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Une crise totale a eu lieu et deux itinérants rescapés se rencontrent sur la route vers Tours ; en évoquant leur passé et leur histoire personnelle. Voici Théorie pratique de l'espoir en milieu inhospitalier.
Ce récit de Pauline Noblecourt fait le pari de l'humain, de la victoire de son aspect lumineux sur son côté sauvage et destructeur. Au-delà de la peur de l'effondrement il reste l’espoir de reconstruire et de bâtir sur des rapports vrais et authentiques.
Les trois acteurs, dont la très convaincante Charlotte Fermant, qui donne la réplique à Stéphane Vrain, évoluent dans le passé et le présent, leurs ombres et leur lumière et l'on ressort grandi en humanité, comme heureux d'échapper à une fatalité collective oppressante.
Rencontre avec Clément Morinière, acteur et metteur en scène, de la compagnie Théâtre en pierres dorées, à l’issue de la représentation (10 min)
Que vos rêves soient toujours de plus en plus beaux !
Car tout deviendra réalité. Le rêve aussi est foi…(Dialogues avec l'Ange)
Jean Gagliardi est un être authentique. A la fois conférencier, poète, éveilleur de "fleurs de conscience" (les rêves) et désormais auteur chez Réel Editions de « Feu et vent - l'émergence du Soi au travers des rêves », un ensemble de textes issus de la blogosphère (la voie du rêve / La joie d'être un âne), triés et sélectionnés avec Agnès Vincent (Réel Editions) pour former un tout cohérent.
Jean Gagliardi vit au contact de ses rêves depuis l'age de quinze ans, assez de temps pour en dégager un « enseignement à vivre » et une méthodologie subtile et imagée, à l'image de l'inconscient. Son parcours atypique (autodidacte) l'a amené à côtoyer les auteurs de la psychologie des rêves et de la profondeur (Jung et ses disciples ou continuateurs) mais aussi à se former auprès d’éveilleurs de conscience tels Richard Moss ou encore Nicolas Bornemisza pour l'école de "yoga psychologique".
Il milite pour une assimilation du rêve plus qu’une interprétation intellectuelle, tueuse de symboles. L'importance est accordée à l’émotion pour ensuite être traduite en image, elle-même expression d'une métaphore.
L’exercice est subtil presque magique puisqu'il s'agit de décoder un langage onirique avec des outils véhiculés par l'inconscient. (Ressenti, images, symboles, émotions…).
Dans ce livre l'auteur dévoile un peu plus sa praxis dans un réel effort de partage, en incluant certains de ses propres rêves, essais d’interprétations et synchronicités qui suivirent.
Nous avions quelques questions à lui poser de vive voix (3 fois 15'), à partir de ce livre :
Albin Michel publie un beau livre collaboratif sur des poèmes strophiques chantés (45 chants) de la Béguine mystique Hadewijch d'Anvers. Les commentaires sont de Veerle Fraeters et Frank Willaert et la traduction française de Daniel Cunin. Un CD de 13 des 45 chants en néerlandais est inclus.
Redécouverts il y a moins de 200 ans, Les Chants ont pour thème "la Minne", soit l'amour mystique entre Dieu et l'homme qui demeure, quelles que soient les saisons (métaphore des épreuves).
Au 13ème siècle, les Béguines étaient des groupes de femmes en quête de perfection spirituelle mais non soumises au clergé. La chanson populaire à partir de mélodies de trouvères (troubadours) de l'époque était un bon moyen d'initiation car "la répétition constante de mots clés (amour, désir, fidélité) révélait une grande valeur méditative".
Hadewijch était une de leur guide pour cheminer vers le parfait Amour. Ses poèmes réalistes et sans concessions évoquent souvent le pôle sombre et méconnu de l'Amour.
...Avant que tout soit uni à tout
On goûte à d'amères souffrances (16)
...En toute saison il doit souffrir
Celui qui veut servir la haute amour... (17)
L'Amour exige, l'Amour est un joug (efforts et douleurs sont connivents au service de la minne) avec lequel il convient de cohabiter corps et âme dans la patience et la persévérance.
...C'est une façon bizarre de vous terrasser
Plus elle aime, plus elle accable... (17)
Avec ces chants il s'agit d'exhorter, de raffermir l'ardeur de la foi devant une ascèse qui peut parfois prendre des années avant d'en espérer des fruits réguliers (la pratique des vertus).
Certes les signes ravissent les novices mais sans fermeté d'âme ou résistance du corps, les efforts peuvent s'avérer vains.
Par moments Hadewijch rappelle le lot, le trésor de cœur escompté, tel un horizon entrevu subrepticement et atteignable pour certaines et certains, dans la longue et âpre course de fond, tel un jalon sur le chemin :
Le prix de la Miséricorde et la dette de la loi,
L'amant les paie au début.
Une fois qu'il possède cette fougue,
Il se met à faire d'immenses profits :
Il accomplit chaque travail sans difficulté,
Il endure chaque souffrance sans douleur,
C'est une vie au -delà de l'entendement humain (20)
...Mais celui qui est altier et sage
parvient à Te suivre en tout,
Dans le doux, dans l'aigre, dans le confort, dans la crainte,
Jusqu'à ce qu'il sache tout à fait ce que Tu attends de lui
Quand Tu lui montres Ta volonté aussi clairement,
Sa douleur se trouve apaisée...(40)
A l'écoute des chants on pourrait les croire lourds ou graves, il n'en est rien. Chantés seul ou à plusieurs ils clament la légèreté d'âme et sont d'une beauté épurée. Cœurs enjoués déclament des paroles paradoxalement émanant d'un cœur que l'on pourrait croire contrit et l'on comprend pourquoi ces "Liederen" constituent aujourd'hui l'une des fiertés nationales des Flandres et des Pays-Bas. Ils sont la Mémoire d'une ascèse mystique, identique en tout temps et par conséquent universelle.
Un extrait du chant 18 : Groeter goede vore den tide
"...La rue on a surmonté, maintenant on magnifie l'humanité, mon rap est un roman national..."(to be or not to be)
Nouveau projet artistique généreux pour Abd Al Malik qui depuis quelques années est en fait sur disque un quatuor d'artistes avec sa femme Wallen, son frère Bilal et son ami Mattéo Falkone.
Il s'associe ici avec l'exposition "Le modèle noir de Géricault à Matisse" au musée d'Orsay (Exposition jusqu'au 20 Juillet 2019) et Présence Africaine.
Le jeune noir à l'épée vol 1 est un beau récit poétique et moderne paru chez Flammarion dont la source est la contemplation de quatre tableaux de l'exposition. Une fiction, des photos et des textes de rap/chansons poétiques font de ce livre cartonné un bel objet. Quatre parties qui retracent le parcours parfois compliqué mais riche et complexe de l'auteur-chanteur-créateur.
Un nouveau CD de 9 titres originaux s'y ajoute (on peut se le procurer seul) et le tout (livre et CD) est entrecoupé de poèmes de Charles Baudelaire, dont la muse Jeanne Duval fut noire ou métissée.
De poésie il est en effet question comme art de vivre sa vie d'adulte, comme manifeste d'aimer malgré tout, comme sens à la contemplation de ce monde aux aspects parfois chaotiques.
L'auteur évoque la laborieuse reconstruction de l'estime de soi, préalable nécessaire pour s'octroyer les moyens de créer du beau et trouver sa place dans un monde qui peut parfois nous en laisser peu. Le parallèle et l'analogie avec les migrants ("la vida negra") ou les gens du voyage (titre éponyme) est condensé et synthétisé dans le magnifique a capella "eux" qui clôt l'album.
Après un dernier opus métissé moyennement convaincant (scarifications) produit par Laurent Garnier, deux albums collectifs (Beni-Snassen), un film et sa B.O (L'adaptation de l'autobiographie "qu'Allah bénisse la France"), l'artiste prolifique multi-casquettes pose une pierre de taille à son œuvre, une pierre précieuse multi facettes et cohérente qui, on lui souhaite, renouera avec le(s) succès.
Abd Al Malik a beaucoup expérimenté ces dernières années, quitte parfois à s'éloigner d'un public hip-hop originel pour aller vers une reconnaissance médiatique et institutionnelle. MC Solaar ou Soprano ont suivi des parcours similaires et il faut reconnaitre que, loin de s'être vendus, ils ont amené la musique urbaine à une autre échelle, à un autre niveau. D'aucuns considéreront qu'en chemin ils ont perdu leur âme, d'autres estimeront qu'ils la confinent à l'universel (La vida negra, tirailleurs ou encore le jeune noir à l'épée)
Malik avec cet album résolument hip-hop dans son concept et exigeant, dont le prélude est le titre musical "justice pour Adama" se replace dans une optique universelle (la quête d'identité, l'acte créateur, l'émancipation de ses chaines mentales, la stigmatisation de la différence) en amenant sa communauté (religieuse, ethnique et géographique) dans un ailleurs pacifié, libre et en rayonnement, l'état d'être.
C'est aussi une des dernières apparitions de Gérard Jouannest (Jacques Brel, Juliette Gréco) qui a co-écrit plusieurs titres (dont les magnifiques Strasbourg et les gens du voyage) et qui était devenu un ami précieux dans l'école de la chanson française (au-delà de tout étiquetage), tout simplement.
Mais ce qui compte est que (l'île irlandaise du lac d') Innisfree constitue une île de l'Âme du monde, un site sacré du "tréfond du coeur" et que dans la désespérance du monde, son désenchantement, il fait vivre en nous cet élan, cette puissance nostalgique pour le départ vers l'île (p112)
Mohammed Taleb est un philosophe algérien musulman ouvert sur le monde et en dialogue avec d'autres cultures ou spiritualités que la sienne.
Dans "Les routes et lieux-dits de l'Âme du monde" paru aux éditions Entrelacs il nous livre plusieurs auteurs, lieux réels ou imaginaires, personnages historiques ou mythiques qui ont fait partie de sa formation, de son cheminement personnel ou de ses centres d'intérêt, en "mettant l'accent sur la géographie de l'âme telle qu'elle se rend présente à sa conscience".
Le livre, dense et concentré (190 pages), est entrecoupé de citations et de présentations d'auteurs en rapport avec le découpage précis des chapitres, articulés autour de l'âme arabo-musulmane et de ses ramifications.
Le voyage auquel Monsieur Taleb nous convie est total, érudit, documenté et transdisciplinaire. le lien c'est l'Âme du monde, cet ilot de résistance, cette visée et vision poétique face au désenchantement ambiant. L’essai est un véritable périple spatio-temporel et l'on s’aperçoit que la quête est universelle et transcendante. Le langage de l’âme use de symboles communs pour être compris et ses racines sont éternelles, s'originent dans l'instant fugace d'un envol vers un mont imaginal ou imaginaire (Qaf, Innisfree, Meru, Arunachala…).
Grand défenseur de la nature, du sens et de l'émerveillement dont les "hommes-ponts" sont des exemples vivants à travers les siècles, il considère que le capitalisme apparu avec les lumières (au sens d'histoire civilisationnelle) fut un tournant tueur d'âme et milite, en nourrissant la mémoire de signes (de Gilgamesh à Ibn Arabi ou W.B. Yeats, en passant par Gibran, Jung, Malcolm X ou bien sûr encore le prophète Mohammad, pour ne citer qu'eux...) pour un monde moins objectivé, rationnel, déshumanisé, marchand ou désacralisé. "Retrouver le sens et le chemin de l'Âme apparaît comme une exigence spirituelle, une nécessité morale, un impératif de survie".
Le retour à l’Un est selon l'auteur un apanage de l’âme arabo-musulmane, hégirienne par fonction (p.80) et venant accomplir pleinement le concept des philosophes de l’Antiquité. Le prophète n’a t'il pas en effet déclaré qu'il faudrait chercher la connaissance jusqu'en Chine si elle s'y trouvait ?
C'est dans cette optique qu'il s'est efforcé ici de remonter aux racines éparses et parfois inattendues de sa culture et religion mais évangiles apocryphes ou agnostiques évoquaient déjà cette quête du retour qui anime en fait tout chercheur de vérité.
D'ailleurs quête de l’origine et temps de la fin se rejoignent en ce sens où l’Un est attendu en son essence immuable et transcendante. Il convient donc d’être sincère dans sa recherche à la fois extérieure mais surtout intérieure, ce qui donne comme c'est le cas pour ce livre un parfum de singularité.
La guerre déréalise le monde, lui donne une consistance un peu trouble et décalée d'un rêve immense dont on ne se réveille pas – in la Fin des Temps
La plume du Simorgh – sept contes soufis, aux éditions les deux océans, d'Abdel Saadi est une invitation au voyage intérieur qu'est l'ésotérisme musulman.
L'univers de ces contes est parsemé de jalons : le Guide/double mystérieux, le passage secret, l'île ou lieu inconnu, les pouvoirs magiques, les symboles numineux (Le Livre de la vie, l'Homme vert, le Maître des oiseaux, Le Simorgh, La Pierre de rêve...). Seul la fin du monde, le dernier conte, s'apparente plus à une nouvelle fantastique.
C'est aussi un manifeste politique puisque ces sept contes sont en grande partie ancrés dans la modernité dont l'intégrisme fait partie ("les intégristes du parti du châtiment divin" dans la fin des temps, les "loups") et qui teinte de pessimisme ou d'une teinte sombre l’œuvre globale.
Il est ici beaucoup question de rêve, du rêve de la vie duquel il est possible de s'éveiller à la mort ou de son vivant (la mort initiatique, le regard neuf). L'auteur fait allusion à l'intrusion dans un monde parallèle, le monde de la Présence et de l'éternité. Il s'agit d'un état d'être qui plonge la personne dans un bain de jouvence, dans une source où les souvenirs agréables reviennent à nouveau en mémoire, où les pièces du puzzle de la vie sont rassemblées dans un tout cohérent, où la vision s'éclaircit. Une incursion dans ce monde et c'est la piqure du rappel d'une autre réalité qui ne cessera, sa vie durant, de titiller le ravi.
Cet instant magique de "l'envol de l'âme" est également la quête du soufi pour qui tout prend un sens intériorise, symbolique. Les oiseaux ou les plumes qui constituent la thématique principale, peuvent faire écho à un aspect inconnu de nous-mêmes ou au double céleste (le visage d'éternité) que nous rejoindrons inévitablement mais aussi aux pensées nobles ou éclats de Verbe (la petite voie céleste) qu'il convient de chérir après un nécessaire tri écologique des pensées brutes du quotidien.
La Fin des temps est la dernière histoire. Abdel Saadi imagine un monde apocalyptique où le froid, la guerre et les contrées désertes dominent. L'humanité restante est désabusée par la noirceur ambiante mais l'espoir s'incarne chez des enfants aux corps cristallins, à l'âme de feu et aux pouvoirs mystérieux. Ils sont guidés par des rêves communs vers un futur désirable et paradisiaque (l'armée du Mahdi). Un thème là aussi très présent dans l'imaginaire coranique et qui aurait mérité un développement à lui seul.
le nom de Stéphane Haskell, écrivain, photojournaliste et réalisateur, est associé à un documentaire devenu célèbre : Yoga, un souffle de liberté. Suite à de graves problèmes de santé au dos et guéri en partie grâce à la découverte d'une pratique de yoga célèbre, il parcourait le monde à la découverte de quelques figures notoires de cette ascèse bénéfique pour le corps et l'esprit.
Il se remet en route dans ce livre "Ecoute", paru au Courrier du Livre avec des guérisseurs et chercheurs sur le son thérapeutique en y mêlant son ressenti de "patient". L'aventure est passionnante et belle, pleine de synchronicités, d'autant qu'elle donnera sans doute lieu à un nouveau documentaire.
Nous aurons donc peut-être l'occasion de voir prochainement quelques laboratoires du futur disséminés de part le monde, les pyramides de Chi à Bali, l'ensemble vocal Calliopée de Karine Lethiec ou encore Philippe Garnier de l'académie française de sonothérapie en action et le non moins mythique Don Conreaux, qui fut son initiateur au gong...
La thérapie vibratoire est plurimillénaire puisque tout est vibration. L'être humain étant composé en grosse majorité d'eau, son métabolisme réagit quatre fois plus rapidement que l'intellect à la perception sonore et son impact cellulaire et sanguin est indéniable.
Ainsi sous l'eau où la lumière ne pénètre pas, la communication et l'information par le son et le silence est vitale (Michel André- LAB). De même le seul son de la nature et sa contemplation permettent de réguler un état de stress sans prise de médicaments (Bernie Krause). Et nombreux sont les bienfaits de la note vibratoire sur les enfants autistes, un mental envahissant, un caractère facilement irritable ou une personne en mal de lâcher prise.
On apprend également mais de façon trop succincte, que la fréquence naturelle de résonance de l'eau est de 432 Hertz (et non pas 440 Hz, le cas de beaucoup de musiques modernes), qui est aussi celle des ondes gravitationnelles de l'Univers et de certains chants religieux (chamaniques ou sacrés, comme en composa Mozart par exemple), un bon moyen de s'aligner et d'être à l'écoute d'un monde harmonieux et donc sain, en soi et à l'extérieur.
L'on comprend enfin que ce qui a besoin de soin c'est la structure égotique "malad-aptée", la "fausse identité que les gens ont d'eux-même, immature dans ses réactions colériques et qui entraîne l'isolement (Don Conreaux)". Toute cette construction si fragile qui nous éloigne d'une véritable connexion au Vivant, à tous et au Tout.