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Ecologie - Page 6

  • C'est l'heure de l'alerte verte

    Lancer l'alerte, Jean-Christophe Tixier, Rageot éditions, 2021, Heure Noire, La Traversée, Guilty « J’ai dit la vérité. Je serai soutenue. Il y a des nappes phréatiques dessous ! Et il y a toi, moi, et tous les habitants du coin qui buvons cette eau !  Ça ne pouvait plus durer. »

    Une usine qui emploie la moitié d’un village de montagne ; Nathalie, une chauffeure de camion-citerne, chargée de rejeter des déchets dangereux dans la nature ; César, son fils de 17 ans, qui sort avec Lou-Ann, la fille d’un des dirigeants. Rien ne semble troubler cette idylle jusqu’à ce que Nathalie dénonce le scandale en se filmant déversant les produits chimiques dans la campagne. La vidéo ne tarde pas à faire le tour du village, et bien au-delà. Voici Lancer l'alerte, le roman de Jean-Christophe Tixier réédité ce mois-ci en poche aux éditions Rageot.

    « Les phares accrochent le muret du jardin. Soudain, dans le faisceau lumineux s’affichent des insultes tracées à la peinture noire »

    Dans cet endroit isolé, où la délocalisation plane comme une menace diffuse, chacun devra prendre position, s’engager pour ses convictions ou se taire pour conserver son travail, son rang, ses amis ? Les deux adolescents, ainsi que leur ami Dramane, vont voir leur existence bouleversée, passant de l’insouciance de la jeunesse à la conscience écologique, par les multiples répercutions de leur engagement, quel qu’il soit. Leurs parents aussi devront assumer leurs actes. Les lanceuses et lanceurs d’alertes, ne sont pas forcément des héros, ils peuvent être adulés par une partie de la population comme menacés par leurs voisins, traînés en justice par les sociétés incriminés ou les pouvoirs publics.

    « Il la fixe d’un regard dur et froid. Le temps s’étire, puis il lâche dans un souffle : -  Laisse moi. Tu m’as attiré dans un piège ici ! Son accusation est un coup de fouet qui la cingle et la met K.O »

    Jean-Christophe Tixier, l’auteur, nous rappelle qu’il n’est pas toujours simple de rester en accord avec ses idéaux et ses principes. Entrer dans l’âge adulte, c’est aussi se demander comment et dans quel monde on veut vivre. Un thriller intense à mettre entre tous les mains, de l’adolescent au « boomer ». L’auteur, qui a reçu de nombreux prix, a l’habitude des romans policiers puisqu’il en a déjà publié plusieurs dans la collection Heure Noire. Il aime également éveiller la jeunesse aux problématiques actuelles comme avec son roman La Traversée sur le périple de Sam, de l’Afrique à l’Europe ou son récent Guilty sur la culpabilité et les réseaux sociaux.

    Image: Rageot éditions

  • Science et foi au diapason

     

    L : Comment la religion et la science pourraient –elles se concilier ?

    -A la Nouvelle Lumière, on reconnaîtra qu’elles sont UN,

    Toujours, elles ont été UN.

    UN, comme la mélodie et le rythme, inséparables.

    Chaque membre du grand orchestre joue séparément.

    Mais la symphonie est UNE. (Entretien 27 – Lili – Dialogues avec l'Ange)


    "C'est probablement ce genre de blocage, dû à l'atrophie d'un mental occidental scientiste et donc allergique à toute forme de connaissance intuitive ou d'intelligence émotionnelle, qui explique qu'il soit difficile d'étudier en sciences les propositions comme...nous nous adressons à la branche du multivers que nous allons vivre dans le futur par nos pensées portées par la vibration de nos émotions !..." (Le Grand virage - p.228)



    le grand virage.jpgPhillipe Guillemant est une caution scientifique, médiatiquement populaire, en vogue.
    Il publie "Le grand virage de l'humanité" chez Trédaniel éditions, un livre qui vient synthétiser les évènements sanitaires récents en les incluant dans un contexte futuriste tout sécuritaire avorté.
    Ingénieur physicien au CNRS, il est au fait des prouesses de l'Intelligence artificielle et  synthétise (il schématise et modélise pour les rendre plus compréhensible) en tant qu'auteur à succès, les thèses des physiciens quantiques, proposant lui-même une théorie originale et utopiste (c'est lui-même qui le dit) : le “futé lumineux”.
    Adepte et pionnier de la rétrocausalité en France (le futur existe déjà et envoie des informations dans le présent par le biais de synchronicités notamment), il ne croit plus au "foutur" orwellien du tout contrôle numérique avec objets connectés et peuple-machine asservi mais pense que l'épisode covid est venu révéler une autre futur possible et désirable, le fameux "monde d'après" plus solidaire, empathique et conscient des nouveaux enjeux planétaires. Ce "futé lumineux" coïncide avec l'homme éveillé, espoir et essence de la spiritualité et de la religion. Plutôt qu'hyper-connecté, c'est l'homme relié à la nature et à son coeur (par opposition au mental) qui résonne un futur positif en vibrations de joie, foi ou saine intuition (l'intelligence émotionnelle en action)
    Pour Philippe Guillemant, le scientisme, véritable religion de la modernité, touche à sa fin, incapable qu'il est d'intégrer des réalités validées par la physique quantique (immortalité de l'âme, libre arbitre, phénomènes ovnis, conscience distincte du cerveau, plein d'information du vide quantique, EMI, états de conscience modifiés, synchronicités...). Englobant les théories du complot sans y croire vraiment (la peur ne fait que renforcer un monde ou une situation cauchemardesque), il intègre l'épisode covid dans une décennie qui a permis une maturation citoyenne face aux puissances financières et numériques qui ne voyaient en l'homme qu'une machine sans âme , ainsi du "transhumanisme qui n'est qu'une idéologie du Forum économique mondial"(p.106).
    Brillant, intelligent (parfois trop avec une centaine de pages au vocabulaire scientifique ardu et compliqué/technique pour résumer la "physique de la conscience), modélisable à souhait, ce livre parie sur une réforme de la pensée sclérosée et matérialiste en une vision éclairée et spiritualiste de l'humanité.

    L'auteur, qui est un lecteur et pratiquant de l'enseignement des "Dialogues avec l'Ange" envisage une issue positive et reliée (entre cœurs vivifiés) pour la planète, qui partirait de France. L'éveil des consciences a t'elle vraiment eu lieu ? L' effet sera t'il boule de neige ? Sa foi ne souffre t'elle pas d'un excès de naïveté ? Sommes-nous au contraire dans le dévoilement (l'apocalypse) des forces obscurantistes à l’œuvre ainsi que de leur opposées lumineuses ? C'est de l'acceptation d'une identité toujours plus numérique que dépendra in fine, d'après Mr Guillemant, le passage dans un univers sans retour.


    "Le futé du cœur est un nouveau futur construit par l'aspiration humaine à se relier au soi au travers d'un nouveau mode de vie résilient, solidaire, autonome et respectueux de la nature." (p.106)

     

  • Un avis éclairé sur le tabac et l'ayahuasca

    "Dans ce petit livre, nous combinons le savoir indigène et la science, parce que nous pensons qu'ils se complètent et parce que leur juxtaposition met un large éventail d'informations à disposition de ceux qui pourraient s'y intéresser.
    Nous n'encourageons pas les lecteurs à consommer du tabac ou de l'ayahuasca mais à comprendre qu’approcher ces plantes puissantes requiert de la prudence, du respect et de la connaissance.
    "

    Narby.jpgUn petit livre paraît chez Mama éditions à l'initiative de Jérémy Narby, qu'il co-signe avec Rafael Chanchari Pizuri, la caution indigène (médecin et enseignant Ashaninca) sur les "deux plantes enseignantes (que sont) le tabac et l'ayahuasca". Le sous titre du livre est important puisqu'il s'agit de "deux éclairages visionnaires et complémentaires sur les plantes maîtresses".
    Le chamane livre ses connaissances issues de visions ou de récits oraux avec ou sur le tabac et l'ayahuasca, leurs substances/âme et effets sur la psyché ou le corps du patient. Cet entretien retranscrit par Jérémy Narby lui sert de matériau à l'exploration anthropo-scientifique desdites substances.
    Il va convoquer une somme impressionnante d'ouvrages et de thèses récentes en les matières pour essayer d'y voir plus clair sur la nicotine issue du tabac ou sur les éléments intervenant dans la conception de l'ayahuasca à proprement parler. Le résultat est pragmatique, intéressant et non conventionnel, puisqu'il déconseille vivement ( et sans appel) le tabac industriel et son mode de consommation effréné (ainsi que ses dérivés nicotinique comme la vape ou le tabac à priser) et qu'il nuance le rituel ayahuasca à la mode sans avoir de véritables connaissances sur le produit ou le type de médecine pratiquée ( la guérison est opposée à la sorcellerie, l'ayahuasca jaune/ciel à la noire...).
    Il rappelle que ces deux plantes sont maîtresses car puissantes. Je schématise volontairement mais elles ne sauraient livrer leur pleine aide et informations qu'utilisées à bon escient dans tout leur processus de fabrication et dans un esprit bienveillant, ce qui est de plus en plus rare. Les savoirs des deux camps (chamans et chercheurs) mériteraient de s'inter-écouter (malgré des divergences lexicales, les différences ont tendance à s'estomper avec l'avancée des connaissances) pour parfaire l'efficience des plantes-remèdes et causer le moins de nocivité possible. Olivier Chambon appelait déjà de ses vœux à l'époque de "la médecine psychédélique" (2009) une alliance médico-spirituelle (soit amérindienne et occidentale) à visée thérapeutique.
    Même si leur efficacité est démontrée dans un contexte chamanique précis comportant un mode opératoire culturellement admis (anxiété, peurs, traumas...), notre législation et type de société marchande consomme ces produits de manière sauvage ou déritualisée, amenant leur face sombre à s'exprimer (folie, cancer, intoxication...).
    Ce livre est un jalon de plus dans la coopération des savoirs et l'échange des connaissances. Bienheureuse initiative de Jérémy Narby dont le grand retour et espérons livre-clé sera pour 2022 avec un essai tout autant éclairé sur le cannabis.

    Nous avions interrogé l'anthropologue en 2009 (40 min) sur son parcours et ses idées. En l'état, tout était déjà là (en collaboration avec radio Lumières) :

    entretien avec l'anthropologue jeremy Narby.mp3

     

  • Eyes wide open

     

    Lurgence-daimer-P1-900x1380.jpgSofia Stril-Rever opère une jonction des sources spirituelles pour mieux diffuser leur essence et socle commun : l'Amour originel.

    Dans son livre “l'urgence d'aimer” paru chez Massot Éditions elle évoque ses principales rencontres sur le chemin : du Dalaï Lama (dont elle est la biographe) à sœur Emmanuelle, d'Amma à Thich Nhat Hanh, d'Arvol Looking Horse à Samdong Rinpoché, de Bouddha à Jésus.

    Elle propose une synthèse pratique de ses influences sous forme de 25 “médit-actions” centrées sur le cœur, son épure et son pouvoir de guérison pour soi et autour de soi, puisque nous sommes tous reliés (un nouveau credo : “Tu es donc Je suis”).

    Sa clairvoyance, son hypersensibilité et sa conscience apocalyptique (la première partie du livre), plutôt que de la bloquer pour agir, ont éveillé en elle un déclic illuminatif et l'émergence d'une responsabilité à mettre au monde “l'humanité du deuxième feu”. Il s'agit de la part d'ange des personnes de bonne volonté, dont l'aura vibratoire diffuse la paix, la joie ou encore l'Amour inconditionnel pour le Vivant sous toutes ses formes, malgré le sort et l'épreuve auxquels Il est aujourd'hui confronté.

    Car si tout s'effondre à l'extérieur (elle ne renie pas la thèse collapsologue), à l'intérieur tout se relève avec le temps et se révèle lumineusement opérant. Cette (re)construction donne force et courage pour agir et s'engager, en ce qui la concerne, dans une organisation non gouvernementale (www.bethelove.global) porteuse de changements positifs pour la planète à l'horizon 2030 (l'Arbre-monde), avec un slogan : “incarnez l'amour que vous souhaitez pour la planète” et des icônes bien vivantes, de Greta Thunberg au Dalaï Lama.

    Si elle n'a pas trouvé la Source, du moins en a t'elle, à la lecture de ce livre, le souvenir précis et précieux : se savoir aimé inconditionnellement et être part du souffle créateur “qui lie et structure les atomes, de l'embryon aux étoiles”. Un livre manifeste pour une cause magnifiant le Vivant, une émissaire et pilier d'un monde futur amoureusement médité.

     

  • L'union du Ciel-Esprit et de la Terre-Mère

     

    L'objet du yoga est de faire descendre la conscience supramentale sur la Terre, de l'y fixer, de créer une espèce nouvelle où le principe de la conscience supramentale régira la vie intérieure et extérieure, individuelle et collective” (p.187)

     

     

    Aurore-900x1447.jpgLes éditions Massot signent un très bel essai de Cristof Alward-Pitoëff : “L'aurore d'une vie nouvelle”, sur les vies parallèles et singulières de Sri Aurobindo (Aurobindo Ghose :1872-1950) et Mère (Mirra Alfassa née en France :1878-1973) qui finiront par œuvrer de concert en Inde, pour un changement spirituel et politique d'envergure (en tant qu'indien, Aurobindo voulait donner une vision exemplaire de la spiritualité).

    L'auteur est un témoin participatif de l'aventure. Il a connu Mère, la naissance d'Auroville (une ville créée en 1965 et vouée à l'unité humaine proche de Pondichéry), dans laquelle il réside actuellement et nous propose une brillante synthèse de l'enseignement de ces deux grands géants de la spiritualité.

    L'ouvrage, lettré, poétique et truffé de hautes envolées de l'esprit, est émaillé d'extraits de poèmes, lettres et paroles qui suscitent l'envie de connaître d'avantage cette philosophie novatrice.

    Ce binôme légendaire prônera donc la descente et l'intégration du “supramental” sur Terre, cette “simple présence au monde et impensable légèreté d'être (p.92)...ce pouvoir de connaissance et d'action naturellement conscient de la Vérité (p.142)”, devenant eux-mêmes découvreurs et terreau d'expérimentation de cette “influence divine, paix, Lumière, force qui travaille”.

    Ils rayonneront de cette mutation en profondeur malgré et envers les forces destructrices à l'oeuvre dans le monde au début du 20ème siècle, puisque, comme le rappelle Mère “La seule attitude vraiment efficace est un don parfait, total, fervent, de son être à Cela qui est au-dessus de nous et qui seul a le pouvoir de tout changer” (Entretien du 29 Oct 58).

    Bien entourés (Alexandra David Neel ou encore Satprem...) et bien guidés (ils eurent tous deux de grands rêves numineux et visionnaires), leur cheminement fut parsemé de synchronicités heureuses (l'indépendance de l'Inde, la construction d'Auroville...) et ils furent, de leur vivant, élevés à un rang quasi divin, couple mythique par excellence. A la mort d'Aurobindo, Mère saura notamment se connecter à son esprit, elle qui avait des connaissances en occultisme, confirmant l'immortalité de ce dernier.

     

    Leur philosophie offre de nombreux parallèles avec l'enseignement des “Dialogues avec l'Ange” qui furent révélés à la même période (pendant la seconde guerre mondiale) mais connus du public seulement dans les années 80 par Gitta Mallasz.

    On y parle aussi des noces entre matière et esprit, Amour et Lumière ; de la naissance du Nouvel Homme ; d'une Conscience cellulaire transcendant la mort ou Co-naissance ; d'une union de l'homme et de l'Ange assimilable au “supramental”, sans religiosité aucune.

    Un mode de vie ou une façon d'être “naturelle” selon Gitta, réconciliant “vie matérielle et spirituelle” d'après Mirra.

    Même si l'Inde est le modèle et cadre spirituel (les Védas, la Gita...), comment ne pas évoquer les similitudes entre ce “supramental” et l'Esprit-sain, le symbolisme du Matrimandir (le dôme méditatif au centre d'Auroville) et la Jerusalem céleste dans l'Apocalypse (les chiffres 4 et 12 par exemple) ou la Sphère présente au centre du Dôme et dans les Dialogues avec l'Ange...

    Cet essai vient nous rappeler que la tradition est une, sœur et science de l'esprit et que, comme annoncé dans les textes sacrés, la conscience humaine vit une évolution, un changement de paradigme tout en retournant à la Terre et donc à la Vie (la Mère). Ce “yoga de transformation de la nature” est une interprétation ésotérique possible (ou spirituelle) du message religieux (qui est Un), son application pratique à l'approche d'un nouveau monde régi par l'esprit, dont le Christ fut précurseur et modèle parfait.

     

    Chacun doit savoir s'il veut s'associer à un vieux monde prêt à mourir, ou travailler pour un monde nouveau et meilleur qui se prépare à naître...avant de mourir, le mensonge se déchaine. Pourtant les gens ne comprennent pas la leçon de la catastrophe. Devra t'elle arriver avant qu'ils ouvrent les yeux à la Vérité ?”

    (Paroles de Mère vol 1-p.212).

     

  • L'âme animale

     

    Le vrai sentiment est immobile,

    IL AIME TOUT ET RAYONNE.

    Entretien 10 des Dialogues avec l'Ange

     

    Les récits extraordinaires évoquent un climat de bonté, de joie, de paix, d'amour offert à tous, hommes et bêtes, et se situent dans un lieu où tout est possible : la chambre intérieure éclairée par l'Esprit. A ceux qui les écoutent ils donnent de raviver leur foi, de recouvrer leur innocence et de rappeler la puissance miséricordieuse de Dieu”. (p.77)

     

    Jacqueline Kelen,Les compagnons de sainteté - Amis de Dieu et des animaux,Editions du Cerf,G.I GUrdjieff,Récits de Bellzébuth à son petit fils,Charbonneau-Lassay,le Bestiaire du Christ,Octobre 2020Tout juste auréolée du prix de la liberté intérieure pour "Histoire de celui qui dépensa tout et qui ne perdit rien", la prolixe Jacqueline Kelen revient chez Cerf Editions avec  " Les compagnons de sainteté - Amis de Dieu et des animaux".
    Il s'agit d'un livre thématique qui recense les occurrences et édifications animalières au sein des religions monothéistes (Bible, Coran, récits de saints de toute confession) et des philosophies ou doctrines orientales (anecdotes de sages). Chaque historiette est classée, contextualisée et analysée et l'on s'instruit autant que l'on découvre une sagesse universelle dont l'animal est la clé.
    C'est un ouvrage plaisant, assez exhaustif et riche sur le sujet des relations de communion entre hommes sages/saints et animaux sauvages ou domestiqués. Comme d'habitude avec Madame Kelen, nous sommes pris dans un voyage spirituel avec quelques sermons de bon ton.
    En filigrane se dessine la sensibilité et amour de l'autrice pour ces deux protagonistes de l'Histoire spirituelle (sans oublier végétaux et minéraux), qu'aurait apprécié G.I Gurdjieff qui mettait en scène un Belzébuth compassionnel avec la gente animale à travers l'histoire de l'humanité.
    Et Jacqueline Kelen de rappeler le caractère sacré et non déchu ( de l'état édénique) de tous les animaux aidés ou aidants, sauvés ou sauvants, sur le chemin des hommes de vertus.
    Parfois plus proches des mystiques que des hommes, ces compagnons de route sont ici magnifiés et mis à l'honneur pour leurs qualités étriques ou leur amour désintéressé, suscitant parfois vocations ou illuminations auprès de cœurs aimants ou épris de Dieu.

    L'autrice insiste sur ce cœur, “ lieu où se manifeste l'Esprit, lieu de la connaissance supérieure...qui octroie la communion”, par rapport au savoir, intellectuel par définition, qui “crée souvent séparation et division”. La compagnie des animaux ou des plantes permet parfois cette décentration de la tête au cœur et la fortification de cet organe subtil, presque invisible à l’œil nu, mais d'une puissance à faire trembler les montagnes ou à discerner l'essence des êtres dans l'instant, organe visionnaire coutumier chez les chamanes, sages et saints de tous bords, mais aussi des éternels enfants.

    Même si l'histoire publique du Christ est assez pauvre en “compagnons de sainteté” (l'âne, le bœuf, le coq...), Louis Charbonneau de Lassay consacra une partie de sa vie au Bestiaire du Christ, nous rappelant par la symbolique, le lien sacré et indéfectible entre toutes les parcelles de la Création.

     

    Les liens tissés sur un plan profond entre un homme et un animal s'avèrent impérissables. Leurs âmes se retrouveront toujours. Ceux qui sur terre sont aimés sur le plan supérieur de l'Esprit se retrouveront dans l'Esprit (l'Un, l'Absolu, le Soi...). Ce n'est pas là un vœu légitime mais une limpide évidence”. (p.194)

     

  • Un "dimanche" ensoleillé

    julie tenret,sicaire durieux,sandrine heyraud,dimanche,théâtre des célestins,collectif focus et chaliwaté,joachim jannin,jean-raymond brassinne,zoé tenret,bruno mortaignie,sébastien boucherit,sébastien munck,guillaume toussaint fromentin,brice cannavo,tristan galand,lyon,octobre 2020

    Tout juste auréolé de deux prix Maeterlinck de la critique pour le "meilleur spectacle" et la "meilleure création artistique et technique", Dimanche, du collectif bruxellois Focus et Chaliwaté détonne par sa créativité et son originalité.
    Les trois compères auteur/trices , metteur/euses en scène et acteur/trices (Sicaire Durieux, Julie Tenret et Sandrine Heyraud) s'en donnent à cœur joie et rivalisent d'ingéniosité physique et poétique pour évoquer par plusieurs saynètes (des documentalistes animaliers à la famille subissant les éléments chaleur et vent violent), le tragique et effrayant dérèglement climatique (les sons de Brice Cannavo sont terrifiants) contrebalancé par ce ton plutôt burlesque et comique qui confine à l'absurde.
    Les références à Chaplin ou Keaton sont assumées pour le théâtre gestuel, Philippe Genty à nos yeux, pour la presque magie, tout en incorporant d'autres disciplines artistiques : marionnettes, théâtre d'objets ou vidéo.
    Il y a cependant une vérité qui point au milieu de tout ce chaos, c'est cette possibilité pour l’être humain de créer et de jouer avec la matière-corps pour la transfigurer en quelque chose de lumineux. L'espoir est permis !

    A voir jusqu'au dimanche 25 Octobre au Théâtre des Célestins.

    Petit entretien audio (5 min) avec Julie Tenret

    podcast