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gurdjieff

  • Une pratique enseignante

    Les émotions qui paraissent si énormes et si dévastatrices peuvent être démontées morceau par morceau et vues, petit à petit, pour ce qu'elle sont, une empreinte du passé d'autant plus incrustée que l'enfant était petit et avait peur. (p.29)



    Colette Roumanoff,l'impermanence heuSwamji prajnanpad,advaïta vedanta,Freud,Gurdjieff,Arnaud desjardins,lyings,émotions,Daniel Roumanoff,Colette Roumanoff évoque avec l'impermanence heureuse, aux éditions du Relié, son cheminement de vie à "la lumière et nouveauté" de la parole de Swami Prajnanpad, qu'elle rencontra à 26 ans en Inde, avec son mari Daniel.
    Ce dernier fut également le maître spirituel d'Arnaud Desjardins et un disciple de l'Advaïta Vedanta. Il se passionna aussi pour Freud, fut un spécialiste des Lyings (méditation profonde allongée) et se trouva une accointance avec la vision de Gurdjieff, sans l'avoir rencontré.
    Notre "karma" est pour lui, entaché d'une fêlure primordiale, dans la petite enfance ou la vie intra-utérine et elle conditionne une partie de notre stratégie de (sur)vie. Pour Colette Roumanoff, ce "virus" générationnel, puisqu'il se transmet, fût lié au manque d'amour de sa mère. Le livre explicite bien les conditionnements hérités de l'événement clé, encore présent sous forme d'émotions tout au long de la vie adulte. C'est à force de prises de conscience, régressions et réflexions avec le sage du Bengale qu'elle démantela le processus du manque  jusqu'à la racine pour "devenir libre des jugements de valeur" et accueillir le tout venant sans refus notoire, notamment l’Alzheimer de son mari.
    L'ouvrage est parsemé de citations de S. Prajnanpad pour appuyer la compréhension et le mûrissement de l'auteure à des étapes de sa vie. Chacun y trouvera quelques pépites comme "nous faisons à chaque instant de notre mieux (chacun est parfait à sa façon) ; "l'Amour est neutre" ou encore "nous projetons sur autrui notre moi détesté".
    Par ailleurs "être une bonne mère" résonne en nous de manière presque automatique (être un.e bon.ne conjoint.e/parent, être un homme/une femme parfait.e...) conférant à la méthode et aux paroles du sage une valeur presque universelle, même si chaque cas est particulier.
    Plus que l'imperfection heureuse, l'impermanence heureuse place la vision de Colette Roumanoff dans une perspective non duelle, où chaque instant est vécu et apprécié dans sa nouveauté et unicité, un vibrant hommage à celui qui lui montra la réalisation d'un cœur équanime.

     

  • Un écrit cathartique

    "On était prêt à tout pour la gloire, Fatalitas, comme aurait dit Chéri-Bibi, voilà que la scoumoune nous file Quille-en-buis en cabane. Un rouage essentiel de l'organisation. On voulait lui emprunter son pilon. Attention, pas à la gratuite, en l'intéressant aux affaires, en lui ristournant même des parts dans le capital, mais, comme c'est barré là, il y a du maigrichon dans l'espoir". (p.27)

     

    delaude.jpgLa porte aux crocodiles, paru aux éditions Myosotis, est un recueil autobiographique de Jean Delaude (1920-1998) qui paraît à titre posthume et qui évoque sa jeunesse de titi parisien (une version argotique et une version traditionnelle sont proposées), son adolescence artistique et son activisme de résistant jusqu'à sa déportation à Birkenau et ses péripéties de prisonnier (gracié un temps, en fuite à deux reprises...) jusqu'à sa libération en 1945.
    Sa vie de jeune homme riche et épique, de l'insouciance (façon 400 coups de Truffaut) à la barbarie nazie en passant par l'effervescence culturelle parisienne d'avant guerre (Piaf, Prévert, Henri Crolla...) est aussi le manifeste d'une vie pleinement vécue (plutôt que la survie) et assumée car il endossera également après guerre les costumes de mari, philosophe, magicien et enseignant spirituel (il fréquenta Gurdjieff en personne) puis auteur en étant libre intérieurement.
    Le livre vaut pour le style enjoué et la gouaille a la fois drôle et légère, malgré les épreuves. C'est aussi un témoignage des camps de premier choix et donc un rappel de l'horreur de toute guerre.
    Jean Delaude transmet dans ces mémoires, une force de vie même si parfois la pensée morbide le taraude et, s'il ne semble pas croyant, il reconnaît être béni dans son cheminement : le numineux et la grâce l'étreignent un temps et chaque jour de sa vie deviendra dès lors bonus.
    Après enquête (des entretiens et analyses complètent l'ouvrage), des témoignages font état de sa positivité dans les camps (il faisait des tours de magie) et il sut pardonner aux allemands ou collabos (l'un d'eux usurpa un temps son identité) enrôlés à leur insu dans un conflit barbare de masse.
    La porte aux crocodiles est enfin en soi un exercice d'effort de remémoration (cher à Gurdjieff) avec force détails, jouant sur les temps (le passé qui est présent par exemple) et les centres de rappel (intellectuel, émotionnel, moteur), avec une enfance sublimée par la joie ou l'effroi finalement transfiguré par une plume aguerrie.

     

    "Mais raconter, c'est se souvenir, et se souvenir est une manière de revivre. Nous n'y tenons pas particulièrement.(p.279) 

  • Faire des deux l'un

    "Le mental sait mais ne voit pas" (A.Desjardins - p.97)

    "
    Un chemin spirituel réaliste est toujours un processus de désencombrement, de découvrement" (Eric Edelmann - p.180)

    edelmann.jpgC'est une véritable nourriture êtrique, légère et digeste, que nous propose le prolixe
    Éric Edelmann dans son nouvel opus "La splendeur du vrai", paru aux éditions du Relié.
    Partant du principe et fait qu'une des caractéristiques de l'humain c'est son cortège incessant de pensées-émotions mécaniques et souvent négatives, "
    la splendeur du vrai" relate au contraire de la soumission à l'instant, d'une perspective d'accès au réel qui ne soit pas niée ou voilée par cette "pollution suffocante", et c'est le privilège de cette voie spirituelle initiée par Swami Prajnanpad (1891-1974).

    En domptant le mental, la souffrance s'atténue, remplacée par l'amour et la joie puisque tout est unique et changeant. Autrement dit, à hauteur de sage, l'harmonie divine règne et seule la communion (le “oui à ce qui est”) s'installe.
    L'ouvrage sublime et souligne des paroles clés ou jalons d'
    Arnaud Desjardins (1925-2011), en les enchaînant sur un parcours circulaire (tout l'enseignement de l'Adhyatma yoga est lié) et progressif, dans un style limpide avec grande clarté d'esprit, sans confusion ni ratiocination.
    L'auteur met en pratique l'adage de l'être sur le chemin de la réalisation , qui ne vit plus séparé mais au service d'autrui, soucieux de reconnaître la tradition sous-jacente à son mûrissement (la communion des sages, leurs anecdotes et paroles), avec une ouverture à l'ésotérisme Gurdjievien et à la mystique religieuse (Etty Hillesum).
    Les adeptes du Hara (les ventripotents) qu'une pratique assidue renforce, connaissent l'être en soi, un centre autre que l'ego (un vrai centre pourrait on dire puisque cristallisé et non fictif) et sont plus portés à l'empathie qu'au repli sur soi. “Ressentir”, “se désidentifier” deviennent alors des habitudes de fonctionnement qui aboutissent au lâcher prise égotique. Plutôt que “regarder” il s'agit de “voir”, la perception du cœur vigile, qui constitue un chemin de plus grande liberté.

    "
    Ainsi tout peut se résumer à une question de raffinement de l'énergie et à sa réorientation. Il ne s'agit plus là simplement d'un processus de changement mais plutôt de transformation … au sens dépassement de la forme, de méta-morphose" (p 223)

    La méditation est un des outils à la disposition du chercheur de vérité dans ce travail de purification des nœuds du cœur derrière lesquels se tapit le "rien", qui est plénitude ou silence, non-séparation et essence même de l’éveillé à sa vraie nature.
    Par ce processus alchimique se découvre la fine pointe de l'âme et ses énergies subtiles, la naissance et la consolidation d'un corps lumineux à l'image de Dieu, qui saura vraiment communier et rejoindra in fine la Source.
    La voie spirituelle de l'Adhyatma yoga propose "
    d'élargir l'ego pour le rendre plus ouvert et spacieux" , là où la pratique religieuse souhaite le réduire à néant (“Il faut qu'il croisse et que je diminue”, le “fana” des musulmans...). La foi permet ce saut quantique puisqu'elle se situe au-delà du mental (Jésus calmait les tempêtes mentales comme la récitation du dikhr en Islam par exemple). Malgré tout ce qui les oppose, “se pardonner” et “s'aimer” restent des socles communs à ces deux chemins, grâce au gourou ou guide intérieur pour l'un et à la miséricorde divine pour l'autre.
    Peut-être le futur fusionnera ces deux approches à priori antagonistes, en faisant cohabiter un moi qui s'oublie et se donne pour que Christ soit (Lui qui est conscience et discernement).
    Outre ce petit complément, pour ceux qui ne suivraient pas cet enseignement traditionnel, “La splendeur du Vrai – voir avec le cœur dans un monde d'illusions” reste un livre passionnant , prenant, généreux et de bonne compagnie.

     

  • Yvan AMAR ou l'obligation d'aimer

    En étant frères, vous serez les fils du Père (p.138)

    Yvan Amar,Le Maître des Béatitudes,ALbin Michel,Grandir ensemble,Edition du Relié,Gurdjieff,Arnaud Desjardins,Gilles Farcet,Juin 2019A l'occasion des vingt ans de la disparition d'Yvan Amar (1950-1999), l'actualité de son message ressurgit avec une réédition en poche du Maître des béatitudes (1996) chez Albin Michel (citations de ce livre en gras) et un livre-cd anniversaire Grandir ensemble, compilation et quintessence de son enseignement paru aux éditions du Relié, qu'il fonda de son vivant.

    Comme Arnaud Desjardins, il fut le disciple en Inde d'un éveillé, Chandra Swami, de qui il reçu après quelques années l'autorisation d'enseigner dans le Vaucluse.

    Maillon essentiel de la spiritualité vivante au XXème siècle (né d'un père juif et d'une mère chrétienne) il demeure très présent et vivant dans la mémoire de ses amis, de sa famille et de ceux qui l'ont approché.

     

    Sa conversion fut une ouverture du cœur, habité dès lors par la joie et innervant un regard compatissant. Il aimait instruire par des histoires (Mullah Nasruddin entre autres) et son rire, que l'on entend sur le CD, était fort, enfantin, communicatif et libérateur.

    Il dira être passé d'une incompréhension triste à une incompréhension joyeuse. Pour lui, "ce qu'on réalise, ce n'est pas connaître le mystère mais le devenir soi-même, être l'inconnu, le non-savoir, la mouvance et dans ce regard là dire tout en vérité est le Brahman".

    De fait trois "affirmations-arguments" ont jailli de cet éveil : "Je ne sais pas", "Tout change" et "Tout est le Réel". (p.63)

    Marqué par la personne et le coeur de Jésus, il n'hésite pas à relire et actualiser son message dans le Maîtres des béatitudes, en affirmant que "le monde c'est le royaume livré en pièces détachées et les béatitudes sont le mode d'emploi pour en faire l'assemblage".(p.76)

    Sa relecture traditionnelle du sermon sur la montagne devient un cas pratique de son enseignement qui évoque la conversion, le passage du dehors au dedans, l'entrée dans le Royaume dont parle Jésus.

    Cela demande concrètement un effort conscient pour passer de l'état de victime à celui d'élève responsable. Et il affirmera jusqu'au bout qu'il eut trois maîtres : son guru, Chandra Swami, sa femme Nadège et sa maladie contractée en Inde, preuve qu'il ne se considéra jamais comme assis dans son éveil.

    L'élève selon lui, c'est celui qui est dans l'obligation de conscience (naissance au "je dois"), qui a sacrifié l'idée du bonheur et de l'image de soi idéalisée. C'est aussi celui qui prend le risque d'aimer son prochain, qui doit mettre le royaume au monde, étant lui-même né de la miséricorde.

    Son enseignement toujours en mouvement n'était pas une ascèse ou une voie de renoncement. Plutôt une voie dans le monde, comme le fut celle d'un homme qu'il aimait citer : Monsieur Gurdjieff.Yvan Amar,Le Maître des Béatitudes,ALbin Michel,Grandir ensemble,Edition du Relié,Gurdjieff,Arnaud Desjardins,Gilles Farcet,Juin 2019

    Même si le silence est d'or, le but n'est pas d'arrêter le mental mais que la pensée soit au service de l'intention. L'identité égotique doit être à son sens, transcendée au profit de la conscience planétaire et universelle, reliée. "Le royaume nous apprend l'intimité du "nous" (p.100), ...Il est dans le regard qui voit par Dieu, regard issu d'un cœur qui n'est plus partagé, qui ne sert pas en même temps Dieu et Mamon, la volonté divine et l'intérêt personnel" (p.138).

    Pratiquement et au fur et à mesure de la conversion par l'effort conscient, le doute, la colère et la peur disparaissent, faisant place respectivement à la sagesse, la compassion et la joie cachées.

    C'est donc dans et grâce à la relation consciente qu'une maturation peut advenir. Yvan Amar considérait que nous avions aussi un inconscient extérieur et que par conséquent, tout et chacun est et devient le chemin vers la réunification et l'unité. Grandir ensemble enfin, puisque l'identité messianique est un collectif qui doit faire advenir le Royaume de Dieu annoncé par Jésus.

    Ouvrez l’œil par lequel Dieu se voit (p.174)

     

  • Patrick Négrier approfondit le mystère Gurdjieff

     Gurjieff_oeuvres.jpg

    Nouvel entretien écrit avec Patrick Négrier autour de l'enseignement de Gurdjieff et des "Récits de Bélzébuth à son petit fils".

    Cette nouvelle salve de questions vient expliciter certains concepts ou zones d'ombres du premier entretien, tout en approfondissant la "religiosité philosophique" proposée par Le Maître spirituel caucasien.

    L'auteur de trois livres sur l'"enseignement Gurdjievien" avait également conçu en 2007 pour Baglis TV, un film sur Gurdjieff, intitulé « La Tradition et la voie des maîtres ».

    Excellent découvrement !

  • Patrick Négrier éclaircit le mystère Gurdjieff

    Entretien écrit avec Patrick Négrier, philosophe de formation et écrivain.

    Trois de ses derniers livres (dont "l'échelle des idiots" qui vient de paraître) rendent hommage à G.I Gurdjieff, ce Maître spirituel du siècle dernier dont l'influence se fait encore diablement sentir.

    Il évoque avec nous, de façon synthétique, le fruit de ses recherches et expériences personnelles sur l'enseignement du "Maître de (la) danse", sobriquet dont Gurdjieff s'affublait dans les "Récits de Bélzébuth à son petit fils", première série de la trilogie "du Tout et de tout.

    (Entretien au format PDF réalisé par courriel).

     

    l'echelle des idiots-accarias l'Originel.jpgLe travail selon Gurdjieff - Ivoire Clair.jpgGurdjieff Maître spirituel - L'originel.jpg

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  • Gilles Farcet, l'enseignant beat

    farcet.jpgEntretien libre avec Gilles Farcet, suite à la sortie de son dernier livre et premier roman "la joie qui avance chancelante le long de la rue - Fragments d'une parole beat inconnue".

    Trente ans après avoir côtoyé quelques acteurs de la Beat Génération, dont A. Ginsberg, il exhume une parole intemporelle et d'une modernité absolue, personnifiée par un certain Hank...

    C'est aussi l'occasion de poser quelques jalons sur le journaliste qu'il fût et l'enseignant qu'il est, dans la lignée d'Arnaud Desjardins.

    Audio en trois parties d'une bonne dizaine de minutes chaque, réalisé début Aout 2017.


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