Intéressante et saine réflexion autour du rien, du vide, de l'ennui, de cette "plénitude de quelque chose qui ne nous remplit pas". Je suis venu.e pour rien, mise en scène par Maïanne Barthès (issue de l'école de la Comédie de Saint Étienne) questionne le processus créatif, ce présent d'où jaillit l'étincelle, comme un jeu d'enfant, avant le retour à ce point de "repos obligé": l'ennui, vécu différemment par chacun.
Quatre acteurs occupent la scène (Cécilia Steiner, Cécile Maidon, Slimane Majdi, Baptiste Relat) dans deux contextes différents (un abribus et un espace de travail qui prend fin) et vont tromper cet ennui en s'évadant mentalement ou en créant des mondes imaginaires, transformant des moments plombants en véritables situations burlesques souvent drôles ou tendres et où le merveilleux advient.
On se plaît à plonger dans nos souvenirs enfantins et l'on se permettra désormais d'invoquer l'esprit créateur trop souvent prohibé ou inhibé dans une société qui accapare ou détourne notre attention d'instants non rentables mais si précieux.
Rencontre avec Maïanne Barthès à la Comédie de Saint Étienne. La pièce s'y joue jusqu'au 26 novembre.
Photo: Garance Li / Comédie de St Étienne