« - Le but est de courir quatre kilomètres non-stop fin décembre. On va commencer doucement, cette semaine avec un kilomètre sans s’arrêter. Je ne veux pas de plaintes, c’est trop facile. Si je n’avais pas peur que ça déplaise au principal, je vous le ferais faire sur les mains ».
La diagonale du vide. Peu de visiteurs, à part en coup de vent sur la route des vacances, plus d’usines, délocalisées les unes après les autres, pas de loisirs et toujours les mêmes têtes à des kilomètres à la ronde. Un reportage de temps en temps pour parler d’un agriculteur à l’agonie ou d’une boulangerie qui ferme. Bref, ça fait pas rêver mais c’est là qu’habitent Jeanne, Inaya, Lou-Ann et Manoa, les protagonistes de Seconde chance, roman de L. Karol aux éditions Mijade. Ils sont en 6ème et connaissent déjà les difficultés de leur territoire et celles de leurs parents à conserver leur travail. Ainsi, quand la joyeuse bande découvre que l’une des leurs cache sa honte d’être devenue « pauvre », ils décident d’agir pour changer les choses.
« Tu vas être riche ! Faudra pas nous oublier quand tu auras ta villa avec piscine sur la côte, je poursuis sur le même ton. Le visage de Lou-Ann se ferme brusquement. Elle serre les mâchoires avant de nous tourner le dos et s’éloigner précipitamment ».
Plus facile de donner à quelqu’un dans le besoin que d’avouer qu’on aimerait de l’aide. Les parents de Lou-Ann préfèrent vendre leurs meubles en cachette, tandis que leur fille porte manteau et chaussures qui ne lui vont plus depuis longtemps. Jeanne a donc l’idée géniale de créer un système d’échange entre élèves, au sein même du collège auquel tout le monde peut participer sans être jugé ou méprisé en raison de sa pauvreté. La bonne humeur d’Inaya, la réflexion de Manoa et l’enthousiasme de leur professeure de français vont l’aider à concrétiser cette utopie. Dès lors la fameuse « diagonale du vide » ne paraît plus si inutile...
« L’effet de la doublure argent brillante sur le tissu noir mat est magnifique. On dirait que c’est fait pour. Elle l’a customisé en nouant une espèce de scoubidou en ruban turquoise et rose attaché à la fermeture éclair de la poche de poitrine ».
Seconde chance, qui se lit facilement (à partir de 11 ans), aborde la question de la perte d’emploi et de statut social avec justesse, sans pathos et à hauteur d’enfant. Les discussions entre adolescents apportent légèreté et bonne humeur. Le livre permet de découvrir l’intérêt de l’économie circulaire et du développement durable sans être moralisateur et en s’adaptant à la passion des jeunes pour leur look en perpétuel (re-)construction. De fait, de plus en plus de collèges aujourd’hui organisent par exemple des défilés de mode avec des vêtements donnés par les élèves ou les professeurs. À la fin de la journée chacun repart avec le T-shirt ou le jean de son choix. Ce roman pourrait donc à son tour inspirer les jeunes -et leurs parents- pour leur établissement, leur immeuble ou leur quartier et ce quel que soit leur lieu de vie, à Paris ou Ici-ya-rien-village.
Image: Éditions Mijade
Avec "l'éveil psychédelique", paru aux éditions Leduc, le psychiatre Olivier Chambon met l'accent sur la spiritualité inhérente aux PDL (pour psychédéliques) et leur fonction d'initiateurs à une conscience élargie : “Ils révèlent l'âme”.
Vincent Keisen Vuillemin est un pont original entre le bouddhisme zen (qu'il pratique depuis 35 ans et enseigne en Suisse) et les avancées récentes de la physique quantique (physicien de métier au CERN de Genève). Dans "Zen et physique quantique" paru aux éditions Deux Océans, il relate ses deux passions, sa compréhension des disciplines et leurs ressemblances.
«- On peut m’expliquer ce qui se passe ? Demande ma mère d’un air agacé. Je voulais prendre mon traitement mais la boite a disparu. »
“
Dans "Apocalypse show, quand l'Amérique s'effondre" (chez Playlist society), qui est un condensé d'une thèse sur le sujet de la fin du temps dans les séries américaines, Anne-Lise Melquiond analyse la psyché du Nouveau monde comme celle d'un éternel recommencement, entre reproduction du système capitaliste déjà existant ou glissement de ce dernier vers un ordre plus extrémiste et rigoureux.
Respirer. Un mouvement naturel et instinctif pour les humains. On n’y prête peut-être plus attention depuis un certain virus. Pour Ulysse et ses camarades cela relève de l’exploit. Enfermés depuis leur naissance dans un centre qui les protège ils doivent vivre avec leur asthme, leur inhalateur et leur toux à répétition. Impossible de franchir les murs, au dehors tout est pollué, brûlé, gris, nature évaporée. Ils rêvent du monde d’avant qu’ils n’ont jamais connus et se consolent avec de vieilles brochures de voyages.