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  • Le grand retournement cosmique

    Logion 18, 6 à 10. Évangile de Thomas
    Car là où est le commencement, là sera la fin.
    Heureux celui qui se tiendra dans le commencement, et il connaîtra la fin, et il ne goûtera pas de la mort.

    Nous entrons aujourd'hui dans le temps d'une profonde mutation. Le monde divin nous arrête et demande d'être écouté...la mise sur nos épaules d'une tête nouvelle, ouverte à un niveau du Réel totalement autre, dans une dynamique de verticalisation intérieure, s'impose...nous ne pouvons plus fuir...mais nous retourner vers la Source...la Source du Réel qui est Trois et Un. (Le grand Retournement p.168 à 183).

     

    annick de souzenelle,le grand retournement - la généalogie d'adam aujourd'hui,Éditions le relié,octobre 2020."Le grand retournement", paru aux éditions du Relié, est un petit livre dense et méditatif à l'initiative d'une presque centenaire Annick de Souzenelle toujours aussi émerveillée par sa relecture hébraïque et cabalistique de la Bible
    Dans ce livre testament elle semble récapituler et condenser toute son œuvre bibliographique avec pour sujet d'étude la généalogie d'Adam aux 4ème et 5ème chapitre de la genèse.
    Par un calcul savant elle fait coïncider chaque cycle (de 2100 années) de rayonnement d'un patriarche avec les mois de gestation du fœtus cosmique de l'humanité, le 6ème mois correspondant à la naissance de Jésus.
    Nous sommes donc au 7ème mois de la gestation soit celui du retournement de l'enfant dans le ventre de la femme, qui est aussi symboliquement "non pas une pénitence par rapport à des fautes d'ordre moral mais une rupture radicale entre la personne et les valeurs du monde", une sorte de métanoïa.
    Le Plan divin tendrait à faire advenir une Mémoire ontologique en chacun pour muter de l'extérieur vers l'intérieur, ensemencer le germe divin présent potentiellement en chacun par des allers retours conscientisés avec l'inconscient des profondeurs, Ishah ou le véritable féminin dont Dieu est épris.
    Une épreuve de pandémie comme celle que nous vivons actuellement peut, si nous savons la lire par sa symbolique, être perçue comme un moment propice à ce retournement pour ceux qui seraient encore en prise avec leurs énergies animales, dans une forme de violence inflationniste.
    Les 2-3 derniers mois de gestation du fœtus cosmique que nous sommes et portons, à la ressemblance du divin, restent un mystère d'étude puisque s'arrêtent les jalons temporels. A défaut d'imaginaire reste l'imaginal cher à Henry Corbin, où se spiritualisent les corps et se corporalise l'esprit, un chemin à l'initiative du Christ.
    Un livre phare, d'une grande clarté, une démonstration magistrale et implacable.


    Remise en ligne d'un entretien avec l'autrice qui date d'une bonne dizaine d'années (en collaboration avec Radio Lumières) mais qui demeure intemporel et à propos (25 min) :


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  • Une révolution psychédélique souhaitée

     

    Olivier Chambon,Jocelin Morisson,La révolution psychédélique  - une médecine de la conscience,GUy Trédaniel éditions,Marc Brami,ALexandre Quaranta,ALexandre Peyret,Romuald Leterrier,Isidore Moubengui,Arthur Waisblat,Vincent Basset,Octobre 2020Dix ans après “la médecine psychédélique”, le docteur psychiatre Olivier Chambon co-publie aux éditions Trédaniel avec le journaliste scientifique Jocelin Morisson, “la révolution psychédélique – une médecine de la conscience”.

    Il s'agit d'une réactualisation du livre originel avec un addendum sur les nombreuses expériences cliniques menées ces dix dernières années sur les huit principales substances psychédéliques : la kétamine, la MDMA ou ecstasy, le LSD, les champignons à psilocybine, l'Ayahuasca, l'iboga et le cactus à mescaline. Chaque substance est traitée par un spécialiste sur le sujet, la replaçant dans un contexte historico-culturel et médico-spirituel.

    L'ouvrage est à visée thérapeutique clinique puisque la pseudo dangerosité de ces substances vient essentiellement d'un manque d'informations, d'une ignorance du dosage et de la substance ingérés et d'un contexte expérimental parfois peu propice à un “bon voyage” (good trip).

    L'intérêt d'une “prise en charge” scientifique permet de jouer sur l'effet escompté en terme d'élargissement de conscience : performatif (en microdose), thérapeutique (psycholytique ou dose moyenne) ou mystico-spirituel (forte dose). Le spectre allant d'un contrôle absolu (l'homme augmenté en quelque sorte) à une capacité de décentration (assouplissement des défenses du moi permettant libérations émotionnelles et prises de conscience), jusqu'à une possible dissolution de l'égo (on touche la conscience imprégnant tout l'univers, la sensation océanique, le Tout).

    On se souvient en général pour toute une vie, d'une expérience psychédélique. Elle peut parfois même être à l'origine d'une métanoïa, soit un changement radical, une prise de conscience éveillée sur soi et le monde sur un plan personnel ou professionnel et dans un domaine sociétal, écologique, spirituel ou religieux. Cliniquement, à moyenne ou forte dose, elle peut aussi tout simplement guérir certaines pathologies comme la dépression, l'anxiété, l'addiction ou le stress post-traumatique.

    Dans un cadre local et chamanique (ayahusca ou iboga) l'expérience frôle l'initiation avec des guides horps pairs que sont les curanderos et peut flirter avec les mondes invisibles (esprit des ancètres, sensation de mort mentale., connections hors espace-temps..). Mais là aussi le tourisme international à la recherche de fortes sensations gangrène le tissu et l'éthique locales.

    Pour conclure, jamais les études cliniques (notamment aux Etats-unis) n'ont été aussi prolifiques que ces dernières années sur ces substances qui, validées par la psychiatrie moderne, permettraient d'enrichir grandement la pharmacopée et la durée des traitements proposés (quelquefois une à cinq séances peuvent suffire à guérir une pathologie aigüe). Reste aussi et surtout un changement de paradigme à inventer pour replacer l'expérience dans un modèle sociétal propice à l'ouverture de conscience ou ouverture de coeur suscitée...l'avenir le dira.

    Remise en lien de l'entretien qu'Olivier Chambon nous avait accordé il y a dix ans, en collaboration avec Radio Lumières (2 fois 20 min) :


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  • Un "dimanche" ensoleillé

    julie tenret,sicaire durieux,sandrine heyraud,dimanche,théâtre des célestins,collectif focus et chaliwaté,joachim jannin,jean-raymond brassinne,zoé tenret,bruno mortaignie,sébastien boucherit,sébastien munck,guillaume toussaint fromentin,brice cannavo,tristan galand,lyon,octobre 2020

    Tout juste auréolé de deux prix Maeterlinck de la critique pour le "meilleur spectacle" et la "meilleure création artistique et technique", Dimanche, du collectif bruxellois Focus et Chaliwaté détonne par sa créativité et son originalité.
    Les trois compères auteur/trices , metteur/euses en scène et acteur/trices (Sicaire Durieux, Julie Tenret et Sandrine Heyraud) s'en donnent à cœur joie et rivalisent d'ingéniosité physique et poétique pour évoquer par plusieurs saynètes (des documentalistes animaliers à la famille subissant les éléments chaleur et vent violent), le tragique et effrayant dérèglement climatique (les sons de Brice Cannavo sont terrifiants) contrebalancé par ce ton plutôt burlesque et comique qui confine à l'absurde.
    Les références à Chaplin ou Keaton sont assumées pour le théâtre gestuel, Philippe Genty à nos yeux, pour la presque magie, tout en incorporant d'autres disciplines artistiques : marionnettes, théâtre d'objets ou vidéo.
    Il y a cependant une vérité qui point au milieu de tout ce chaos, c'est cette possibilité pour l’être humain de créer et de jouer avec la matière-corps pour la transfigurer en quelque chose de lumineux. L'espoir est permis !

    A voir jusqu'au dimanche 25 Octobre au Théâtre des Célestins.

    Petit entretien audio (5 min) avec Julie Tenret

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  • Nous sommes vivants dans l'éternité

     

    Il y a beaucoup de curieux,

    Mais il y a eu des émerveillés.

    Eux aussi, ils étaient des envoyés.

    Cherche-les ! Ils t’enseigneront.

    L. Les livres ou les hommes ?

    - C’est la même chose.

    Fais bien attention que ce soient des émerveillés.

    A celui qui cherche, le maître est donné.

    Soit dans les temps très anciens,

    Soit maintenant, tu peux les trouver.

    ET ILS VIENNENT…

    entretien 12 Lili - Dialogues avec l'Ange

     

    "Toute l'information relative à la vie est donc stockée quelque part, et cette information, au terme de l'évolution du cosmos, pourra être restituée, ce qui équivaut à une résurrection physique des morts dans une zone de cyberespace. Ce point de basculement est le point Oméga, une limite, une singularité en termes scientifiques, mais il est aussi l'équivalent de Dieu. Le cyberespace devient quant à lui l'équivalent du paradis puisque les êtres ne meurent pas et que tous leurs souhaits peuvent se réaliser"(p.200).

     

    se souvenir.jpgRomuald Leterrier et Jocelin Morisson remettent le couvert avec "se souvenir de l'au-delà" paru chez Guy Trédaniel. Il ne s'agit pas d'une suite à "se souvenir du futur" mais d'une ouverture, un complément d'informations, un supplément d'âme. Ce duo d'auteurs fonctionne à merveille avec d'un coté l'experienceur, le rêveur et de l'autre le pragmatique, qui analyse et synthétise le flux de matériaux sur l'au-delà (expériences cliniques, témoignages scientifiques), avec une préface de Jan Kounen en bonus.

    On sait et on sent que le gros intérêt de ce énième livre sur l'au-delà sera un condensé actualisé et brillant sur le sujet, à l'aune de la connaissance empirique des peuples indigènes.

    La personnalité, le bagage professionnel récent (ateliers de rétrocausalité pour l'un, haut-parleur des peuples premiers pour l'autre) et la culture (littérature inspirée, filmographie de science fiction) des deux compères font fructifier le débat et les hypothèses où sont évoqués pèle mêle synchronicités et alchimie (C.G Jung), visions et phénomènes extra-terrestres (Pablo Amaringo), noosphère et point Omega (Pierre Theillard de Chardin), temps du rêve ou huitième climat (le temps mythique et symbolique des religions), ateliers de rétrocognition et bug informatique. Un riche cocktail donc, agrémenté de rêves numineux et visions personnelles concourant parfois à l'universalité.

    Au terme de la réflexion l'apocalypse telle que décrite par Saint Jean finit par être convoquée, dans son aspect lumineux de révélation, avec la descente de la Jérusalem céleste. Soit un espace-temps à faire advenir par un collectif éveillé aux réalités de l'invisible, qui se situe justement dans un ailleurs, un point foyer nodal en dehors de l'espace-temps, une éternité que les "Dialogues avec l'Ange", livre pivot, essaient de dépeindre à travers le prisme de ses entretiens.

    Ce livre prône aussi l’avènement de l'homme divinisé, complet et réunifié. Peut-être les temps sont-ils advenus, convergence de catastrophes pour les uns, intentions et vibrations positives, lumineuses pour d'autres. Un temps de fusion entre le conscient et l'inconscient collectif, entre le visible et l'invisible, pour un relèvement des morts, un à-venir de l'au-delà, paradis ou enfer sur la terre restitués.

    Un livre précieux, jalon ; une pierre de taille à l'édifice "conscience-cieux".

     

    "Le surgissement de messages, de signes, d'événements extraordinaires dans notre réalité dépend de notre capacité à élaborer un espoir, un royaume des possibles...Ainsi les événements de la fin des temps qui cristallisent les espoirs de l'humanité pourraient bien se manifester dans la réalité, à condition que notre conscience individuelle et collective s'éduque à la possibilité de l'advenir événementiel". (p.219)

     

  • La veille salutaire

     

    bas les masques.jpeg"Bas les masques - ce que le confinement nous a appris" est un ouvrage collectif paru chez Massot editions, à l'initiative d'Arnaud Riou, conseiller spirituel, sur les 55 jours de confinement et la façon dont 15 de ses amis ou proches collaborateurs l'ont vécu, digéré, analysé.
    Autant de visions que de casquettes mais un rendu très positif pour ces personnes déjà impliquées dans des processus spirituels et qui vient contrebalancer la noirceur de nombreux témoignages (dépression, angoisses, peurs...), à croire que ce fut une épreuve traumatisante à souhait qu'il fut bon d'oublier.
    Utopies, foi, vibrations lumineuses, jeux ou imaginaires sont convoqués pour la bonne santé mentale de tous et de la planète et l'on se dit que le monde n'est, dieu merci, pas que télévisuellement monochrome et qu'à l'ombre de la lumière artificielle des principaux médias, des microcosmes créatifs agissent au quotidien pour faire advenir un monde meilleur, celui souhaité pour tous.
    Puissent les rêveurs amener ce monde de paix et de reconnexion entre tous et tout en acculant l'ombre à l'école de l'espoir.
    Un livre témoignage qui fait du bien, du beau.

     

  • L'être (de) Gérard Depardieu

     

    "Oui, on abolit le temps de l'amour, de l'amour des autres, de l'amour des choses et de la nature, ce temps de l'amour où tout peut arriver. Ce temps scandaleux pour l'idéologie parce que gratuit. Gratuit comme la joie et le bonheur. Scandaleux parce qu'il ne rapporte rien, alors qu'il apporte tout". p.152

    Gerard Depardieu,AIlleurs,Cherche-midi,Octobre 2020Après "Monstre" et "Innocent", le Cherche midi éditions publie "Ailleurs", les dernières paroles écrites de Gérard Depardieu. Cet opus sonne comme un livre testament dans lequel l'auteur-acteur nous livre la quintessence de son vécu, une somme de sagesse, une ode à l'instant et à la perception directe des êtres et des choses.

    On connaît l'homme comme bon vivant, adepte des polémiques (ici d'aucuns insisteront sûrement sur sa vision des écolos comme des terroristes, d'autres sur la France qui est selon lui un pays déprimé ou encore son dédain de la politique...) et frasques en tout genre mais c'est un être pleinement spirituel qui se dévoile à chaque fois plus, pleinement vivant, poète de surcroit et qui va chercher ailleurs (Russie, Éthiopie, Asie...) ce qu'il ne trouve plus en occident : une matière à rire, à échanger, à observer, dans ce qu'elle a de plus touchant, de plus humain, de plus naturel qui soit.

    On pourrait objecter une fuite de l'intériorité mais son rapport au corps, au souffle et à l'instinct le font vivre au quotidien dans un état proche de l'innocence ou du monstre facétieux (son animalité), court-circuitant tant qu'il le peut la pensée ratiocinante pour évoluer tel un équilibriste ou samouraï de la verve.

    Le livre est centré sur l'Ailleurs, chez Autrui et en soi, construit comme un mantra avec de courts paragraphes réflexifs et réflectifs, sur sa vie de funambule, de sa naissance à l'automne de sa vie

    C'est une voie précieuse car excentrée (de France), qui sent venir, avec son recul, un monde expurgé de sa chaleur, vide de sens ("ce grand réseau comme une dépression quotidienne" ou "le dieu argent") et désincarné car coupé de ses racines universelles que sont l'amour, le respect, la beauté.

    En Afrique on dit qu'un sage qui meurt c'est une bibliothèque qui brûle. Ici c'est autant de visages et de figures en humanité rencontrés sur le chemin...

    "Je ne pense pas que la mort soit un point final. Pour moi, c'est plutôt un point d'interrogation, dont la réponse est véritablement ailleurs". p.211

     

  • Un petit lexique solennel

     

    Notre Père qui es aux cieux

    Que Ton Nom soit sanctifié

    Que Ton Règne arrive,

    Que Ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel,

    Donne-nous aujourd'hui notre pain suressentiel

    Et remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs,

    Et ne nous soumets pas à l'épreuve,

    Mais délivre-nous du malin. Amin

    Traduction de Michel Laroche, selon la version grecque

     

    notre pere.jpgMichel Laroche, métropolite de l'église orthodoxe, publie un "petit lexique pour comprendre le Notre Père" aux éditions Erick Bonnier.

    Chaque terme de la prière universelle est reprise dans son étymologie grecque, langue dans laquelle l'évangile de Matthieu fut rédigé (les versions araméennes sont perdues). Cela a son importance car la traduction latine dont s'inspire la tradition catholique s'éloigne sensiblement de l'essence du message.

    Ainsi le pain qui recouvre de multiples sens mais qui in fine ne représente, pour les orthodoxes, que le corps du Christ (le pain suressentiel).

    Le Notre Père est une ode au Fils et à son magistère, véritable Dieu, Nom du Père dans la trinité (les trois premières strophes).

    Il rappelle certaines épreuves de Jésus, sa confrontation et le rejet d'avec le malin, l'amour et le pardon de ses ennemis, pour que la prière soit opérative.

    Elle est récitée comme il y a 2000 ans, comme si c'était le Christ-même (le chemin, la voie et la Vie) qui récapitulait sa vie et son enseignement, soit une exigence étrique, une co-naissance dans l'acte de prier, loin d'un par cœur désincarné.

    Le livre est également un retour à la vie érémitique des premiers pères de l'église et à leur vision divine du Verbe fait chair. Une lecture dont on ressort édifié, grandi et un peu privilégié, comme un appel à la sainteté.