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editions le relié

  • Le mystère de la tendresse

    "L'enfant a besoin d'être accompagné, soutenu dans sa curiosité naturelle, dans sa créativité, et quand ses besoins de base à la fois physiologiques et psychologiques sont suffisamment étayés et nourris - ni trop ni trop peu -, alors l'enfant se dirige vers l'autonomie et se construit une identité".(p.114. Suzanne Robert-Ouvray)

    tendresse.jpgL'avenir est à la tendresse paru aux éditions du Relié, est un ouvrage collectif et holistique sur le thème de la tendresse et sous la direction de Patrice Van Eersel.
    Le livre, profond dans ses réflexions et riche de ses intervenants, fait la part belle aux thérapeutes de tous bords (psy-chologue/-cothérapeute/-chiatre/-canalyste, médecins, chercheurs, écrivains...) qui portent un regard pratique au quotidien sur la relation thérapeutique.

    La psychologie des profondeurs de C.G Jung et l'enseignement des Dialogues avec l'Ange ont également une forte résonance sur les réflexions. Il ne sera donc pas rare d'envisager l'ego sous l'angle de ses besoins ou de ses carences, qui influeront sur les évènements de notre vie. Rappel constant aussi d'un intérêt à élever ou amplifier (à ne pas confondre avec son inflation) ce “petit moi” (sont évoquées les notions d'ombre, d'inconscient, de programmation neurolinguistique) puisque la tendresse questionne la qualité de la relation à soi et aux autres. En fait il ne s'agit dans l'idée initiale, pas tant de penser la tendresse que de panser les maux dans une visée d'intégration.
    Comme le rappelle Jacques Salomé : "
    Comment vivre épanoui, dans l'ouverture et le don que suppose la tendresse, quand nous avons été imbibés de cette violence latente que nous avons tous reçue ?" (p35).
    Le livre rappelle que de la naissance à la mort nous sommes tous friands de tendresse puisque "
    lorsque les besoins de reconnaissance, de respect et de tendresse de l'enfant ont été suffisamment satisfaits, alors l'enfant se développe dans la spontanéité, dans la joie de vivre, dans l'affection et dans le désir de rencontrer les autres".(p.123. Suzanne Robert-Ouvray).
    Cependant, n'est pas tendre qui veut car "
    Cette douceur ne peut venir que lorsque l'on a soi-même évacué colère, tensions, contrariétés personnelles, ce qui nécessite un immense travail sur soi".(p.304. Dr Michèle Salamagne)

    Rappelons également que la tendresse n'est pas faiblesse ou absence de virilité. Il s'agit avec le temps et dans des prises de conscience, de s'accepter sans se juger, se pardonner, se faire du bien, se ménager des pauses et respirer. Annick de Souzenelle (grande absente du livre) aurait évoqué les épousailles d'avec son féminin intérieur et ses qualités d'ouverture, de don de soi, de miséricorde. C'est ce que perçoit également Paule Salomon dans une redistribution récente des rôles : “
    L'homme en train d'émerger à travers ses recompositions, ses morceaux, est un homme plus spirituel, un homme dont la virilité n'est plus fondée sur la force, l'argent ou l'intelligence mais couplée à la sensibilité".(p.203).
    La tendresse au final apparait comme le fruit d'une lente et subtile maturation de l'ego, qui entre dans une tâche collective (et non plus centré sur soi) et universelle d'aider donc d'aimer son prochain, quel que soit son âge, en lui portant de l'attention, de la présence, de la conscience. Les alchimistes parleraient du feu purificateur dont la forge est le corps et plus particulièrement le cœur. Pour reprendre un enseignement des “Dialogues avec l'Ange”, la personne doit brûler intensément jusqu'à se consumer et s'oublier. Reste l'être, le plus grand que soi, ce qui sous-tend toute existence : une main qui caresse.

    Sortir de ces cercles vicieux est aussi une bonne initiation à la tendresse envers soi-même. Et cela peut s'apprendre. Ni accusation, ni dévalorisation, mais plutôt responsabilisation, meilleure définitions de soi, affirmation...le jour où l'on deviendra coauteur de tout ce qui nous arrivé, la communication relationnelle non violente aura franchi une étape importante".(p.42. Jacques Salomé)

     

  • Dix femmes matricielles

     

    "Quel travail intérieur faisons nous pour contribuer à plus de paix dans le monde ? Plus nous guérissons, plus notre taux vibratoire augmente, plus notre entourage le ressent et sera inspiré à faire de même. De toute l'observation du monde, je retiens que la paix passe avant tout par la paix en soi" (Amandine Roche)


    aventurieres.jpgL'écrivaine et journaliste
    Nathalie Calmé publie "Aventurières de l'esprit" chez Trédaniel éditions, dans la collection prestigieuse du Relié.
    Il s'agit de dix portraits de femmes interviewées à une ou plusieurs reprises par l'autrice, remaniés et actualisés à l'aune de l'épisode Covid. Le lien entre toutes est l'esprit (au sens spirituel) qui les anime et leurs parcours jonché d'actes de foi à déplacer des montagnes (socio-politiques, religieuses ou culturelles) au point qu'on pourrait les qualifier de femmes remarquables.
    Ancrées dans le concret du quotidien, en interaction constante avec l'élément humain, naturel ou symbolique, elles ont su dans leurs vies singulières, accorder une large part à l'intuition et œuvrer dans le profond respect de leur rythme et sens de l'harmonie intérieurs. Aidées un temps d'une autorité spirituelle elles surent pour certaines s'en affranchir et à leur tour baliser un chemin de création pure.
    (faire) Silence, (vivre avec) légèreté, (faire vœu de) pauvreté, (revenir au) souffle, (prendre appui sur une) vision...à chaque fois ce leitmotiv du peu, de l'épure (mentale ou matérielle), ce retour à l'essentiel en soi et pour soi, ce souvenir d'un instant numineux avec lequel elles réussissent à bâtir des mondes ou communautés d'esprit.
    C'est au service de l'unité qu'elles se rejoignent et excellent, dans des qualités quasi divines : UNterprètes (la pianiste
    H.J Lim, la cheffe d'orchestre Claire Gibault, la théologienne orthodoxe Annick de Souzenelle), simples et pacifiées  (la navigatrice  Isabelle Autissier, l'écrivaine Dominique Loreau, l'humanitaire Amandine Roche), en quête de vérité (la théologienne protestante Lytta Basset, l'ermite Soeur Catherine) ou encore du côté de l'Amour dans une attitude non-duelle (l'enseignante Byron Katie, la nonne bouddhiste Soeur Chân Không).
    Derrière chacun des dix visages dépeints avec minutie et tendresse se cachent des voyages dans la géographie de mondes intérieurs ou extérieurs, avec des cheminements verticaux ou horizontaux même si la frontière entre les deux univers est souvent ténue.
    La crise du Covid n'affecte aucunement celles dont la transformation était déjà amorcée par des années passées à se mettre au diapason de l'Un. Pas ou peu d'incidence notoire donc que d'être prêtes à servir et à œuvrer pour le nouveau monde, en portant fruits.
    Dix parcours exemplaires de femmes, inspirantes à souhait.

    "En nous reconnectant à notre vraie nature, il n'y a rien que l'on ne puisse aimer. Nous ne sommes plus séparés de ce qui nous entoure, de l'ensemble du vivant. Nous sommes unifiés. C'est cela l'Amour." (Byron Katie)

     

  • Le grand retournement cosmique

    Logion 18, 6 à 10. Évangile de Thomas
    Car là où est le commencement, là sera la fin.
    Heureux celui qui se tiendra dans le commencement, et il connaîtra la fin, et il ne goûtera pas de la mort.

    Nous entrons aujourd'hui dans le temps d'une profonde mutation. Le monde divin nous arrête et demande d'être écouté...la mise sur nos épaules d'une tête nouvelle, ouverte à un niveau du Réel totalement autre, dans une dynamique de verticalisation intérieure, s'impose...nous ne pouvons plus fuir...mais nous retourner vers la Source...la Source du Réel qui est Trois et Un. (Le grand Retournement p.168 à 183).

     

    annick de souzenelle,le grand retournement - la généalogie d'adam aujourd'hui,Éditions le relié,octobre 2020."Le grand retournement", paru aux éditions du Relié, est un petit livre dense et méditatif à l'initiative d'une presque centenaire Annick de Souzenelle toujours aussi émerveillée par sa relecture hébraïque et cabalistique de la Bible
    Dans ce livre testament elle semble récapituler et condenser toute son œuvre bibliographique avec pour sujet d'étude la généalogie d'Adam aux 4ème et 5ème chapitre de la genèse.
    Par un calcul savant elle fait coïncider chaque cycle (de 2100 années) de rayonnement d'un patriarche avec les mois de gestation du fœtus cosmique de l'humanité, le 6ème mois correspondant à la naissance de Jésus.
    Nous sommes donc au 7ème mois de la gestation soit celui du retournement de l'enfant dans le ventre de la femme, qui est aussi symboliquement "non pas une pénitence par rapport à des fautes d'ordre moral mais une rupture radicale entre la personne et les valeurs du monde", une sorte de métanoïa.
    Le Plan divin tendrait à faire advenir une Mémoire ontologique en chacun pour muter de l'extérieur vers l'intérieur, ensemencer le germe divin présent potentiellement en chacun par des allers retours conscientisés avec l'inconscient des profondeurs, Ishah ou le véritable féminin dont Dieu est épris.
    Une épreuve de pandémie comme celle que nous vivons actuellement peut, si nous savons la lire par sa symbolique, être perçue comme un moment propice à ce retournement pour ceux qui seraient encore en prise avec leurs énergies animales, dans une forme de violence inflationniste.
    Les 2-3 derniers mois de gestation du fœtus cosmique que nous sommes et portons, à la ressemblance du divin, restent un mystère d'étude puisque s'arrêtent les jalons temporels. A défaut d'imaginaire reste l'imaginal cher à Henry Corbin, où se spiritualisent les corps et se corporalise l'esprit, un chemin à l'initiative du Christ.
    Un livre phare, d'une grande clarté, une démonstration magistrale et implacable.


    Remise en ligne d'un entretien avec l'autrice qui date d'une bonne dizaine d'années (en collaboration avec Radio Lumières) mais qui demeure intemporel et à propos (25 min) :


    podcast

     

  • Le destin lumineux de Veronique Desjardins

    "Il fallait faire naître en nous, au milieu de nos états intérieurs multiples et contradictoires, un élément stable et conscient, qui deviendrait l'axe de notre sadhana".p.91

    "Par l'accomplissement, il s'agissait de sortir peu à peu d'un égo atrophié, replié sur lui-même, pour devenir de plus en plus vaste, jusqu'à embrasser la totalité de la réalité". p.111

     

    Dans l’intime d'un chemin, paru aux éditions du Relié, est un livre de réponses sur ce qu'est l'enseignement d'Arnaud Desjardins (1925-2011), ce qui définit un maître spirituel, la conception qu'il se faisait d'une épouse et un document historique sur le Bost, premier Ashram français et la façon dont à commencé l'aventure de la transmission en France.

    Autre point important c’est le récit d'une femme disciple (pendant une dizaine d'années) et compagne (pendant 25 ans) d'un homme dont le rayonnement fut et demeure mondial. En ce sens éclaire-il peut être plus l'intimité de leur relation, la manière dont la nouvelle fut perçue par l'entourage (être élue de cœur n'est pas rien) mais aussi et surtout le long et épineux chemin d'ascèse de Véronique Loiseleur, commun à tout chercheur de vérité, jusqu'à l'éclaircie et la cristallisation d'un centre en soi.

    véronique desjardins,dans l'intime d'un chemin-disciple et compagne,editions le relié,janvier 2019L'autrice évoque en effet essentiellement le cas pratique qui fut le sien dans un portrait sans concession de son passif, d'aucuns diraient karma. Il s'agirait presque d'une autobiographie avec des souvenirs précis remontant à la prime enfance (voire au-delà avec les "lyings", sortes de régressions émotionnelles allongé, de Denise Desjardins) et des mécanismes de défense égotiques et égoïstes mis en lumière par un cheminement patient alternant un travail sur le corps, les pensées et les émotions.

    On s'aperçoit que le style Desjardins s'inspire beaucoup de la méthode Gurdjieff (Il passa 9 ans de sa vie dans de groupes Gurdjieff) mais qu'il épouse dans le fond la tradition hindou comme le fit le maître spirituel de ce dernier, Svami Prajnanpad (1897-1974).

    Plusieurs inflexions furent données pour conserver une dignité et un certain standing spirituel à l'enseignement dispensé au Bost (et après à Uzès et Hauteville) et pour ne pas tomber dans un mouvement sectaire ou new age à la mode, une spiritualité bradée. Ainsi furent supprimés les Lyings, souvent recadrés la centaine de fidèles de la première heure, réajusté l'emploi du temps et le dévouement d'A. Desjardins pour épargner sa santé physique...

    Enfin ce livre, justement écrit, trace en filigrane ce qu'est une voie traditionnelle (au sens guénonien du terme également), dispensée par un gourou (au sens hindou du terme) qui est un guide spirituel affranchi du joug égotique ou mental (l'organe "Kundabuffer" dirait Gurdjieff ?) proposant un nouvel abécédaire sans doute plus naturel (en harmonie avec l'Univers) à partir du cœur de l'être humain.

    Le Guide est donc normalement en capacité "étrique" et connaît les pièges sur le chemin grâce à sa vigilance accrue de chaque instant. C'est une attitude éveillée envers les situations concrètes de la vie, une sorte de veille christique.

    Le moins que l'on puisse dire, sans trop dévoiler des surprises et croustillantes anecdotes de ce livre, c'est qu'un gourou ne juge heureusement pas sur l'apparence et qu'il ne croit absolument pas à la fatalité mais qu'il a l'oeil (de l'esprit ? du coeur ?) pour révéler le joyau (le joyeux également) en chacun.

     

    Crédit photo : Editions Tredaniel