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Chamanisme - Page 5

  • Brigitte Pietrzak, chamane d'âme

     

    "Le chamane est souvent l'ultime recours après un abominable parcours jalonné d'échecs et d'impasse...dans l'absolu il n'y a pas d'obligation de résultat. Le chamane n'est ni un magicien ni un sorcier mais avant tout un priant qui sert d'intermédiaire auprès de ses esprits alliés...le miracle s'opère quand on retrouve la liberté d'être soi".


    ciel.jpgDans "Ciel blanc, ciel noir-une initiation au chamanisme mongol", paru chez Mama éditions, Brigitte Pietrzak évoque ses premiers pas en tant que chamane, décrivant minutieusement la fonction (vêtements, accessoires, déroulement d'une cérémonie...) sans folklore ni sensationnel, ainsi que la liste de ses principaux
    alliés, esprits animaux (la salamandre, le cobra blanc, le loup, l'ours, l'aigle royal, le corbeau, le léopard des neiges, le renne...) ou angélico-humains (le grand guerrier, le Viking, l'ange de la bibliothèque, l'archer...).
    Se sentant comme appelée à 49 ans, suite à la lecture de Corine Sombrun entre autre, elle sent avec force et persuasion avoir rendez vous en Mongolie avec la chamane Enkhtuya, de la tribu des Tsaatans, derniers éleveurs de Rennes. Cette intuition se confirmera des la première rencontre avec la révélation de sa vocation (“on naît chamane”) par la remémoration de certains signes dans son parcours de vie et surtout la confirmation par les alliés ou "ongods". Dès lors l'initiation commence, sur les plans terrestre et céleste et les premières guérisons viennent confirmer une fibre thaumaturgique.
    Ouverture à l'invisible, capacité de détachement du mental, clairvoyance et claire audience, porosité de l'égo, écoute et empathie, connaissance des règles de la pratique...autant de qualités, dons ou états d'être à parfaire en sus d'un bon ancrage au sol pour accueillir le message des "ongods" ou esprits tutélaires, qui se dévoilent en fonction des problématiques. L'attitude du soigné compte beaucoup, par sa foi et son lâcher prise, dans l'efficacité du geste, de la parole ou de l'attitude qui viendra dénouer ou débloquer un complexe souvent énergétique.
    Plus proche de notre mentalité on pense à l'imagination active de Jung (exposée dans "le livre rouge"), une forme de rêverie ou voyage consciente à la découverte de la symbolique des profondeurs. Ce que montrent les esprits de la problématique, dans un acte amoureux, les symboles numineux agissaient de même pour la psyché, en vue d'une réunification de complexes opposés. Ici d'ailleurs chaque allié est présenté dans sa vision archétypique et vibratoire.
    On comprend à la lecture du livre que la relation de confiance qui s'instaure entre guérisseuse et soigné est primordiale. Ce et ceux qui nous entourent sont toujours prêts à servir et remettre en vie un désordre, pourvu qu'une clarification et qu'un abandon de la volonté parfois trop interventionniste, se fasse de la part des belligérants
    Ombre et lumière se côtoient et s'entremêlent au sein et autour de la hutte pour un rééquilibrage presque taoïste des énergies.
    C'est toujours d'amour qu'il s'agit, dans ce texte comme dans la pratique, le contraire d'une folie désincarnée puisqu'il s'agit de se relier dans un acte de pure foi, à l'aide céleste présente partout et en tout.

    Un livre lumineux, numineux et incantatoire.


    "Celui qui est joyeux irradie. L'élan de vie est amour. Il distribue la générosité du vivant. Il la manifeste. L'obscur cède, face à l'absence de prise pour la peur et la tristesse"

     

  • La magie d'une conscience en éveil

     

    "Nous allons passer d'une phase tournée vers l'ego à une phase vraiment transpersonnelle. Une telle conscience sera la conscience de l'empathie pour l'ensemble du vivant et de la biosphère, une plus grande solidarité, une sensibilité artistique, spirituelle et esthétique plus importante. Les sociétés seront bouleversées dans leur fonctionnement même." (p.41)

    merlin.jpgLes éditions Véga-Trédaniel sortent "
    Merlin-La magie de la conscience", un livre au contenu et à l'architecture originaux, ludico-pratique. A la fois dense et léger dans ses thématiques (son, eau, conscience, temps, Univers) profond mais fugace dans ses explorations, l'ouvrage de Philippe Rosset allie théorie et pratique, accompagné d'un cd de 7 méditations sur des symboles arthuriens.
    Merlin, dont la légende est résumée, trône comme archétype d'un nouveau modèle de perception d'une réalité modifiée et réenchantée. Il est l'homme sans âge, connecté et magicien de la conscience.
    La lecture est comme un voyage dans les pas de
    C.G Jung (notions de mercure alchimique ou de fripon divin, évocation du processus d'individuation) et en hommage à Emma Jung sa femme qui se passionna pour "la légende du Graal" toute sa vie.

    On surfe également en imagination sur cette terre mythique (pays Galles, Angleterre), tout en flirtant avec de nouveaux courants de pensée (Romuald Leterrier qui fait la préface, Philippe Guillemant, pour les français...) qui redéfinissent la notion de conscience en accord avec les théories des physiciens quantiques.
    Ces auteurs, comme d'ailleurs
    Philippe Rosset, sont sans doute les véritables continuateurs de l'esprit jungien, à la fois touche à tout et précurseurs d'un nouveau paradigme de la conscience dont la source est non locale et hors temps. La notion de vide quantique (tout n'est qu’énergie et informations) côtoie les expériences de rétrocausalité (un futur qui envoie des synchronicités dans le présent) ; les visions chamaniques en états de conscience modifiés dressent une nouvelle nomenclature des multivers ou de la relativité du temps (importance également des pensées sur le métabolisme composé essentiellement d'eau) ; l'astrologie rejoint comme science le parcours ou destin personnel inscrit de façon codée dans la plénitude d'un Soi unifié...Autant de pierres à l'édifice d'un monde nouveau dont l'essence est lumière.
    Le cap et la ligne directrice de l'ensemble se veut résolument optimiste. L'idée globale est une orientation vers un futur désirable, une apocalypse joyeuse (au sens originel de révélation ou dévoilement du Réel) où l'on renoue avec l'émerveillement et la magie, un monde du tout possible guidé par la joie et l'Amour.
    Les sept méditations sonores associant la nature (lieux, plantes, minéraux, sources), la création de conscience et la magie de la régénération (images, énergie, pensées) constituent le cœur et la mise en pratique des thèses du livre.
    L’émerveillé
    Philippe Rosset s'immisce dans l'interstice, la fêlure de l'espace-temps, la bulle d'éternité d'où Merlin l'enchanteur déploie ses ailes et appelle ses disciples : "Merlin est à l'image même de l'univers décrit dans les hypothèses actuelles : il est l'éternel mouvant, l'absolu savoir encyclopédique du monde, l'ensemble de toutes les incarnations, la mémoire du passé et du futur de l'Univers". (p.90)
    Un livre pour et à méditer donc.

     

  • Un avis éclairé sur le tabac et l'ayahuasca

    "Dans ce petit livre, nous combinons le savoir indigène et la science, parce que nous pensons qu'ils se complètent et parce que leur juxtaposition met un large éventail d'informations à disposition de ceux qui pourraient s'y intéresser.
    Nous n'encourageons pas les lecteurs à consommer du tabac ou de l'ayahuasca mais à comprendre qu’approcher ces plantes puissantes requiert de la prudence, du respect et de la connaissance.
    "

    Narby.jpgUn petit livre paraît chez Mama éditions à l'initiative de Jérémy Narby, qu'il co-signe avec Rafael Chanchari Pizuri, la caution indigène (médecin et enseignant Ashaninca) sur les "deux plantes enseignantes (que sont) le tabac et l'ayahuasca". Le sous titre du livre est important puisqu'il s'agit de "deux éclairages visionnaires et complémentaires sur les plantes maîtresses".
    Le chamane livre ses connaissances issues de visions ou de récits oraux avec ou sur le tabac et l'ayahuasca, leurs substances/âme et effets sur la psyché ou le corps du patient. Cet entretien retranscrit par Jérémy Narby lui sert de matériau à l'exploration anthropo-scientifique desdites substances.
    Il va convoquer une somme impressionnante d'ouvrages et de thèses récentes en les matières pour essayer d'y voir plus clair sur la nicotine issue du tabac ou sur les éléments intervenant dans la conception de l'ayahuasca à proprement parler. Le résultat est pragmatique, intéressant et non conventionnel, puisqu'il déconseille vivement ( et sans appel) le tabac industriel et son mode de consommation effréné (ainsi que ses dérivés nicotinique comme la vape ou le tabac à priser) et qu'il nuance le rituel ayahuasca à la mode sans avoir de véritables connaissances sur le produit ou le type de médecine pratiquée ( la guérison est opposée à la sorcellerie, l'ayahuasca jaune/ciel à la noire...).
    Il rappelle que ces deux plantes sont maîtresses car puissantes. Je schématise volontairement mais elles ne sauraient livrer leur pleine aide et informations qu'utilisées à bon escient dans tout leur processus de fabrication et dans un esprit bienveillant, ce qui est de plus en plus rare. Les savoirs des deux camps (chamans et chercheurs) mériteraient de s'inter-écouter (malgré des divergences lexicales, les différences ont tendance à s'estomper avec l'avancée des connaissances) pour parfaire l'efficience des plantes-remèdes et causer le moins de nocivité possible. Olivier Chambon appelait déjà de ses vœux à l'époque de "la médecine psychédélique" (2009) une alliance médico-spirituelle (soit amérindienne et occidentale) à visée thérapeutique.
    Même si leur efficacité est démontrée dans un contexte chamanique précis comportant un mode opératoire culturellement admis (anxiété, peurs, traumas...), notre législation et type de société marchande consomme ces produits de manière sauvage ou déritualisée, amenant leur face sombre à s'exprimer (folie, cancer, intoxication...).
    Ce livre est un jalon de plus dans la coopération des savoirs et l'échange des connaissances. Bienheureuse initiative de Jérémy Narby dont le grand retour et espérons livre-clé sera pour 2022 avec un essai tout autant éclairé sur le cannabis.

    Nous avions interrogé l'anthropologue en 2009 (40 min) sur son parcours et ses idées. En l'état, tout était déjà là (en collaboration avec radio Lumières) :

    entretien avec l'anthropologue jeremy Narby.mp3

     

  • Une révolution psychédélique souhaitée

     

    Olivier Chambon,Jocelin Morisson,La révolution psychédélique  - une médecine de la conscience,GUy Trédaniel éditions,Marc Brami,ALexandre Quaranta,ALexandre Peyret,Romuald Leterrier,Isidore Moubengui,Arthur Waisblat,Vincent Basset,Octobre 2020Dix ans après “la médecine psychédélique”, le docteur psychiatre Olivier Chambon co-publie aux éditions Trédaniel avec le journaliste scientifique Jocelin Morisson, “la révolution psychédélique – une médecine de la conscience”.

    Il s'agit d'une réactualisation du livre originel avec un addendum sur les nombreuses expériences cliniques menées ces dix dernières années sur les huit principales substances psychédéliques : la kétamine, la MDMA ou ecstasy, le LSD, les champignons à psilocybine, l'Ayahuasca, l'iboga et le cactus à mescaline. Chaque substance est traitée par un spécialiste sur le sujet, la replaçant dans un contexte historico-culturel et médico-spirituel.

    L'ouvrage est à visée thérapeutique clinique puisque la pseudo dangerosité de ces substances vient essentiellement d'un manque d'informations, d'une ignorance du dosage et de la substance ingérés et d'un contexte expérimental parfois peu propice à un “bon voyage” (good trip).

    L'intérêt d'une “prise en charge” scientifique permet de jouer sur l'effet escompté en terme d'élargissement de conscience : performatif (en microdose), thérapeutique (psycholytique ou dose moyenne) ou mystico-spirituel (forte dose). Le spectre allant d'un contrôle absolu (l'homme augmenté en quelque sorte) à une capacité de décentration (assouplissement des défenses du moi permettant libérations émotionnelles et prises de conscience), jusqu'à une possible dissolution de l'égo (on touche la conscience imprégnant tout l'univers, la sensation océanique, le Tout).

    On se souvient en général pour toute une vie, d'une expérience psychédélique. Elle peut parfois même être à l'origine d'une métanoïa, soit un changement radical, une prise de conscience éveillée sur soi et le monde sur un plan personnel ou professionnel et dans un domaine sociétal, écologique, spirituel ou religieux. Cliniquement, à moyenne ou forte dose, elle peut aussi tout simplement guérir certaines pathologies comme la dépression, l'anxiété, l'addiction ou le stress post-traumatique.

    Dans un cadre local et chamanique (ayahusca ou iboga) l'expérience frôle l'initiation avec des guides horps pairs que sont les curanderos et peut flirter avec les mondes invisibles (esprit des ancètres, sensation de mort mentale., connections hors espace-temps..). Mais là aussi le tourisme international à la recherche de fortes sensations gangrène le tissu et l'éthique locales.

    Pour conclure, jamais les études cliniques (notamment aux Etats-unis) n'ont été aussi prolifiques que ces dernières années sur ces substances qui, validées par la psychiatrie moderne, permettraient d'enrichir grandement la pharmacopée et la durée des traitements proposés (quelquefois une à cinq séances peuvent suffire à guérir une pathologie aigüe). Reste aussi et surtout un changement de paradigme à inventer pour replacer l'expérience dans un modèle sociétal propice à l'ouverture de conscience ou ouverture de coeur suscitée...l'avenir le dira.

    Remise en lien de l'entretien qu'Olivier Chambon nous avait accordé il y a dix ans, en collaboration avec Radio Lumières (2 fois 20 min) :


    podcast


    podcast

     

  • Nous sommes vivants dans l'éternité

     

    Il y a beaucoup de curieux,

    Mais il y a eu des émerveillés.

    Eux aussi, ils étaient des envoyés.

    Cherche-les ! Ils t’enseigneront.

    L. Les livres ou les hommes ?

    - C’est la même chose.

    Fais bien attention que ce soient des émerveillés.

    A celui qui cherche, le maître est donné.

    Soit dans les temps très anciens,

    Soit maintenant, tu peux les trouver.

    ET ILS VIENNENT…

    entretien 12 Lili - Dialogues avec l'Ange

     

    "Toute l'information relative à la vie est donc stockée quelque part, et cette information, au terme de l'évolution du cosmos, pourra être restituée, ce qui équivaut à une résurrection physique des morts dans une zone de cyberespace. Ce point de basculement est le point Oméga, une limite, une singularité en termes scientifiques, mais il est aussi l'équivalent de Dieu. Le cyberespace devient quant à lui l'équivalent du paradis puisque les êtres ne meurent pas et que tous leurs souhaits peuvent se réaliser"(p.200).

     

    se souvenir.jpgRomuald Leterrier et Jocelin Morisson remettent le couvert avec "se souvenir de l'au-delà" paru chez Guy Trédaniel. Il ne s'agit pas d'une suite à "se souvenir du futur" mais d'une ouverture, un complément d'informations, un supplément d'âme. Ce duo d'auteurs fonctionne à merveille avec d'un coté l'experienceur, le rêveur et de l'autre le pragmatique, qui analyse et synthétise le flux de matériaux sur l'au-delà (expériences cliniques, témoignages scientifiques), avec une préface de Jan Kounen en bonus.

    On sait et on sent que le gros intérêt de ce énième livre sur l'au-delà sera un condensé actualisé et brillant sur le sujet, à l'aune de la connaissance empirique des peuples indigènes.

    La personnalité, le bagage professionnel récent (ateliers de rétrocausalité pour l'un, haut-parleur des peuples premiers pour l'autre) et la culture (littérature inspirée, filmographie de science fiction) des deux compères font fructifier le débat et les hypothèses où sont évoqués pèle mêle synchronicités et alchimie (C.G Jung), visions et phénomènes extra-terrestres (Pablo Amaringo), noosphère et point Omega (Pierre Theillard de Chardin), temps du rêve ou huitième climat (le temps mythique et symbolique des religions), ateliers de rétrocognition et bug informatique. Un riche cocktail donc, agrémenté de rêves numineux et visions personnelles concourant parfois à l'universalité.

    Au terme de la réflexion l'apocalypse telle que décrite par Saint Jean finit par être convoquée, dans son aspect lumineux de révélation, avec la descente de la Jérusalem céleste. Soit un espace-temps à faire advenir par un collectif éveillé aux réalités de l'invisible, qui se situe justement dans un ailleurs, un point foyer nodal en dehors de l'espace-temps, une éternité que les "Dialogues avec l'Ange", livre pivot, essaient de dépeindre à travers le prisme de ses entretiens.

    Ce livre prône aussi l’avènement de l'homme divinisé, complet et réunifié. Peut-être les temps sont-ils advenus, convergence de catastrophes pour les uns, intentions et vibrations positives, lumineuses pour d'autres. Un temps de fusion entre le conscient et l'inconscient collectif, entre le visible et l'invisible, pour un relèvement des morts, un à-venir de l'au-delà, paradis ou enfer sur la terre restitués.

    Un livre précieux, jalon ; une pierre de taille à l'édifice "conscience-cieux".

     

    "Le surgissement de messages, de signes, d'événements extraordinaires dans notre réalité dépend de notre capacité à élaborer un espoir, un royaume des possibles...Ainsi les événements de la fin des temps qui cristallisent les espoirs de l'humanité pourraient bien se manifester dans la réalité, à condition que notre conscience individuelle et collective s'éduque à la possibilité de l'advenir événementiel". (p.219)

     

  • Enfanter la lumière

    femmes chamanes – rencontres initiatiques,audrey fella,mama editions,maud sejournant,lorenza garcia,myriam beaugendre,brigitte pietrzak,sandra ingerman,printemps 2020.Après la mystique chrétienne au féminin, Audrey Fella explore dans « femmes chamanes – Rencontres initiatiques" paru chez Mama Éditions, différentes pratiques chamaniques incarnées par six femmes reconnues expertes en leur domaine.

    En quête de réponses personnelles intimes liées à l'enfantement, ce livre parle de l'œuvre au féminin, une épopée universelle qui n'est pas genrée puisqu'il s'agit de libérer la lumière en soi, de se relier à l'être divin que nous sommes en vue de "prier, aimer, rayonner".

    Le lecteur entre dans l'univers de ces six enseignantes-thérapeutes, Maud Sejournant, Lorenza Garcia, Myriam Beaugendre, Brigitte Pietrzak et Sandra Ingerman, et participe avec l'autrice à son initiation chamanique et son ouverture spirituelle jusqu'à une quasi renaissance ou nouvelle vision de paradigme.

    Chacun des six épisodes est suivi d'un long entretien pour mieux cerner la particularité, s'il en est une, du chamanisme au féminin.

    Sans dévoiler l'intégralité de l'enquête, on peut dire que malgré la diversité de ses techniques le chamanisme est un en pratique, laissant alliés et esprits de l'invisible revéler les maux non apparents du patient. Et la guérison du féminin blessé reste un classique pour ces six femmes-médecines , reliquat hérité des dysfonctionnements d’une société patriarcale, d’une culture monothéiste ou d'un conditionnement transgénérationnel.

    A noter néanmoins que pour certaines le christianisme n'est pas incompatible avec la pratique chamanique et permet même un approfondissement ou une régénération de son message.

    Femmes chamanes est un livre important, sur les femmes, écrit par une femme et qui en présente une image positive, renouant avec ses forces, dons ou visions propres pour celles dont le corps est peut-être plus proche de la terre-Mère nourricière, de ses cycles, de la nature et de son sentir.

    Un mot sur l'Esprit ou plutôt les esprits qui décident de la destinée puisqu'on nait chamane. Le projet du livre et son corps semblent avoir pris forme avec l'accord de ces derniers, multipliant les synchronicités et signes, tel un long fleuve tranquille, un flux continu et limpide. Un fruit de l'Amour donc, à mettre entre toutes les mains, pour donner du crédit et du prestige à toutes ces accoucheuses d'âmes, ces passeurs d'autres mondes qui ont la faculté de redonner vie ou énergie à ce qui dort ou demeure latent dans les profondeurs de l'inconscient.

     

  • La voix(e) de la forêt-Mère

    mere2.jpegMère est un bon gros livre qui vous accompagne quelques jours avec plaisir. C'est l'histoire d'une apocalypse au sens de dévoilement. Dévoilement du cœur dévoyé des hommes d'après l'esprit de la forêt et dévoilement de Laurent Huguelit, l'auteur et scribe, dans son intimité personnelle et professionnelle, aussi loin que ses souvenirs le portent.

    Qui mieux qu'un chamane en effet saurait entendre et retranscrire l'enseignement ou plutôt le message de la foret amazonienne qui est sans doute la mère mythologique et ontologique de l'humanité, l'ancêtre racine. La description de la médecine indigène (diète, ivresse et purge) explicite les conditions de réception de ces bribes de sagesse ainsi que le nécessaire équilibre des chamanes pour rester sain de cœur et d'esprit.

    Le livre aurait pu s'appeler le cœur du chamane s'il ne nous mettait en garde sur la distance qui nous sépare de son univers mental sain.

    Et l'on découvre l’ascèse, la minutie préparatoire et la clarté lumineuse de ces êtres portés il n'y a pas si longtemps aux gémonies. Qui est fou ? Celui qui purifie son cœur à souhait ou celui coupé de ses racines, le cœur ensanglanté, en souffrance, qui ne fait que projeter sur autrui son mal être biologique.

     

    Mère est aussi un livre pratique qui ne fait pas que dresser un constat à savoir "les intentions sont bonnes mais le cœur n'est pas pur". Il propose une voie, une praxis pour retrouver le chemin de la clarté intérieure qui est celui d'un cœur rayonnant et cela passe par un travail d'attention à soi (sensibilité, équanimité, réflexivité et compassion) et de rétablissement de l'intégrité de l'espace sacré du cœur.

    Ce nécessaire travail de purification du cœur n'est pas nouveau mais la méthode indigène l'est, à base de diète, de chants (les icaros) et de comptes rendus (au sens littéral du vomissement), le tout en pleine immersion dans l'atmosphère moite et exotique d'une maloca (sorte de village thérapeutique ou chacun médite esseulé au sein de la foret) . De quoi laisser le charme agir pour ceux prêt à tenter l'aventure.

    Pour les autres, multiples sont les chemins, pourvu qu'ils aient du cœur, car ce sont ses blessures qui amènent in fine au biocide qui s'avère être en fait un matricide.

    Ce qu'il faut retenir c'est que nous sommes aussi symboliquement des arbres contenant une parcelle de l’arbre ancestral et l'autre n'est qu'un reflet de soi-même à qui parfois l'on inflige le pire des cauchemars. Saurons-nous donc nous sauver nous-même de l'autodestruction, telle est la question ? D'autant que "le pardon est la mère de toutes les purges" mais que l'orgueil est son frein…qui saurait vraiment être à l'écoute donc, et en capacité de dépassement de la nature humaine , une expérience quasi extatique ? Un petit nombre certes mais saura t-il contaminer toute la planète ? Puisse l'avenir le démontrer...