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Ecologie - Page 6

  • Disparition rébellion

    Sable bleu, Yves Grevet, Syros, août 2021«- On peut m’expliquer ce qui se passe ? Demande ma mère d’un air agacé. Je voulais prendre mon traitement mais la boite a disparu. »

    Plus de pétrole, plus de charbon, plus de produits chimiques, à première vue le monde dans lequel vit Tess fait plutôt rêver. Sauf que, dans Sable bleu, nouveau roman d’Yves Grevet chez Syros, ces phénomènes ne viennent pas de la prise de conscience des humains mais d’évènements étranges qui se produisent simultanément. « Maladie du pétrole », charbon inutilisable et médicaments qui disparaissent du jour au lendemain dans des pharmacies ou chez des particuliers dans tous les coins de la planète. Les autorités sont persuadées que c’est un coup de ces jeunes écolos de « Planet Reboot » considérés comme les nouveaux terroristes par les gouvernements. Manque de pot pour Tess, la jeune fille milite au sein du mouvement depuis son entrée au lycée et intrigue les policiers. De fait l’adolescente ne se sent pas très bien depuis quelques temps, ressent d’étranges sensations, est la proie de visions dont elle n’ose pas parler.

    Et moi, de mon côté, qu’est-ce que je fais avec ce que j’ai vécu cette nuit ? Avec qui puis-je partager mon expérience sans passer pour une mythomane ?

    Ceci n’est pas une dystopie mais plutôt une utopie. Dans ce roman la nature va mieux, les humains n’ont plus besoin de tranquillisant et l’amour empreigne chaque page. Pourtant quelque chose se trame sur cette planète et des jeunes gens commencent à disparaître. Difficile de savoir jusqu’à la dernière page si ce qui arrive est une bonne ou une mauvaise chose. On suit Tess, avec joie et appréhension, dans son cheminement. Cette héroïne nous réconforte et donne l’espoir d’un monde meilleur. Ici la protection de la nature va de pair avec l’entraide, l’acceptation de l’autre, l’adaptation et le combat pour la vérité. L’auteur aborde aussi, toujours subtilement, les questions de légitimité et de radicalité dans la sauvegarde de la planète, le retour à l’agriculture « saine », pas toujours facile mais aussi la difficulté d’être différent (homo, adopté, hypersensible, etc.) dans une société trop rigide.

    « Et bien … Ils observent tous, depuis plusieurs mois, une très nette diminution de la pollution de l’eau de mer par les plastiques ! Le combat n’est pas encore gagné mais l’amélioration est spectaculaire. »

    Les personnages d’Yves Grevet, sont tous singuliers et attachants, la science-fiction flirte avec le réel et le livre, passionnant, se lit d’une traite. Adolescents et adultes peuvent aisément s’y retrouver et y puiser des idées pour le monde de demain. Bref, ça fait du bien !

    Image: Éditions Syros

  • La valse des croyances

    Les chamans, les scientifiques, les médecins et les poètes, filles et fils de l'Aigle et du Condor, collaborent et réinventent la femme et l'homme de demain dans une approche intégrative. Nous intégrerons la plénitude de notre humanité non pas en améliorant chacun nos spécialités en silos, mais en sachant établir des ponts entre les différents domaines de notre même humanité”. p.81

     

    riou.jpgLa prophétie de l'Aigle et du Condor” est un livre synthétique qui pourrait devenir le manifeste de toute une génération en quête de moyens naturels pour parvenir à un équilibre personnel.

    L'auteur, Arnaud Riou, est passé d'acteur-metteur en scène à enseignant spirituel-conférencier, en apprenant pendant 20 ans la sagesse ancestrale de maîtres indiens, tibétains et mongols. L'ouvrage n'est d'ailleurs pas avare de sentences sapientiales.

    Gravement intoxiqué à l'époque par un mode de vie stressant, il s'en est sorti en intégrant aux soins du corps, ceux de l'âme et de l'esprit.

    Guéri, il a établi des ponts entre la sagesse des peuples premiers (les enfants du Condor) et notre monde moderne (les enfants de l'Aigle), pour particuliers et entreprises.

    La prophétie repose sur un cycle de 500 ans qui alterne la prédominance de l'une des deux visions de l'être et du monde. Actuellement nous entrons dans une phase de renaissance (ère du Condor) de toutes ces connaissances intuitives présentes en l'être humain (télépathie, soins énergétiques, réincorporation de l'âme ou chamanisme, acupuncture,...) pour peu que ce dernier s'ouvre et croit à son potentiel de régénération.

    Lorsque les fils et les filles de l'Aigle cherchent une réponse, ils se tournent vers les spécialistes, les ouvrages de référence ou internet. Lorsque les fils et les filles du Condor cherchent une réponse, ils la cherchent en eux, car ils savent être l'Univers. (p.101)

    De l'infusion et de l'interaction des deux paradigmes-mondes dépendra l'avenir de la planète, à l'image de l'interpénétration juste du yin et du yang.

    L'apport depuis quelques dizaines d'années d'une science ou connaissance toute spirituelle (la médecine parallèle, les états de conscience modifiés, l'aide des esprits tutélaires, la pharmacopée végétale...) pourrait en effet amener le renouveau (nouveau souffle) d'un monde “ancien” (patriarcal, égotique, scientifique et rationnel...) où l'amour se raréfie, à l'exemple d'Arnaud Riou, qui a complétement transformé sa cartographie mentale par une révolution du cœur et de l'esprit.

    Spiritualisation de la matière dans un sens donc, mais aussi possibilité de matérialisation de l'esprit dans l'autre sens (la connaissance pragmatique de l'Aigle sert la sensibilité du Condor), dans un rapport gagnant-gagnant, une gageure possible et souhaitable dans un monde que l'on croirait parfois à feu et à sang.

    Sans basculer totalement dans un paradigme indigène, de nombreux ponts sont envisagés, en France notamment avec des auteurs qui intègrent la connaissance de l'invisible, Philippe Guillemant, Philippe Rosset, Romuald Leterrier, Ian Kounen, Brigitte Pietrzak,...et nous ouvrent à une dimension jusqu'alors inconnue de notre cerveau.

    Cette vision panthéiste du monde se heurte cependant encore à celle (éculée ?) du monothéisme occidental. L'une est trop souvent opposée à l'autre sous couvert de vieux relents colonialistes. Mais là aussi de nombreuses croyances demeurent (paternalisme, violence, souffrance...) qui mériteraient un œil neuf ou un dépoussiérage, car l'Esprit (de Dieu) est souffle...

     

    Les peuples du Sud nous transmettent un message. Nous rentrerons dans l'ère du Condor lorsque nous nous affranchirons de ce patriarcat ; lorsque les femmes auront pardonné aux hommes et lorsque les hommes n'auront plus peur des femmes. La paix reviendra lorsque nous saurons à nouveau harmoniser nos capacités de méditer, d'apprendre du silence, de revenir en nous, dans notre sagesse, d'agir dans la paix, dans le calme, dans la conscience et dans l'amour.” (p.162)

     

  • Une vision tronquée de l'Apocalypse

    "Cette appréhension d'un autre susceptible de nous corrompre (par contamination), au point d'entraîner la mort, caractérise les régimes de guerre, les régimes totalitaires, les régimes d'extermination. Cette perception let régulièrement les démocraties à rude épreuve. pour se protéger, il faut diminuer le nombre de contacts. tout rapport à autrui est modifié. On construit des murs, des forteresses, des barbelés en tous genres". (p.95)

     

    Il est difficile d'envisager sa fin autrement qu'avec une forme de survie.

    APocalypse show-quand l'Amérique s'effondre,Anne-Lise Melquiond,Playlist Society,The Walking Dead,The Leftovers,Falling Skies,Jéricho,The Watchmen,APocalypse,inconscient collectif,Septembre 2021Dans "Apocalypse show, quand l'Amérique s'effondre" (chez Playlist society), qui est un condensé d'une thèse sur le sujet de la fin du temps dans les séries américaines, Anne-Lise Melquiond analyse la psyché du Nouveau monde comme celle d'un éternel recommencement, entre reproduction du système capitaliste déjà existant ou glissement de ce dernier vers un ordre plus extrémiste et rigoureux.
    Cinq séries principales reviennent plus fréquemment dans l'essai, the walking dead, the leftovers, Falling skies, Jéricho et Watchmen, afin de balayer et souligner l'éventail des fins possibles (zombies, disparitions, attaque extra-terrestre, guerre nucléaire...) mais avec à chaque fois des leitmotivs ou marottes : la survie dans un monde devenu hostile où des règles qui ont fait leurs preuves à travers l'histoire s'appliquent pour faire société.
    L' Amérique préfère en conclusion envisager la fin d'un monde plutôt que la fin d'un système défaillant (face à l'urgence climatique par exemple), comme une lecture en surface du texte de l'apocalypse de Jean où ne seraient retenus que les cataclysmes, fléaux, amputations ; sans voir plus loin le sens étymologique du dévoilement d'un Plan divin lumineux pour l'humanité consciente des enjeux liés à la planète.
    Oeuvre salutaire que ce livre qui nous montre à quel point notre inconscient est imprégné de la culture cinématographique catastrophiste et morbido-angoissante  de nos frères en humanité qui, si nous n'y prenons pas conscience, risque de jouer sur nous européens, comme des peurs archaïques. La France, très observée, semble évoluer vers d'autres alternatives finales, plus humaines et solidaires entre personnes éclairées de bonne volonté. C'est le parti de l'autrice dont certains passages, avec l'épisode covid, son état d'urgence et ses lois liberticides, résonnent avec une acuité presque prophétique...un autre monde est possible !


    "Dans la tragédie de l'apocalypse, des décisions brutales, parfois iniques, un chantage à l'injustice ou des menaces de mort sont toujours justifiés par l'enjeu de la survie. Finalement, ces récits d'effondrement manque t d'imagination, dans leur capacité à présenter de nouveaux mondes possibles : on nous propose soit la restauration des institutions, soit la dérive autoritaire". (p.146)

     

  • L'odyssée du souffle

    Une second souffle, Gilles Marchand, Jennifer Murzeau, Rageot éditeur, août 2021, littérature jeunesse, Greta ThunbergRespirer. Un mouvement naturel et instinctif pour les humains. On n’y prête peut-être plus attention depuis un certain virus. Pour Ulysse et ses camarades cela relève de l’exploit. Enfermés depuis leur naissance dans un centre qui les protège ils doivent vivre avec leur asthme, leur inhalateur et leur toux à répétition. Impossible de franchir les murs, au dehors tout est pollué, brûlé, gris, nature évaporée. Ils rêvent du monde d’avant qu’ils n’ont jamais connus et se consolent avec de vieilles brochures de voyages.

    « Une vague salle de sport pour nos corps déglingués, des lits relativement confortables, des médecins pour s’occuper de nous et des livres datant pour la plupart du XXe et du du début du XXIe siècles. Dehors, tu chopes un rhume, tu meurs dans la journée ».

    Ava, elle, vit dans ce monde d’avant. La jeune lycéenne aimerait que ça bouge, que ça change , que les adultes se réveillent. Cela semble peine perdue. Le climat qui déraille, le désert qui avance, la fonte des glaces, les inondations, les pandémies, les animaux qui disparaissent… Franchement qui ça intéresse excepté Greta Thunberg et Nour sa meilleure amie ? À part en vouloir à la terre entière, Ava ne sait pas quoi faire.

    « Ils étaient devenus des vieux bourgeois cyniques, à l’aise sur l’asphalte, ne cherchant la plage qu’à l’autre bout du monde, après dix heures d’avion qu’ils effectuaient chaque année sans état d’âme malgré mes exposés répétés sur les conséquences de leur mode de vie. Et ça m’a foutu un seum pas possible »

    Dans le roman ado Le second souffle publié chez Rageot ces deux-là ne vivent pas dans le même monde et pourtant une même rage les anime, peut-être l’énergie du désespoir. Ils ne veulent plus se faire dicter leur conduite par les profs, les conseilleurs d’orientation, les parents, les infirmiers, les médecins. Ava et Ulysse cherchent une porte de sortie, une idée brillante pour sortir du brouillard.

    Les auteurs Gilles Marchand et Jennifer Murzeau transportent le lecteur dans leur univers apocalyptique qui ressemble étrangement au nôtre. D’ailleurs n’est-ce pas le même ? Son futur ? Son passé ? Une chose est sûr. Impossible de rester indifférent à la colère d’Ava, de ne pas vouloir s’enchaîner avec elle pour lutter contre le dérèglement climatique. Impensable de laisser Ulysse dépérir dans cette prison aseptisée, de ne pas l’aider à chercher la faille dans le mur malgré la Bête qui rode. Un thriller prenant, à la fois flippant et rassurant, romantique et sombre, qui respire le bon air marin et le vide-ordure.

    Un second souffle vibrant et nécessaire, tant qu’il est encore temps.

    Image: Rageot éditeur

  • Se réapproprier le féminin mythique

    "Les antécédents des romances médiévales populaires sont plus larges que concentrés autour de l'individu et de sa guérison possible. Ils parlent d'un monde dans lequel la puissance et la sagesse féminine ont été perdues, dans lequel la nature a été violée et les trésors de l'Autre Monde ont été pillés, un monde devenu une Malterre. La quête du Graal, le principe féminin, la donneuse et gardienne de vie, n'est pas simplement une quête pour nous restaurer personnellement, c'est une quête pour restaurer le monde". (p.319).

     

    femmes 1.jpgDans "Femmes enracinées-femmes qui s'élèvent" de Sharon Blakie, publié chez Véga-Trédaniel, le constat est amer mais la solution est amour, comme toujours.
    La planète agonise, les hommes et leur quête héroïque ont accéléré le processus de destruction, le statut inférieur des femmes est une des causes du désenchantement du monde...et l'autrice projette de donner des clés pour que le féminin refleurisse et ensemence fertilement la planète, pour ce qui peut encore être sauvé.
    Sur près de 500 pages s'entremêlent son vécu, ses rencontres avec des femmes fortes et inspirantes et quelques histoires et légendes celtes mythiques, dans une forme de psychologie narrative. On pense à des pionnières du genre comme Clarissa Pinkola Estès ou Marie-Louise Von Franz mais Sharon Blackie veut pousser plus loin le curseur de l'explication archétypale rationnelle classique, en convoquant le mystère irrationnel de la pleine incarnation charnelle et sensation-elle. Elle questionne les terres habitées ou visitées en se rapprochant des éléments  (saisons, paysages, folklore, mythes et légendes...) pour retrouver le sens profond et la magie de la connaissance intuitive ou "iomas" qui provient de l'Autre monde, l'imaginal évoqué par H. Corbin, la hiérohistoire éternellement présente dans l'instant, l'esprit hors espace-temps.
    A la différence pourtant d'un Joseph Campbell et de sa "quête du héros", Sharon Blackie propose un parcours résolument féminin, non calqué sur celui de l'homme, car ce parcours rend la femme amnésique de ses valeurs, de ses atouts (son corps  et sa matrice plus que sa tête et son mental) et de son rôle depuis toujours dévolu de sage, gardienne et protectrice de la Terre, bien avant que les religions et leur Dieu ne vienne compliquer les choses et spolier leur génie (La "Malterre").
    Dans ses conclusions cependant, même si une forme d'animisme est préférée au monothéisme "masculin", l'autrice évoque un sain courroux, une miséricorde matricielle envers créatures et création ou encore une forme de co-naissance intuitive, proche du verbe insufflé, autant de preuves que le Dieu des textes sacrés est autant et c'est dommage, méconnu sous son aspect féminin et universel.
    Faire œuvre féminine c'est donc se réapproprier sa souveraineté et son énergie bien souvent accaparées. C'est aussi descendre en corps et creuser les souvenirs du cœur jusqu'aux instants d'un pacte contre (sa) nature pour survivre dans un monde apparaissant parfois comme inhospitalier. C'est enfin s'ancrer où les pieds portent et en ce centre si typiquement féminin des matrices pour à nouveau rayonner de soi. Autant de chemins que de prises de consciences, autant de jalons que de retours à l'enfance.
    Le récit est plaisant et enchanteur. Le style coule de source alternant moments intimistes et coups de projecteurs sur une altérité nourrissante et riche en créativité.
    La selkie, Cerydwen, Rihanon  n'auront plus de secrets pour vous, vous saurez ce qu'est une Elder, une "Cailleach" ou la "bean feasa" en vous plongeant dans ce livre fleuve qui se lit comme un bon roman, avec cette idée que la descente en soi, le désencombrement de ce qui ne nous appartient pas ou plus, la quête du centre dans un corps souvent égocentré, permet de s'alléger et de s'élever spirituellement et moralement, afin de ne pas passer à côté de sa vie...et retrouver ce qui sourd comme potentiel intérieur trop souvent méprisé, occulté ou jalousé.

     

    "La femme sage est l'héroïne, de retour de voyage, ancrée enfin dans sa souveraineté intérieure et dans la Terre où elle vit. Elle est prête à offrir son savoir et ses cadeaux à la communauté" (p.374).

     

  • C'est l'heure de l'alerte verte

    Lancer l'alerte, Jean-Christophe Tixier, Rageot éditions, 2021, Heure Noire, La Traversée, Guilty « J’ai dit la vérité. Je serai soutenue. Il y a des nappes phréatiques dessous ! Et il y a toi, moi, et tous les habitants du coin qui buvons cette eau !  Ça ne pouvait plus durer. »

    Une usine qui emploie la moitié d’un village de montagne ; Nathalie, une chauffeure de camion-citerne, chargée de rejeter des déchets dangereux dans la nature ; César, son fils de 17 ans, qui sort avec Lou-Ann, la fille d’un des dirigeants. Rien ne semble troubler cette idylle jusqu’à ce que Nathalie dénonce le scandale en se filmant déversant les produits chimiques dans la campagne. La vidéo ne tarde pas à faire le tour du village, et bien au-delà. Voici Lancer l'alerte, le roman de Jean-Christophe Tixier réédité ce mois-ci en poche aux éditions Rageot.

    « Les phares accrochent le muret du jardin. Soudain, dans le faisceau lumineux s’affichent des insultes tracées à la peinture noire »

    Dans cet endroit isolé, où la délocalisation plane comme une menace diffuse, chacun devra prendre position, s’engager pour ses convictions ou se taire pour conserver son travail, son rang, ses amis ? Les deux adolescents, ainsi que leur ami Dramane, vont voir leur existence bouleversée, passant de l’insouciance de la jeunesse à la conscience écologique, par les multiples répercutions de leur engagement, quel qu’il soit. Leurs parents aussi devront assumer leurs actes. Les lanceuses et lanceurs d’alertes, ne sont pas forcément des héros, ils peuvent être adulés par une partie de la population comme menacés par leurs voisins, traînés en justice par les sociétés incriminés ou les pouvoirs publics.

    « Il la fixe d’un regard dur et froid. Le temps s’étire, puis il lâche dans un souffle : -  Laisse moi. Tu m’as attiré dans un piège ici ! Son accusation est un coup de fouet qui la cingle et la met K.O »

    Jean-Christophe Tixier, l’auteur, nous rappelle qu’il n’est pas toujours simple de rester en accord avec ses idéaux et ses principes. Entrer dans l’âge adulte, c’est aussi se demander comment et dans quel monde on veut vivre. Un thriller intense à mettre entre tous les mains, de l’adolescent au « boomer ». L’auteur, qui a reçu de nombreux prix, a l’habitude des romans policiers puisqu’il en a déjà publié plusieurs dans la collection Heure Noire. Il aime également éveiller la jeunesse aux problématiques actuelles comme avec son roman La Traversée sur le périple de Sam, de l’Afrique à l’Europe ou son récent Guilty sur la culpabilité et les réseaux sociaux.

    Image: Rageot éditions

  • Science et foi au diapason

     

    L : Comment la religion et la science pourraient –elles se concilier ?

    -A la Nouvelle Lumière, on reconnaîtra qu’elles sont UN,

    Toujours, elles ont été UN.

    UN, comme la mélodie et le rythme, inséparables.

    Chaque membre du grand orchestre joue séparément.

    Mais la symphonie est UNE. (Entretien 27 – Lili – Dialogues avec l'Ange)


    "C'est probablement ce genre de blocage, dû à l'atrophie d'un mental occidental scientiste et donc allergique à toute forme de connaissance intuitive ou d'intelligence émotionnelle, qui explique qu'il soit difficile d'étudier en sciences les propositions comme...nous nous adressons à la branche du multivers que nous allons vivre dans le futur par nos pensées portées par la vibration de nos émotions !..." (Le Grand virage - p.228)



    le grand virage.jpgPhillipe Guillemant est une caution scientifique, médiatiquement populaire, en vogue.
    Il publie "Le grand virage de l'humanité" chez Trédaniel éditions, un livre qui vient synthétiser les évènements sanitaires récents en les incluant dans un contexte futuriste tout sécuritaire avorté.
    Ingénieur physicien au CNRS, il est au fait des prouesses de l'Intelligence artificielle et  synthétise (il schématise et modélise pour les rendre plus compréhensible) en tant qu'auteur à succès, les thèses des physiciens quantiques, proposant lui-même une théorie originale et utopiste (c'est lui-même qui le dit) : le “futé lumineux”.
    Adepte et pionnier de la rétrocausalité en France (le futur existe déjà et envoie des informations dans le présent par le biais de synchronicités notamment), il ne croit plus au "foutur" orwellien du tout contrôle numérique avec objets connectés et peuple-machine asservi mais pense que l'épisode covid est venu révéler une autre futur possible et désirable, le fameux "monde d'après" plus solidaire, empathique et conscient des nouveaux enjeux planétaires. Ce "futé lumineux" coïncide avec l'homme éveillé, espoir et essence de la spiritualité et de la religion. Plutôt qu'hyper-connecté, c'est l'homme relié à la nature et à son coeur (par opposition au mental) qui résonne un futur positif en vibrations de joie, foi ou saine intuition (l'intelligence émotionnelle en action)
    Pour Philippe Guillemant, le scientisme, véritable religion de la modernité, touche à sa fin, incapable qu'il est d'intégrer des réalités validées par la physique quantique (immortalité de l'âme, libre arbitre, phénomènes ovnis, conscience distincte du cerveau, plein d'information du vide quantique, EMI, états de conscience modifiés, synchronicités...). Englobant les théories du complot sans y croire vraiment (la peur ne fait que renforcer un monde ou une situation cauchemardesque), il intègre l'épisode covid dans une décennie qui a permis une maturation citoyenne face aux puissances financières et numériques qui ne voyaient en l'homme qu'une machine sans âme , ainsi du "transhumanisme qui n'est qu'une idéologie du Forum économique mondial"(p.106).
    Brillant, intelligent (parfois trop avec une centaine de pages au vocabulaire scientifique ardu et compliqué/technique pour résumer la "physique de la conscience), modélisable à souhait, ce livre parie sur une réforme de la pensée sclérosée et matérialiste en une vision éclairée et spiritualiste de l'humanité.

    L'auteur, qui est un lecteur et pratiquant de l'enseignement des "Dialogues avec l'Ange" envisage une issue positive et reliée (entre cœurs vivifiés) pour la planète, qui partirait de France. L'éveil des consciences a t'elle vraiment eu lieu ? L' effet sera t'il boule de neige ? Sa foi ne souffre t'elle pas d'un excès de naïveté ? Sommes-nous au contraire dans le dévoilement (l'apocalypse) des forces obscurantistes à l’œuvre ainsi que de leur opposées lumineuses ? C'est de l'acceptation d'une identité toujours plus numérique que dépendra in fine, d'après Mr Guillemant, le passage dans un univers sans retour.


    "Le futé du cœur est un nouveau futur construit par l'aspiration humaine à se relier au soi au travers d'un nouveau mode de vie résilient, solidaire, autonome et respectueux de la nature." (p.106)