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L'être (de) Gérard Depardieu

 

"Oui, on abolit le temps de l'amour, de l'amour des autres, de l'amour des choses et de la nature, ce temps de l'amour où tout peut arriver. Ce temps scandaleux pour l'idéologie parce que gratuit. Gratuit comme la joie et le bonheur. Scandaleux parce qu'il ne rapporte rien, alors qu'il apporte tout". p.152

Gerard Depardieu,AIlleurs,Cherche-midi,Octobre 2020Après "Monstre" et "Innocent", le Cherche midi éditions publie "Ailleurs", les dernières paroles écrites de Gérard Depardieu. Cet opus sonne comme un livre testament dans lequel l'auteur-acteur nous livre la quintessence de son vécu, une somme de sagesse, une ode à l'instant et à la perception directe des êtres et des choses.

On connaît l'homme comme bon vivant, adepte des polémiques (ici d'aucuns insisteront sûrement sur sa vision des écolos comme des terroristes, d'autres sur la France qui est selon lui un pays déprimé ou encore son dédain de la politique...) et frasques en tout genre mais c'est un être pleinement spirituel qui se dévoile à chaque fois plus, pleinement vivant, poète de surcroit et qui va chercher ailleurs (Russie, Éthiopie, Asie...) ce qu'il ne trouve plus en occident : une matière à rire, à échanger, à observer, dans ce qu'elle a de plus touchant, de plus humain, de plus naturel qui soit.

On pourrait objecter une fuite de l'intériorité mais son rapport au corps, au souffle et à l'instinct le font vivre au quotidien dans un état proche de l'innocence ou du monstre facétieux (son animalité), court-circuitant tant qu'il le peut la pensée ratiocinante pour évoluer tel un équilibriste ou samouraï de la verve.

Le livre est centré sur l'Ailleurs, chez Autrui et en soi, construit comme un mantra avec de courts paragraphes réflexifs et réflectifs, sur sa vie de funambule, de sa naissance à l'automne de sa vie

C'est une voie précieuse car excentrée (de France), qui sent venir, avec son recul, un monde expurgé de sa chaleur, vide de sens ("ce grand réseau comme une dépression quotidienne" ou "le dieu argent") et désincarné car coupé de ses racines universelles que sont l'amour, le respect, la beauté.

En Afrique on dit qu'un sage qui meurt c'est une bibliothèque qui brûle. Ici c'est autant de visages et de figures en humanité rencontrés sur le chemin...

"Je ne pense pas que la mort soit un point final. Pour moi, c'est plutôt un point d'interrogation, dont la réponse est véritablement ailleurs". p.211

 

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