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Spiritualité - Page 29

  • Le miroir intérieur

    Ce juif maudit qui, au cours de toutes les épreuves qu'il est censé traverser, passe par la colère silencieuse, l'intolérance contenue, l'impatience invisible, la violence muette, le zèle maîtrisé, le tout dans une absolue solitude, abyssale, vertigineuse, infinie...le juif errant, l'homme sans Dieu, est alors le parfait reflet d'Elie, l'homme de Dieu.”(p.188)



    La-Fabuleuse-Histoire-du-juif-errant.jpg"La fabuleuse histoire du juif errant" de Pierre-Henry Salfati*, paru chez Albin Michel, évoque le retournement symbolique à travers arts et lettres, dont il fut le bénéficiaire. Maudit par le Christ (selon une légende sortie d'un monastère bénédictin au 13eme siècle) pour l'avoir éconduit, il sera condamné par ce dernier à un châtiment éternel jusqu'au jugement dernier et à la parousie : errer et expier sans trouver le repos.
    Quelques siècles plus tard il devient un héros populaire pour sa ténacité (il ne s'est jamais converti), sa sagesse millénaire (il a tout vu, tout vécu), son courage ou son idéal de justice sociale (il défend la veuve et l'opprimé), aidé en cela par la presse à grande diffusion ( Edgard Quinet, Dumas) ou la littérature (Eugène Sue, Benjamin de Tudèle, Cervantès,...) avec des auteurs le rehaussant et le réhabilitant.
    Religieusement parlant, il fera le grand écart entre Judas ou Caïn pour leur malédiction et Élie pour sa vie de solitude et d'isolement. Il devient même avec le temps, l'archétype de l'existence, pour tout à chacun, en quête du sens de la vie, puisque le Messie, sa rédemption, est toujours à attendre et qu'Auschwitz est passé par là.
    L'auteur sonde les écrits donc l'histoire et aussi la géographie pour démontrer que cette figure est aussi parfois fantasmée,  certaines diasporas sont en effet  sédentarisées depuis longtemps. Il n'empêche, comme le mat du tarot (ou le fou), au-delà des chapelles, il est un référent, une image d'Épinal, un héraut involontaire de l'humanité, un témoin immortel du mystère du monde et du temps qui passe. Le cinéma moderne a incorporé un peu de son âme dans ses super-héros (superman, Highlander, les éternels ...), pressentant un destin hors du commun pour ce paria qu'on imagine mal renié par le Christ (dont le Dieu-Père est amour) sans arrière-plan...
    Sa judéité pose aussi question et réflexion dans l'ouvrage comme l'éternel dilemme d'un peuple qui méconnu Jésus comme le messie et n'attendit plus ce dernier (les orthodoxes sauf) pour se regrouper sur leur terre promise.
    Et Dieu dans tout cela, qui tarde à venir ? Peut être le juif errant,  depuis tous ces siècles en solitaire a t'il trouvé en lui le Témoin et Compagnon d'infortune de ses pérégrinations ? un bien d'un mal in fine, une metanoïa, à défaut d'une conversion. Ce serait son secret le mieux gardé ! 

    *A noter qu'un documentaire éponyme réalisé par l'auteur sera prochainement diffusé sur Arte TV.

     

  • Un Royaume pas de ce monde

    Penser autrement c'est prendre le risque d'être traité d'extrémiste, puis marginalisé avant d'être persécuté” (p.31).


    Cette vie éternelle que nous avons reçu par grâce est écrasée par une vie matérielle emprunte d'un rationalisme exacerbé, dans lequel domine notre raison, étouffant la foi véritable qui soulève les montagnes" (p.123).


    Chaos-imminent-1.jpg"Chaos imminent", paru chez Emeth Éditions, c'est la possibilité d'une perte de repères, d'attaches et d'habitudes de fonctionnement. Tout ce qui fait ou a fait le sel de la vie et qu’éclipserait un complot ourdi par des pseudo-pharaons aux manettes d'un nouvel ordre mondial.
    La thèse est connue, taxée de complotiste (l'auteur est à l'écoute sans l'être), mais d'un point de vue croyant et chrétien en l'occurrence, les faits semblent s'accorder avec des prophéties bibliques sur la fin des temps : (menaces de) persécutions, guerre de tous contre tous ou encore règne de l'argent-roi, pour n'en citer que trois.
    Xavier Darrieutort a constitué un manuel de survie mais aussi de combat (spirituel) pour des temps difficiles, nourri de paroles de sagesse (issues pour beaucoup du nouveau testament) en vue d'édifier, de fortifier et de réconforter.
    Insistance est mise sur l'appartenance au Christ (membres du Corps universel), l'espérance en Sa parousie et aux signes miraculeux accompagnant les fidèles. L'auteur est un converti de l'amour et des groupes de prières, croyant aux vertus de la communauté et adepte d'un retour à un cœur enfantin pour mieux appréhender le jeu quand le tout extérieur prendra feu (c'est une image pour évoquer le tout contrôle). Il est important (impertinent?) pour lui de "refléter le Christ, pour donner de l'espoir à ceux qui n'en ont plus, être des témoins fidèles"  (p.95).
    Le livre peut paraître naïf de prime abord mais il est intéressant et pertinent car inspiré par l'esprit-guide. On peut lui reprocher ses accointances collapso-survivalistes mais les saintes paroles transcendent les extrêmes pour l'universalité.
    L'illustration de couverture de Richard Bouts évoque une convergence de catastrophes mais du ciel point un nouveau monde, lumineux, inédit et pour lequel rien d'ancien ne saurait être emporté, sous peine de chuter.
    L'ouvrage, et c'est un bien, porte sa focale sur ce "jamais vu, jamais entendu" plutôt que sur l'ombre qui n'est, sur le plan symbolique, que le reflet de l'inaccompli, collectivement parlant.

     

  • Une attente salvatrice

    "Dans l'art de l'attente on se révèle maître du temps, on s'affine et on s'approfondit, on s'allège aussi et on recueille le plus subtil et même l'inalterable des jours et des ans qui passent inévitablement. C'est en quelque sorte un art de distillation". (p.53)


    kelen.jpgAvec "Grandeur de l'attente" paru aux éditions du Cerf, Jacqueline Kelen nous amène crescendo à un apex qui transcende le thème, vers une espérance du Royaume de Dieu par l'intermédiaire d'une figure hautement eschatologique, commune à toutes les religions (Mahdi, Paraclet, Messie).
    En revisitant ses classiques de la littérature contemporaine (Becket, Kafka, Buzzati...), puis en flirtant avec les mythes ou les contes (Ulysse, la belle aux bois dormant...) avant d'aborder son versant mystico-prophétique, l'autrice aborde l'attente dans toutes ses variations : entre personnes, à propos d'un événement, autour de l'amour charnel et jusqu'à l'amour absolu.
    Les années passent mais dame Kelen ne dévie pas d'un iota de son idéal de vie, haranguant même le quidam insouciant de se mettre à l'ouvrage, pour "développer ses talents et ses dons, étudier, se connaitre, chercher et s'interroger, créer, faire le bien, être utile". Pour elle, "ne pas remplir sa tâche humaine, c'est refuser sa vocation spirituelle, l'exigence de grandeur, c'est se prélasser et se contenter de sa condition terrestre". (p.85).
    Fustigeant le transhumanisme, les adeptes de l'instant présent ou ceux du développement personnel, elle rappelle l'essentiel, l'essence même de l'attente, qui est la naissance d'un souffle, d'un œil neuf, d'une co-naissance, quand ce n'est pas un nouveau monde.
    Nourrie de textes sacrés ou rendus tels par la pureté de leur intention, le glissement se fait naturellement vers l'infini ou l'éternité et "en un vertige éblouissant, l'attente affirme que l'absolu de l'absence surpasse en beauté et en majesté toute présence concrète"(p.122).
    La maturation des ans, la fidélité à l'Esprit, les signes d'universalité (d'unité ?) ou la période propice à rêver de renverser l'ordre (Le déni des lois divines) établi, tout concoure à un dévoilement subtil d'une présence et d'une joie qui perdure en soi, ce sens du discernement qui s'affine avec le temps, presque une transfiguration, allégée de nos pesanteurs.
    Une fois de plus, Jacqueline Kelen touche juste en nous rappelant les fondamentaux d'une vie au service d'un plus grand que soi, d'un plus grand en soi qui ne fait que nous tendre une main secourable et aimante, loin de celle détestable des appâts rances.
    Sous l'égide d'Isaïe, elle se fait prophétesse, crevant la gangue du commun pour sonder la profondeur, l’intériorité, l'icône même du fidèles d'Amour.

     

  • Les racines du christianisme

    frerejohnmartin-entete.jpgFrère John Martin Sahajananda est un moine bénédictin responsable spirituel du centre Santivanam en Inde. Elevé dans une double culture (indienne par sa mère et catholique par son père), il forgea sa solide vision des évangiles au contact de Bede Griffiths, lui-même dans la lignée du Père Monchanin et de Henri Le Saux.

    Il opère une synthèse entre les textes sacrés hindous, les paroles des sages éveillés (Ramana Maharshi, Nisargadatta Maharaj...) et les paroles ou paraboles de Jésus.

    Nous l'avons interrogé au lendemain d'une conférence à Francheville sur le thème “Rester calme dans les tempêtes de la vie” (à l'initiative de la paroisse et du groupe de méditation chrétienne) , car il est aussi depuis quelques années écrivain-conférencier, très attaché à la France.

    Pour une meilleure audience nous n'avons laissé que la traduction en français de Claude Lhuissier-Noël (2 fois dix minutes).

    Une parole d'une grande clairvoyance, pour qui sait l'entendre.


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  • Un éveil déclenché

    Il s'agit d'une conception toute autre de la psychanalyse : ce qui nous guide réellement au cours de la vie, ce n'est plus un inconscient limitant qui nous échappe toujours,  ni un inconscient comme réservoir de pulsions aveugles ou aveuglantes, mais le lien avec une conscience "pulsion de vie", source d'énergie "intelligente".(p.65)


    chambon.jpgAvec "l'éveil psychédelique", paru aux éditions Leduc, le psychiatre Olivier Chambon met l'accent sur la spiritualité inhérente aux PDL (pour psychédéliques) et leur fonction d'initiateurs à une conscience élargie : “Ils révèlent l'âme”.
    Prenant appui sur les recherches récentes et ses propres expérimentations (dans des cadres légaux), il milite pour une médecine assistée sous PDL, propre à la culture occidentale, à l'instar de la stature équivalente d'un chamane outre-Atlantique.
    Les résistances seront peut être trop nombreuses dans les prochaines années (scientifiques encore trop matérialistes, pression des laboratoires pharmaceutiques,  contrôle politico-social...) pour éviter une médecine à deux vitesses, avec des barrières financières (seuls les riches...) ou dénuées d'esprit (en gommant tout bénéfice spirituel).
    Il apparaît pourtant évident aujourd'hui de dire qu'une expérience psychédélique raisonnée (environnement propice, état psychique sain, adepte d'un travail intérieur, présence d'un guide-thérapeute formé) ne nuit aucunement au "consom'acteur" et que tout au plus il se rapprochera d'une réalité cachée, celle d'être relié en conscience à tous et au tout (Dieu ou la conscience universelle pour ne pas le nommer), dans une vision coopérative, solidaire et écologique.
    Ce que sous tend la dissolution de l'ego (Il s'agit de la phase 3' de 3' en fonction du dosage ou état de conscience 6 qui comprend 6 degrés) n'est ni plus ni moins que la découverte d'une source de connaissance et d'amour inconditionnel en soi, patrimoine commun à toute l'humanité (quelle abomination !).
    Cette conscience unitive et ses "symptômes psi" est partagée par les mystiques ou les personnes ayant vécu une EMI (mort clinique) entre autres et serait, pour l'auteur, accessible au plus grand nombre si elle n'était prohibée et interdite, générant des prises sauvages sans contrôle sur la qualité de la substance psycho-active, dont acte.

    Avec ce livre synthétique qui forme une trilogie après “la médecine psychédélique” et “la révolution psychédélique”, Olivier Chambon souhaite instaurer un “nouveau modèle scientifique post-matérialiste fondé sur la conscience”, rejoignant ainsi les paradigmes chamaniques ou transpersonnels confirmés par la physique quantique, dans lequel la conscience existe indépendamment du cerveau. A l'image bien choisie d'un cerveau-transistor, le PDL permettrait juste de déployer l'antenne pour capter des ondes d'autres et d'outre-mondes (au-delà, univers parallèles, champs de conscience vibratoires, conscience universelle...).

    Le sel de cet opus réside résolument dans le partage d'expériences et de points de vue du thérapeute écrivain, intéressants pour certains (le choix de s'extraire volontairement d'un monde au modèle compétitif) mais discutables pour d'autres (les échanges tantriques par exemple). Il faut saluer le courage de l'entreprise, depuis plus de vingt années, à batailler presque seul en France, à contre-courant et en marge d'un système médical somme toute très voire trop scientifico-rationnel.
    Néanmoins, si la prise de PDL peut mener à une forme de métanoïa sur soi et sur le monde alentour, entraînant une éthique ou une hygiène de vie plus spirituelle voire religieuse, l'inverse n'est pas forcément vrai (impression de tricher ou de franchir un interdit par exemple). Par ailleurs, autre bémol à la thèse, cette prise de PDL peut parfois déborder du cadre uniquement spirituel dans lequel on voudrait trop l'enfermer, pour déboucher sur un symbolisme hautement sacré ou religieux. La vision serait alors celle d'un futur désirable, d'un devenir à faire advenir par un long processus de maturation, sans y adjoindre pour autant d'artifices, au risque de tomber dans une forme de dépendance affective avec la ou les substances enthéogenes...


    "Les PDL sont une voie royale d'exploration et de dépassement de notre conscience individuelle, un ingrédient de l’évolution de l'humanité".(p.231)

  • Plénitude du vide universel

    "L'approche scientifique permet de vérifier nos intuitions et nos intuitions donnent une direction à suivre pour la science. Ainsi esprit scientifique et esprit intuitif voire religieux vont naturellement de pair. Nous n'avons qu'un seul esprit" (p.54)


    zen.jpgVincent Keisen Vuillemin est un pont original entre le bouddhisme zen (qu'il pratique depuis 35 ans et enseigne en Suisse) et les avancées récentes de la physique quantique (physicien de métier au CERN de Genève). Dans "Zen et physique quantique" paru aux éditions Deux Océans, il relate ses deux passions, sa compréhension des disciplines et leurs ressemblances.
    Les points de convergences tournent autour de la notion de vide (sunyata) dont les séquences parsèment les phases de pensées. Ces instants d'éternité hors espace-temps constituent la quête de la méditation zazen et la nature véritable de l'esprit, vaste et grand.
    Le vide ou vacuité, loin du concept nihiliste, s'apparente à "une force créatrice possédant en son sein toutes les possibilités d'existence" (p.93)
    Cette potentialité dynamique est proche de l' énergie noire qui représente 75 % de l'univers (et dont seul 4 % est connu), prélude à tout noumène.
    Le bouddhisme est une religion sans dieu créateur mais une analogie peut s'apparenter, ici en aparté, avec la matière vierge (Marie, Mahomet le prophète illettré) dont sera issu le Verbe, parole de Dieu, qui est dit Lumière de l'univers (le Christ en personne ou le texte du Coran). Un parallèle peut donc être fait en terme de clarté (le Verbe) ou d'éveil au sens d'illumination de l'esprit.
    Pour revenir au texte, le bouddhisme zen n'est pas une croyance mais une forme d'expérimentation scientifique sur soi, ce qui le rapproche du paradigme de la physique dans ses démonstrations et conclusions.
    L'Univers comme le méditant ne se posent pas dans l'absolu la question de leur existence (liée à la temporalité) en tant qu'entités séparées mais se perçoivent comme reliés au tout, à l'infini, en interdépendance totale avec les éléments de la création.
    Cette approche et cette réalisation sont, pour l'auteur, initié au zen par ses deux maîtres authentiques Taisen Deshimaru et Étienne Makusho Zeisler, les seules viables à terme pour sauver la planète et vivre en paix avec son environnement.
    Dans la lignée des bodhisattvas, pour qui "dans la vie de tous les jours, l'absolu et le relatif, la vacuité et l'existence sont intimement associés" (p.98), Vincent Keisen Vuillemin signe un ouvrage généreux, clair et accessible à tous, permettant d'approcher subtilement l'éthique et la spiritualité du moine zen, entrecoupé comme toujours d'histoires édifiantes piochées dans la tradition (koans, poêmes, contes...).


    "Voir sa vie du point de vue de chaque instant est voir que nous manifestons à chaque instant le domaine de l'éternité, celui de l'unité, de l'impermanence, et de la vacuité...dans lequel aucune souffrance n'apparaît...dans l'instant l'impermanence se transforme en vérité. C'est l'expérience de la sagesse, une connaissance très profonde de nous-mêmes". (p.193)

     

  • Le Royaume, oeuvre subconsciente

    le royaume.jpg

    Nouvelle création scientifico-spirituelle de Maud Lefebvre, écrite a trois mains, pour des plans séquences futuristes (avec néanmoins une bande son d'aujourd'hui) mettant en scène un(e) jeune ado et un adulte dans un vaisseau proche d'un trou noir, prélude à une fin des temps lointaine mais pourtant proche.
    Les références cinématographiques sont à nouveau présentes, notamment "2001 l'odyssée de l'espace", pour ses créations visuelles, la voix de l'Intelligence artificielle ou la jeune créature potentiellement à l'origine  de l'Univers.
    L'écriture va très loin, aux confins du temps et à un croisement pluridisciplinaire total, philosophico-mystique, quantico-sciencefictionnel, historico-cosmogonique !
    Tout comprendre est une option, ressentir intuitivement l'esprit de la pièce une évidence, au risque de se laisser happer parfois par une certaine abstraction.
    Puisant dans le répertoire de ses pairs, la metteuse en scène propose une œuvre originale sur la cause originelle, en y mêlant les capacités inexplorées de l'esprit, de quoi susciter de vives discussions à la sortie...

    Petite explication de texte (10 min) avec les trois protagonistes clés : Maud Lefebvre, Agnès d'Halluin et Arthur Fourcade (qui joue aussi l'adulte) :


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