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Livre - Page 17

  • Un voyage imaginal

    Chaque humain avait acquis la faculté de se relier au divin en interrogeant son cœur (p.13)


    Brigitte Pietrzak,Visions d'un monde à l'autre,Mama éditions,Jerome Bosch,Apocalypse,Dialogues avec l'Ange,chaneling,monde nouveau,Mai 2023Brigitte Pietrzak (1963-2022) s'en est allée en laissant un petit ouvrage facétieux et malicieux de 50 pages, Visions d'un monde à l'autre, qu'à publié Mama éditions.
    Elle évoque un monde nouveau, idéal pour certains, qui rompt totalement avec celui que nous connaissons. Un monde d'éternité tel qu'esquissé dans le dernier chapitre de l'Apocalypse ou plus détaillé dans les Dialogues avec l'Ange et qui ici est décrit et nuancé, fruit d'une écriture en partie inspirée.
    Bien que court et synthétique, chaque chapitre condense de multiples changements souhaitables ou rêvés pour tout quêteur de paix, d'harmonie ou d'unité. Lumière, conscience et énergie en sont les maîtres-mots, avec un passage radical du mental au cœur et tout le détachement que cela implique (possession, conflits, prédation,manipulation, souffrance, idées, argent...). D'autres entités/origines extra-terrestres sont évoquées pour rappeler notre destin divino-humain et l'intérêt spécifique de notre corps/véhicule pour "canaliser la nouvelle conscience" et se relier verticalement à la Source qui est Mémoire cosmique et mire d'Amour.
    Le plan divin est dépassement des guerres/maladies/cataclysmes pour une transformation et extinction en l'être que nous portons en germe.
    D'aucuns s'arrêteront sur la naissance de pouvoirs (voler, vivre sous l'eau, ressentir pleinement, être télépathe, voyager dans le temps...), d'autres s'extasieront sur la fin des asservissements individuels et collectifs (peurs, maladies, esprits de l'ombre) et l'avènement d'un monde sensitif où l'invisible et la matière sont un, avec  primauté de la nature et du Vivant.
    Ce petit manuel de l'apocalypse joyeuse enrichit tel un prisme (magnifique "Jardin des délices" de Jérôme Bosch en couverture) chaque lecture par ses multiples entrées. Brigitte Pietrzak vivait déjà cette réalité, se sachant "née à la charnière"...et ayant "survécu à la fin d'un monde". Chercheuse de vérité, chamane et chanel, elle laissa en peu de temps son empreinte et signature lumineuses sur une terre en pleine mutation. Elle partit l'âme émerveillée, côtoyant en conscience  ce nouveau paradigme.


    C'était le travail des visionnaires de recevoir les lumières de l'avenir. Ils étaient là pour réussir l'évolution de la planète. On s'appliquait avec confiance à retranscrire leurs messages, suivant les plans qui leur avaient été dictés par les guides.(p.20) 
     

  • Savoir discerner

     

    J.D Beauvallet,interviews,éditions braquage,les inrockuptibles,Brigitte Giraud,Mai 2023Après Passeur, l'autobiographie de J.D Beauvallet, les éditions Braquage publient un copieux livre d'Interviews phares du journaliste des Inrocks avec 21 artistes de renom (Bowie, Björk, Morissey, Bono...) rencontrés entre 1989 et 2017. Ces derniers s'y livrent comme jamais, encouragés par la pertinence et la qualité des questions mais aussi par le respect ou l'admiration (secrète) que leur vouait le journaliste.
    Ces introspections fleuve (deux heures d'entretiens en moyenne), marque de fabrique du mensuel de l'époque, étaient un luxe et du pain béni pour les enfants du rock d'alors.
    Le temps permettait un portrait plus riche, plus réel et originel en esprit, de ces futures ou déjà stars et l'on comprend mieux pourquoi elles le sont devenues. Car Interviews, outre un manuel de questionnaire à l'adresse de musiciens-compositeurs actuels, est aussi un formidable recueil de réussites de déviants d'un système (on mesure d'autant mieux leur décalage avec l'industrie du disque) et un hymne à leurs saintes différences, celles de psychés originales qui accoucheront de créateurs de rêves.
    Sans cesse ramenés a leurs œuvres ou à leur jeunesse par J.D Beauvallet, les artistes interviewés dévoilent et se dévoilent parfois des pans obscurs, cachés ou peu explorés de leur personnalité, à l'origine d'une patte, d'un style, d'une trajectoire ou d'une vision musicale.
    Cette profonde faille originelle et la foi inébranlable en un destin hors du commun est toujours porteuse d'espoir et de créativité pour des générations de jeunes (ou moins jeunes) aficionados aux futurs parcours singuliers. L'auteur sut notamment inventer d'une passion, une belle carrière riche d'aventures.
    Savoir-faire journalistique, document socio-historique, mine d'informations artistiques, révélateur de mythes...l'ouvrage propose de multiples entrées mais aussi et surtout l'essence d'un savoir-être "inrockuptible", que parfait en préface La Goncourt Brigitte Giraud.

     

  • Briser la chaîne

    On constate que toutes les disciplines, qu'elles soient biologiques ou psychanalytiques, convergent vers le même constat : des héritages ont lieu à travers les générations, à la manière de fantômes qui, d'une manière ou d'une autre, trouvent le moyen de se propager dans la descendance et dotent ainsi les héritiers d'un fardeau invisible, mais bien réel...Dans mon cas, j'étais sourde et aveugle a tout ce qu'avaient pu vivre les femmes de la famille avant que cela ne me touche très directement.( p.105)

     

    Adeline Pasteur,mon cancer quelle chance,Mama éditions,entretiens,Lise Bourbeau,Céline leroy,Jean-marc Figard,Olivia,Adeline Pasteur a 37 ans lorsque lui est diagnostiqué un cancer sévère du sein. Dans Mon cancer, quelle chance, paru chez Mama éditions, elle retrace, à l'aune de sa rémission, ce que la maladie lui a permis de conscientiser de sa vie personnelle, professionnelle et de ses liens pathologiques avec sa lignée maternelle.
    Le livre est direct, sans fioritures et fluide à la lecture. Le lecteur avance en profondeur, comme l'autrice, chapitre après chapitre, dans les phases du traitement et leur symbolique très charnelle, avec l'aide d'une batterie de thérapeutes (et médecine parallèle).
    On a le sentiment qu'elle est très accompagnée dans l'épreuve et que ce témoignage écrit importe et impacte au-delà de son entourage proche.
    A la suite d'une lourde médication en trois étapes, Adeline Pasteur fait le tri, relativise, priorise et investigue son histoire personnelle pour mieux s'en détacher. Communicante de profession elle met à jour ce désir d'écriture pour soi (bien lui en a pris !), couplé avec le bonheur de se retrouver reliée en arrêtant de répondre à des injonctions perfectionnistes.
    L'ouvrage est augmenté de quatre entretiens dont un avec Lise Bourbeau et se veut résolument une aide pour tous.tes celles et ceux qui traversent/ont traversé cette épreuve initiatique (ou d'autres que le cancer), tant elle est souvent révélatrice d'une vie à côté de soi, sans écoute sincère et approfondie de ses besoins, rêves ou identité profonde. Les maux du corps révèlent ici des (mots) non-dits et leur empreinte trace un espoir et un horizon pour beaucoup.
     

  • Une pratique enseignante

    Les émotions qui paraissent si énormes et si dévastatrices peuvent être démontées morceau par morceau et vues, petit à petit, pour ce qu'elle sont, une empreinte du passé d'autant plus incrustée que l'enfant était petit et avait peur. (p.29)



    Colette Roumanoff,l'impermanence heuSwamji prajnanpad,advaïta vedanta,Freud,Gurdjieff,Arnaud desjardins,lyings,émotions,Daniel Roumanoff,Colette Roumanoff évoque avec l'impermanence heureuse, aux éditions du Relié, son cheminement de vie à "la lumière et nouveauté" de la parole de Swami Prajnanpad, qu'elle rencontra à 26 ans en Inde, avec son mari Daniel.
    Ce dernier fut également le maître spirituel d'Arnaud Desjardins et un disciple de l'Advaïta Vedanta. Il se passionna aussi pour Freud, fut un spécialiste des Lyings (méditation profonde allongée) et se trouva une accointance avec la vision de Gurdjieff, sans l'avoir rencontré.
    Notre "karma" est pour lui, entaché d'une fêlure primordiale, dans la petite enfance ou la vie intra-utérine et elle conditionne une partie de notre stratégie de (sur)vie. Pour Colette Roumanoff, ce "virus" générationnel, puisqu'il se transmet, fût lié au manque d'amour de sa mère. Le livre explicite bien les conditionnements hérités de l'événement clé, encore présent sous forme d'émotions tout au long de la vie adulte. C'est à force de prises de conscience, régressions et réflexions avec le sage du Bengale qu'elle démantela le processus du manque  jusqu'à la racine pour "devenir libre des jugements de valeur" et accueillir le tout venant sans refus notoire, notamment l’Alzheimer de son mari.
    L'ouvrage est parsemé de citations de S. Prajnanpad pour appuyer la compréhension et le mûrissement de l'auteure à des étapes de sa vie. Chacun y trouvera quelques pépites comme "nous faisons à chaque instant de notre mieux (chacun est parfait à sa façon) ; "l'Amour est neutre" ou encore "nous projetons sur autrui notre moi détesté".
    Par ailleurs "être une bonne mère" résonne en nous de manière presque automatique (être un.e bon.ne conjoint.e/parent, être un homme/une femme parfait.e...) conférant à la méthode et aux paroles du sage une valeur presque universelle, même si chaque cas est particulier.
    Plus que l'imperfection heureuse, l'impermanence heureuse place la vision de Colette Roumanoff dans une perspective non duelle, où chaque instant est vécu et apprécié dans sa nouveauté et unicité, un vibrant hommage à celui qui lui montra la réalisation d'un cœur équanime.

     

  • L'Anti-Christ c'est l'autre

    Je crois que notre génération doit savoir que la Bête de l'événement est là et elle arrive. Et qu'il s'agisse de terrorisme, de cette grande pandémie ou d'autres chocs, il faut la combattre quand elle arrive avec ce qu'elle a de profondément inattendu, implacable...
    E. Macron. Vidéo financial Times du 16 Avril 2020.

     

    Joël Schnapp,chroniques de l'anti-christ,Piranha banc,apocalypse,Joël Schnapp, enseignant chercheur au parcours atypique, publie un essai censé, sourcé et décalé (avec beaucoup d'humour) chez Piranha Banc, intitulé Chroniques de l'Anti-Christ - crises et apocalypses au 21eme siècle.
    Il se sert d'une cartographie apocalyptique traditionnelle pour décrypter ses occurrences politico-culturelles récentes, du Covid au trumpisme en passant par la guerre en Ukraine, les séries TV comme Son Of Anarchy  ou le changement climatique.
    Il révèle l'imaginaire et la syntaxe médiatique utilisés pour décrire la finance, l'environnement ou les mouvances religieuses sectaires, également le discours politique teinté de messianisme et de références à la Bête de l'apocalypse pour conjurer l'ennemi. 
    Plusieurs considérations en découlent :
    La culture ou conscience apocalyptique est présente partout en surface mais sans véritable racines symboliques ou traditionnelles. Sans implication sincère on ne manipule que des concepts.
    Le mythe du sauveur est plus valorisant humainement que celui d'"ennemi impie" mais c'est sans connaître le fameux adage "qui fait l'ange fait la bête", qui recouvre une réalité du symbole bivalent.
    Longtemps bouc émissaire, le peuple juif, messianique, est remplacé par les musulmans "terroristes" alors que l'eschatologie est véritablement le ciment du Coran, d'où la conscience qui en découle.
    Au final, l'auteur estime la crainte ou l'espoir apocalyptique moyenâgeux et y range les déçus du mondialisme dans une case sectaire (évangéliques fondamentaux par exemple) d'idéologie extrême. Or ce réductionnisme n'englobe pas les veilleurs, croyants, êtres consciencieux ou guerriers sociaux et spirituels de tous bords, pour qui l'approche d'un futur lumineux (exempt de vices, corruptions, inégalités...), versant originel de la Révélation (c'est le sens étymologique de l'Apocalypse), est une bonne nouvelle.
    Par ailleurs, et ce n'est qu'une piste, l'Anti-christ pourrait aussi désigner l'impie en soi, le mental affabulateur qui divise par exemple (le dia-bolos) et qu'il conviendrait de soumettre à plus grand que lui...
    Ce court essai probant et bien ficelé mériterait donc un plus grand développement, une profondeur de champ que les médias n'ont ni le temps ni l'envie de délivrer.

     

  • Sur la terre comme au ciel

    La prédiction va enfin se réaliser, mon fils...Il lève les deux mains, paumes tournées vers le ciel comme s'il s'apprêtait à recevoir quelque chose, puis les rapproche l'une de l'autre et joint lentement les extrémités de ses doigts en direction des flammes. Aigle de feu murmure alors : "la prophétie du tigre et du jaguar". (p.133)

     

    9782845945265.jpgLe tome V de la série Shaman, parue chez Mama éditions, s'intitule Les Cieux pour mieux dévoiler ce qui ressort d'un plan prémédité en hauts lieux. L'intrigue imaginée par Tigran se recentre ici sur le couple Tangri et sa femme Hilga, sur leurs destinées chamaniques et la raison de leur rencontre.
    L'action est plus que jamais au rendez-vous avec cinq rituels/cérémonies aux effluves surnaturelles : la naissance de Sevan, fils et deuxième enfant du couple phare ; la guérison d'un ensorcellement par Tangri avec l'aide de l'esprit numineux et sacré de Marie ; la veille mortuaire de la chamane doyenne de la tribu Navajo ; la quête d'un lieu de pouvoir pour le fils adoptif de Tangri et le rite d'initiation de Hilga comme apprentie chamane.
    Les liens d'âme se révèlent encore aussi puissants que ceux des corps et cœurs. Ils tracent des destins, croisent des lignées et réalisent des prophéties, ici l'union symbolique de l'Orient et de l'Occident (chamanique).
    Cet avant dernier tome réveille également l'essence d'Hilga. Jusqu'ici mère de Seta et Sevan et réincarnation (non consciente) d'une chamane accomplie, elle se découvre clairaudiante et enclenche son potentiel de guérisseuse endormi. Son mari Tangri la redécouvre habitée de ressources animales et de pouvoirs surhumains, ce qui actualise sa compréhension du mystère de l'incarnation et sans doute aussi son désir mêlé de crainte.
    Un volume somme toute assez christique, comme un pont que l'auteur, Tigran, souhaitait peut-être tisser entre deux univers pas si éloignés l'un de l'autre que cela, n'en déplaise aux puristes de chaque bord...

     

  • Le sens de la marche

    Le Coran transcrit donc tout autant le propos divin que l'expérience mystique et historique de Muhammad et des premiers musulmans. C'est cela qu'il fait chercher dans le texte, plutôt que des vérités et des normes absolues qui doivent s'imposer en tout temps, en tout lieu et pour tous les humains. (p.44)



    qu'est ce qu'un islam libéral,Omero Marongiu-Perria,Baudouin Heuninckx,Faker Korchane,Michaël Privot,école mutazilite de pensée,lecture historico-critique,Coran inspiré,éditions atlande,Mai 2023Qu'est-ce qu'un Islam libéral est un livre écrit à quatre mains par Omero Marongiu-Perria (sociologue et théologien), Baudouin Heuninckx (docteur en droit), Faker Korchane (philosophe et Imam) et Michaël Privost (docteur en islamologie) et paru aux éditions Atlande.
    Ce court essai en forme de manifeste entend contextualiser ce mouvement de pensée, hérité de l'école de la rationalité mutazilite (9e siècle) et qui depuis un siècle pousse, comme ses prédécesseurs juifs et chrétiens, à l'analyse historico-critique des textes sacrés.
    La modernité, ses révolutions et martyrs, entend se libérer de carcans despotiques ou de prescriptions cultuelles à visée manipulatoire. C'est éclairé et avisé que l'Homme du XXIeme siècle souhaite vivre, sans contrainte ou loi castratrice, pour un lien à son Dieu vivant et empli de sens.
    Le Coran reste encore pour une majorité, intouchable puisque incréé et sa dictée parfaite aurait touché Mahomet alors illettré, constituant son miracle. Cependant, et c'est la force des sciences humaines, on sait maintenant que son message et sa retranscription ont obéi à un contexte historico-culturel, sauf quelques versets intemporels. Comme tout texte inspiré, il est à la fois le fruit de son époque et peut tendre à l'universalité/intemporalité en fonction de l'état spirituel du récepteur/prophète.
    C'est ainsi qu'il recommence à être étudié et perçu dans un effort personnel de perfectionnement souhaitable ou de maturation êtrique. Entre autre savoir discerner les signes du chemin, prendre conscience des mécanismes égotiques ou encore se relier pour percevoir les paroles éternelles

    Les défenseurs (passé et présent) d'un Islam libéral, signe des temps, se démultiplient et donnent des suées aux fondamentalistes de tous bords. La force d'une foi couplée au raisonnement, en écho avec un ressenti intérieur, donne des êtres avertis, libres et justes dans leurs actes et propos. À notre appréhension et pour notre époque, être à l'image de Dieu est plus affaire de commun hôte que de communauté, faisant prévaloir l'individu (et son libre arbitre) sur le collectif (dont on sait qu'il est aveugle).
    Un livre ouvert, synthétique et hommage à ses prédécesseurs qui ont parfois payé de leur vie leur liberté de penser.



    La voie droite n'est pas une destination, c'est un chemin. On ne peut se laisser porter sur ce chemin : on doit le parcourir. C'est de la réussite de ce cheminement que peut venir le salut de chaque individu et de la communauté dans son ensemble. (p.109)