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Spiritualité - Page 33

  • Une lecture chrétienne d'Ezéchiel

    Une fois l'Esprit venu, il ne manque plus rien à la vie bienheureuse...Pour la plus grande partie, ils ont quitté la terre et les choses terrestres, et ils se tournent désormais vers le ciel et vers la vie qu'on y mène, car le Sauveur les a rendus tels pour sa part à Lui”. (p.81)

    Ezéchiel, prophète de l'Incarnation,Nicolas cabasilas,Marie-Hélène Congourdeau,Les Pères dans la foi,Migne,Editions du Cerf,Avril 2021Ézéchiel, prophète de l'Incarnation” est un travail de recension et de synthèse de trois exégèses d'un théologien byzantin du 14ème siècle, Nicolas Cabasilas, sur des versets attribués à Ézéchiel et effectué par Marie-Hélène Congourdeau (docteur en histoire et chercheur au CNRS en histoire byzantine) aux éditions du Cerf, dans la collection “les Pères dans la foi” qu'elle dirige.

    Les trois textes sont distants dans le temps et montrent bien l'affinage de la réflexion chrétienne (fond et forme) de son auteur (d’exégèse à catéchèse pour le dernier commentaire) ainsi que l'évolution de sa foi. Avec les années, l'Incarnation prend poids et cause dans le cœur et l'esprit de Nicolas Cabasilas, et il devient lui-même observateur participant en tant qu'homme nouveau, rené en Christ, la distanciation s'estompe.

    Le travail minutieux de madame Congourdeau donne à lire les textes dans leur version de l'époque avant d'aborder leur explicitation. Son introduction et guide thématique de lecture sur ces trois fragments (elle est aussi responsable de la traduction et des annotations) sont une invite à découvrir l’œuvre majeure de Nicolas Cabasilas, “La vie en Christ”, en 4 volumes. Intérêt et curiosité naissent pour cet auteur méconnu.

    Moins connu également qu'Isaïe, le choix et l'originalité de l'étude : le grand prophète Ézéchiel. Si le premier convoque le “serviteur souffrant”, on doit au second des symboles forts comme le “tétramorphe” (le char constellé d'ailes et d'yeux du premier chapitre) ou les “ossements desséchés” (chap 37,1 à 14), signes de la résurrection.

    L'interprétation de ces versets clés est ici résolument christo-centrée, reprenant la nature divino-humaine du Sauveur. Plus selon l'auteur, tout concoure à l'Incarnation et à la révélation ou parousie du Fils de l'homme, à la fois dans l'entièreté de la Bible et dans les signes extérieurs apparents. Le temps de l'Histoire sainte se confond avec l'histoire de l'humanité. In fine la matière se spiritualise puisque l'Esprit se corporalise (idée chère à Henry Corbin), afin que l'homme soit, sur le modèle du Christ.

    Selon Nicolas Cabasilas toujours, les prophètes sont parmi les élus de Dieu, christophores avant l'heure (du Jugement dernier). Ils partagent une même identité et une même communion ou communication céleste, verticale, hors espace-temps, là où le Verbe prend forme.

    A relire les textes prophétiques, insufflés, il s'avère difficile malgré les lectures historico-critiques, de démêler le temps de la prophétie et leur adresse. L'inspiration d'un verset peut en effet être à la fois temporelle et universelle car toute symbolique : révélation passée qui parle d'un futur par une vision dans l'éternité de la Présence...

    Néanmoins et pour résumer, ce petit opuscule est riche de promesses et vérifie l'adage selon lequel le salut de l'âme (religieuse par nature) et l'éveil de la conscience passent notamment par le déchiffrement de l’Écriture et la perception aigüe de ses images ou symboles prophétiques. (analogies, associations et méditation).

     

  • L'esprit du Tibet animé

     

    Invincibles-900x1278.jpgLe bouddhisme tibétain vise la conversion des cœurs plutôt que le ressentiment ad nauseam. La compassion et le pardon sont les maîtres-mots de ce manga à destination de la jeune génération, la dernière selon le Dalaï-Lama à pouvoir sauver notre planète de son extinction, par la force de l'esprit et avec des actes qui partent du cœur. Le titre "Les invincibles" qualifient leur grandeur d'âme (endurance, empathie...)
    Depuis l'ingérance (ou colonisation) de la Chine sur le Tibet en 1959 (1/6ème de la population décimée) beaucoup ont fui en Inde dans l'espoir un jour de retrouver leur patrie et son chef spirituel. Ce dernier, s'il prie pour ses persécuteurs, s'est fait moine errant pour défendre la cause, en édifiant un Potala intérieur, en souvenir du palais de Lhassa, demeure des lamas.
    De tout cela il est question dans cette BD écrite par Sofia Stril-Rever qui se met en scène dans une histoire inspirée de faits réels. Elle commence par la rééducation physique et mentale de Maya, qui vient de perdre une jambe dans un attentat terroriste. L'héroïne va ainsi découvrir et s'intéresser à la tragédie tibétaine à travers la méditation. Cela la conduira jusqu'en Inde et au delà vers une renaissance et une aventure humaine à déplacer les montagnes. L'histoire touche même au merveilleux (les pouvoirs secrets) et à l'invisible (la prescience du massothérapeute Bernard Dubreuil) par le biais ingénieux et intelligent de cette anime-action dessinée en(tre) ombre et lumière par la mangaka Kan Takahama (merveilleuse auteure de La lanterne de Nyx et Le dernier envol du papillon, à découvrir). Il y a une certaine fraîcheur à voir le dalaï-lama et son histoire, ainsi croqués, à destination d'un lectorat plus jeune ( de 14 à 90 ans...), à l'initiative de Massot éditions.
    On mesure également à la lecture de ce roman graphique, l'importance de l'alliance franco-tibétaine, pays proches en philosophie spirituelle et conception des droits de l'homme. Une forte mobilisation sur les réseaux sociaux a permis de faire connaître et avancer la cause tibétaine, un exemple de dépassement de soi en vue d'un meilleur vivre ensemble.

     

  • Ludovig, un Pot-en-ciel

     

    "Il y a 1% de schizophrènes dans notre monde mais quelle est la véritable folie ? N'est-elle pas celle de se couper de l'unique sens de nos existences, i.e suivre Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie ?...Peut-on trouver plus de 1% de personnes qui fassent vraiment l'effort transformant de cette métanoïa ?...Dieu se cache mais si peu sont disposés du fond du cœur à le rechercher...Mettre le Christ à la première place m'a relevé de terre, a brisé les chaînes de mes dépendances, m'a lavé de toute cette d'échéance, et m'a fait sortir de l'obscurité à Sa lumière”. (p.158)

    3D_schizo.jpgLes éditions Docteur Angélique publient un court témoignage autobiographique poignant et sincère de Ludovig Pot, "De la schizophrénie à Dieu".
    Il s'agit ici presque d'une reconsidération de l'état de malade  psychique en une forme de possession démoniaque (entendre des voix suicidaires, défaitistes et négatives à souhait), au sens où l'entendait Jésus thaumaturge à l'époque de sa vie publique.
    Même si l'auteur est à présent stabilisé avec un traitement préventif, rien ne le distingue d'une personne saine lambda si ce n'est qu'intérieurement gîte un Homme nouveau. Combien d'années de combat (chutes et rechutes), d'ascèse (vœux de pauvreté et chasteté), d'épreuves (la plus grande étant l'écart du monachisme), ou de solitude pour finalement solidifier et cristalliser en son intériorité un Moi que le chrétien identifie au Christ en soi, à la couleur de Paul : "Ce n'est plus moi mais le Christ qui vit en moi"
    D'excentré excentrique (les mauvaises fréquentations, les addictions, les blasphèmes en tous genres), le plus souvent inconscient et, tel un fantôme, absent de soi, Ludovig a su s'apaiser, se réconcilier, se reconstruire, persuadé d'avoir été aidé en l'œuvre par son ange protecteur. En quête de sa "véritable maison" ( une voix parmi d'autres au début) c'est son identité de croyant véritable qu'il a trouvé et la vocation christique de se donner pleinement à autrui et aux plus démunis, en charité et grâce.
    Un discernement trie désormais ces voix, opère une distanciation d'avec les néfastes et sait reconnaître et diffuser la lumière du Verbe qui est amour et miséricorde, pour soi, son vécu (c'est l'intérêt principal de l'ouvrage) et l'humanité entière (le fameux Plan divin !...)
    C'est presque une lutte eschatologique qui se livrait dans sa psyché "malade" (puisqu'à son insu), comme écartelé entre être la réincarnation du messie ou celle de l’antéchrist... Il a eu la prescience, pour guérir ou tout au mieux se sentir équilibré, d'aller puiser aux paroles des sages et saints (le livre en est émaillé) afin de s'insérer au sein de la hiérohistoire en tant que témoin lumineux soumis à des forces ténébreuses. Et Dieu sait que la bataille est loin d'être terminée !
    Le Christ appelle toujours mais combien souhaitent in fine le statut si peu envié car parsemé d’embûches, d'élu ?
    Ludovig Pot s' inscrit sur cette longue liste, sous le patronage de l'église, de ses rites et de ses lieux de pèlerinage : Jérusalem, Medjugorje, Compostelle. On lui souhaite bien évidemment bon vent.

     

  • L'unité des coeurs vivants

    "Ce qui est fantastique, c'est que lorsque notre cœur vibre dans sa cohérence naturelle, c'est à dire que nous entrons dans un état plus amoureux ou compassionnel, en ressentant ces émotions, en pratiquant cette cohérence, nous renforçons notre système immunitaire et augmentons cette cohérence globale qui unit tous les systèmes vivants".( p.187)

    Laurence de la Baume,La contagion du coeur,Massot éditions,Mudrooroo,Pim Van Lommel,Carlo Ventura,Rollin Mc Craty,Pier Mario Biava,Ervin Laszlo,Sri Aurobindo,Mère,Dialogues avec l'Ange, sphère universelle,Avril 2021.Dans "
    La contagion du cœur" écrit par Laurence de la Baume et paru chez Massot éditions, il est question d'une investigation scientifico-spirituelle sur l'organe physico-symbolique qu'est le cœur.
    L'auteure, suite à une expérience de décorporation avec un chamane aborigène (
    Mudrooroo) a voulu valider sa vision holistique et surnaturelle proche d'une NDE (ou Expérience de Mort Imminente), par une compréhension rationnelle avec des personnalités avant-gardistes en cardiologie (Pim Van Lommel, Carlo Ventura), psychophysiologie (Rollin Mc Craty), épigénétique (Pier Mario Biava) ou philosophie des sciences (Ervin Laszlo).
    Par ailleurs engagée depuis lors et toujours plus dans une démarche de purification de soi, elle confronte les conclusions de ces chercheurs novateurs avec des repères ou jalons spirituels, ainsi de l'enseignement de
    Sri Aurobindo et Mère sur la descente du supramental ou énergie divine dans le corps cellulaire ou encore des "Dialogues avec l'Ange" qui est une science de l'homme inspiré par et avec son guide intérieur.
    Le livre est construit avec des tiroirs qui nous replongent dans des expériences personnelles vécues par
    Laurence de la Baume et prend racine essentiellement en 2020, lors de l'évènement pandémique.
    Cela donne une témoignage intéressant car les nouvelles catastrophiques et morbides distillées à l'époque sont contrebalancés ici par des découvertes lumineuses, extatiques et porteuses d'espoir, rendant plausibles le fameux "monde d'après" souhaité de certains, un monde plus juste, tolérant et ouvert, moins consumériste et plus respectueux de la planète.
    Ce courant de nouvelle conscience planétaire (l'âge du Verseau pour certains ésotériques en herbe...) a été annoncé et amorcé au siècle dernier et consiste essentiellement en un nouvel ancrage dans le cœur plutôt que dans le mental, dont on sait combien il peut être retord et illusionné. Ce centre, dont “
    le champ d'émission magnétique est 5000 fois supérieur à celui du cerveau”, est générateur d'amour et Porte d'une conscience non locale qui s'étend à l'infini, jusqu'à s'ouvrir à la Source universelle (le grand Tout symbolisé par une Sphère de lumière). La sagesse et ses représentants à travers les âges ont fait de cet “œil du cœur” un organe symbole émissaire de l'instant éternel, hors espace-temps et sujet de la quête religio-spirituelle, c'est dire !
    Pacifier son cœur de ses scories (peurs, traumas, angoisses, fausses croyances...) Influe sur l'entourage proche et le monde par extension. A l'échelle collective les initiatives solidaires, humanistes et/ou empathiques peuvent même influer sur le champ magnétique terrestre et influencer directement les énergies, émotions ou l'intellect...et pourquoi pas éviter l'apocalypse planétaire annoncée ?
    Depuis son expérience chamanique l'auteure a la sensation (comme 260 millions d'experiencers à travers le monde) d’être réinitialisée (une “nouvelle disquette”) et nous fait partager dans cet ouvrage sa nouvelle vision et réflexion optimiste et émerveillée des évènements à l'œuvre, notamment l'arrivée de nouveaux-nés lumineux qui révolutionnent le cœur des proches. La vibration christique n'est pas loin de cette investigation peu commune et transdisciplinaire qui vise à la venue de la lumière, enfin, sur cette si belle planète.

     

  • La face occultée de Dieu

    "L'islam aujourd'hui plus qu'à toute autre époque, se caractérise par une inflation des lectures normatives centrées sur l'interdit et le permis, l'amputant ainsi de toute dimension spéculative ou mystique" (p.37)

    Poussée par un impérieux devoir de mémoire depuis la mort de son père,
    Kahina Bahloul s'est appropriée un cheminement spirituel singulier, celui de la voie ésotérique soufie, pour transmettre à son tour des valeurs et attributs hérités d'un joli brassage religio-culturel (Son père berbère de lignée maraboutique et sa mère française, de confession judéo-chrétienne).
    Fière de ses origines (c'est la première partie de l'ouvrage), elle a approfondi l'histoire de son prénom (une célèbre prophétesse berbère résistante) et le statut politico-spirituel de son patronyme ( digne du mythique fou-sage Mullah Nasreddine) pour entrer de plain pied dans la tâche d'imame, la première de France, une fonction difficile à imposer au sein d'un Islam actuel majoritairement plutôt rétrograde, littéraliste et patriarcal (elle rappelle au passage qu'au temps fantasmé, une femme mandatée par le Prophète, Oumma Waraqua, dirigeait la prière dans la deuxième mosquée de Médine).
    kahina.jpgDans ce premier livre personnel et plutôt rationnel, "
    Mon islam, ma liberté", paru chez Albin Michel, elle évoque sa position sur le voile, rappelant qu'il n'est ni l'apanage de l'islam ni une prescription coranique. Une traduction plus intériorisée proposerait de "voiler le regard"...
    Elle revient également sur les années noires qu'à connu l'Algérie de son enfance et les persécutions subies par les femmes au nom du surenchérissement (ou inflation) d'un masculin vertueux conforme à une origine à la fois faussée (on est loin de l'esprit égalitaire auquel l'envoyé de Dieu a appelé l'humanité) et dépassée (le monde  a profondément changé depuis les interprétations des premiers juristes musulmans) .
    La jeune autrice et imame milite enfin et surtout pour un islam spirituel et libéral, à l'image des mystiques soufis "
    dont la plupart des penseurs furent et sont en faveur du pluralisme religieux et du salut universel", Ibn Arabi le premier (La dernière partie du livre tente une exégèse de sa pensée). Prenant aux mots le Coran elle ne peut qu'imaginer un Dieu immanent, se révélant et contenu dans le cœur de ses amants-es.
    Le texte sacré mérite selon elle une lecture historico-critique pour dépoussiérer certains versets d'un contexte passéiste révolu, doublé d'une vision intériorisée et non littérale. On sait qu'Ali fut le dépositaire-témoin des sept versions d'un même verset coranique mais la science de l'écriture ne se révèle qu'aux amis (wali) et rapprochés de Dieu, ceux qui empruntent un chemin de sainteté en purifiant leur cœur de toutes les scories empêchant le Réel d'advenir. Après
    Delphine Horvilleur ou Anne Soupa, c'est au tour de Kahina Bahloul de bousculer avec force, courage et brio, l'institution religieuse dans ses fondements stéréotypés pour imposer une version toute féminine, sensible et ouverte d'un Dieu Miséricordieux et doté de matrices.

     

  • Le supplément d'âme du corona-virus

     

    Shafique Keshavjee,La couronne et les virus,Editions Saint-Augustin,Editions Het-pro,Mars 2021Dans "La couronne et les virus", paru aux éditions Saint-Augustin et Het-pro, Shafique Keshavjee nous donne, sous forme légèrement romancée, des clés pour appréhender cette période de confinement subie, par son côté pile, lumineux, spirituel.
    Il est question d'âme sœur, une certaine Li Ying qui entre en contact avec l'auteur par mail. De prime abord intéressée par ses livres (il est pasteur réformé en Suisse et milite pour l'inter-religieux) une correspondance se tisse entre eux où se déroule son histoire personnelle (elle est apparemment au contact des porteurs du virus). Dès lors, intimité oblige, se dévoilent aussi les relations proches de la mystérieuse avatar (dont le célèbre médecin lanceur d'alerte de Wuhan) et surtout son intérêt pour les religions et sagesses universelles (Tao, messianisme juif, islam et christianisme non dévoyés), sa marotte et fil linéaire, qui est aussi celui de Shafique...ces deux là sont fait pour dialoguer, s'entendre et se comprendre : le meilleur ferment de l'Orient et de l'Occident qu'Einstein appelait de ses vœux pieux.
    L'histoire intelligemment construite et élaborée nous replonge dans les mois les plus anxiogènes de l'épreuve covid pour mieux la réécrire de façon symbolique et amener une réflexion plus ouverte et élargie sur la couronne de grâce et de désir,
    kheter en hébreu, qui est notre potentiel spirituel en naissant et sur les nombreux virus qui polluent, empoisonnent ou asphyxient nos initiatives d'élévation, en soi ou envers autrui.

    "La couronne de Vie est pour les combattants des virus".

    Ainsi de nos pensées, émotions, sensations qui peuvent vite tourner par polarité et si l'on ne fait preuve d'une certaine souplesse ou fluidité, vers le côté obscur de la stigmatisation, du repli sur soi ou encore de l'idolâtrie.
    Chaque personnage (de fiction ?) du récit devient allégorie d'un concept ou d'un complexe psychologique avec ses deux aspects antagonistes (ombre et lumière) que la vie viendra titiller et dont la savante alchimie influencera la qualité future du fruit, l'être spirituel à faire naître en soi.
    Brillante démonstration, fond et forme, d'un itinéraire de vie toujours sur le fil, fragile mais ô combien précieux aux yeux de Celui qui modèle l'âme humaine et rend possible sa transformation.

     

  • Universel Diamanka

    "Et l'ancien a regardé le ciel dans les yeux et il m'a dit
    Bienvenue dans le clan des donneurs de paroles d'honneur
    Maintenant pars leur parler avec des poèmes
    Et porte-leur bonheur
    Prend le verbe et emmène-le au-delà des frontières de la communication
    Avec les gestes précis du sculpteur d'imaginaire comme unique action
    Et comme si tu partais conquérir le monde
    Pars cueillir les mots
    Les mots de ceux qui parlent avec le cœur
    ". (p.83)


    diamanka.jpgLe poète magnifie la réalité au détriment parfois du message. On peut lui reprocher un déficit du fond sur la forme, un plébiscite de la technique littéraire sur la sagesse d'un vécu.
    Avec
    Souleymane Diamanka, alias Dua Jaabi Jeneba, l'équilibre est obtenu par le poids des mots, lui qui donne voix aux maux.

    "J'ai vu ceux qui suent et ceux qui saignent devenir ceux qui sèment les mots qui soignent"

    Cet artisan du verbe aux puissantes racines peuls (les fameux griots) irrigue de son don plusieurs disciplines : rap-slam, poésie et demain le conte ?
    Issu d'une culture orale, il demeure le témoin d'une sagesse ancestrale qu'il a la bonne idée, dans les pas d'
    Amadou Hampaté Ba, de retranscrire sur papier, afin de laisser la trace d'une attitude et façon d'envisager la vie.
    Cœur de croyant, il navigue entre modernité et tradition, dignité et code moral, valeurs altruistes et baume réconfortant.
    Ce petit recueil de poésie, "
    Habitant de nulle part, originaire de partout" paru chez points poésie (collection dirigée par Alain Mabanckou) comprend aussi les textes de son singulier et classique premier album "L'hiver peul" et dieu merci pour la France, on sent qu'il n'est pas là pour parader mais inonder de ses mots chaleureux une contrée où le froid semble s'être installé...