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Choeur - Page 37

  • Les signes de l'outre monde


    "Tout ce que nous réprimons se renforce dans l'inconscient et jette une ombre sur le monde, et la "matière noire" est peut être précisément l'ombre de la plénitude imaginative que nous avons refusé à notre cosmos". (p.231)

    L'inconscient collectif, l'imagination et l'âme du monde sont des métaphores d'une réalité daïmonique. (p.228)

     

    laurent kasprowicz,romuald leterrier,bertrand méheust,brent raynes,marc leduc,jacques jaillat,sharon hewitt rawlette,patrick harpur,yann vadnais,charles imbert,jocelin morisson,henry corbin,c.g jung,phénomènes,éditions trédaniel,ovnis,parapsychologie,trickster,daïmon,réalité,advaïta vedanta,soi,rêve,chamanisme,invisible,septembre 2022Dans la lignée du titre Ovnis et conscience, Phénomènes, co-né par l'intention des chercheurs-écrivains Laurent Kasprowicz et Romuald Leterrier, est un livre pluridisciplinaire et réflexif paru chez Trédaniel éditions, qui croise plusieurs auteurs de renoms et sujets connivents.
    La figure et l'archétype du "Trickster" est le liant et fil rouge de ce jeu de piste monumental (par le spectre exploré), qui énumère ses caractéristiques, fonctions et dans une seconde partie ses racines folkloriques et philosophiques anciennes, notamment son analogie avec les "daïmons" hellénistiques (à ne pas confondre avec les démons).
    Comme l'oubli de ses rêves au réveil, la parapsychologie ou le phénomène ovnis présentent un caractère élusif (impossibilité de rapporter une preuve) propre aux facéties du Trickster, qui est aussi le gardien entre le rêve et la Réalité s'entendant comme la totalité du Réel, soit l'Âme du monde, la Psyché totale englobant le tangible et l'invisible, le conscient et l'inconscient (plutôt collectif au sens jungien du terme). Il est ce "farceur, fripon, messager, gardien d'entre les mondes" dont l'"archétype, en limitant l'emprise du paranormal, nous offre peut être une protection vitale contre une destruction irrémédiable de notre psyché" (p.169).
    Il faut dire qu'en d'autres temps l'invisible, l'imaginaire, le mythe ou le surnaturel n'étaient pas relégués au rébus et donc refoulés d'où son espièglerie actuelle à nous montrer notre route sans issue empruntée par une vision du monde toute rationnelle.
    Le livre, entrecoupé de nombreux témoignages authentiques d'apparitions d'ovnis ou de phénomènes psys (le téléphone de l'au-delà vécu par L. Kasprowicz par exemple), pose la question de ce qu'est la Vérité. Est-ce la réalité objective ou la partialité ? L'icône ou l'image ? L'esprit ou la matière ?
    La trame réflexive semble nous indiquer une direction : la fusion des deux, l'imbrication de la psyché et de l'imaginal, le pacte matière-lumière, en soi. Plus de division mais une unité comme à l'origine où l'imaginaire côtoyait le réel, le mythe l'ordinaire.
    Le Trickster préfigurerait le jeu, la joie, la fin du mental roi. Il annoncerait, dans un proche avenir, l'homme relié qui s'oppose à l'homme connecté singeant le monde de l'âme mais manquant de singularité. C'est le signe peut-être du retour de la magie dans nos vies, d'un monde où tout devient possible, véritable instant créateur au-delà de l'espace-temps.
    La conclusion et ouverture de Jocelin Morisson dresse un pont entre la science et la spiritualité, en évoquant le Réel selon l'advaïta Vedanta, une vision pleine et entière de la psyché, éveillée du rêve de l'existence séparée...de la totalité de sa Source ou Soi. Le Soi jungien, évoqué à demi-mesure en filigrane de l'ouvrage, préfigurait ce centre ou matrice organique divino-humaine.

     

    Chaque pas vers LUI est un éveil. Chaque existence - pas seulement la vôtre - n'est que rêve. Un rêve subtil...de plus en plus subtil...mais un rêve. Un seul éveil : LUI. (Dialogues avec l'Ange)

  • Parier sur l'avenir

    woodstower.jpg

    Deux soirées d'immersion au Woodstower version post COVID ont confirmé l'appréciation positive du dernier festival lyonnais avant d'entamer l'année scolaire : ambiance bon enfant, statut débridé des participants, site éco-citoyen à taille humaine, capital sympathie des artistes/bénévoles/commerçants, programmation éclectique d'artistes émergents ou encore stands et animations style forain (les géniaux "des glingués" ou les auto tamponneuses) pour la bonne ambiance. 
    On se sent libre d'être, de naviguer au gré de ses envies et lubies, consommateur effréné de musique (petit bémol pour les 40 cl de bière à 6 euros) ou simple observateur du vivant.
    On retiendra du Jeudi la bonne assise du groupe moustachu Deluxe en parfait mimétisme avec l'esprit déjanté, festif mais aussi détendu du lieu. La surprise Poupie qui assure un set sensuel, groovy et à poigne,  montrant son souhait de durer au-delà des effets de mode.
    Côté rap, sur la scène rebaptisée Saint-Denis, le plaisir d'y croiser le tonton du bled Rim'K saupoudrant son show de pépites du 113 ou de la mafia k'1fry, ou encore le valeureux membre de l'Entourage Jazzy Bazz qui amène un peu de spirituel dans l'écriture et confirme sa solidité scénique. Vitalic clôture déjà la soirée avec un jeu de lumière hypnotique pour une musique électro quasi martiale.
    Le Vendredi amène un autre public soucieux de prolonger la nuit jusqu'à tôt. Sur la grande scène Suzane seule danse et chante avec maîtrise, accompagnée de belles images sur grand écran. Son album Toï toï a su capter l'air du temps et elle récolte une pluie de remerciements. Quand à Niska son aura surprend agréablement. Résolument positif, sa trap chaloupée anime les corps avant que la musique électronique ne s'accapare la faune bigarrée et motivée sur les différents sites, comme Greg au woodsfloor cosmique ou l'acidulée électro de Mind Enterprises sous le chapiteau.
    Félicitation à l'équipe, Woodstower 2022 c'était vraiment bon (y compris la street food) et c'est jusque dimanche encore.

    @crédit photo : Brice Robert pro

  • Les traces de Dieu

    "L'écrit n'enseigne pas, il suggère. C'est l'âme qui comprend et se souvient". (Citation kabbalistique)


    Les Trésors de la Kabbale,Marc Halévy,Marc Welinski,éditions Trédaniel,Kabbale,sepiroths,Torah,Dieu,ésotérisme,Aout 2022Les ésotéristes de tous bords et en particulier les kabbalistes ont l’œil qui magnifie la création puisque pour eux, il y a du sens plutôt que rien, un Principe divin (L'Eyn Sof ou le "sans limite") et son émanation intelligente, bonne et orientée.
    Le judaïsme s'est vivifié à travers siècles notamment par ses savants scrutant la Torah jusque dans ses phonèmes et symboles graphiques, une quête illimitée en soi. Dans les Trésors de la Kabbale ils sont mis à l'honneur pour leur fonction, leur ascèse (discipline, méditation, effort d'étude), leurs hérauts et livres marquants.
    Le livre à paraître aux éditions Trédaniel est le fruit de quatre soirées d'échanges retranscrits entre Marc Halévy, physicien et philosophe, et le romancier Marc Welinski. Il s'agit à la fois d'une introduction aux courants, à l'étymologie et aux cartographies (l'arbre des sepiroths est explicité dans la troisième partie) de la Kabbale mais aussi du dévoilement de secrets (sur la cosmogonie ou Dieu par exemple) initiatiques et de références fortes à propos pour donner goût au quidam qui souhaiterait se faire une idée de l'essence de cette spiritualité et véritable école moniste.
    Car les kabbalistes possèdent des clés interprétatives du mystère de la vie et une méthode pour s'élever sur l'échelle de l'Être, comme les soufis en Islam ou les mystiques chrétiens dans le cadre du monothéisme.
    L’herméneute pose la question du texte sacré (et de la langue qui le révèle), qui l'est quand il est inspiré et si possible le plus proche de l'Esprit cosmique. Une note, un récit, une sagesse portent fruit quand leur source transcende l'espace-temps et prend valeur de parole éternelle, qu'elle émane de la "réalité du Réel". Si Dieu reste à venir, une hypothèse toute kabbalistique, alors l'inspiration sera peut être rendue commune et naturelle : l'avenir des cœurs vivants comme des livres ouverts...

     

  • Convoquer le meilleur

    synchronicity.jpgSynchronicity est un jeu (de société) différent inspiré par un concept innovant, la rétrocognition et la survenue de synchronicités.
    Issu de l'alliance d'un scientifique de l'esprit, Romuald Leterrier et d'un créateur d'espace ludique, Philippe Deweys ; il connecte à l'irrationnel, l'émotionnel et l'intuitif en court-circuitant le mental et sa raison lénifiante, parfois sclérosante.
    Du coffret paru aux éditions Trédaniel émanent 60 propositions de jeux collectifs à partir d'un livret de 200 pages et d'une nomenclature originale de symboles explicitant les cartes objets et animaux (une centaine). Il est également possible d'utiliser individuellement de façon oraculaire les jolies cartes dessinées  issues d'imaginaires croisés. c'est le fameux protocole élaboré dans les ateliers-conférences sur la rétrocausalité par Romuald Leterrier.
    La pratique révèle des souvenirs intimes sur les êtres (passé ou futur), fait émerger des ressentis ou des secrets personnels et donne l'impression d'un réel échange en profondeur avec la (les) personne(s), tout en devenant co-créateur d'une identité amplifiée ou enrichie.
    De nombreuses synchronicités sont remontées et racontées sur les réseaux sociaux, à l'usage, lui conférant un aspect magique. Mais les symboles peuvent aussi résonner et vibrer fort dans notre psyché avec une lecture plus intériorisée.
    Ce jeu est un manifeste pour enfant libre et adulte équilibré ou en passe de le devenir. Le futur, on le souhaite, sera féminin dans ses qualités d'expression et de vibration interne, mais aussi dans sa capacité à transcender l'espace-temps. On oublie son "moi" en (dé)jouant le temps et cette focale sur l’altérité sous toutes ses coutures (l'Ubuntu ou notre "moi futur") reconnecte au Soi, au sens où C.G Jung l'entendait, la Source de tous les contraires...et de tous les possibles aussi.

     

  • Parcours exaltant

    Exposition exodes, Saint Raphaël, Simone Dibo-Cohen, Art contemporain, juillet 2022

    Une exposition d'envergure sur le thème de l'exode se tient jusque fin septembre dans la ville de Saint Raphaël, engageant 80 artistes (230 œuvres) dans 8 lieux emblématiques proches du centre ville, une expérience visuelle ludique.
    C'est l'occasion de découvrir des hommes et femmes plasticiens, peintres, photographes ou sculpteurs renommés ou émergents, qui frapperont l'imaginaire par leur vision toute personnelle confinant parfois à l'universel. Pour notre part, de nombreux souvenirs demeurent parmi lesquels la mer noire de Bao Vuong (The crossing), les peintures foisonnantes de Philippe Cognée au Centre culturel, les personnages en tissus et ouate d'Anne Buthuon (photo 1) au musée d'Archéologie, le mannequin d'autoportrait costumé (sorte de totem chamanique moderne) de Cédric Tanguy, l'exil salvateur de Dalila Dalleas Bouzar et le bateau de fortune de Barthélémy Toguo (Photo 2) à la Villa des Myrtes, ou encore les statues mythologiques couleur ocre de Christophe Charbonnel (David et Goliath au parc Bonaparte, Thésée et l'Amazone devant le Centre culturel)


    L'occasion aussi de visiter des bâtiments dédiés à l'art et la culture sous toutes ses formes (salle de danse, musée archéologique) jusqu'à une ancienne boîte de nuit (La réserve) ou une belle mairie d'honneur un peu excentrée (les Asphodèles). L'occasion enfin de voir à quel point la thématique touche la créativité artistique et inspire des œuvres originales (textures, supports, palette d' arts graphiques...) interconnectées à travers le globe, que le pays soit libre ou opprimé, que le temps questionné soit passé (génocides, guerres, migration...) ou futur (le réchauffement climatique par exemple).
    Le nombre, les tragédies, l'angoisse mais aussi l'espoir et l'élan que suscitent l'exode sont illustrés de façon insolite, brute ou symbolique, à visages découverts ou masqués parfois, plus rarement intériorisés lorsqu'il s'agit de quitter un ancrage pour un continent (en soi) nouveau ou inexploré. Mais l'art contemporain n'est pas littérature et se ressent plus qu'il ne se lit. Une sensibilité et ouverture à l'autre que le maire Frédéric Masquelier souhaitait mettre en avant pour célébrer les 60 ans de l'indépendance de l’Algérie sous la houlette et carte blanche de Simone Dibo-Cohen (présidente de l'UMAM: Union Méditerranéenne pour l'Art Moderne), avec l'accueil chaleureux et les anecdotes à propos des jeunes saisonniers. Une initiative de bon augure pour le rayonnement culturel de la ville de Saint Raphaël, après le parcours d'art urbain initié par le festival Résonances urbaines.

    Exposition exodes, Saint Raphaël, Simone Dibo-Cohen, Art contemporain, juillet 2022

    Images : Ville Saint-Raphaël

  • Bleue Prudence

    Bleue comme l'été, Marie Lenne-Fouquet, Edition Sarbacane, collection Exprim', roman ado-adulte,couleur, surf, chagrin d'amour, hypersensibilité,juillet 2022

    Fraîcheur, où es-tu ? Je veux plonger dans l'océan, observer des surfeurs surfant sur leurs surfs, au-dessus des vagues bleues, voir une mer bleue sur un horizon bleu, bleu comme l'été. Lire Bleue comme l'été de Marie Lenne-Fouquet, aux éditions Sarbacane (collection Exprim'), ça marche aussi. C'est même encore mieux. Emporter ce bouquin à la plage ou le savourer bien au frais au fond de son lit ou dans un transat : peu importe au fond.

    Bleu smalt

    Où que vous soyez, vous rirez avec Prudence et ses amies, vous pleurerez en vivant son chagrin d'amour, vous deviendrez photographe avec elle, le temps d'un été. Vous apprivoiserez les vagues avec Denis-Dylan, le surfeur complètement décalé. Vous deviendrez un peu...beaucoup superstitieux-se avec des 7, des 4, vous chercherez la couleur bleue à chacune de vos pérégrinations, devenant incollable sur toutes ses nuances. Et puis vous réagirez au quart de tour, la moindre petite contrariété vous plongera dans des abîmes de désespoir sans vous rendre compte de votre talent, de votre chance et de la présence des gens qui vous aiment. Bref, Prudence aura déteint sur vous et franchement, vous risquez d'en redemander. Oui, parce que quand on referme le livre, on a qu'une envie: découvrir la saison 2 et savoir ce que deviennent tous les personnages croisés dans le roman. (Euh ... ya une saison 2 ?)

    Bleu turquin

    Marie Lenne-Fouquet a la capacité de nous intégrer immédiatement dans l'histoire comme si on côtoyait vraiment Prudence, Denis-Dylan, Meï et tous les autres. L'hypersensibilité de l'héroïne nous saute à la figure et ne nous lâche plus, tout comme l'envie d'observer ces surfeurs dans leur vans. On se passionne d'un coup pour la photographie. Quant à la vie de famille de Prudence, à ne manquer sous aucun prétexte, elle nous renvoie immanquablement à la nôtre tel un écho puissant, vibrant et poignant.

    Bleu glacé

    Attention roman Coup de Chœur ou coup dans le cœur, ce qui est la même chose. On vous souhaite un bel été bien bleu... (À partir de 14 ans et jeunes adultes).

    Bleu tendre

    Image: Sarbacane

  • L'instant solennel

    campana.jpgDomaine Lacroix-Laval, petites lumières allumées, le soir commence, ambiance d'été avec stand hot-dog/bières puis concert d'après spectacle pour finir en beauté le Festival des Nuits de Fourvière. Il y a plusieurs petits chapiteaux mais lui domine les autres par la taille et la couleur rouge : Trottola. À l'intérieur, ça ressemble au cirque d'antan. D'ailleurs, il y a pas mal de familles mais aussi des adultes sans mômes. Pas besoin puisqu'ils vont défiler devant nous : Bonaventure Gacon et Titoune ou plutôt 4 avec les deux musiciens : Bastien Pelenc et Thomas Barrière. On avoue, c'est le nom de Bonaventure Gacon qui nous a mis sur la piste. L' équipe de Choeur avait adoré le film Cornélius, le Meunier Hurlant (de ) joué par ce colosse sensible.  Sa proposition artistique inédite nous avait marqué. Nous retrouvons ici Bonaventure brut au sein de sa compagnie circassienne Trottola créé en 2002 avec Titoune la voltigeuse (et aussi plasticienne) et les multi-instrumentistes déjantés déjà cités. Campana (la cloche), titre de ce spectacle initié en 2018 est un projet ambitieux, un rêve fou mais aux grands enfants rien d'impossible. L'arène est ronde, et l'on y rencontre l'art de la démesure : portées, clown, trapèze, musique...dans un espace restreint, on le mesure à la toute fin.
    Pas d'histoire à proprement parler, seulement la vie qui germe et pousse par toutes les trappes possibles, comme une création issue du néant. Il y a bien un éléphant qui existe l'espace d'un instant et s'évapore. Tout concourt ici à l'attention du geste et du spectateur qui communie au rythme d'un éternel présent. Il est question de force physique mais sans performance, de sourire mais sans raison, d'agilité mais sans tension, de poésie mais sans fioritures le tout soutenu par un orchestre artisanal et génialement fou. Ces 4 clowns sont résolument magiques, ils réveillent l'âme de l'enfant qui connait assurément le chemin du cœur.

    @crédit photo https://cirque-trottola.org/campana