blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Choeur - Page 83

  • Gaël Faye/Ibeyi : pluie de bonnes vibrations

    Gaël Faye, faya faya fire !!!

    gaël faye,ibeyi,les nuits de fourvière 2018Une mer de plastiques transparents, de l’eau qui dégouline, un ciel gris sombre. De quoi rebuter les spectateurs les plus frileux. Pourtant, le théâtre de Fourvière affiche complet. Peut-être le public sent-il déjà un changement dans l’atmosphère. Il ne viendra pas de la météo mais de l’arrivée fracassante de Gaël Faye sur scène, attendu. L’auteur de Petit pays (prix Goncourt des lycéens 2016 entre autres), ne vient pas parler littérature mais préfère délivrer son message par un rap lettré et feutré, accompagné par un pianiste/trompettiste et un beatmaker aux machines électroniques dignes de celles de Rencontre du troisième type.

    C’est par le hip-hop que Gaël a commencé et c’est ainsi qu’il interpelle les spectateurs. Sa vision est tantôt joyeuse, optimiste, tantôt tourmentée, rageuse et ses mots toujours puissants et urgents. Gaël Faye, 36 ans, dont le papa est lyonnais d’origine, emporte la foule dès son deuxième morceau et danse avec elle naturellement. De la même manière il descend dans la fosse, discute avec les gens, visiblement ravi d’être ici, dans la ville où il a vécu. Alors que la pluie redouble et pourrait nous figer, Gaël Faye, autrement nommé Faya faya (par lui-même), met le feu au théâtre antique. Les ponchos transparents ondulent de la fosse jusqu’en haut des marches.

    Le rappeur, né au Burundi d’une mère rwandaise, mélange les chansons de son EP Rythmes et botanique (2017) et son album Pili Pili sur un croissant au beurre (2013). Un album et demi au compteur donc mais un vécu de scène indéniable pour l’homme-oiseau à la dégaine d’un Stromae. C’est dans son premier opus qu’il évoque la fuite du pays lors du génocide des Tutsis au Rwanda. Ne vous y trompez pas, Gaël Faye sait aussi nous offrir  un peu de légèreté avec Tropical ou Ma femme, titre égotrip qui conclut avec énergie le concert et chauffe la place pour les jumelles Ibeyi.

     

    Ibeyi, planant et enraciné

    gaël faye,ibeyi,les nuits de fourvière 2018Là où l’ancien gone réveille la foule dès les premiers instants, les deux sœurs prennent leurs temps. Moins expérimentées et seules sans trop de jeu de lumières, elles installent leur univers par vagues avec des images d’animations en fond de scène. Lisa-Kaindé et Naomi savent nous faire planer au-dessus du théâtre antique puis redescendre et faire vibrer nos pieds au rythme sourd de la terre. Leur musique est en effet un subtil mélange entre culture yoruba, soul, R&B mais aussi hip-hop. Avides d’échange, elles aiment faire chanter le public et insistent jusqu’à convaincre les plus réticents. Il faut dire que ces deux jeunes femmes ont de l’énergie et du cœur à donner. A leur image le titre Deathless (immortelles) aura laissé une empreinte indélébile sur les spectateurs, répété tel un mantra pour s’approprier la faveur de la foule un peu timide.

    Les jumelles, d’origines vénézuéliennes et cubaines, chantent en anglais, espagnol et yoruba. À travers leurs chansons elles défendent les droits des femmes comme dans No Man is Big Enough For My Arms (sample d’un discours de Michelle Obama). Ibeyi ne résiste pas sur scène à évoquer Donald Trump et sa misogynie au grand bonheur du public (féminin ?) lyonnais. Elles restent dans la veine politique avec leur titre Transmission/Michaelion qui aborde des évènements racistes. Les deux chansons sont issues de leur deuxième album Ash sorti en 2017. Lisa-Kaindé (la bavarde plus introvertie de corps) et Naomi (la percussionniste qui tabasse la grosse boite à rythme) savent se faire plus douces avec une berceuse dédiée à leur nièce.

    Seul petit bémol, leurs voix semblent plus aigües que dans leurs albums. Cela n’empêche pas le public de les suivre et de déployer petit à petit ses bras pour la fin du concert. La pluie s’est enfin arrêtée de tomber, il ne reste plus que les rigoles. Il est en temps d’aller à la rivière et Ibeyi nous y emmènent et terminent leur show sur Go to the river, le titre sur lequel elles se sont fait connaitre et leur plus grand succès. De quoi se dégourdir les jambes !gaël faye,ibeyi,les nuits de fourvière 2018

    Comme lors du dernier concert de Feu Chatterton (à Fourvière), cette jeune génération d’artistes talentueux (Nekfeu, Eddy de Pretto, Jain aussi, présents au festival Parole et musique de Saint Etienne) montre un enthousiasme et une maturité impressionnante. Leurs chants est le triomphe de l’unité  et de la singularité (seuls ou en groupe).

    Photos: @Paul_Bourdrel

  • Le groove de Charlotte Gainsbourg

    charlotte gainsbourg,nuits de fourvière,rest,sebastian,lyon 2018Charlotte Gainsbourg a médusé hier le théâtre antique (complet) de Fourvière. Son dernier album Rest, salué d'une victoire de la musique et par la critique en général, qu'elle présentait en version live sur scène, est pourtant généreusement électro et dance...

    La nostalgie affleura ce set groovy à souhait, Kate et Charlotte forever pour les chers disparus, Lemon incest en final (et à l'assentiment général) ou encore Rest, le magnifique titre de l'album éponyme, bijou de mélancolie, écrit par la moitié de Daft-Punk, Guy-Manuel de Homem-Christo.

    La proposition globalement enjouée, flirtant entre le français intimiste/introspectif et l'anglais plus léger/festif n'a cependant pas mis en jambe un public sage et réservé, sans doute à l'image de son idole à fleur de peau.

     

    Avec ce dernier album important taillé au cordeau par SebastiAn, Charlotte s'est d'avantage mise en avant, avec l'écriture et la parole (telle une sylphide chantant, certains refrains sont des boucles hypnotiques) et surtout cet univers sonore, approché depuis ses deux précédents albums (Avec des pointures comme Beck, Jarvis Cooker ou Nigel Godrich) et qui lui sied enfin et la définit à merveille.charlotte gainsbourg,nuits de fourvière,rest,sebastian,lyon 2018

    Toute de blanc vêtue (peau lys) et accompagnée de 5 jeunes hommes musiciens (dont trois la soutiennent pour les backs vocals), c'est le choix électro plus que symphonique qui est privilégié sur scène, avec des ambiances dark (I'm a lie, Ring a ring O roses), dance (deadly valentine, Sylvia says, les oxalys) ou même joyeuses (dans vos airs, les crocodiles...).

    Coté scénographie des miroirs au plafond, des néons blancs mobiles comme des lucarnes ouvertes sur les artistes, évoquant une galerie de verres.

    Charlotte se calfeutre dans un premier temps dans ce décor protecteur, assise au piano pour ensuite enchainer quelques chansons debout, hors du cadre, en avant scène ou dans le fond pour évoquer sa sœur récemment disparue.

    A la fois timide et chétive elle sait aussi se montrer fatale et sûre. Cette ambivalence entre force et fragilité se retrouve d'ailleurs dans ses rôles au cinéma. Sa voix singulière est à l'image de ses choix artistiques.

    charlotte gainsbourg,nuits de fourvière,rest,sebastian,lyon 2018Au final Charlotte Gainsbourg, fière de l'héritage de ses parents (elle leur rend hommage dans ce dernier album), a su s'émanciper de leur poids pour sonner comme personne même si ce besoin de symphonie n'est, au final, jamais loin de l'esprit.

    Photo :  @Loll_Willems

  • Jan Kounen, un indien dans la ville

    Plantes et chamanisme,Jan Kounen,Mama Editions,réalité virtuelle,2018Si Jan Kounen semble moins présent dans le milieu cinématographique, c'est qu'il développe depuis quelques années des projets parallèles (fictions TV, documentaires, livres, films en réalité virtuelle...) de moindre envergure mais qui le passionnent tout autant.

    Sa rencontre déterminante avec les guérisseurs shipibos d'Amazonie en 1999 est devenue une histoire d'amitié et d'étude de cette médecine indigène, une source d'inspiration même pour la suite de son processus créatif.

    Entretien libre en deux parties avec le cinéaste à l'occasion de la réédition augmentée de "Plantes et chamanisme", paru chez Mama Editions, 10 ans après sa première mouture et le premier entretien réalisé à cette époque (3ème podcast).

     
    podcast
    podcast
    podcast

    Crédit photo : Mama éditions

    Entretien réalisé dans les locaux de RCF Vaucluse

  • L'art mûr de l'Oiseau vert

    Dans L'Oiseau vert joué par la compagnie lyonnaise des Asphodèles, on retrouve le metteur en scène  Luca Franceschi à la barre, lui qui avait déjà donné un vent de fraîcheur et de modernité aux précédents Dom Juan 2.0 , Les irrévérencieux et le dernier en date Le 4ème mur.

    L'oiseau vert,compagnie des asphodeles,Carlo Gozzi, Thierry Auzer,Luca Franceschi,Serge Ayala,Marie Coutance,Paolo Crocco,Gaëlle Konate Valentin,Nathalie Robert,Frédéric Tessier,théâtre des 3 soleils,Avignon 2018

    Pour fêter ses 25 années d'existence, la compagnie propose un conte moral écrit par Carlo Gozzi au 18ème siècle, qui, en plus d’être une critique de la philosophie des lumières, propose une forme de commedia dell' arte modifiée et plus proche de codes du public.

    L'oiseau vert,compagnie des asphodeles,Carlo Gozzi, Thierry Auzer,Luca Franceschi,Serge Ayala,Marie Coutance,Paolo Crocco,Gaëlle Konate Valentin,Nathalie Robert,Frédéric Tessier,théâtre des 3 soleils,Avignon 2018

    La simplicité recouvre souvent une maîtrise de plusieurs paramètres : chant, masques, ballet scénographique, technique de jeu, code vestimentaire…ici seul le rythme est un peu mis à mal par l’exiguïté de la scène.

    Lucas Franceschi nous raconte la genèse du projet:

    podcast

    L'Oiseau Vert, tous les jours (sauf le lundi) à 22h10 au Théâtre des 3 soleils jusqu'au 28 juillet.

    Photos: Compagnie des Asphodèles

    Interview réalisé en partenariat avec RCF Vaucluse

  • Point d’interrogation sur l’homme futur

    Irina Brook, metteuse en scène, à la tête du Théâtre National de Nice,  mise sur des jeunes acteurs (Compagnie Les éclaireurs) pour évoquer le futur possible de l’humanité. A visée pédagogique, Point d'interrogation, écrit et documenté par Stefano Massini évoque avec beaucoup d'humour les différentes avancées ( ou reculs ?) technologiques.

    Point d'interrogation,Théâtre national de Nice,Irina Brook,stefano Massini,Kevin Ferdjani,Marjory Gesbert,Issam Kadichi,irene Reva,théâtre des Carmes,Avignon 2018

    Flippant mais très drôle, les comédiens déploient beaucoup d'énergie, de quoi remplacer celles, polluantes, qui provoquent le réchauffement climatique...

    Point d'interrogation,Théâtre national de Nice,Irina Brook,stefano Massini,Kevin Ferdjani,Marjory Gesbert,Issam Kadichi,irene Reva,théâtre des Carmes,Avignon 2018

    Un voyage dans le futur dont Irina Brook nous conte l'origine:
    podcast


    Point d'interrogation se  joue les jours pairs à 21h30 au Théâtre des Carmes - André Benedetto. Les jours impairs, la même équipe joue La Tempête de Shakespeare. Réservation : 04 93 13 19 00

    Photos: Théâtre National de Nice

    Interview en partenariat avec RCF Vaucluse

  • La transe-mission de Mama Khan

    Mama Khan,Khadija El Mahdi,natives de Pine Ridge,théâtre al Andalus,Avignon 2018Khadija El Mahdi est une originale qui s'est donnée pour projet de vie de créer, mettre en scène et jouer 13 récits et autant de voyages aux 4 coins du monde.

    Le premier opus, Mama Khan, le chant de la terre Lakota, est le fruit d'un voyage en Amérique du Nord auprès des « natives ».

    L'auteure a su attraper notre rêverie de festivalier pour nous ramener dans le temps présent, celui du conte et des mythes cosmogoniques.

    Rencontre avec Khadija El Mahdi:
    podcast

    Du 6 au 29 Juillet à 16h30 (sauf lundis) au théâtre Al Andalus. Réservation au 06-33-48-43-93

    Photo : Compagnie Les Apicoles

    Interview réalisé en partenariat avec RCF Vaucluse

  • Ridiculum Vitae ou l'anti CV

    ridiculum vitae,J.P Verheggen et J. Bonnaffé,Michel Bruzat,Marie Thomas,Benoît Ribière,Dolores Alvez Bruzat ,Franck Roncière,Théâtre de la passerelle,Théâtre des Carmes,Avignon 2018Après "Comment va le monde", notre coup de cœur du festival d'Avignon en 2016, Michel Bruzat met a nouveau en scène sa comédienne phare Marie Thomas dans une proposition poétique: Ridiculum Vitae. Sur des textes de Jean-Pierre Verheggen adaptés par Jacques Bonnaffé, une symphonie d’émotions s'échangent entre Marie au micro et Benoit Ribière au piano, telle une belle partition de Jazz.

    Il est question de liberté de parole, de parole libre et libérée des dogmes, d’individualité et d’amour du mot et du Verbe, comme de coutume avec les "sociétaires" du Théâtre de la Passerelle de Limoges.

    Rencontre avec les trois artistes en sortie de scène
    podcast

     Ridiculum Vitae à 14h50 au Théâtre des Carmes - André Benedetto jusqu'au 25 juillet (relâche le 19). Réservation au 04-90-82-20-47

    Photos : Théâtre de la Passerelle

    Interview réalisé en partenariat avec RCF Vaucluse