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  • Excursion « Jungle »

    La jungle, Ludovic Joce, Editions alice jeunesse, Nathalie Lagacé, roman jeunesse, novembre 2021, Calais, Immigration« Je me souviens surtout que maman avait longuement hésité avant d’accepter d’emménager à Calais, du moins dans le quartier où se trouvait notre maison. Elle le trouvait trop de ce que tout le monde à l’époque surnommait « la jungle » ».

    À l’heure où la Pologne veut ériger un mur pour bloquer les migrants et où l’idée de tirer sur des réfugiés ne dérangent pas certains politiciens, lire La Jungle de Ludovic Joce aux éditions Alice jeunesse met un peu de baume au cœur. Dans ce petit ouvrage destiné aux jeunes, Lucas vient habiter à Calais avec sa famille et découvre ce qu’on appelle La Jungle. Sa maman lui interdit formellement de s’en approcher puisque c’est « peuplé d’étrangers imprévisibles et dangereux ». Le garçon va s’y retrouver par inadvertance et découvrir dans quelles conditions déplorables y vivent des humains, enfants et adultes. En effet, avant d’être des réfugiés, les « habitants » du camp de fortune sont avant tout des humains cherchant un endroit sécurisant pour vivre.

    « Seyoum s’est retourné. Je n’avais pas bougé d’un centimètre. Il a levé un bras. Je lui ai fait un signe de la main. Puis il a disparu derrière une forêt de tentes ».

    Le roman montre que les migrants ne viennent pas pour « faire l’aumône » ou voler du pain puisque Seyoum, un adolescent vivant dans une des innombrables cabanes miteuses va venir en aide à Lucas. La relation qui pourrait sembler bancale entre un enfant français « riche » et un jeune étranger « pauvre » s’équilibre, devient échange et peut laisser place à une vraie rencontre entre deux ados. La vision de Lucas sur cette « jungle » va ainsi changer et pourquoi pas bousculer les idées reçues de ses parents et peut-être un jour de la société. À travers ce récit, Ludovic Joce éclaire sur l’absurdité du système actuel où la police démonte les camps des réfugiés, souvent avec violence, tandis que ces derniers les remontent inlassablement, n’ayant d’autres endroits où dormir. Les images de démantèlement deviennent banales quand chacun allume sa télévision, pour Lucas, elles seront toujours terribles.

    « J’ai enfourché mon BMX et j’ai roulé en direction de la jungle. J’ai pédalé à fond la caisse. J’avais le cœur dans la gorge, ça tapait jusque dans mes tempes ».

    Un sujet difficile mais raconté avec simplicité et délicatesse, sans oublier les illustrations de Nathalie Lagacé, à portée des adolescents (à partir de 10 ans) et de leurs parents pour en discuter en famille.

    Image : Éditions Alice Jeunesse

  • L'univers cosmique du chamane

    Seule la conscience est éternelle. Si tu la touches, ton être psychique survit. C'est la clé de l'immortalité de l'âme”.(p.28)


    journal.jpgJournal de l'invisible, transcrit par Brigitte Pietrzak, nous livre de courts dialogues avec des entités des trois mondes (ciel blanc, terre, ciel noir). L'intérêt de l'ouvrage, à la manière des dialogues avec l'Ange, c'est la valeur d'enseignements des esprits-guides sur de nombreux sujets : de la pierre aux étoiles, des préoccupations terriennes (colère, jugement...) et naturelles (pierre, arbre, eau...) aux plus hautes considérations cosmologiques ou métaphysiques, en passant par le devenir des âmes, avant et après l'incarnation.
    Il est beaucoup question de lumière et de vibration, pour que la terre se mette au diapason de l'univers. L'incarnation est vue comme un formidable tremplin si l'on se lie avec la matière en acceptant sa spiritualisation.
    "
    C'est la manifestation de la Création dans sa plus large dimension, telle que le Divin l'a voulue. Elle constitue le plus bel ouvrage sur nous connaissions". (p.52)
    L'importance est mise sur le cœur (compassion, empathie), organe de la joie et de l'amour et sur la nécessaire fin de règne du mental, dans un futur proche, afin que disparaissent les murs entre soi et l'autre, pour parvenir (c'est le Plan divin) à une conscience unitive horizontale, un destin humain commun.
    La Conscience (d'origine non locale) est également primordiale, fruit d'une maturation ou d'un alignement avec la Source, en tout cas d'une harmonisation intérieure pour toucher l'ivresse (l'énergie divine) et créer dans la joie et le don.
    Ce
    Journal de l'invisible s'apparente à une cartographie mentale du chamane, apte à s'aventurer dans des mondes parallèles ou invisibles en lâchant prise justement d'avec son mental. La formation, sensibilité et fonction (ou mission) de Brigitte Pietrzak oriente ses questions posées à brûle-pourpoint et la richesse presque intimiste des réponses.
    Présenté dans la collection “chanels” de Mama Éditions, le livre ne ment pas sur le mode de révélation et son contenu éthérique. Loin du côté moralisateur des religions (et son corollaire le jugement), le monde dévoilé perd en manichéisme ce qu'il gagne en lien coopératif puisque tout obéit in fine à un plan divin unitif.
    L'invisible concoure à notre évolution et élévation, c'est ce qu'il est bon de retenir de ce livre surprenant, différent et éclairant,.


    Vous êtes le chaînon manquant à l'harmonie universelle. Le futur vous appelle à une transformation et vous conduit à une nouvelle évolution, où votre nature physique intégrera l'Esprit. Jusque dans la matière, selon son plan, le Divin devra s'exprimer”. (p.60)

     

  • Dieu, le Témoin du Réel en Soi

    "Pour le Maharshi, la tradition pouvait être réduite au silence. Non une absence de mots mais le contenu sous-jacent, essentiel de tous les mots. Il s'agit d'un langage inexprimé, chargé de sens, d'un sens ultime et universel. C'est pourquoi le but ultime et la réalisation de la tradition entière sont parfois désignés par le terme “muni”, le sage ayant atteint la perfection spirituelle humaine, équivalent du “jivan-mukta”". (p.205)


    sabandonner-au-soi-195x300.pngHozhoni éditions publient un essai universitaire de
    Patrick Laude sur "le message de Ramana Maharshi pour le présent" : S'abandonner au Soi.
    Sur près de 400 pages, le philosophe dissèque de façon quasi chirurgicale les dires du sage hindou, les replaçant dans un contexte historico-culturel (notamment en rapport avec le Vedanta de Shankara au 7ème siècle) et en comparaison avec les perspectives religieuses monothéistes, mystiques compris.
    Dans un souci de clarification de l'enseignement sans médiation de l'ermite d'Arunachala et avec l'objectif de livrer des clés d'appréhension, l'auteur classifie et rend concret par des mots précis, un mode supraformel de transmission : silence et regard.
    Appréhender l'investigation sur le Soi ("Je suis" est le nom exact de Dieu) par le mantra mental "Qui suis-je" nécessite en effet, d'après l'auteur, une solide connaissance des principes métaphysiques ou une pratique dévotionnelle parallèle afin d'être efficiente et de toucher son but : l'abandon confiant au Soi, l'anéantissement de l'ego ou soi personnel (le fana des soufis ou le Christ en soi des mystiques chrétiens) au sein de la Source irradiante, rayonnante et transparente.
    Ce centre, cette Source bouillonnante constitue sans doute l'unité transcendante des religions et philosophies spiritualistes existantes et c'est en ce sens que l'exemple de
    Ramana Maharshi reste important et primordial pour notre temps, où les messages prophétiques deviennent tout exotériques.
    Comme tous les grands éveillés du siècle passé (Aurobindo, Ma Amanda Moyi, Nisargadata, Ram Das...) Le Maharshi témoigne de l'effusion de grâce divine envers l'humanité capable de saisir l'opportunité de se transcender et de transmuter.
    Des ajouts sur le Soi jungien, ou la relation unitive de Jésus (le Père et moi sommes un) auraient permis de compléter admirablement cet essai déjà synthétique, avec lequel on passe un moment agréable , à grande hauteur de vue.


    "
    Le Soi est en fait déjà réalisé , dans le sens de la Conscience pure, toujours immanente. Le Soi n'est autre que la grâce toujours présente, qui découle de l'effusion du Soi". (p.121)

     

  • L'esprit de la Sarrazine

    Nelly Pulicani,Sarrazine,Albertine Sarrazin,Lucie Rébéré,Julie Rossello Rochet,Amandine Livet,Floriane Gaudin,Pierre Langlois,Clément Rousseaux,compagnie la maison,Lorène Menguelti,Ans Laborde Jourdaá,Ulysse Cadilhac,Jules Tremoy,Ella Berkovich,théâtre des Clochards Célestes,Novembre 2021 Nelly Pulicani est Albertine Sarrazin, dite la Sarrazine, le temps d'une représentation rythmée, énergique et haute en couleurs.
    Un peu plus d'une heure pour condenser la riche partition d'un être, autrice dans l'âme et dont la vie fut aussi fugace que remplie, entre gloire et tentations, c'est le défi relevé avec brio par le duo Julie Rosselo Rochet (écriture) et Lucie Rébéré (mise en scène) de la compagnie lyonnaise La Maison.
    Un rôle de femme inspirante, enivrante de liberté et qui hausse la vie à un degré supérieure à la norme. Un rôle taillé sur mesure, par passion et amitié, pour l'incandescente et fougueuse Nelly Pulicani, heureuse sur scène de nous transmettre l'esquisse d'une écrivaine encore trop méconnue (L'astragale, La cavale, La traversière).
    Entretien audio suite à la représentation du 14 Novembre au Théâtre des Clochards Célestes avec Lucie Rébéré et Nelly Pulicani.

    podcast

    Prochaine représentation: 18 mars au Théâtre des Arts de Cluny

    Image: Théâtre des Clochards Célestes

  • La chance circule

    Seconde chance, L. Karol, Zone J, Edition Mijade, novembre 2021, économie circulaire, zone rurale« - Le but est de courir quatre kilomètres non-stop fin décembre. On va commencer doucement, cette semaine avec un kilomètre sans s’arrêter. Je ne veux pas de plaintes, c’est trop facile. Si je n’avais pas peur que ça déplaise au principal, je vous le ferais faire sur les mains ».

    La diagonale du vide. Peu de visiteurs, à part en coup de vent sur la route des vacances, plus d’usines, délocalisées les unes après les autres, pas de loisirs et toujours les mêmes têtes à des kilomètres à la ronde. Un reportage de temps en temps pour parler d’un agriculteur à l’agonie ou d’une boulangerie qui ferme. Bref, ça fait pas rêver mais c’est là qu’habitent Jeanne, Inaya, Lou-Ann et Manoa, les protagonistes de Seconde chance, roman de L. Karol aux éditions Mijade. Ils sont en 6ème et connaissent déjà les difficultés de leur territoire et celles de leurs parents à conserver leur travail. Ainsi, quand la joyeuse bande découvre que l’une des leurs cache sa honte d’être devenue « pauvre », ils décident d’agir pour changer les choses.

    « Tu vas être riche ! Faudra pas nous oublier quand tu auras ta villa avec piscine sur la côte, je poursuis sur le même ton. Le visage de Lou-Ann se ferme brusquement. Elle serre les mâchoires avant de nous tourner le dos et s’éloigner précipitamment ».

    Plus facile de donner à quelqu’un dans le besoin que d’avouer qu’on aimerait de l’aide. Les parents de Lou-Ann préfèrent vendre leurs meubles en cachette, tandis que leur fille porte manteau et chaussures qui ne lui vont plus depuis longtemps. Jeanne a donc l’idée géniale de créer un système d’échange entre élèves, au sein même du collège auquel tout le monde peut participer sans être jugé ou méprisé en raison de sa pauvreté. La bonne humeur d’Inaya, la réflexion de Manoa et l’enthousiasme de leur professeure de français vont l’aider à concrétiser cette utopie. Dès lors la fameuse « diagonale du vide » ne paraît plus si inutile...

    « L’effet de la doublure argent brillante sur le tissu noir mat est magnifique. On dirait que c’est fait pour. Elle l’a customisé en nouant une espèce de scoubidou en ruban turquoise et rose attaché à la fermeture éclair de la poche de poitrine ».

    Seconde chance, qui se lit facilement (à partir de 11 ans), aborde la question de la perte d’emploi et de statut social avec justesse, sans pathos et à hauteur d’enfant. Les discussions entre adolescents apportent légèreté et bonne humeur. Le livre permet de découvrir l’intérêt de l’économie circulaire et du développement durable sans être moralisateur et en s’adaptant à la passion des jeunes pour leur look en perpétuel (re-)construction. De fait, de plus en plus de collèges aujourd’hui organisent par exemple des défilés de mode avec des vêtements donnés par les élèves ou les professeurs. À la fin de la journée chacun repart avec le T-shirt ou le jean de son choix. Ce roman pourrait donc à son tour inspirer les jeunes -et leurs parents- pour leur établissement, leur immeuble ou leur quartier et ce quel que soit leur lieu de vie, à Paris ou Ici-ya-rien-village.

    Image: Éditions Mijade

  • Le miroir intérieur

    Ce juif maudit qui, au cours de toutes les épreuves qu'il est censé traverser, passe par la colère silencieuse, l'intolérance contenue, l'impatience invisible, la violence muette, le zèle maîtrisé, le tout dans une absolue solitude, abyssale, vertigineuse, infinie...le juif errant, l'homme sans Dieu, est alors le parfait reflet d'Elie, l'homme de Dieu.”(p.188)



    La-Fabuleuse-Histoire-du-juif-errant.jpg"La fabuleuse histoire du juif errant" de Pierre-Henry Salfati*, paru chez Albin Michel, évoque le retournement symbolique à travers arts et lettres, dont il fut le bénéficiaire. Maudit par le Christ (selon une légende sortie d'un monastère bénédictin au 13eme siècle) pour l'avoir éconduit, il sera condamné par ce dernier à un châtiment éternel jusqu'au jugement dernier et à la parousie : errer et expier sans trouver le repos.
    Quelques siècles plus tard il devient un héros populaire pour sa ténacité (il ne s'est jamais converti), sa sagesse millénaire (il a tout vu, tout vécu), son courage ou son idéal de justice sociale (il défend la veuve et l'opprimé), aidé en cela par la presse à grande diffusion ( Edgard Quinet, Dumas) ou la littérature (Eugène Sue, Benjamin de Tudèle, Cervantès,...) avec des auteurs le rehaussant et le réhabilitant.
    Religieusement parlant, il fera le grand écart entre Judas ou Caïn pour leur malédiction et Élie pour sa vie de solitude et d'isolement. Il devient même avec le temps, l'archétype de l'existence, pour tout à chacun, en quête du sens de la vie, puisque le Messie, sa rédemption, est toujours à attendre et qu'Auschwitz est passé par là.
    L'auteur sonde les écrits donc l'histoire et aussi la géographie pour démontrer que cette figure est aussi parfois fantasmée,  certaines diasporas sont en effet  sédentarisées depuis longtemps. Il n'empêche, comme le mat du tarot (ou le fou), au-delà des chapelles, il est un référent, une image d'Épinal, un héraut involontaire de l'humanité, un témoin immortel du mystère du monde et du temps qui passe. Le cinéma moderne a incorporé un peu de son âme dans ses super-héros (superman, Highlander, les éternels ...), pressentant un destin hors du commun pour ce paria qu'on imagine mal renié par le Christ (dont le Dieu-Père est amour) sans arrière-plan...
    Sa judéité pose aussi question et réflexion dans l'ouvrage comme l'éternel dilemme d'un peuple qui méconnu Jésus comme le messie et n'attendit plus ce dernier (les orthodoxes sauf) pour se regrouper sur leur terre promise.
    Et Dieu dans tout cela, qui tarde à venir ? Peut être le juif errant,  depuis tous ces siècles en solitaire a t'il trouvé en lui le Témoin et Compagnon d'infortune de ses pérégrinations ? un bien d'un mal in fine, une metanoïa, à défaut d'une conversion. Ce serait son secret le mieux gardé ! 

    *A noter qu'un documentaire éponyme réalisé par l'auteur sera prochainement diffusé sur Arte TV.

     

  • Un Royaume pas de ce monde

    Penser autrement c'est prendre le risque d'être traité d'extrémiste, puis marginalisé avant d'être persécuté” (p.31).


    Cette vie éternelle que nous avons reçu par grâce est écrasée par une vie matérielle emprunte d'un rationalisme exacerbé, dans lequel domine notre raison, étouffant la foi véritable qui soulève les montagnes" (p.123).


    Chaos-imminent-1.jpg"Chaos imminent", paru chez Emeth Éditions, c'est la possibilité d'une perte de repères, d'attaches et d'habitudes de fonctionnement. Tout ce qui fait ou a fait le sel de la vie et qu’éclipserait un complot ourdi par des pseudo-pharaons aux manettes d'un nouvel ordre mondial.
    La thèse est connue, taxée de complotiste (l'auteur est à l'écoute sans l'être), mais d'un point de vue croyant et chrétien en l'occurrence, les faits semblent s'accorder avec des prophéties bibliques sur la fin des temps : (menaces de) persécutions, guerre de tous contre tous ou encore règne de l'argent-roi, pour n'en citer que trois.
    Xavier Darrieutort a constitué un manuel de survie mais aussi de combat (spirituel) pour des temps difficiles, nourri de paroles de sagesse (issues pour beaucoup du nouveau testament) en vue d'édifier, de fortifier et de réconforter.
    Insistance est mise sur l'appartenance au Christ (membres du Corps universel), l'espérance en Sa parousie et aux signes miraculeux accompagnant les fidèles. L'auteur est un converti de l'amour et des groupes de prières, croyant aux vertus de la communauté et adepte d'un retour à un cœur enfantin pour mieux appréhender le jeu quand le tout extérieur prendra feu (c'est une image pour évoquer le tout contrôle). Il est important (impertinent?) pour lui de "refléter le Christ, pour donner de l'espoir à ceux qui n'en ont plus, être des témoins fidèles"  (p.95).
    Le livre peut paraître naïf de prime abord mais il est intéressant et pertinent car inspiré par l'esprit-guide. On peut lui reprocher ses accointances collapso-survivalistes mais les saintes paroles transcendent les extrêmes pour l'universalité.
    L'illustration de couverture de Richard Bouts évoque une convergence de catastrophes mais du ciel point un nouveau monde, lumineux, inédit et pour lequel rien d'ancien ne saurait être emporté, sous peine de chuter.
    L'ouvrage, et c'est un bien, porte sa focale sur ce "jamais vu, jamais entendu" plutôt que sur l'ombre qui n'est, sur le plan symbolique, que le reflet de l'inaccompli, collectivement parlant.