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alpha wann

  • Alpha Wann en l'état

     

    Expérience à vivre et à revivre que ce festival de l'est lyonnais Woodstower, en plein cœur du magnifique parc-plage de Miribel-Jonage.

    Cela ne ressemble pas, contrairement à son nom, à un énorme site informe et halluciné, au contraire le public n'est confronté qu'à de bonnes (nourriture bio et locale, toilettes sèches, sites de prévention, animations gratuites, prix accessibles, ) et belles surprises (ambiance bon enfant, 4 scènes à tailles humaines avec un son de qualité, des artistes enthousiastes). Mention spéciale au dogzilla et à la caravane des tubes du top 50...

    21ème année d'existence déjà et une vision moderne et pratique de ce que peut être un éco-festival réussi à l'adresse d'une jeunesse à sensibiliser et contenter. La programmation du samedi 31 Aout fit en effet bonne part à la scène hip-hop et électro avec des artistes reconnus et locaux.

     

    woodstower 2019,Alpha Wann,K.S.A,Infinit',Jay Jay,Hologram LoYoussoupha,Cabalerro et JeanJass,Canine,Miribel-Jonage,Lyon,Aout 2019Le collectif féminin Canine à la chorégraphie bien rodée, le jeune vétéran du rap français Youssoupha et sa chaleureuse prestation, le duo planant Trinix, les huit membres du combo lyonnais Kumbia Boruka et son set de cumbia endiablé ainsi que les jeunes vaporeux mais talentueux Caballero et Jeanjass nous ont enjaillé jusqu'à l'heure d'Alpha Wann dont c'était la seconde venue cette année sur Lyon.

    Le concert fut à la hauteur de son talentueux premier album UMLA : flow carabine, rythme et productions taillées pour la scène.

    Accompagné un temps par K.S.A. aka Le loup blanc, Infinit' et Jayjay, il performa plus souvent seul, sans temps mort avec Hologram Lo aux platines (le DJ et producteur d'1995) avec énergie, fougue et brio, laissant le public scander quelques mots bien sentis. Un Don Dada frais et à l'écoute, affuté pour la route, qui gesticule au son des mots qu'il débite en cascade.

    La set-list fut composée en grande partie des titres pêchus du dernier album et de trois quatre de ses précédents Ep's Alph Lauren 2 et 3, dont le très apprécié Barcelone ou entraînant Courchevel.

    Un rendez vous réussi donc et une présence scénique généreuse qui mériterait d'être soulignée et entourée plus souvent que par à-coups. Le jeune artiste parisien débarqué deux jours après son acolyte Nekfeu de leurs tournées respectives fut apparemment ravi d'être là devant un public connaisseur et fidèle qu'il avait en partie côtoyé au Transbordeur et qui lui avait déjà laissé un souvenir impérissable.

    "Ici c'est le vrai rock’n’roll" tança t-il dès l'entame de son set bouillant et engagé. Les programmateurs de Woodstower ont résolument compris leur époque, son message et ses valeurs, 60 ans après le clin d'oeil de Woodstock, orienté vers un futur désirable.

     

    @Crédit Photo Justine Targhetta

  • Alpha Wann disciple du Verbe

    J'apporte la lumière dans le noir...

    umla.jpgD'aucuns prétendent qu'il a sorti l’album rap de l’année (2018) mais le premier long format d'Alpha Wann (membre de 1995 et de l'Entourage et auteur de 3 Ep "Alph Lauren") est un futur classique donc intemporel.

    Si un MC est la voix des sans voix, un haut parleur du peuple, il est aussi et surtout le catalyseur d'une certaine époque avec son langage, sa culture, ses humeurs et ses préoccupations. Les 17 chroniques de Philly flinguo auraient pu être écrites il y a 20 ans dans un autre pays, elles auraient résonné identiques sur le fond. La forme quant à elle est fruit de son ère, sublimée par 4 producteurs de talent (Hologram Lo, VM the don, Jay Jay &Lama onthebeat, Diabi) et masterisée par Alex Gopher (déjà là pour les albums de Nekfeu). Le bonhomme, quoi qu'il en pense est généreux (59 minutes de son), partageur (5 feat, 5 producteurs et 2 crews) et capable de remords, ce qui est un bon début dans la vie...

    ...Dis à la France que tout se paye, ce pays est en stagnation

    Ici, c'est racisme et vente d'armes, des clodos à chaque station

    Tu l'appelles Mère Patrie, j'l'appelle Dame Nation...

    Album dense donc, très écrit (quelques respirations dans les textes auraient cependant été les bienvenues), techniquement et tactiquement irréprochables, on reste stupéfait par le flow du Don à la fois rapide et précis. Son épée est acérée à souhait et nécessite un lâcher prise mental pour en saisir l'essence et le tempo. C'est un art de vivre et une façon d’être (hip hop ?) et rares sont les rappeurs qui freestylent en improvisant complétement sur le moment. C'est un peu la marque de fabrique du jeune parisien et son style s'en approche tant on a l’impression dans cet opus qu'il rappe comme il parle en passant parfois du coq à l'âne.

    C'est aussi une belle oeuvre toute en paradoxes : ego à la fois fort et fragile, croyant mais peu exemplaire, talentueux mais sévère envers lui parfois, peu ambitieux mais perfectionniste, imparfait mais excellant dans son art.

    Le titre « Une main lave l’autre » est un rappel de la religion de Phal et évoque le difficile équilibre à trouver dans un monde où les lumières artificielles font du pied et décentrent de l'effort intérieur.

     

    Très bon album de hip hop donc, français de surcroit, enterrant la hache de guerre entre old school et new school ( du boum bap à la trap pour les prods), dans la veine d’un « Si Dieu veut » de la FF ou de feu Lunatic. Inspiré et craché dans un seul expire, il eut été parfait allégé de 2-3 titres. Souhaitons à Alpha de trouver la paix de l’âme comme Ali  ou encore Kery James, qui démontrent que l' on peut cracher du feu sans jouer avec.

    ...1 pour les Clio, 2 pour les Renault, renoi
    J'suis un griot, flamme olympique comme aux JO...