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Spiritualité - Page 32

  • Se réapproprier le féminin mythique

    "Les antécédents des romances médiévales populaires sont plus larges que concentrés autour de l'individu et de sa guérison possible. Ils parlent d'un monde dans lequel la puissance et la sagesse féminine ont été perdues, dans lequel la nature a été violée et les trésors de l'Autre Monde ont été pillés, un monde devenu une Malterre. La quête du Graal, le principe féminin, la donneuse et gardienne de vie, n'est pas simplement une quête pour nous restaurer personnellement, c'est une quête pour restaurer le monde". (p.319).

     

    femmes 1.jpgDans "Femmes enracinées-femmes qui s'élèvent" de Sharon Blakie, publié chez Véga-Trédaniel, le constat est amer mais la solution est amour, comme toujours.
    La planète agonise, les hommes et leur quête héroïque ont accéléré le processus de destruction, le statut inférieur des femmes est une des causes du désenchantement du monde...et l'autrice projette de donner des clés pour que le féminin refleurisse et ensemence fertilement la planète, pour ce qui peut encore être sauvé.
    Sur près de 500 pages s'entremêlent son vécu, ses rencontres avec des femmes fortes et inspirantes et quelques histoires et légendes celtes mythiques, dans une forme de psychologie narrative. On pense à des pionnières du genre comme Clarissa Pinkola Estès ou Marie-Louise Von Franz mais Sharon Blackie veut pousser plus loin le curseur de l'explication archétypale rationnelle classique, en convoquant le mystère irrationnel de la pleine incarnation charnelle et sensation-elle. Elle questionne les terres habitées ou visitées en se rapprochant des éléments  (saisons, paysages, folklore, mythes et légendes...) pour retrouver le sens profond et la magie de la connaissance intuitive ou "iomas" qui provient de l'Autre monde, l'imaginal évoqué par H. Corbin, la hiérohistoire éternellement présente dans l'instant, l'esprit hors espace-temps.
    A la différence pourtant d'un Joseph Campbell et de sa "quête du héros", Sharon Blackie propose un parcours résolument féminin, non calqué sur celui de l'homme, car ce parcours rend la femme amnésique de ses valeurs, de ses atouts (son corps  et sa matrice plus que sa tête et son mental) et de son rôle depuis toujours dévolu de sage, gardienne et protectrice de la Terre, bien avant que les religions et leur Dieu ne vienne compliquer les choses et spolier leur génie (La "Malterre").
    Dans ses conclusions cependant, même si une forme d'animisme est préférée au monothéisme "masculin", l'autrice évoque un sain courroux, une miséricorde matricielle envers créatures et création ou encore une forme de co-naissance intuitive, proche du verbe insufflé, autant de preuves que le Dieu des textes sacrés est autant et c'est dommage, méconnu sous son aspect féminin et universel.
    Faire œuvre féminine c'est donc se réapproprier sa souveraineté et son énergie bien souvent accaparées. C'est aussi descendre en corps et creuser les souvenirs du cœur jusqu'aux instants d'un pacte contre (sa) nature pour survivre dans un monde apparaissant parfois comme inhospitalier. C'est enfin s'ancrer où les pieds portent et en ce centre si typiquement féminin des matrices pour à nouveau rayonner de soi. Autant de chemins que de prises de consciences, autant de jalons que de retours à l'enfance.
    Le récit est plaisant et enchanteur. Le style coule de source alternant moments intimistes et coups de projecteurs sur une altérité nourrissante et riche en créativité.
    La selkie, Cerydwen, Rihanon  n'auront plus de secrets pour vous, vous saurez ce qu'est une Elder, une "Cailleach" ou la "bean feasa" en vous plongeant dans ce livre fleuve qui se lit comme un bon roman, avec cette idée que la descente en soi, le désencombrement de ce qui ne nous appartient pas ou plus, la quête du centre dans un corps souvent égocentré, permet de s'alléger et de s'élever spirituellement et moralement, afin de ne pas passer à côté de sa vie...et retrouver ce qui sourd comme potentiel intérieur trop souvent méprisé, occulté ou jalousé.

     

    "La femme sage est l'héroïne, de retour de voyage, ancrée enfin dans sa souveraineté intérieure et dans la Terre où elle vit. Elle est prête à offrir son savoir et ses cadeaux à la communauté" (p.374).

     

  • Les dialogues avec l'Ange

    Coran 35,28. Il y a pareillement des couleurs différentes, parmi les hommes, les animaux et les bestiaux. Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est, certes, Puissant et Pardonneur.

     

    jambet.jpgLes élus de Dieu sont de tout temps, éternels, exemples vivants d'une relation inspirée à Dieu. Une intelligence commune ou lumière de l'esprit, accompagne ces témoins de vérité pour un discernement au-delà des apparences, pouvant aller jusqu'à "la révélation de l'intériorité diversifiée des êtres humains"(p.228), ce qui constitue en soi un événement eschatologique.
    Dans "Le philosophe et son guide - Mullâ Sadrâ et la religion philosophique" paru chez Gallimard, Christian Jambet se fait à nouveau l'herméneute du philosophe shiite (1571-1641) dans sa conception élogieuse et rehaussée du savant qui vient après les prophètes et les Imams duodécimains (qui sont les preuves de Dieu selon Mohammad-Ali Amir Moezzi) mais dont l'existence est caution jusqu'à la fin des temps.
    Le savant ou philosophe (en référence au néoplatonisme hellénistique) n'a de cesse de perfectionner son intellect, la fine pointe de l'âme, en vue de percevoir le Réel (ou dévoilement de l'essence) conformément à l’œil divin. Cette illumination du "cœur spirituel" le place de facto dans la "vie dernière" ou vie véritable, évoquée dans le Coran comme étant destinée aux rapprochés de Dieu, puisqu'il s'agit d'un effacement (de progressif à définitif) de la personne au profit du Messager intérieur (l'Autre en soi, le double lumineux) qui est Présence.
    Mullâ Sadrâ fustige les tenants de la religion exotérique, essentiellement des juristes, qui ne s'intéressent qu'au monde d'ici-bas et à la perpétuation de l'ignorance, contrairement au contenu de la gnose composé de connaissances théologiques, psychologiques ou eschatologiques, qui sont la base d'un juste discernement. Les fidèles de son époque, ritualistes et littéralistes sont pour lui les ennemis véritables de la religion, qu'il définit par "l'ensemble des savoirs ésotériques directement inspirés par Dieu" (p.291).

    On le perçoit, l'Islam politique et conquérant récent a tout d'une hérésie aux yeux du philosophe platonicien, pour qui "en sa perspective eschatologique, l'ici-bas se révèle pour ce qu'il est, le miroir inversé de l'ordre réel"(p.242)...
    Christian Jambet fait œuvre de traducteur et d'exégète (alternant le dense et l'ardu avec le limpide et les fulgurances) du philosophe dont la réflexion et les conclusions apparaissent plus que jamais contemporaines. Les savants ou exégètes spirituels de la Parole inspirée, passés ou présents constituent bien des jalons essentiels à la révélation ésotérique du message. Dans un souci d'élévation (perfectionnement moral) et de rapprochement du chœur divin, ils essentialisent la connaissance jusqu'à tendre a l'objectivité de leur science, un moyen pour tous de se repérer et progresser encore, en ces temps troubles mais passionnants.


    "Par ses alliances comme par ses effets politiques, la religion du savant eschatologique s'est transformée en une religion de ce monde , réduisant progressivement à peu de choses le pouvoir des authentiques tenants de la voie spirituelle comme celui des esprits animés de volonté messianique, tout cela par la toute puissance de l’État" (p.337).

     

  • Les mots du mystique

     

    mystique.jpg

    Les éditions Artège publient "Qu'est-ce qu'un mystique - quand Dieu devient évident" de Max Huot de Longchamp, un père spécialiste de ce type de littérature.
    C'est un court essai sans prétention que de compiler et synthétiser des passages écrits par des mystiques chrétiens de tous siècles passés (2ème partie) que l'auteur présente brièvement (le lexique de la 3ème partie) après avoir défini l'expérience mystique, ses caractéristiques et phases, ses formes et son fond christique (1ère partie).
    Il est vrai que le christianisme est une mystique en soi puisque l'union avec Dieu vécue et décrite dans les évangiles n'est l'apanage que d'un petit nombre d'élus en apparence semblables à tous mais avec un statut de co-créateur et de thaumaturge caché que perçoit l’œil aiguisé de l'esprit.
    Le choix des textes donne cependant à ces derniers un caractère précieux, presque élitiste alors qu'ils ne souhaitent en tout qu'annihiler leur propre volonté. L'auteur précise néanmoins en amont que le mystique est "
    obligé de dire l'indicible, de découvrir des virtualités cachées dans les mots, et de ce fait de leur donner une richesse qu'ils n'avaient pas encore" (p.24).
    On regrette cependant des références plus modernes (littérature, rap, cinéma) qui auraient démontré que la chaîne n'était pas rompue et que l'esprit Saint œuvre sans discontinuer auprès de croyants de tous bords.

    Leitmotiv de toute expérience mystique, le fait bien analysé par le
    Père Longchamp que cette dernière soit subite, réelle, gravée à vie et indicible. Chez les chrétiens elle est d'abord une rencontre, puis un apprivoisement et une cohabitation , enfin une "co-naissance", une présence lumineuse qui est vérité et autorité.
    Ce qui compte c'est de trouver la Source à laquelle s'abreuve le mystique, l'union à Dieu, la reliance.
    "
    L'expérience mystique est une prise de conscience particulièrement nette de la présence agissante de Dieu en qui elle se révèle" (p.20).
    Autant de textes que de preuves d'un possible en cette vie pour qui le peut car "
    l'union transformante", la perception nouvelle de la création, l'incarnation du christ en soi est, faut-il le rappeler, une vie donnée ?
    L'auteur décrit bien le processus à la fois direct (métanoïa) et la lente transformation dans le temps, des effets surnaturels du débuts à la contemplation en passant aussi par la nuit noire de l'âme avant son union avec Dieu, parfois avant la mort physique.
    Reste toutefois l'Idée que la mystique dans ses mots, est plus proche d'un texte comme le Cantique des cantiques que celui de l'Apocalypse or le rappel d'un temps qui nous est compté peut autant, voire plus, édifier qu'une union de l'âme à dieu. Rappeler que nous sommes mortels et que seul compte l'instant ne constitue t'il pas en effet l'essence du message mystique et prophétique ?

     

  • Brigitte Pietrzak, chamane d'âme

     

    "Le chamane est souvent l'ultime recours après un abominable parcours jalonné d'échecs et d'impasse...dans l'absolu il n'y a pas d'obligation de résultat. Le chamane n'est ni un magicien ni un sorcier mais avant tout un priant qui sert d'intermédiaire auprès de ses esprits alliés...le miracle s'opère quand on retrouve la liberté d'être soi".


    ciel.jpgDans "Ciel blanc, ciel noir-une initiation au chamanisme mongol", paru chez Mama éditions, Brigitte Pietrzak évoque ses premiers pas en tant que chamane, décrivant minutieusement la fonction (vêtements, accessoires, déroulement d'une cérémonie...) sans folklore ni sensationnel, ainsi que la liste de ses principaux
    alliés, esprits animaux (la salamandre, le cobra blanc, le loup, l'ours, l'aigle royal, le corbeau, le léopard des neiges, le renne...) ou angélico-humains (le grand guerrier, le Viking, l'ange de la bibliothèque, l'archer...).
    Se sentant comme appelée à 49 ans, suite à la lecture de Corine Sombrun entre autre, elle sent avec force et persuasion avoir rendez vous en Mongolie avec la chamane Enkhtuya, de la tribu des Tsaatans, derniers éleveurs de Rennes. Cette intuition se confirmera des la première rencontre avec la révélation de sa vocation (“on naît chamane”) par la remémoration de certains signes dans son parcours de vie et surtout la confirmation par les alliés ou "ongods". Dès lors l'initiation commence, sur les plans terrestre et céleste et les premières guérisons viennent confirmer une fibre thaumaturgique.
    Ouverture à l'invisible, capacité de détachement du mental, clairvoyance et claire audience, porosité de l'égo, écoute et empathie, connaissance des règles de la pratique...autant de qualités, dons ou états d'être à parfaire en sus d'un bon ancrage au sol pour accueillir le message des "ongods" ou esprits tutélaires, qui se dévoilent en fonction des problématiques. L'attitude du soigné compte beaucoup, par sa foi et son lâcher prise, dans l'efficacité du geste, de la parole ou de l'attitude qui viendra dénouer ou débloquer un complexe souvent énergétique.
    Plus proche de notre mentalité on pense à l'imagination active de Jung (exposée dans "le livre rouge"), une forme de rêverie ou voyage consciente à la découverte de la symbolique des profondeurs. Ce que montrent les esprits de la problématique, dans un acte amoureux, les symboles numineux agissaient de même pour la psyché, en vue d'une réunification de complexes opposés. Ici d'ailleurs chaque allié est présenté dans sa vision archétypique et vibratoire.
    On comprend à la lecture du livre que la relation de confiance qui s'instaure entre guérisseuse et soigné est primordiale. Ce et ceux qui nous entourent sont toujours prêts à servir et remettre en vie un désordre, pourvu qu'une clarification et qu'un abandon de la volonté parfois trop interventionniste, se fasse de la part des belligérants
    Ombre et lumière se côtoient et s'entremêlent au sein et autour de la hutte pour un rééquilibrage presque taoïste des énergies.
    C'est toujours d'amour qu'il s'agit, dans ce texte comme dans la pratique, le contraire d'une folie désincarnée puisqu'il s'agit de se relier dans un acte de pure foi, à l'aide céleste présente partout et en tout.

    Un livre lumineux, numineux et incantatoire.


    "Celui qui est joyeux irradie. L'élan de vie est amour. Il distribue la générosité du vivant. Il la manifeste. L'obscur cède, face à l'absence de prise pour la peur et la tristesse"

     

  • Un âmi pour la vie

     

    "Alors les cœurs de pierre deviennent des "cœurs de chair". Pain rompu, vie donnée : voilà Dieu, voilà l'homme vrai".( p.111)

    Cette espérance (mourir chrétien) c'est celle de la résurrection, une espérance qui dépasse les espoirs humains, car elle s'ouvre sur l'infini d'un amour promis. Promesse tenue”. (p.53)

    mon dieu.jpgOn oublie qu'on obéit à des lois, pour peu qu'on soit croyant, qui sont des grâces, quand on se (re) découvre chrétien. Ainsi de la résurrection de nos sentiments, de cette Présence qui nous accompagne, de la sensation d'être aimé ou encore du silence d'une conscience au sein du brouhaha quotidien...
    "
    Mon dieu c'est toi", paru chez Cerf éditions est une commande et une demande faite à soeur Pascale-dominique, dominicaine, pour se souvenir de Jésus, de son ministère public et de sa mort, lui qui fut accueilli des stigmatisés mais rejeté des nantis et sages ou religieux de profession (qui respectent la lettre plutôt que l'esprit). Ce Dieu désarmé qui ne solutionne rien mais communie à nos souffrances ou problématiques, agissant comme l'époux de l'humanité.
    La soeur au talent littéraire indéniable nous propose une relecture méditée des évangiles (et des passages de la Bible afférant au Christ) en treize chapitres dénués de grandiloquence ou d'emphase, emprunts de mots simples mais de poids, à l'image du sauveur discret mais que le monde a décidé de claironner haut et fort. Son style limpide coule de Source, en souffle et vérité de l'Incarnation vécue intimement dans le creuset du cœur (mais dieu est plus savant)
    La crudité des camps de concentration, le ban des jeunes désœuvrés, les miracles de la foi désintéressée à la très touristique Lourdes, autant d'exemples où l'Acte quasi sacré, le don, jaillit.  Ainsi les déserts spirituels, les situations de non-sens ou les voies sans issues questionnent ... Et tout a coup la lumière de la révélation, la métanoïa, le renversement des valeurs et croyances  Alors que l'on se croyait perdu, abandonné, survient l'aide, le sauvetage et l'élévation à une dignité, un rang céleste.
    A la lecture de ce petit livre, l'ego est presque transparent à l'évocation du christ en soi et à ses petits miracles du quotidien assumés : de l'émerveillement à la communion dans un élan de fraternité, de la force qui nous guide à l'intuition bienveillante... A chaque fois "c'est toi, mon dieu" qui se cachait encore et encore sous ce visage rayonnant, mais si discret pour ne pas effacer totalement l'humain et sa bonté, quand on saisit l'anse solide de l'amour, mort cent fois mais rené, comme au premier jour.


  • Science et foi au diapason

     

    L : Comment la religion et la science pourraient –elles se concilier ?

    -A la Nouvelle Lumière, on reconnaîtra qu’elles sont UN,

    Toujours, elles ont été UN.

    UN, comme la mélodie et le rythme, inséparables.

    Chaque membre du grand orchestre joue séparément.

    Mais la symphonie est UNE. (Entretien 27 – Lili – Dialogues avec l'Ange)


    "C'est probablement ce genre de blocage, dû à l'atrophie d'un mental occidental scientiste et donc allergique à toute forme de connaissance intuitive ou d'intelligence émotionnelle, qui explique qu'il soit difficile d'étudier en sciences les propositions comme...nous nous adressons à la branche du multivers que nous allons vivre dans le futur par nos pensées portées par la vibration de nos émotions !..." (Le Grand virage - p.228)



    le grand virage.jpgPhillipe Guillemant est une caution scientifique, médiatiquement populaire, en vogue.
    Il publie "Le grand virage de l'humanité" chez Trédaniel éditions, un livre qui vient synthétiser les évènements sanitaires récents en les incluant dans un contexte futuriste tout sécuritaire avorté.
    Ingénieur physicien au CNRS, il est au fait des prouesses de l'Intelligence artificielle et  synthétise (il schématise et modélise pour les rendre plus compréhensible) en tant qu'auteur à succès, les thèses des physiciens quantiques, proposant lui-même une théorie originale et utopiste (c'est lui-même qui le dit) : le “futé lumineux”.
    Adepte et pionnier de la rétrocausalité en France (le futur existe déjà et envoie des informations dans le présent par le biais de synchronicités notamment), il ne croit plus au "foutur" orwellien du tout contrôle numérique avec objets connectés et peuple-machine asservi mais pense que l'épisode covid est venu révéler une autre futur possible et désirable, le fameux "monde d'après" plus solidaire, empathique et conscient des nouveaux enjeux planétaires. Ce "futé lumineux" coïncide avec l'homme éveillé, espoir et essence de la spiritualité et de la religion. Plutôt qu'hyper-connecté, c'est l'homme relié à la nature et à son coeur (par opposition au mental) qui résonne un futur positif en vibrations de joie, foi ou saine intuition (l'intelligence émotionnelle en action)
    Pour Philippe Guillemant, le scientisme, véritable religion de la modernité, touche à sa fin, incapable qu'il est d'intégrer des réalités validées par la physique quantique (immortalité de l'âme, libre arbitre, phénomènes ovnis, conscience distincte du cerveau, plein d'information du vide quantique, EMI, états de conscience modifiés, synchronicités...). Englobant les théories du complot sans y croire vraiment (la peur ne fait que renforcer un monde ou une situation cauchemardesque), il intègre l'épisode covid dans une décennie qui a permis une maturation citoyenne face aux puissances financières et numériques qui ne voyaient en l'homme qu'une machine sans âme , ainsi du "transhumanisme qui n'est qu'une idéologie du Forum économique mondial"(p.106).
    Brillant, intelligent (parfois trop avec une centaine de pages au vocabulaire scientifique ardu et compliqué/technique pour résumer la "physique de la conscience), modélisable à souhait, ce livre parie sur une réforme de la pensée sclérosée et matérialiste en une vision éclairée et spiritualiste de l'humanité.

    L'auteur, qui est un lecteur et pratiquant de l'enseignement des "Dialogues avec l'Ange" envisage une issue positive et reliée (entre cœurs vivifiés) pour la planète, qui partirait de France. L'éveil des consciences a t'elle vraiment eu lieu ? L' effet sera t'il boule de neige ? Sa foi ne souffre t'elle pas d'un excès de naïveté ? Sommes-nous au contraire dans le dévoilement (l'apocalypse) des forces obscurantistes à l’œuvre ainsi que de leur opposées lumineuses ? C'est de l'acceptation d'une identité toujours plus numérique que dépendra in fine, d'après Mr Guillemant, le passage dans un univers sans retour.


    "Le futé du cœur est un nouveau futur construit par l'aspiration humaine à se relier au soi au travers d'un nouveau mode de vie résilient, solidaire, autonome et respectueux de la nature." (p.106)

     

  • Faire des deux l'un

    "Le mental sait mais ne voit pas" (A.Desjardins - p.97)

    "
    Un chemin spirituel réaliste est toujours un processus de désencombrement, de découvrement" (Eric Edelmann - p.180)

    edelmann.jpgC'est une véritable nourriture êtrique, légère et digeste, que nous propose le prolixe
    Éric Edelmann dans son nouvel opus "La splendeur du vrai", paru aux éditions du Relié.
    Partant du principe et fait qu'une des caractéristiques de l'humain c'est son cortège incessant de pensées-émotions mécaniques et souvent négatives, "
    la splendeur du vrai" relate au contraire de la soumission à l'instant, d'une perspective d'accès au réel qui ne soit pas niée ou voilée par cette "pollution suffocante", et c'est le privilège de cette voie spirituelle initiée par Swami Prajnanpad (1891-1974).

    En domptant le mental, la souffrance s'atténue, remplacée par l'amour et la joie puisque tout est unique et changeant. Autrement dit, à hauteur de sage, l'harmonie divine règne et seule la communion (le “oui à ce qui est”) s'installe.
    L'ouvrage sublime et souligne des paroles clés ou jalons d'
    Arnaud Desjardins (1925-2011), en les enchaînant sur un parcours circulaire (tout l'enseignement de l'Adhyatma yoga est lié) et progressif, dans un style limpide avec grande clarté d'esprit, sans confusion ni ratiocination.
    L'auteur met en pratique l'adage de l'être sur le chemin de la réalisation , qui ne vit plus séparé mais au service d'autrui, soucieux de reconnaître la tradition sous-jacente à son mûrissement (la communion des sages, leurs anecdotes et paroles), avec une ouverture à l'ésotérisme Gurdjievien et à la mystique religieuse (Etty Hillesum).
    Les adeptes du Hara (les ventripotents) qu'une pratique assidue renforce, connaissent l'être en soi, un centre autre que l'ego (un vrai centre pourrait on dire puisque cristallisé et non fictif) et sont plus portés à l'empathie qu'au repli sur soi. “Ressentir”, “se désidentifier” deviennent alors des habitudes de fonctionnement qui aboutissent au lâcher prise égotique. Plutôt que “regarder” il s'agit de “voir”, la perception du cœur vigile, qui constitue un chemin de plus grande liberté.

    "
    Ainsi tout peut se résumer à une question de raffinement de l'énergie et à sa réorientation. Il ne s'agit plus là simplement d'un processus de changement mais plutôt de transformation … au sens dépassement de la forme, de méta-morphose" (p 223)

    La méditation est un des outils à la disposition du chercheur de vérité dans ce travail de purification des nœuds du cœur derrière lesquels se tapit le "rien", qui est plénitude ou silence, non-séparation et essence même de l’éveillé à sa vraie nature.
    Par ce processus alchimique se découvre la fine pointe de l'âme et ses énergies subtiles, la naissance et la consolidation d'un corps lumineux à l'image de Dieu, qui saura vraiment communier et rejoindra in fine la Source.
    La voie spirituelle de l'Adhyatma yoga propose "
    d'élargir l'ego pour le rendre plus ouvert et spacieux" , là où la pratique religieuse souhaite le réduire à néant (“Il faut qu'il croisse et que je diminue”, le “fana” des musulmans...). La foi permet ce saut quantique puisqu'elle se situe au-delà du mental (Jésus calmait les tempêtes mentales comme la récitation du dikhr en Islam par exemple). Malgré tout ce qui les oppose, “se pardonner” et “s'aimer” restent des socles communs à ces deux chemins, grâce au gourou ou guide intérieur pour l'un et à la miséricorde divine pour l'autre.
    Peut-être le futur fusionnera ces deux approches à priori antagonistes, en faisant cohabiter un moi qui s'oublie et se donne pour que Christ soit (Lui qui est conscience et discernement).
    Outre ce petit complément, pour ceux qui ne suivraient pas cet enseignement traditionnel, “La splendeur du Vrai – voir avec le cœur dans un monde d'illusions” reste un livre passionnant , prenant, généreux et de bonne compagnie.