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Choeur - Page 73

  • Une psychanalyse augmentée

     

    Notre conscience est plus vaste que nous le pensons.

    De nombreuses écoles de pensées ou techniques spirituelles et scientifiques émergent et convergent ces dernières années sur ce fait.

    Raviver les mémoires utérines (car le bébé naît avec une mémoire) par des postures appropriées ou des ouvertures de conscience (par la transe chamanique, une technique de respiration ou la prise de substances enthéogènes) fait par exemple partie d'une mouvance actuelle. Il y a trente ans c'était le souvenir des vies antérieures...

    Mais aussi large que soit la conscience, on ne peut s'éviter de panser cette existence, les blessures de l'égo ou les maux de l'âme, qu'ils soient d'ordre familiaux ou professionnels.

     

    martine Gercault.jpegMartine Gercault, psychanalyste de formation (de l'école freudienne) fait partie de ces thérapeutes qui ont senti le besoin à un moment donné, de sortir des carcans du prêt à penser et du "manque de sensibilité, tact ou empathie de l'analyste, souvent responsable de l'échec thérapeutique".

    Empêtrée dans une histoire familiale douloureuse et des aventures violentes à répétition, elle décide de franchir le pas un fameux jour de rencontre avec la technique de respiration holotropique de Stanislav Grof. A ce moment "elle donnait le jour à la femme en elle réanimée, la nomade, dont la terre nourricière se nomme féminité...".

    S'ensuivit une aventure et des voyages (au sens propre comme figuré) dans la sphère des thérapies intégratives et transpersonnelles, incluant le rituel chamanique de feu Michael Harner et Sandra Ingerman.

    C'est de toutes ces rencontres et états non ordinaires de conscience (et de leur potentiel de guérison) que relate "Une psy parle aux esprits", paru chez Mama Éditions.

    C'est également et surtout le livre d'une recréation originale de soi-même et de la relation interpersonnelle, puisque l'autrice l'avait bien compris au début de sa quête de sacré, "une dimension autre se fait jour (dans la relation avec le patient), celle d'un avenir incertain, friable et activateur d'une déstabilisation individuelle et collective", où il s'agit désormais de "danser avec le chaos tout en respectant notre humanité". Ces approches parallèles prennent en compte l'aspect multidimensionnel de l'être humain et redonnent au praticien ses lettres de noblesse (de thérapeute-guérisseur), dans une intégration psyché-âme.

     

    Même si elle tient à ancrer sa démarche dans les pas de ses pairs (Freud évidemment, Ferenczi ou même Jung pour sa théorie de l'Inconscient collectif) comme caution et fidélité aux pères (dont le sien), Martine Gercault peut désormais se définir avec une identité beaucoup plus ouverte et féminine qu'auparavant ("Peu à peu, à travers la méditation, la danse, la peinture, le yoga, le jeu, le chamanisme et l'acceptation des désirs miens, une nouvelle femme naquit, dans sa pluralité"), se prévaloir d'avoir rencontré des pionniers (et peut-être futurs grands noms) de la conscience modifiée et jouir d'un statut de précurseur dans son domaine comme Olivier Chambon, également psychiatre ou d'autres ponts entre plusieurs disciplines ou approches, dont la Francophonie n'est pas en reste (Jan Kounen, Laurent Huguelit, Jeremy Narby, Romuald Leterrier...).

    Dans cette spiritualité explorée par choix, l'autrice évoque souvent la métaphore de la graine qui pousse et qui pour le coup devient un bel arbre au tronc solide (la psychanalyse) et aux branches étoffées (les techniques et disciplines transpersonnelles), avec des racines religieuses certes présentes mais presque reléguées au second plan. L'écriture est riche mais parfois décousue et l'on aurait aimé plus de liant, de fil conducteur, de sève...tout ce qui constitue somme toute les traces de l'Un visible.

     

  • La voix(e) de la forêt-Mère

    mere2.jpegMère est un bon gros livre qui vous accompagne quelques jours avec plaisir. C'est l'histoire d'une apocalypse au sens de dévoilement. Dévoilement du cœur dévoyé des hommes d'après l'esprit de la forêt et dévoilement de Laurent Huguelit, l'auteur et scribe, dans son intimité personnelle et professionnelle, aussi loin que ses souvenirs le portent.

    Qui mieux qu'un chamane en effet saurait entendre et retranscrire l'enseignement ou plutôt le message de la foret amazonienne qui est sans doute la mère mythologique et ontologique de l'humanité, l'ancêtre racine. La description de la médecine indigène (diète, ivresse et purge) explicite les conditions de réception de ces bribes de sagesse ainsi que le nécessaire équilibre des chamanes pour rester sain de cœur et d'esprit.

    Le livre aurait pu s'appeler le cœur du chamane s'il ne nous mettait en garde sur la distance qui nous sépare de son univers mental sain.

    Et l'on découvre l’ascèse, la minutie préparatoire et la clarté lumineuse de ces êtres portés il n'y a pas si longtemps aux gémonies. Qui est fou ? Celui qui purifie son cœur à souhait ou celui coupé de ses racines, le cœur ensanglanté, en souffrance, qui ne fait que projeter sur autrui son mal être biologique.

     

    Mère est aussi un livre pratique qui ne fait pas que dresser un constat à savoir "les intentions sont bonnes mais le cœur n'est pas pur". Il propose une voie, une praxis pour retrouver le chemin de la clarté intérieure qui est celui d'un cœur rayonnant et cela passe par un travail d'attention à soi (sensibilité, équanimité, réflexivité et compassion) et de rétablissement de l'intégrité de l'espace sacré du cœur.

    Ce nécessaire travail de purification du cœur n'est pas nouveau mais la méthode indigène l'est, à base de diète, de chants (les icaros) et de comptes rendus (au sens littéral du vomissement), le tout en pleine immersion dans l'atmosphère moite et exotique d'une maloca (sorte de village thérapeutique ou chacun médite esseulé au sein de la foret) . De quoi laisser le charme agir pour ceux prêt à tenter l'aventure.

    Pour les autres, multiples sont les chemins, pourvu qu'ils aient du cœur, car ce sont ses blessures qui amènent in fine au biocide qui s'avère être en fait un matricide.

    Ce qu'il faut retenir c'est que nous sommes aussi symboliquement des arbres contenant une parcelle de l’arbre ancestral et l'autre n'est qu'un reflet de soi-même à qui parfois l'on inflige le pire des cauchemars. Saurons-nous donc nous sauver nous-même de l'autodestruction, telle est la question ? D'autant que "le pardon est la mère de toutes les purges" mais que l'orgueil est son frein…qui saurait vraiment être à l'écoute donc, et en capacité de dépassement de la nature humaine , une expérience quasi extatique ? Un petit nombre certes mais saura t-il contaminer toute la planète ? Puisse l'avenir le démontrer...

     

  • Alvie dynamite les clichés

    Stand up rester debout et parler, Alvie Bitemo,Rachel Dufour,Florence Pazzottu,Nicolas Masset,Florian Huet,les guêpes rouges, théâtre  du point du jour,maison des passages,Lyon, septembre 2019Dans Stand up, rester debout et parler, l'air de ne pas y toucher, Alvie Bitemo, seule en scène, pointe avec fougue et talent nos pensées stéréotypées parfois héritées de blancs occidentaux dominants et colonialistes.

    Sa joie de vivre communicative emporte toute véhémence par le rire et la musique et c'est tout l’univers d'une artiste noire franco-congolaise qui nous est délivré. L'Afrique (qui n'est pas un pays) nous devient plus familière. L'absence de représentation positive des femmes et hommes noirs dans notre société nous saute aux yeux et nous renvoie à son origine : les racines souvent financières du racisme.

    Le spectacle est écrit par Florence Pazzotti et la mise en scène subtile, inspirée des origines du Stand Up américain, réalisée par Rachel Dufour (Compagnie Les guêpes rouges).

    Stand Up, programmé au Théâtre du Point du Jour et joué dans des lieux nomades comme La maison des Passages à Lyon 5 sera en tournée dans la région jusque 2020.

    Conversation avec Alvie Bitemo et Rachel Dufour à la sortir de la représentation:

    podcast

    Crédit Photo: www.lesguepesrouges.fr

  • Le coeur-lumière des Laïkas

    Le coeur du chamane,Alberto Villoldo,Editions Véga,Four winds Society,Inkarri,prophétie,pachacuti,rêve sacré,Don Manuel Quispé,Laïkas,voie du guerrier lumineux,Don Miguel Ruiz,Castaneda,Septembre 2019.Le cœur du chamane paru aux éditions Véga, est un recueil de mythes et de conversations amicales qu'eut Alberto Villoldo (il les côtoie depuis 25 ans) avec des chamanes andins et notamment Don Manuel Quispe, un des derniers représentants du peuple des Laïkas.

    "Les Laïkas étaient des astronomes, des architectes, des médecins et des prophètes capables de déchiffrer les signes du destin. Ils croyaient que toute grande création dans le monde physique était d'abord le fruit d'un rêve appelé à la façonner, comme un plan architectural tracé dans le monde invisible" (p.47)

    Leur prophétie, comme chez beaucoup de peuples amérindiens, ressurgit après 500 ans de domination européenne et catholique, en un temps critique et stratégique.

    Nous sommes en effet entrés, selon eux, dans le "Pachacuti", le grand bouleversement, qui n'est pas la fin de la terre mais la fin du monde humain connu.

    Afin que nous soyons à nouveau en bonne entente avec la terre et toutes les créatures, il nous faut un nouveau rêve sacré (où tout à chacun puisse trouver sa mission, sa tâche sacrée). La voie du guerrier lumineux, qui est la voie et l'enseignement des Laïkas, consiste à sortir de nos trois rêveries principales (quand...alors...) que sont la sécurité (les besoins vitaux grosso modo), la permanence (se sentir et se conduire tel des immortels) et l'amour inconditionnel (qu'on attend généralement de l'autre), pour redevenir les auteurs de notre vie parfois devenue routinière et nocive.

     

    Pour les Laïkas, à coté du livre d'argent (l'ensemble de nos legs transgénérationnels) qui représente en quelque sorte notre destin tracé, existe aussi un livre d'or vierge, que nous pouvons à chaque instant embellir par nos paroles et nos actes créateurs, dans cet endroit mythique hors de l'espace-temps.

    Les rêves éveillés tels les souvenirs de notre enfance sont certes réels mais pas nécessairement vrais (par exemple un souvenir à hauteur d'enfant ne perçoit pas forcément l'intégralité d'une situation) et nous pouvons apprendre à changer certains cauchemars ou souffrances émotionnelles.

    Cela nécessite un travail sur les émotions et besoins (colère, peur, faim, solitude), un travail de désidentification (des rôles que nous jouons au quotidien) et un travail de réconciliation (d'avec ses défauts ou son coté maudit), tout en méditant sur notre nature infinie, le "Je Suis", qui n'est qu'un corps de lumière uni à la lumière primordiale, la source du tout.

    Afin de créer ce nouveau monde par le rêve sacré, les Laïkas enclenchent la pratique du don quotidien qui aide à transformer les trois rêves et à rester éveillé : don de la vérité, de la beauté et de l'amour.

     

    La prophétie évoque également la figure d'Inkarri, assez proche de celle du Christ en gloire. Le mythe d’Inkarri représente en effet un espoir messianique qui affirme que la tête décapitée de l’Inca créera un corps, lequel en prenant vie instaurera un nouvel ordre ou un nouveau cosmos. "Ce n'est pas tant un enfant-dieu qui est attendu mais qu'une personne devienne un dieu".

    Son peuple sera proche de la nature et engagé dans un processus de purification du cœur, loin du cauchemar apocalyptique d'un système à bout de souffle et du chacun pour soi.

    Il s'avère, à la lecture de ce récit qui vise le cœur, que le sort des peuples amérindiens n'était finalement pas une déroute mais une mise en veille réfléchie de 500 ans avant de revenir tel un phénix délivrer un message de sagesse envers une humanité prête à l'entendre.

    L'enseignement des Laïkas présenté par Alberto Villoldo (il dirige la Four winds society et pratique la médecine énergétique chamanique), fait parfois penser à celui de Don Miguel Ruiz avec Les 4 accords toltèques. Certains dialogues avec Don Manuel, impitoyable et sans concession envers l'auteur, rappellent ceux de Castaneda avec Don Juan, le sorcier yaqui.

    Alberto Villoldo (diplômé en psychologie et anthropologie médicale) trouva en compagnie de ces chamanes de l'Amazonie et des Andes une famille d'âme, dans laquelle il puisa renouveau et santé générale. Il nous livre ici la synthèse de leurs pratiques de guérison et leur vision prophétique, pour tous les amoureux de la planète.

     

  • Alpha Wann en l'état

     

    Expérience à vivre et à revivre que ce festival de l'est lyonnais Woodstower, en plein cœur du magnifique parc-plage de Miribel-Jonage.

    Cela ne ressemble pas, contrairement à son nom, à un énorme site informe et halluciné, au contraire le public n'est confronté qu'à de bonnes (nourriture bio et locale, toilettes sèches, sites de prévention, animations gratuites, prix accessibles, ) et belles surprises (ambiance bon enfant, 4 scènes à tailles humaines avec un son de qualité, des artistes enthousiastes). Mention spéciale au dogzilla et à la caravane des tubes du top 50...

    21ème année d'existence déjà et une vision moderne et pratique de ce que peut être un éco-festival réussi à l'adresse d'une jeunesse à sensibiliser et contenter. La programmation du samedi 31 Aout fit en effet bonne part à la scène hip-hop et électro avec des artistes reconnus et locaux.

     

    woodstower 2019,Alpha Wann,K.S.A,Infinit',Jay Jay,Hologram LoYoussoupha,Cabalerro et JeanJass,Canine,Miribel-Jonage,Lyon,Aout 2019Le collectif féminin Canine à la chorégraphie bien rodée, le jeune vétéran du rap français Youssoupha et sa chaleureuse prestation, le duo planant Trinix, les huit membres du combo lyonnais Kumbia Boruka et son set de cumbia endiablé ainsi que les jeunes vaporeux mais talentueux Caballero et Jeanjass nous ont enjaillé jusqu'à l'heure d'Alpha Wann dont c'était la seconde venue cette année sur Lyon.

    Le concert fut à la hauteur de son talentueux premier album UMLA : flow carabine, rythme et productions taillées pour la scène.

    Accompagné un temps par K.S.A. aka Le loup blanc, Infinit' et Jayjay, il performa plus souvent seul, sans temps mort avec Hologram Lo aux platines (le DJ et producteur d'1995) avec énergie, fougue et brio, laissant le public scander quelques mots bien sentis. Un Don Dada frais et à l'écoute, affuté pour la route, qui gesticule au son des mots qu'il débite en cascade.

    La set-list fut composée en grande partie des titres pêchus du dernier album et de trois quatre de ses précédents Ep's Alph Lauren 2 et 3, dont le très apprécié Barcelone ou entraînant Courchevel.

    Un rendez vous réussi donc et une présence scénique généreuse qui mériterait d'être soulignée et entourée plus souvent que par à-coups. Le jeune artiste parisien débarqué deux jours après son acolyte Nekfeu de leurs tournées respectives fut apparemment ravi d'être là devant un public connaisseur et fidèle qu'il avait en partie côtoyé au Transbordeur et qui lui avait déjà laissé un souvenir impérissable.

    "Ici c'est le vrai rock’n’roll" tança t-il dès l'entame de son set bouillant et engagé. Les programmateurs de Woodstower ont résolument compris leur époque, son message et ses valeurs, 60 ans après le clin d'oeil de Woodstock, orienté vers un futur désirable.

     

    @Crédit Photo Justine Targhetta

  • Gérard Haddad en vérité

    ...Les personnalités des prophètes ont cette particularité psychique de voir les trois catégories du Symbolique, de l'Imaginaire et du Réel harmonieusement nouées...Chez elles, le Nom-du-Père est parfaitement inscrit...Ce ne sont donc ni des psychotiques, ni des illuminés ni même de simples gens gens que Dieu viendrait soudain saisir.. Ce sont nécessairement des érudits et des hommes aux hautes qualités morales...p.55

     

    gerard haddad,marc leboucher,le silence des prophètes,forum salvator,le complexe de caïn,isaac et ismael,spetembre 2019Le silence des prophètes est un jeu de questions réponses entre le croyant juif Gérard Haddad et son homologue chrétien auteur et éditeur Marc Leboucher, paru récemment aux éditions Salvator. L’entretien est tour à tour spécialiste sur le prophétisme hébreu, la psychanalyse, les religions monothéistes ou le conflit israélo-palestinien et plus intimiste à l'abord de la foi et du parcours de l'écrivain, également agronome et psychanalyste. Résident français, l'auteur naquit en terres arabes (Tunisie) et demeura quelques années en Israël. Amoureux de l'Italie (de par sa femme), d'art et de musique classique, il développa en tant que chercheur médecin une oeuvre singulière au contact de la Bible et de la bibliothèque hébraïque.

    Mais le silence des prophètes est avant tout une belle et limpide réflexion sur la vérité. Celle de la parole prophétique qui rend compte d'une rencontre avec l'Absolu et de la radicalité du sentiment de justice envers les plus faibles ou les plus démunis. "L'essentiel du discours prophétique, celui qui nous manque tant aujourd'hui, c'est cette critique de l'injustice que subissent les humbles et les étrangers, critique de la corruption, des mensonges, de la violence". (p.52)

    A titre plus personnel il s'agit d'un pacte en esprit envers trois maîtres à penser, Yeshayahou Leibowitz, Maïmonide et Jacques Lacan, qui surent mettre l'auteur sur son chemin à la fois singulier et personnel d’un dialogue ô combien fécond et salvateur entre le judaisme et la psychanalyse.

     

    A l'aube de ses 80 printemps Gerard Haddad évoque, après des années d’études intérieures (des années de psychanalyse avec Lacan) comme extérieures, le "complexe de Caïn" (paru en livre en 2017), un fratricide tout aussi vivant et imposant que le complexe d'Œdipe, qu'il compte bien développer dans son œuvre littéraire même s'il n'en est pas le précurseur.

    Le complexe de Caïn, c'est l’idée d'un double en soi, opposé peut être à la vérité du sentiment, que chacun porterait en germe à condition qu'il ne devienne pas sourd à cette voix des profondeurs (A laquelle Jung, anciennement disciple de Freud, consacra sa vie et son oeuvre).

    En effet, le silence des prophètes parle aussi de la disparition programmée, selon l'auteur, de toute voix juive discordante au nationalisme Israélien galopant, fort du soutien de quelques millions de chrétiens (ou assimilés) très à droite, américains évangélistes ou autres. Le sionisme, ou ce qu'il est devenu, porte en soi la négation même d'un discours inspiré qui n'abhorrerait pas l'étranger, pour ne pas le citer son frère arabe issu du même père Abraham.

    Comme André Chouraqui ou encore Louis Massignon, l'auteur, un temps résidant israélien et sioniste, milite pour un pouvoir binational en espérant encore une réappropriation par le mythe comme démontré parfaitement dans son dernier livre paru "Ismaël et Isaac ou la possibilité de la paix".

    En bonus un court entretien réalisé par mail en Novembre 2019 avec l'auteur, ici.

     

  • Jeanne Added explosive sur scène

    Jeanne Added,Nuits de Fourvière,Lyon,Juillet 2019De Jeanne Added nous ne connaissions que ses deux albums, "Be sensationnal", brut et martial et "Mutate" plus sombre et intimiste.

    Sur scène un petit bout de femme drapée de noir (le titre Remake du dernier album pour l'entame), seule derrière un microphone, épaulée par deux choristes claviers-rythmes et un batteur, sur une même parallèle à l'arrière plan.

    Beaucoup d'espace donc laissée à l'artiste qui l'occupera dignement par danses saccadées, énergiques et spontanées.

    Sa musique électro-pop rythmée a su captiver un auditoire au complet de toutes générations, tantôt debout, tantôt tapant des mains mais à priori charmé et conquis par la belle blonde rémoise fraichement récompensée aux dernières victoires de la musique.

    Difficile de ne pas faire un ou plusieurs points de comparaisons avec Christine and the queens sur la voix singulière, la danse ou encore le style musical, mais l'univers de Jeanne Added puise plutôt ses références dans la new wave, l'éléctro-dark ou le punk des années 80-90. On pense notamment à la voix cristalline d'Anne clark ou encore aux vétérans de New Order, de Dépèche mode qui irradièrent le monde depuis l'Angleterre.

    La set-list comporta un mélange équilibré des deux albums avec son lot de tubes (It, Lydia, Falling Hearts,Radiate, mutate...), d'hymnes (A war is coming, Back to summer...) ou ballades plus douces (look at them, night shame pride, Both Sides...)

    Petite touche féminine appréciée, le final "suddenly" chantonné en chœur en guise d'adieu à Fourvière ainsi que deux titres inédits chantés seule à la basse.

    Au final une ambiance très bon enfant avec des éclairages roses et vert, une fosse assez sage sans doute subjuguée par la fougue et le caractère explosif de l'artiste mais portée par des arènes venues résolument pour écouter, découvrir et fêter un jeune et prometteur talent français.