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Choeur - Page 56

  • L'odyssée du souffle

    Une second souffle, Gilles Marchand, Jennifer Murzeau, Rageot éditeur, août 2021, littérature jeunesse, Greta ThunbergRespirer. Un mouvement naturel et instinctif pour les humains. On n’y prête peut-être plus attention depuis un certain virus. Pour Ulysse et ses camarades cela relève de l’exploit. Enfermés depuis leur naissance dans un centre qui les protège ils doivent vivre avec leur asthme, leur inhalateur et leur toux à répétition. Impossible de franchir les murs, au dehors tout est pollué, brûlé, gris, nature évaporée. Ils rêvent du monde d’avant qu’ils n’ont jamais connus et se consolent avec de vieilles brochures de voyages.

    « Une vague salle de sport pour nos corps déglingués, des lits relativement confortables, des médecins pour s’occuper de nous et des livres datant pour la plupart du XXe et du du début du XXIe siècles. Dehors, tu chopes un rhume, tu meurs dans la journée ».

    Ava, elle, vit dans ce monde d’avant. La jeune lycéenne aimerait que ça bouge, que ça change , que les adultes se réveillent. Cela semble peine perdue. Le climat qui déraille, le désert qui avance, la fonte des glaces, les inondations, les pandémies, les animaux qui disparaissent… Franchement qui ça intéresse excepté Greta Thunberg et Nour sa meilleure amie ? À part en vouloir à la terre entière, Ava ne sait pas quoi faire.

    « Ils étaient devenus des vieux bourgeois cyniques, à l’aise sur l’asphalte, ne cherchant la plage qu’à l’autre bout du monde, après dix heures d’avion qu’ils effectuaient chaque année sans état d’âme malgré mes exposés répétés sur les conséquences de leur mode de vie. Et ça m’a foutu un seum pas possible »

    Dans le roman ado Le second souffle publié chez Rageot ces deux-là ne vivent pas dans le même monde et pourtant une même rage les anime, peut-être l’énergie du désespoir. Ils ne veulent plus se faire dicter leur conduite par les profs, les conseilleurs d’orientation, les parents, les infirmiers, les médecins. Ava et Ulysse cherchent une porte de sortie, une idée brillante pour sortir du brouillard.

    Les auteurs Gilles Marchand et Jennifer Murzeau transportent le lecteur dans leur univers apocalyptique qui ressemble étrangement au nôtre. D’ailleurs n’est-ce pas le même ? Son futur ? Son passé ? Une chose est sûr. Impossible de rester indifférent à la colère d’Ava, de ne pas vouloir s’enchaîner avec elle pour lutter contre le dérèglement climatique. Impensable de laisser Ulysse dépérir dans cette prison aseptisée, de ne pas l’aider à chercher la faille dans le mur malgré la Bête qui rode. Un thriller prenant, à la fois flippant et rassurant, romantique et sombre, qui respire le bon air marin et le vide-ordure.

    Un second souffle vibrant et nécessaire, tant qu’il est encore temps.

    Image: Rageot éditeur

  • L'unité célébrée au Woodstower

     

    Yseult remplacée au pied levé par le prometteur Obi, invité du joyeux Gaël Faye, qui prit au corps un public enthousiasmé par la proposition artistique d'Abd Al Malik, telle fut la soirée du Mercredi 25 Août au festival Woodstower !

    Woodstower post-covid garde un charme fou, avec une jauge réduite, une seule et grande scène (au lieu de trois), et un aménagement de l'espace restauration bien pensé, convivial et aéré pour les groupes d'amis.
    La nourriture est toujours aussi éclectique, on consomme pratique et original avec une vraie réflexion écologique (jusqu'aux toilettes sèches)

    woodstower,mercredi 25 aout 2021,obi,gaêl faye,abd al malik,le jeune noir à l'épée,lundi méchant,festival,lyon,parc miribel jonageCôté scène, Obi (réfugié nigérian issu d'un squat de la Croix-Rousse) fut la révélation malgré lui (à deux reprises donc), titillant l'oreille par sa voix à réveiller les morts (Il faut dire qu'il revient de loin !) ragga-dancehall-rap et ses mélodies entêtantes,d'un public ouvert aux vibrations positives et aux phénomènes artistiques, en remplacement d'Yseult enrouée.
    Les frères
    Fayette-Mikano, Abd Al Malik et Bilal, programmeur (avec leur ami d'enfance Mattéo Falkone en featuring) ont marqué lourdement les esprits avec un show chorégraphié par 4 danseurs qui en imposent (Du burkinabé Samia Sanou), imagé et théâtralisé (L'ombre de Gérard Jouannest, pianiste de Brel et époux de J. Gréco plane sur le set), version live du livre-cd concept "Le jeune noir à l'épée". De cœur à cœur le message passe : "Peut-on dire que le monde a changé si ta couleur de peau te met encore en danger ?" (Tirailleur tiraillé). L' art et la culture ont créé ce pont entre artiste et public pour une écoute totale à laquelle le rappeur issu de Strasbourg-Neuhof fut sensible, lui l'homme blessé qui prêche désormais l'amour salvateur.woodstower,mercredi 25 aout 2021,obi,gaêl faye,abd al malik,le jeune noir à l'épée,lundi méchant,festival,lyon,parc miribel jonage
    La formule unitive longtemps cherchée semble payer et la foule parfois novice est toute réceptive à l'art poétique. "
    Nous sommes un", clamera t'il après sa performance cathartique.
    Sa voix puissante et vibrante résonne et émeut encore longtemps après...

     

    Gaël Faye arrive à point nommé pour relâcher la tension tout en étant sur la même longueur d'ondes. Cette fois c'est la fièvre de la bougeotte, de la joie, des rythmes qui t'emportent et te portent. L' artiste, enjoué et détendu, est ici en terrain conquis, sur ses terres paternelles. Une petite heure pour dérouler ses tubes de l'année écoulée : Histoire d'amour avec Samuel Kamenzi, Chalouper, Boomer avec OBI donc, Respire ou Lundi méchant sans oublier quelques pépites de son répertoire rap des débuts.
    C'est l'espoir d'un beau monde heureux et réconcilié et les mots de
    Christiane Taubira se gravent dans nos têtes : " Et vos enfants joyeux et vifs feront rondes et farandoles avec nos enfants et leurs chants et s'aimant sans y prendre garde vous puniront en vous offrant des petits-enfants chatoyants" (elle a écrit la chanson Seuls et vaincus).
    woodstower,mercredi 25 aout 2021,obi,gaêl faye,abd al malik,le jeune noir à l'épée,lundi méchant,festival,lyon,parc miribel jonageMême si le dernier album de
    Gaël Faye enregistré à New-york prend un virage plus pop et mélodique, il garde son équipe motivée (Guillaume Poncelet aux claviers-trompette  et l'exubérant Louxor aux rythmiques) à ses côtés et nous embarque dans des contrées plus colorées et romancées aux rythmes afro-carribéens.
    Le public danse, chante, en redemande. L'auteur de Petit pays est aussi venu pour rappeler que la musique est essentielle après ces temps contraints, heureux de retrouver ici, à Woodstower, un semblant fugace de liberté.

    @crédit photos :  Justine Targhetta - @iam_justeen

  • L'effi(s)cience psychanalytique

    "Comme c'est quelqu'un d'intelligent (W.Pauli), il a très bien compris que, lorsqu'un homme est en difficulté et que son esprit conscient est bouleversé ou dérangé, l'inconscient, qui est la partie la plus instinctive de la psyché, parvient peut être à générer certaines compensations (de même pour le corps et l'esprit), parce que c'est un système organique qui s'autorégule". (p.334)



    c.g jung,symboles oniriques du processus d'individuation, la fontaine de pierre,W.Pauli,mandalas,Soi, indivuduation,aout2021La Fontaine de Pierre édite un inédit de C.G. Jung en français : "Symboles oniriques du processus d'individuation". Il s'agit de la retranscription de deux séminaires donnés en Amérique (Bailey Island et New York) avant la seconde guerre mondiale, à un public averti par la résonance de l'inconscient. Ce matériau brut (on entend Jung dans son oralité) préfigure les thématiques et concepts que le psychiatre zurichois développera quelques années plus tard dans ses différents livres (Tout est déjà là en l'état), avec une focale sur les mandalas, figures et symboles de compensation et d'auto-guérison du Soi lorsque des conflits submergent la conscience.
    Quelques dizaines de rêves du physicien W. Pauli (prix Nobel en 45 et découvreur de la physique quantique) parmi des centaines sont ainsi analysés et éclairés par la science et l'érudition d'un des pères fondateurs de la psychanalyse,  puisque c'est par paquets (de rêves) que se discerne un changement ou une évolution dans la psyché de l'analysé.
    Notons l'importance accordée au contexte , comme toujours, pour l'interprétation des rêves ou la mise en perspective de concepts ou paroles clés.
    A ce propos, l'individuation ne semblerait, à la lecture dudit livre être destinée qu'à des esprits brillants, ici un scientifique émérite, faisant de la psychanalyse une science élitiste, ce qu'elle fut sans doute à l'époque des balbutiements.
    L'épais document (près de 500 pages d'exposés suivis de questions-réponses) offre un condensé d'images et de récits numineux proches de la symbolique unitive (le 4, le carré, le cercle, la pierre angulaire) et de la complétude au sens de la conjonction réussie des opposés (le processus d'individuation).
    Les quatre fonctions (pensée, sentiment, intuition, sensation) prennent une large place chez l'analysé et s'insèrent ici dans un contexte universaliste où chacun puisera une nourriture pour son âme en quête d'un peu de lumière ou d'une vérité toute expérimentale.


    "L'individuation signifie simplement que vous trouvez votre place dans la tourmente, que vous restez au cœur du conflit, que vous êtes dans le conflit et pourtant au-dessus de lui...car sans conflit pas de mouvement, ni d'énergie". (p.128).

     
  • L'exhalaison du féminin

    titane.jpgUn scénario est toujours le reflet d'une époque, d'un imaginaire collectif conscient et inconscient.
    Titane est la naissance d'un mythe, du premier cyborg autogéneré, moitié organique moitié alliage de voiture. Puisque telle est la passion de l'héroïne (la morphique Agathe Rousselle) garçon manqué puis plus tard danseuse aguicheuse qui ne fait qu'un avec une voiture designée feu.
    Une autre de ses passions est de tuer des personnes pour assouvir son appétit dévorant, signe d'une personnalité totalement borderline, écorchée vive.
    Son père biologique quasi absent puis finalement abandonné par la belle, la mettra en
    quête d'un pére de substitution, protecteur et sans jugement (Vincent Lindon bodybuildé sous steroïdes) qui saura préserver sa mue (de garçon déguisé en femme et de femme enceinte en nouveau-né).
    Résumé ainsi le sujet détonne, encore plus à la vue du second film de Julia Ducourneau, Palme d'or 2021, qui hypnotise et marque durablement les esprits par certaines scènes (le plan séquence du Salon auto underground, les danses garçons/fille dans la caserne des pompiers ou encore la naissance du cyborg), lumières, musique, alternance de plans chocs ou drôles.
    Culturellement parlant on est dans un cinéma fantastico-horrifique aux références plutôt américaines (Carpenter/Christine, Cronenberg/Crash, Cameron/alien...) Avec un personnage de roman cyberpunk plutôt dantecquien (Maurice G) ou sorti de l'univers d'une Virginie Despentes, un mix à nouveau comme la fin des genres stéréotypés pour faire advenir une humanité hybride nouvelle, transhumaniste, à la fois androgyne et unifiée. La réalisatrice ne renie pas le caractère religieux messianique de cette naissance quasi virginale (une transformation "huilée" jamais vue à l'écran) pour une humanité assoiffée de sensations fortes.
    Même si dans ce monde apocalyptique et humainement  brutal à souhait, le féminin est bridé, sexualisé à outrance, exacerbé dans sa violence, caché ou dénigré, il irrigue le film presque à chaque plan, dans ses formes et sa matrice.
    Reste à discerner le souffle qui inspire l’œuvre pour faire pencher la balance du côté du coup de génie ou d'une diabolique vision de l'époque...

     
  • Notre mémoire extra-terrestre

    "Nos ancêtres extra-terrestres prendront contact quand nous serons devenus pleinement humains" (p.57).

    "Rencontrer l'humain, c'est incarner dans toute sa chair, de tout son corps, l'énergie la plus puissante de l'Univers, qui est l'Amour".(p.28)

     

    don.jpgDon Marcelino publie discrètement  son 5eme essai, tous centrés sur la sagesse amérindienne aux éditions Louise Courteau. Avec "Les Amérindiens et les extraterrestres" il donne une vision à la fois personnelle et culturelle de l'existence d'êtres venus d'ailleurs. Temples, pyramides, empreintes, agroglyphes...autant de traces laissées. Télépathie, voyage sacré, rêves, quête de vision, auto-guérison... autant d'héritages légués.
    Les Amérindiens sont coutumiers et se sentent proches, biologiquement parlant, de leurs frères des étoiles. L'esprit (au sens corps-âme- esprit) est d'ailleurs pour eux de nature extra-terrestre, à l'image du Grand Esprit cosmique qu'ils vénèrent.
    Leur connaissance est empirique plutôt que religieuse et s'acquiert moins par la foi que par l'expérimentation et l'intuition première.
    Le silence (qui est un palier et niveau sur le plan de l'être), la méditation, les marches dans la forêt ou l'observation de la nature permettent de purifier le cœur et de toucher une énergie plus subtile afin de rejoindre les mondes vibratoires supérieurs (4ème dimension et au-delà). Par ces techniques simples les ancêtres peuvent être contactés, des défunts (puisque la mort n'existe pas) aux créateurs mythiques de l'humanité (la femme bison, la femme cosmique...).
    Ce livre pratique (des photos, des questions-réponses, des encarts synthétiques) est aussi un moyen pour Don Marcelino d'évoquer le sens de l'incarnation et les mondes parallèles aux nôtres, avant et après notre existence sur terre.
    Un rapprochement de la sagesse amérindienne est fait avec le druidisme mais on mesure à quel point elle a pénétré nos croyances et intuitions sur l'invisible. Un des sens de l'incarnation est par exemple de purifier notre arbre généalogique, une fois notre famille choisie.
    Une bonne ouverture d'esprit est nécessaire pour adhérer à la cosmogonie amérindienne, d'autant qu'elle perçoit les religions comme contre-nature (ce qu'en ont fait les prêtres) et finalement à l'opposé du message sain, lui, des prophètes. Petit bémol, l'étude des textes sacrés peut, contrairement à ce que pense l'auteur, amener à cette ouverture de cœur ou à une prise de conscience cosmique en méditant sur ses images ou personnages archétypiques, de nombreux savants ou mystiques l'ont montré.
    Il est également  heureux et comique de constater que les Amérindiens sont tous fous, selon nos critères  psychiatriques, puisqu'ils invoquent l'invisible et vivent des réalités non tangibles...et pourtant personne ne les juge ou ne leur tient rigueur raisonnable.
    Tout est question de mémoire, de se souvenir d'où l'on vient (l'univers ou poussière d'étoile) pour accomplir au mieux sa destinée, en se sachant accompagné, avant de rejoindre un monde infini où rien n'a de limites. 

     

  • Un cadencé d'humanité

    Fusion,lézarts urbains,Joëlle  Sambi Nzeba,Hendricks Ntela,la mécanique des ombres,Naïf production,Sylvain Bouillet,Mathieu Desseigne-Ravel,Lucien Reynès,théâtre des Doms,festival d'Avignon,19 Juillet 2021.Garden Party au Théâtre des Doms, une terrasse aménagée en plein air à l'ombre d'un arbre plus que centenaire pour des représentations plateau minimalistes.
    Jusqu'au 27 Juillet se joue "Fusion", un duo slam/krump, une interaction entre la poétesse Joëlle  Sambi Nzeba et la danseuse Hendrickx Ntela. Des mots crus, percutants, des visions sonores qui soulignent des maux socio-culturels de citoyens en marge puisque ostracisés bien souvent en raison de leur couleur de peau.
    C'est ce cri du cœur particulièrement poignant à l'évocation d'une liste interminable de bavures policières qui résonne encore avec sa juste émotion verbale et corporelle. Chaque nom cité est un soubresaut, un coup porté, un
    haut le cœur, une syncope du corps.
    C'est l'association des deux sœurs d'arme qui forme un Verbe imagé, immergé dans un contexte brûlant où sourde la colère, le ressentiment et la soif de justice.

    Fusion,lézarts urbains,Joëlle  Sambi Nzeba,Hendricks Ntela,la mécanique des ombres,Naïf production,Sylvain Bouillet,Mathieu Desseigne-Ravel,Lucien Reynès,théâtre des Doms,festival d'Avignon,19 Juillet 2021.Le collectif Naïf productions formé des trois acrobates Sylvain Bouillet, Mathieu Desseigne-Ravel et Lucien Reynès était également de la Garden Party, invités pour 4 représentations de leur spectacle en version courte "La mécanique des ombres". Tel un nouveau-né, un premier personnage quasi démantibulé (Mathieu Dessaigne-Ravel impressionnant de souplesse) découvre de façon simiesque la mécanique de son corps pour se tenir debout. La seconde étape en trio masqués évoquerait plutôt la socialisation et l'entraide, la force de l'humanité unie belle jusque et surtout dans la chute, jamais aussi parfaite que dans ses tentatives répétées d’œuvrer en collectif.
    Les trois compères s'écoutent à merveille, virtuoses du déséquilibre avec une précision du geste qui souligne une attention d'autrui accrue.
    Leur ballet rythmé crescendo est un mélange de styles complémentaires, du hip-hop aux arts martiaux en passant par les arts du cirque.

    Deux propositions, deux appropriations de l'espace scénique nécessairement réduit, deux conditions de funambules avec pour fil un corps-don.

    Photos: Théâtre des Doms
  • Nuit de joie à Vienne

    Jazz à Vienne 2021, Ayo, Léon Pahl Quintet, Arthur Allard, Gauthier Toux, Zacharie Kysk, Rémi Bouyssière,Cheick Tidiane Seck, Majid Bekkas Il y avait du monde à Vienne pour la clôture du festival fêtant sa  40ème édition, avec une nuit blanche dédiée au Jazz sous toutes ses formes. La fougue, la jeunesse et le rythme trépidant pour l'ouverture avec le lauréat du tremplin RéZZo 2019, le Léon Pahl Quintet (nom du saxophoniste). Un deuxième album au compteur "Dust to Stars", succès de cette assemblée de musiciens passionnés et chevronnés dont le duo endiablé et à l'écoute parfaite batterie-clavier (Arthur Allard-Gauthier Toux). Le public de mélomanes présent rentra instantanément dans l'énergie et l'ambiance du nectar distillé.

    Jazz à Vienne 2021, Ayo, Léon Pahl Quintet, Arthur Allard, Gauthier Toux, Zacharie Kysk, Rémi Bouyssière,Cheick Tidiane Seck, Majid Bekkas Les vibrations cosmiques d'un clavier fou se prolongèrent avec la solide formation de Cheick Tidiane Seck venu rendre un généreux hommage à son ami Randy Weston, comme ce fut le cas sur l'album Timbunktu (2019). Pour l'occasion Majid Bekkas fit sa première apparition scénique (chant et oud), déroulant un set à l'image des deux accolytes : maîtrise, force tranquille et sagesse aux couleurs de l'Afrique.

    Jazz à Vienne 2021, Ayo, Léon Pahl Quintet, Arthur Allard, Gauthier Toux, Zacharie Kysk, Rémi Bouyssière,Cheick Tidiane Seck, Majid Bekkas Après ces deux démonstrations techniques et artistiques vint la joyeuse, naturelle et apaisée Ayo. Avec beaucoup de douceur et de simplicité elle a su toucher les cœurs des festivaliers avec quelques anecdotes et reprises (Né quelque part-Le Forestier, Rédemption song-Bob Marley), alternant ballades, rythmes chaloupés et même rap, dans une vague d'amour et d'équilibre. La joie de la surfeuse (une de ses passions) fut hautement communicative jusqu'à virevolter et toucher l'ivresse, alors que le concert prenait déjà fin. Beaucoup d'énergie et quelques cris de colère pour ce répertoire qui s'étoffe chaque année un peu plus (6ème album "Royal" en 2020) depuis son premier fulgurant succès "Down on my knees" en 2006, qui clôtura sa prestation entêtante.

    La soirée ne faisait pourtant que commencer: L'armée mexicaine (groupe de Rachid Taha), Cimafunk et Merzerg clôturaient les 40 ans du Festival. Et un p'tit café croissant pour les plus vaillants (vers 5h du matin) ...

    Photos: Jazz à Vienne