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  • Le destin lumineux de Veronique Desjardins

    "Il fallait faire naître en nous, au milieu de nos états intérieurs multiples et contradictoires, un élément stable et conscient, qui deviendrait l'axe de notre sadhana".p.91

    "Par l'accomplissement, il s'agissait de sortir peu à peu d'un égo atrophié, replié sur lui-même, pour devenir de plus en plus vaste, jusqu'à embrasser la totalité de la réalité". p.111

     

    Dans l’intime d'un chemin, paru aux éditions du Relié, est un livre de réponses sur ce qu'est l'enseignement d'Arnaud Desjardins (1925-2011), ce qui définit un maître spirituel, la conception qu'il se faisait d'une épouse et un document historique sur le Bost, premier Ashram français et la façon dont à commencé l'aventure de la transmission en France.

    Autre point important c’est le récit d'une femme disciple (pendant une dizaine d'années) et compagne (pendant 25 ans) d'un homme dont le rayonnement fut et demeure mondial. En ce sens éclaire-il peut être plus l'intimité de leur relation, la manière dont la nouvelle fut perçue par l'entourage (être élue de cœur n'est pas rien) mais aussi et surtout le long et épineux chemin d'ascèse de Véronique Loiseleur, commun à tout chercheur de vérité, jusqu'à l'éclaircie et la cristallisation d'un centre en soi.

    véronique desjardins,dans l'intime d'un chemin-disciple et compagne,editions le relié,janvier 2019L'autrice évoque en effet essentiellement le cas pratique qui fut le sien dans un portrait sans concession de son passif, d'aucuns diraient karma. Il s'agirait presque d'une autobiographie avec des souvenirs précis remontant à la prime enfance (voire au-delà avec les "lyings", sortes de régressions émotionnelles allongé, de Denise Desjardins) et des mécanismes de défense égotiques et égoïstes mis en lumière par un cheminement patient alternant un travail sur le corps, les pensées et les émotions.

    On s'aperçoit que le style Desjardins s'inspire beaucoup de la méthode Gurdjieff (Il passa 9 ans de sa vie dans de groupes Gurdjieff) mais qu'il épouse dans le fond la tradition hindou comme le fit le maître spirituel de ce dernier, Svami Prajnanpad (1897-1974).

    Plusieurs inflexions furent données pour conserver une dignité et un certain standing spirituel à l'enseignement dispensé au Bost (et après à Uzès et Hauteville) et pour ne pas tomber dans un mouvement sectaire ou new age à la mode, une spiritualité bradée. Ainsi furent supprimés les Lyings, souvent recadrés la centaine de fidèles de la première heure, réajusté l'emploi du temps et le dévouement d'A. Desjardins pour épargner sa santé physique...

    Enfin ce livre, justement écrit, trace en filigrane ce qu'est une voie traditionnelle (au sens guénonien du terme également), dispensée par un gourou (au sens hindou du terme) qui est un guide spirituel affranchi du joug égotique ou mental (l'organe "Kundabuffer" dirait Gurdjieff ?) proposant un nouvel abécédaire sans doute plus naturel (en harmonie avec l'Univers) à partir du cœur de l'être humain.

    Le Guide est donc normalement en capacité "étrique" et connaît les pièges sur le chemin grâce à sa vigilance accrue de chaque instant. C'est une attitude éveillée envers les situations concrètes de la vie, une sorte de veille christique.

    Le moins que l'on puisse dire, sans trop dévoiler des surprises et croustillantes anecdotes de ce livre, c'est qu'un gourou ne juge heureusement pas sur l'apparence et qu'il ne croit absolument pas à la fatalité mais qu'il a l'oeil (de l'esprit ? du coeur ?) pour révéler le joyau (le joyeux également) en chacun.

     

    Crédit photo : Editions Tredaniel

  • Muriel Robin, la Kid de Saint Etienne

    Muriel Robin, Fragile, XO éditions, Saint Etienne, Annie Girardot, Line Renaud, Michel Bouquet, Pierre Palmade, Michèle Laroque, Johnny HallydayPleurer de rire, c’est la formule qui vient en pensant à Muriel Robin. Elle nous fait pleurer de rire, pas seulement à gorge déployée mais avec les larmes qui coulent littéralement. Et pour cause, derrière cette drôlerie, se cache souvent un abîme de tristesse. En cachant la sienne, elle panse la nôtre. Il suffit parfois, les jours de blues, de revoir un spectacle de Muriel Robin et on se laisse emporter par une vague de bonheur.  En lisant son livre Fragile, on est traversé, comme elle, par toutes les émotions. Chaque fois que le destin semble s’assombrir, la comédienne ravive la flamme de l’humour et le lecteur ne peut s’empêcher de sourire. Exactement de la même manière que quand Muriel était enfant, provoquer le rire pour ne pas céder un pouce au malheur qui voudrait nous envelopper.  

    Coincée à Saint Étienne entre ses parents et leur magasin de chaussures, Muriel Robin rêve d’être l’amie d’Annie Girardot puis que Line Renaud devienne sa deuxième mère. Pendant longtemps la comédienne, reçue première au conservatoire de Paris, s’imagine être passée à côté de son destin de musicienne (aucun adulte n’a encouragé sa vocation) puis d’actrice de cinéma. Pourtant quand on lit le livre, il nous semble au contraire évident qu’elle a accompli son destin. Les vraies rencontres avec Annie Girardot et Line Renaud en sont des exemples frappants. Quant à l’humour, qu’elle maitrise parfaitement dès cinq ans, son professeur Michel Bouquet (au conservatoire) évoquera Charlie Chaplin. La comédienne n’en comprend pas la portée à l’époque mais cela prend tout son sens aujourd’hui. Muriel Robin est à sa place et n’a pas à en rougir et encore moins à s’excuser.

    Difficile de s’accepter, de s’assumer quand le public vous applaudit, que les plus grands artistes vous félicitent et que votre mère reste froide, indifférente à tous vos succès. Pour comprendre et pardonner Muriel Robin remonte le fil de sa vie et celle de sa maman. Cette quête des origines est essentielle à la comédienne pour apaiser ses peines, ses doutes et s’autoriser à être heureuse. Cet ouvrage plaira forcément au public déjà conquis mais aussi à tous ceux qui se résignent à la fatalité ou qui vivent des situations qui leur semblent insurmontables. Derrière les larmes se cachent toujours le rire. Bien frais, bien agréable !

     

    Crédit Photo: http://www.xoeditions.com

  • Au clair de la lune avec Pierre Taïgu Turlur

    « Pour rencontrer le mont Sumeru, il suffit de cesser d'entretenir les pensées aussitôt qu'elles surgissent et de les considérer pour ce qu'elles sont : des formations mentales dépourvues de réalité. Contempler les pensées sans s'identifier à aucune d’elles est source d’une grande liberté et joie. Asseoir le corps-esprit et le laisser prendre la forme d’une montagne, suivre la respiration ou simplement rester présent à ce qui est, c’est réaliser mont Sumeru, revenir au monde tel qu’il est. Seulement être ».(P.65)

     

    Pierre Taïgu Turlur,La saveur de la lune,vivre les koans du ch'an aujourd'hui,Albin Michel,Janvier 2019La saveur de la lune de Pierre Taïgu Turlur paru chez Albin Michel est une méditation sur l’essence même du bouddhisme zen à partir de koans du ch'an.

    Le koan est une salutaire provocation nous invitant à entrer dans la réalité d'avant la pensée, notre état originel d’avant notre naissance à un "je" différencié ou ego. L'auteur puise dans trois recueils de koans ch'an fameux du 10e au 13e siècles (le passé sans porte, le recueil de la falaise bleue et le livre de la sérénité) pour exprimer toute leur modernité et intemporalité et cite quelques maîtres zen anciens et actuels qui utilisent le koan comme outil d’éveil.

    Pierre Turlur a ressenti tôt l'appel à l'assise immobile telle que pratiquée par bouddha et s'est immergé dans cette culture orientale où il importe de vivre véritablement dans l’esprit du koan : « la voie est la réalisation du corps-esprit comme soutra vivant, les écritures devenues vivantes se confondent avec la pratique et la vie elle- même". (P.87)

    Il est donc ici beaucoup question d’esprit qui demeure, de « silence souverain et tonitruant qui secoue l'espace et l’ensemence de sa plénitude », d'acte pur ou de non-agir ou encore de présence à l’instant puisque « chaque moment est fleur ».

    Le livre recèle de trésors de sagesse en sus d'être bien écrit. L'auteur qui est professeur de littérature et de philosophie au Japon, nous rend accessible la complexité sémantique de certains haïkus et suit une progression thématique qui touche et renvoie au centre de l'être.

    Loin d’être réservée à une élite spirituelle la pratique du bouddhisme zen s’ancre dans le quotidien et l'ordinaire et consiste à « voir et vivre les choses telles qu'elles sont, débarrassées des rêves et projections que nous leur prêtons ordinairement », une pratique dont les enfants qui jouent sont coutumiers sans en être véritablement conscients…

     

    La rédaction de Choeur s'est entretenu avec l’auteur ici.

     

  • Un Ponce Pilate beau et bon

    ponce_pilate.jpgXavier Marchand (compagnie Lanicolacheur) aime les textes et le Verbe. En lisant Ponce Pilate de Roger Caillois il projette de l'adapter et de le magnifier par hommage et sans doute pour restituer son assentiment à la pensée complexe de l'auteur et du personnage principal de l'intrigue bien connue.

    Ici la scénographie reste simple mais pratique, l’idée de marionnettes incarnées par des acteurs originale et la mise en scène subtile car beaucoup de choses restent suggérées. Yom signe la musique Klezmer qui nous plonge dans l’époque où le conflit fit rage dans la tête d'un procurateur de Judée.

    Une en-quête longue mais passionnante sur la prise de décision d'un personnage publique qui voulait faire œuvre de justesse.

     Entretien avec le metteur en scène Xavier Marchand, à l'issue de la représentation :
    podcast

    Crédit photo : Cie Lanicolacheur

  • L'Histoire de Yahvé - enquête sur le mythe divin

    ron.jpegRon Naiweld est un historien du judaïsme ancien au CNRS. Dans l'"Histoire de Yahvé" il désacralise le Nom (que l'on ne prononce pas chez les Juifs) et propose une relecture mythique de la Bible qui devient "le récit d'apprentissage du dieu".

    L'auteur étudie notamment le processus d'universalisation et de monothéisation de Yahvé dans les premiers siècles de notre civilisation avec l'émergence du christianisme et son entrée, grâce à Paul, dans la psyché de chacun.

    A l'origine de la foi monothéiste on retrouve aussi une réflexion philosophique pour insérer le mythe dans une culture dominante. Une étude passionnante qui rend le dieu plus accessible encore.

     

    Ron Naiweld répond à quelques questions de Choeur :

    Choeur : Le point de départ de l'enquête est une "sensation curieuse et désagréable du poids du pouvoir des prêtres". Finalement vous questionnez les religions monothéistes et, à titre personnel, votre foi d'enfant avec des outils d'adulte ?

    Ron Naiweld : Je questionne plus particulièrement le pouvoir que j’appelle « psycho-politique » des religions monothéistes qui n’est pas confiné au domaine de la religion. Je porte vers elles un regard admiratif et critique. J’admire leur pouvoir d’introduire dans l’esprit un maître imaginaire, et je crains leur capacité d’abuser de ce pouvoir. Enfin, je m’interroge en tant que Juif et historien des Juifs sur un phénomène que je trouve fascinant : l’universalisation du mythe biblique dans le monde gréco-romain.

     

    C : Vous faites une lecture mythique de la Bible et décrivez l'accession de Yahvé au panthéon des divinités (le monothéisme) comme une usurpation d'Identité, aidé en cela par quelques "illuminés notoires" (Philon,Paul...). Pour vous c'est un faussaire ?

    R.N : Qui ? En tout cas, je ne vois pas les choses dans les termes d’usurpation mais d’une hybridation de deux divinités, Yhwh et Dieu. Les « faussaires » seraient les êtres humains qui effacent la différence stipulée dans le texte entre Yhwh et Elohim. Je crois que cet effacement se stabilise à l’époque hasmonéenne (c’est le sujet du troisième chapitre). Puis, au premier siècle, on voit le travail d’un autre « faussaire » qui est Saint Paul, qui lit l’histoire de la création du monde en identifiant Yhwh à Elohim (comme les autres lecteurs juifs du mythe avant lui) et puis en disant que l’homme fut créé immortel et la punition de Yhwh était de le rendre mortel. Ce n’est pas l’histoire que raconte le texte de la Genèse.

     

    C : "Jalousie, rage, insuffisance intellectuelle et moralité douteuse" caractérisent Yahvé dites-vous. On a l'impression d'avoir affaire à un tyran notoire, comme peut l'être un petit enfant ou encore le "petit ego" de l'adulte. Néanmoins une intelligence est à l’œuvre chez Yahvé puisque "le motif récurrent de l'histoire de dieu, ce qui était d'abord considéré comme une menace devient, successivement, un mal nécessaire puis un outil qui l'aide à établir son pouvoir" (p.136)...

    R.N : Oui. J’offre une clé de lecture de la Bible qui y voit le récit d’apprentissage du dieu.

     

    C : Dans "Réponse à Job", Le psychanalyste suisse Jung fait également une description peu ragoutante de Yahvé comme un dieu relativement inconscient et dont la part d'ombre serait le Satan (qui persécute Job). Pour Jung il s'agit d'une alliance entre le créateur et Sa création où les deux s'entraident dans un processus de conscientisation, comme si Dieu(x) (Elohim) était encore à naître au sein de l'humanité consciente.

    R.N : Oui, on trouve la même idée de synergie entre le dieu et l’homme chez des penseurs juifs comme Hermann Cohen ou Martin Buber. C’est une idée qui s’inscrit dans la tradition philosophique qui cherche l’union des hommes dans la pensée ; une union conceptuelle qui n’appartient donc pas tout à fait au monde des apparences. Mais dans la perspective anthropologique qui est la mienne, l’union humaine, universelle, conçue par la Bible ne se trouve pas au niveau des idées mais dans la parole et dans l’histoire. Le potentiel universel du mythe vient donc de sa capacité de faire croire aux gens qu’ils vivent la même histoire. Je crois que malgré le fait que la Bible soit étudiée depuis longtemps, ce potentiel n’a pas encore été entièrement exploré. Depuis l’universalisation de ce texte dans le monde gréco-romain, on a souvent nié sa dimension mythique (et les juifs et les chrétiens, mais pas tout à fait de la même manière). On a fait oublier que c'était aussi le récit d’un dieu. Et pourtant c’est de là que vient la puissance du texte biblique (et, du coup, son intérêt pour des lecteurs qui ne sont pas croyants).

     

    C : Vous décrivez dans ce livre les étapes de l'universalisation de Yahvé, sa stratégie géopolitique en quelque sorte : Posséder un peuple (le peuple juif), une unicité politique (convertir l'Empire), une place de choix dans l'esprit de tous (mythe sur l'origine de la mort). Qu'est-ce qui caractérise selon vous le peuple juif à travers les multiples étapes de son histoire religieuse ?

    R.N : Du point de vue de l’histoire du mythe occidental que j’essaie d’élaborer dans ce livre, et les Juifs et les Chrétiens remplissent la même fonction – inscrire le mythe de Yhwh dans l’histoire. Les modes d’inscription sont différents. On peut même dire que celle des Juifs est plus avancée car elle est fixée au deuxième et surtout au troisième siècle, lorsque le pouvoir impérial se déploie de plus en plus par le discours juridique, du droit (la date de 212, l’universalisation du droit de cité romaine, est cruciale. La Mishnah, qui est le texte fondateur du judaïsme rabbinique, est composée quelques années plus tard). Le judaïsme rabbinique, comme système théologico-politique, s’élabore donc dans un autre monde que celui du premier siècle, lorsque les textes fondateurs du christianisme furent rédigés. Mais ce judaïsme-là va se déployer surtout sous l’Islam et le Christianisme, deux religions qui s’enferment dans le mythe monothéiste que le judaïsme rabbinique a déjà réussi à dépasser.

     

    C : La "monothéisation" est d'abord philosophique avant d'être universelle ?

    R.N : Dans la mesure où l’idée philosophique de Dieu est universelle (c’est le Dieu de tout, créateur de tout…), alors les deux vont ensemble. Mais si on pense à l’universalisation du mythe du point de vue anthropologique (c’est-à-dire sa diffusion parmi les êtres humains) alors on peut dire que la monothéisation est d’abord pratiquée par des philosophes avant de devenir une pratique générale. En tout cas la monothéisation n’est pas une affaire classée. Elle s’opère chaque fois qu’un lecteur aborde le texte avec des lunettes monothéistes. 

     

    C : Vous ne croyez pas au renouvellement de l'intelligence, au Verbe, soit la fonction salvatrice de Jésus-Christ aux yeux de Paul (entre autres), qui prend la voix du Maître intérieur ?

    R.N : Si j’ai écrit ce livre, c’est parce que je partage cette croyance mais je ne l’associe pas à Jésus-Christ de la même manière que Paul. C’est-à-dire – je ne crois pas que pour renouveler l’intelligence on soit obligé de croire en Jésus-Christ.

     

    C : En réfutant le pouvoir de Yahvé et donc son universalité, n'affirmez-vous pas votre croyance profonde en Elohim, le Dieu(x) originel omniscient, bon et tout puissant ?

    R.N : Je ne comprends pas la question. Tout le livre est une interrogation sur le pouvoir de Yhwh et son potentiel universel. Dans l’histoire mythique que j’essaie d’élaborer dans la première partie du livre, Elohim est l’assemblée divine qui n’est pas nécessairement omnisciente et toute puissante. C’est une autre instance, un autre personnage de l’intrigue. Mais qu’est-ce que cela veut dire, croire en un personnage ?

     

  • Alpha Wann disciple du Verbe

    J'apporte la lumière dans le noir...

    umla.jpgD'aucuns prétendent qu'il a sorti l’album rap de l’année (2018) mais le premier long format d'Alpha Wann (membre de 1995 et de l'Entourage et auteur de 3 Ep "Alph Lauren") est un futur classique donc intemporel.

    Si un MC est la voix des sans voix, un haut parleur du peuple, il est aussi et surtout le catalyseur d'une certaine époque avec son langage, sa culture, ses humeurs et ses préoccupations. Les 17 chroniques de Philly flinguo auraient pu être écrites il y a 20 ans dans un autre pays, elles auraient résonné identiques sur le fond. La forme quant à elle est fruit de son ère, sublimée par 4 producteurs de talent (Hologram Lo, VM the don, Jay Jay &Lama onthebeat, Diabi) et masterisée par Alex Gopher (déjà là pour les albums de Nekfeu). Le bonhomme, quoi qu'il en pense est généreux (59 minutes de son), partageur (5 feat, 5 producteurs et 2 crews) et capable de remords, ce qui est un bon début dans la vie...

    ...Dis à la France que tout se paye, ce pays est en stagnation

    Ici, c'est racisme et vente d'armes, des clodos à chaque station

    Tu l'appelles Mère Patrie, j'l'appelle Dame Nation...

    Album dense donc, très écrit (quelques respirations dans les textes auraient cependant été les bienvenues), techniquement et tactiquement irréprochables, on reste stupéfait par le flow du Don à la fois rapide et précis. Son épée est acérée à souhait et nécessite un lâcher prise mental pour en saisir l'essence et le tempo. C'est un art de vivre et une façon d’être (hip hop ?) et rares sont les rappeurs qui freestylent en improvisant complétement sur le moment. C'est un peu la marque de fabrique du jeune parisien et son style s'en approche tant on a l’impression dans cet opus qu'il rappe comme il parle en passant parfois du coq à l'âne.

    C'est aussi une belle oeuvre toute en paradoxes : ego à la fois fort et fragile, croyant mais peu exemplaire, talentueux mais sévère envers lui parfois, peu ambitieux mais perfectionniste, imparfait mais excellant dans son art.

    Le titre « Une main lave l’autre » est un rappel de la religion de Phal et évoque le difficile équilibre à trouver dans un monde où les lumières artificielles font du pied et décentrent de l'effort intérieur.

     

    Très bon album de hip hop donc, français de surcroit, enterrant la hache de guerre entre old school et new school ( du boum bap à la trap pour les prods), dans la veine d’un « Si Dieu veut » de la FF ou de feu Lunatic. Inspiré et craché dans un seul expire, il eut été parfait allégé de 2-3 titres. Souhaitons à Alpha de trouver la paix de l’âme comme Ali  ou encore Kery James, qui démontrent que l' on peut cracher du feu sans jouer avec.

    ...1 pour les Clio, 2 pour les Renault, renoi
    J'suis un griot, flamme olympique comme aux JO...

     

  • Quels prénoms pour 2019 selon l’Officiel ?

    L’équipe de Chœur vous souhaite des rencontres inattendues, des spectacles merveilleux, des lectures savoureuses et un retour vers plus de nature.

     

    L'officiel des prénoms 2019, Stéphanie Rapoport, Claire Tabarly Perrin, Palmarès des prénoms 2019, palmares des prénoms composés 2019, palmares des prénoms parisiens 2019Comme chaque année, Stéphanie Rapoport publie son Officiel des prénoms. Elle est désormais entourée de Claire Tabarly Perrin, peut-être pour renouveler un peu le guide. Voici quelques nouveautés pour cette année 2019 :

    - Chez les filles, en comparaison du classement 2017,  Mia, Ambre et Eléna  font leur entrée dans le top 20, respectivement en 11ème, 17ème et 20ème position. Le trio de tête qui se bouscule la première place est toujours composé d’Emma, Louise et Jade dans l’ordre d’attribution.  Quant à Mila, elle arrive désormais en 5ème position (10ème avant) juste derrière Alice.

    Parmi les zooms prénoms, quatre font leur apparition dans le  guide* : Eden, Olivia, Théa et Victoria, signe qu’ils ont un succès croissant. Le palmarès des prénoms composés, qui ont de plus en plus la côte, est le suivant : Lily-Rose, Lou-Anne, Marie-Lou, Fatima-Zahra et Anna-Rose. De nombreux prénoms rejoignent le top 10 avec une avalanche de composition avec Rose : Lilas-Rose/Lila-Rose, Mila-Rose, Lisa-Rose et Anna-Livia. Du côté du palmarès parisien, Nina, Iris, Lou et Héloïse font leur entrée dans le classement.

    Parmi les petites nouveautés* qui apparaissent dans l’Officiel des prénoms**, voici celles qui semblent frémir, par ordre d’attribution : Ayana (Top 500) , Razane (top 600), Rim (top 600), Aélia (top 700), Esmée (top 700), Zola (top 700), Arwa (top 800), Louve (top 900), Willow (top 900) , Hope (top 1000), Alena (top 2000), Faith (top 2000) et Jazz (top 2000).

    - Le top 20 garçon accueille cette année* Noah (18ème) et Aaron (20ème).  Gabriel est toujours n°1, Louis monte à la 2ème place (anciennement 6ème) et Raphaël, 3ème, perd une place. Léo et Adam les suivent de près.

    Camille, Joseph, Marceau, Marius et Victor gagnent en visibilité puisqu’ils ont désormais leur « zoom prénom ».  Mohamed-Amine, Mohamed-Ali, Jean-Baptiste, Léo-Paul et Pierre-Louis arrivent en tête du classement des prénoms composés. Quant à Mohamed-Nour et Pierre-Antoine, ils complètent le top 10 pour la première fois*.  Direction Paris pour découvrir les prénoms qui entrent dans le classement 2019, il s’agit de Noah, Sacha et Liam.

    Enfin, quelques prénoms font leur entrée dans le guide*, voici les plus prometteurs si l’on tient compte de leur classement. Ils sont ici notés du plus donné au moins donné : Swany (top 200), Kahil (top 400), Menzo (top 500), Ayan (top 700), Riley (top 800), Denzel (top 2000) et Willow (top 2000).

    Il est dommage que le guide 2019 propose un peu toujours les mêmes thématiques d’année en année. De même, dans l’encart sur  Les prénoms qui montent et perles rares,  les auteures proposent quelques prénoms avec une orthographe modifiée en guise de prénom « original ». C’est un peu en contradiction avec les propos développés dans le chapitre Variation orthographiques et inventions.  Néanmoins L’Officiel des prénoms reste une mine pour qui veut se plonger dans la recherche du prénom idéal ou pour les passionnés.  Il permet de mettre l’accent sur des prénoms encore peu connus ou sur les modes d’un pays à l’autre. Le chapitre sur les prénoms interdits est aussi édifiant qu’amusant.

    *Les classements 2019 sont comparés aux classements de l’Officiel des prénoms 2017.

    ** First éditions

    Crédit photo: http://meilleursprenoms.com