s.
    La grosse première partie du livre de poche est émaillée d'exemples dont celui d'Adeline et de son processus de clarification du chaos psychique vers la lumière intérieure. Isabelle Lifran dévoile ensuite son lien magique avec l'oeuvre de Georges Sand (qui signifie sable en anglais), pétrie de l'esprit d'enfance, pour ouvrir ensuite sur la figure archétypique ambivalente du puer aeternus (l'enfant intérieur à la fois libre et sous emprise).
    Dans les pas de ses pairs, l'ouvrage apparaît solide, mature et complet, telle une œuvre d'art ou l’œuvre d'une vie. Le thème choisi rend la lecture plaisante et vivifiante, avec une plume comme irriguée par ce magma créatif propre à l'imagination de l'enfant.
    La parole ou le texte fait frémir l'âme mais n'empêche pas toute pratique de connexion à l'imaginal ou univers des symboles et archétypes, grâce a l'attention onirique, la méditation ou une activité manuelle de création. C'est en tous cas l'envie qui naît à la lecture dudit livre, de ne jamais se satisfaire d'un état d'être et de savoir rester souple et ouvert à toute irruption de l'Un conscient, pour mieux se différencier (d'une personne, d'une famille, d'un groupe, d'une nation) et devenir un individu entier.