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Entretien audio - Page 6

  • Spontanément artiste

    Eulalie Csatel, Artiste-peintre, Lignes spontanées, Encre de chine, Sidhuri café, décembre 2021Par un mardi après-midi frisquet, quelques jours avant Noël, nous rencontrons Eulalie Castel, artiste-peintre au Sidhuri café*.  Elle expose ses œuvres à l'encre de Chine dans ce lieu hybride qui propose de déguster sur place du petit déjeuner au goûter l’œil rivé sur l'expo du moment.  Le coin, à découvrir, douillet et tranquille est joliment décoré et la patronne a pensé aux végétariens et végans dans ses menus.

    Les traits fins et subtils, le dessin d'Eulalie Castel semble puiser sa source dans la nature, sa précision et son apparente simplicité évoque aussi l'art japonais. Lignes spontanées, jusqu'au 21 Janvier, n'est pas sa première exposition et il faut se rendre sur son site* pour découvrir ses multiples œuvres sur tout support. L'artiste, qui qualifie son travail "d"abstraction lyrique" réalise également des céramiques, l'une est visible au Sidhuri café.  Difficile de décrire l'art avec des mots, écoutons plutôt la voix d'Eulalie Castel au micro de Chœur.

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    * Site d'Eulalie Castel

    * Sidhuri café

    Dessin : Eulalie Castel

  • La clé de la liberté

     Lisa Guez,Les femmes de Barbe-bleue,compagnie juste avant la compagnie,Valentine Krasnochok,Valentine Bellone,Anne Knosp,Nelly Latour,Jordane Sourdre,féminicide,sororité,prédateur,Pinkola Estes,Femmes qui courent avec les loups,Théâtre de la Croix Rousse,Lyon,Décembre 2021

    Ligne claire pour la mise en scène, entrer dans le vif du sujet : 4 femmes claudicantes, anciennes proies de Barbe-bleue, s'expriment tour à tour sur leur féminicide et s'entraident pour rejouer autrement la scène fatidique en musclant leur jeu. Dans Les femmes de Barbe-Bleue, le thème est dramatique à souhait mais allégé par les prestations drôles, inventives ou déjantées des quatre actrices principales - Jordane Sourdre, Nelly Latour, Valentine Bellone et Anne Knosp - dont les imaginaires ont formé la trame du conte théâtral.
    Il est question de désir et d'emprise quand celui-ci flirte avec le feu. Lisa Guez (metteuse en scène) et Valentine Krasnochok (la dramaturge qui joue également la femme résiliente) décortiquent la complexité de la psyché féminine, ses paradoxes face au danger et ses façons de déjouer les pièges du conditionnement patriarcal ou des auto-flagellations mentales.
    Sur une inspiration de la psychanalyste Clarissa Pinkola Estes (femmes qui courent avec les loups), le travail et le sens de la réflexion portent sur le comportement approprié, l'intuition juste à opposer à la violence. Sur un plan plus intériorisé il est discernement de la voix de la sagesse parfois confondue avec celle de la sauvage en soi, une voie de liberté totale pas si éloignée d'une source de conscience éclairée.
    Le public passe un bon moment entre phases de tension et de détente, avec cette pièce aux contours universels, peinte de symbolique rouge et bleu, sur des airs de Gainsbourg.
    Entretien avec Lisa Guez et Valentine Krasnochok à l'issue de la dernière représentation au Théâtre de la Croix-Rousse.

    podcast

    Photo: Théâtre de la Croix-Rousse

  • Du silence, le Verbe

    Joseph est "l'ombre du Père éternel" et manifeste sur le plan humain, les qualités d'Amour du Père céleste. Représentant de Dieu sur terre, il éduque Jésus avec amour, un amour qui n'est pas complaisance et sait faire preuve d'autorité. Il dresse des limites et autorise au sens étymologique, aider l'autre à trouver ses propres lois intérieures”(p.118).


    joseph.jpgAprès Marie-Madeleine (L'amour a tant de visages), c'est au tour de “Saint Joseph, le bien caché” d'être mis en lumière et représentations (des tableaux iconiques parsèment l'ouvrage avec une mention spéciale pour "Saint Joseph et l'enfant Jésus" de Papety, p.108) par Pascale Léger, qui déterre avec brio les personnages occultés ou en retrait des évangiles (un troisième livre à paraître sur Saint Jean-Baptiste), et toujours éditée aux éditions Almora.
    L'auteure a recensé dans cet ouvrage tout ce qui touche à la vie de Joseph le Charpentier (apocryphes, légendes, évangiles, culte) et donne la parole au taiseux dans un exercice d'imagination créative.
    Elle suggère des interprétations parmi plusieurs hypothèses, quand le doute des évangiles est permis (son âge, les frères et sœurs de Jésus, la date de sa mort...), et amplifie la figure du juste serviteur et gardien de la sainte famille (en le comparant avec Joseph fils de Jacob, Geppetto de Collodi, Joseph d'Arimathie ou encore Joseph des Dialogues avec l'Ange) pour mieux définir ce qui le caractérise dans l'absolu.
    Avec Joseph, l'invisible devient visible et une mission s'incarne (ici la paternité) suite à un songe.

    Sa discrétion de père adoptif souligne son humilité car il demeure un rouage essentiel, une pièce maîtresse de la droiture et de l'imaginaire de Jésus. Il est un mur porteur de la fondation humano-divine, pendant terrestre du Dieu hébreu à la fois présent et caché, influent mais effacé, au sens d'aimer sans posséder.
    L'intuitif Joseph est aussi un bien caché, un trésor de cœur qu'il est juste de révéler et l'entreprise fleurit abondamment ces dernières années.
    Pascal Léger donne à Saint Joseph la place qu'il mérite en tant que pré-curseur de Jésus, celui qui préfigure le Messie en acceptant sa tâche d'ouvreur du Chemin vers le divin, ce en quoi la magnifique mosaïque de Bethléem de la couverture est la parfaite illustration.

    En complément sur le sujet nous proposons un entretien de Maryse Chauvaux (collaboratrice à RCF Vaucluse) avec l'auteure, ici.

     

  • L'origine de l'imaginaire

    maïanne barthès,je suis venu.e pour rien,cécile maidon,slimane majdi,baptiste relat,cecilia steiner et emilie,clément rousseaux,sylvain brunat,alice garnier-jacob,julien leonardt,julie laborde,estelle olivier,aby mathieu,ennui,vide,la comédie de saint etienne,novembre 2021

    Intéressante et saine réflexion autour du rien, du vide, de l'ennui, de cette  "plénitude de quelque chose qui ne nous remplit pas". Je suis venu.e pour rien, mise en scène par Maïanne Barthès (issue de l'école de la Comédie de Saint Étienne) questionne le processus créatif, ce présent d'où jaillit l'étincelle, comme un jeu d'enfant, avant le retour à ce point de "repos obligé": l'ennui, vécu différemment par chacun.
    Quatre acteurs occupent la scène (Cécilia Steiner, Cécile Maidon, Slimane Majdi, Baptiste Relat)  dans deux contextes différents (un abribus et un espace de travail qui prend fin) et vont tromper cet ennui en s'évadant mentalement ou en créant des mondes imaginaires, transformant des moments plombants en véritables situations burlesques souvent drôles ou tendres et où le merveilleux advient.
    On se plaît à plonger dans nos souvenirs enfantins et l'on se permettra désormais d'invoquer l'esprit créateur trop souvent prohibé ou inhibé dans une société qui accapare ou détourne notre attention d'instants non rentables mais si précieux.

    Rencontre avec Maïanne Barthès à la Comédie de Saint Étienne. La pièce s'y joue jusqu'au 26 novembre.

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    Photo: Garance Li / Comédie de St Étienne

  • L'esprit de la Sarrazine

    Nelly Pulicani,Sarrazine,Albertine Sarrazin,Lucie Rébéré,Julie Rossello Rochet,Amandine Livet,Floriane Gaudin,Pierre Langlois,Clément Rousseaux,compagnie la maison,Lorène Menguelti,Ans Laborde Jourdaá,Ulysse Cadilhac,Jules Tremoy,Ella Berkovich,théâtre des Clochards Célestes,Novembre 2021 Nelly Pulicani est Albertine Sarrazin, dite la Sarrazine, le temps d'une représentation rythmée, énergique et haute en couleurs.
    Un peu plus d'une heure pour condenser la riche partition d'un être, autrice dans l'âme et dont la vie fut aussi fugace que remplie, entre gloire et tentations, c'est le défi relevé avec brio par le duo Julie Rosselo Rochet (écriture) et Lucie Rébéré (mise en scène) de la compagnie lyonnaise La Maison.
    Un rôle de femme inspirante, enivrante de liberté et qui hausse la vie à un degré supérieure à la norme. Un rôle taillé sur mesure, par passion et amitié, pour l'incandescente et fougueuse Nelly Pulicani, heureuse sur scène de nous transmettre l'esquisse d'une écrivaine encore trop méconnue (L'astragale, La cavale, La traversière).
    Entretien audio suite à la représentation du 14 Novembre au Théâtre des Clochards Célestes avec Lucie Rébéré et Nelly Pulicani.

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    Prochaine représentation: 18 mars au Théâtre des Arts de Cluny

    Image: Théâtre des Clochards Célestes

  • Un système cruel

    Corde raide,Debbie Tucker Green,Vanessa Amaral,Caroline Boisson,Serge Pillot,,Emmanuel Gaillot,Blandine Pélissier,Kelly Rivière,cie Bleu Gorgone,cie de L'Iris,Quentin Baret,Guilhem Barral,Camille Allain-Dulondel,Marion Vaïtilingom,Anne Dumont,Benjamin  Wolff,Théâtre de l'Iris,Novembre 2021,Villeurbanne

    Une agression a été commise à une époque ressemblant étrangement à la nôtre. La victime, incarnée avec gravité et passion par Vanessa Amaral, se retrouve face à deux fonctionnaires en fin de carrière (Caroline Boisson et Serge Pillot), drôles malgré eux et désemparés par sa fougue et sa colère. Au final elle pourra choisir le châtiment de son agresseur parmi 4 méthodes, procédure oblige.
    La très discrète afro-caribéenne debbie tucker green* (traduite ici brillamment en français par Emmanuel Gaillot, Blandine Pélissier et Kelly Rivière), signe ici avec corde raide, un brûlot contre un système étatique aberrant et oppressant où les victimes se transforment en bourreaux avec des institutions complices mais dénuées d'empathie. La pièce oscille entre tension, rage et respirations plus légères. Le texte nous tient au corps : syncopé, haletant.
    Une autrice anglaise à découvrir d'urgence, servie par trois acteurs unis au jeu précis.
    Rendez-vous au théâtre de l'Iris de Villeurbanne jusqu'au 13 Novembre. Voici un avant-goût de la pièce avec l’entretien de Vanessa Amaral et Caroline Boisson co-metteuses-en-scène, comédiennes des compagnies de l’Iris et Bleu Gorgone.

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    * debbie tucker green ne souhaite pas que son nom soit écrit en majuscule en référence à l'afro-féministe bell hooks.

    Photo: Théâtre de l'Iris

  • Fichu corps, corps magique !

     

    6-ReverieCarcasse_A5-1.jpgNotre cœur, notre diaphragme, notre estomac et tous nos organes, on sait qu'ils sont là, quelque part en nous, mais nous ne les voyons pas, nous les connaissons plus ou moins. Ils doivent souvent nous rappeler leur présence, surtout si nous avons l'habitude de préférer notre cerveau pour fonctionner/vivre. Dans Rêverie carcasse, Léa Carton de Grammont a voulu mettre à plat les rapports que chacun entretient avec son corps et sa perception. La metteuse en scène a donc imaginé l'histoire d'une femme, jouée par Alice Vannier, découvrant et redécouvrant son corps tout au long de sa vie. Avec l'aide des scénographes Lucie Auclair, Aviva Masson et la costumière Cécile Laborda, elles ont créé un décor et des accessoires où chaque élément du corps est visible, tangible et devient un personnage à part entière.

    Une manière pour le spectateur de voir enfin, ce qu'il a/est à l'intérieur. Entendons la voix (qui sort de son corps) de Léa Carton de Grammont, compagnie PTUM* au micro de Choeur (7'27) :

    podcast

     

    * Prends-toi un mur si t'es vivant