blogger hit counter

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Choeur - Page 60

  • La magie d'une conscience en éveil

     

    "Nous allons passer d'une phase tournée vers l'ego à une phase vraiment transpersonnelle. Une telle conscience sera la conscience de l'empathie pour l'ensemble du vivant et de la biosphère, une plus grande solidarité, une sensibilité artistique, spirituelle et esthétique plus importante. Les sociétés seront bouleversées dans leur fonctionnement même." (p.41)

    merlin.jpgLes éditions Véga-Trédaniel sortent "
    Merlin-La magie de la conscience", un livre au contenu et à l'architecture originaux, ludico-pratique. A la fois dense et léger dans ses thématiques (son, eau, conscience, temps, Univers) profond mais fugace dans ses explorations, l'ouvrage de Philippe Rosset allie théorie et pratique, accompagné d'un cd de 7 méditations sur des symboles arthuriens.
    Merlin, dont la légende est résumée, trône comme archétype d'un nouveau modèle de perception d'une réalité modifiée et réenchantée. Il est l'homme sans âge, connecté et magicien de la conscience.
    La lecture est comme un voyage dans les pas de
    C.G Jung (notions de mercure alchimique ou de fripon divin, évocation du processus d'individuation) et en hommage à Emma Jung sa femme qui se passionna pour "la légende du Graal" toute sa vie.

    On surfe également en imagination sur cette terre mythique (pays Galles, Angleterre), tout en flirtant avec de nouveaux courants de pensée (Romuald Leterrier qui fait la préface, Philippe Guillemant, pour les français...) qui redéfinissent la notion de conscience en accord avec les théories des physiciens quantiques.
    Ces auteurs, comme d'ailleurs
    Philippe Rosset, sont sans doute les véritables continuateurs de l'esprit jungien, à la fois touche à tout et précurseurs d'un nouveau paradigme de la conscience dont la source est non locale et hors temps. La notion de vide quantique (tout n'est qu’énergie et informations) côtoie les expériences de rétrocausalité (un futur qui envoie des synchronicités dans le présent) ; les visions chamaniques en états de conscience modifiés dressent une nouvelle nomenclature des multivers ou de la relativité du temps (importance également des pensées sur le métabolisme composé essentiellement d'eau) ; l'astrologie rejoint comme science le parcours ou destin personnel inscrit de façon codée dans la plénitude d'un Soi unifié...Autant de pierres à l'édifice d'un monde nouveau dont l'essence est lumière.
    Le cap et la ligne directrice de l'ensemble se veut résolument optimiste. L'idée globale est une orientation vers un futur désirable, une apocalypse joyeuse (au sens originel de révélation ou dévoilement du Réel) où l'on renoue avec l'émerveillement et la magie, un monde du tout possible guidé par la joie et l'Amour.
    Les sept méditations sonores associant la nature (lieux, plantes, minéraux, sources), la création de conscience et la magie de la régénération (images, énergie, pensées) constituent le cœur et la mise en pratique des thèses du livre.
    L’émerveillé
    Philippe Rosset s'immisce dans l'interstice, la fêlure de l'espace-temps, la bulle d'éternité d'où Merlin l'enchanteur déploie ses ailes et appelle ses disciples : "Merlin est à l'image même de l'univers décrit dans les hypothèses actuelles : il est l'éternel mouvant, l'absolu savoir encyclopédique du monde, l'ensemble de toutes les incarnations, la mémoire du passé et du futur de l'Univers". (p.90)
    Un livre pour et à méditer donc.

     

  • Le chemin vers l'étoile

    le chemin à l’envers,claire mazard,syros,2021« Une toute petite pousse, fragile. On l’arrache. Ailleurs on la plante. […] Quelqu’un en prend soin. L’arrose comme il faut, l’aime. La petite pousse se redresse vaille que vaille.  Grandit. On l’arrache à nouveau »

    Métaphore limpide , parmi celles distillées dans le roman, pour comprendre le besoin qu’a Anne, l’héroïne, de retrouver son enfance, pour comprendre, se comprendre et pouvoir avancer sereine.

    Le Chemin à l’envers de Claire Mazard publié par Syros : est-ce bien un roman, un récit personnel, une autobiographie ? Peut-être un peu tout ça à la fois. On retrouve dans ce livre, qu’on ne peut lâcher jusqu’à la fin, le même vertige que dans Je te plumerai la tête (son précédent roman). Impossible de ne pas être happé par l’enfance de cette petite Anne, de frissonner avec elle devant le comportement de ses parents, de sa famille. Le lecteur suit son chemin sinueux, oppressant et malgré tout lumineux, vers la vérité. L’adolescente puis l’adulte pressent qu’il lui manque quelqu’un ou quelque chose, est-ce l’amour, que ses parents n’ont pas su lui donner ? Est-elle la seule à avoir souffert et pourquoi ?

    L’ouvrage, qui s’adresse aux adolescents et aux adultes, peut trouver un écho en chacun, quelle que soit son histoire. Il est un baume pour ceux qui ont souffert dans leur enfance. Une histoire qui montre aussi, au fil des pages, l’importance de l’art, de la nature et des petites choses « insignifiantes » dans une vie . « Anne ne retient que les bêtises », déclare sa mère. C’est peut-être ce qui la sauvera et lui permettra de mener l’enquête, tel un détective (ou une romancière), et de saisir la nature profonde des membres de sa famille et des absents.

    A travers ce récit, Claire Mazard, nous livre aussi ses recettes d’autrice. Pour écrire un livre, il faut assembler et rassembler, fouiller, questionner, examiner et trouver un fil conducteur puis refaire Le chemin à l’envers, comme pour retrouver son enfance.

    « Les petits clins d’œil de la vie. Pour qu’on garde espoir en elle », ou le réconfort d’un roman qui libère du chemin tracé d'avance ...

    Photo : Syros

  • La jonction judéo-chrétienne

    Souvent, la meilleure preuve d'une théorie reste son pouvoir explicatif et quand dans la recherche académique, on arrive à proposer une théorie unique qui soudainement unit et rend compte d'un ensemble de données autrement sans relations apparentes entre elles et inexplicables, c'est souvent un indice selon lequel on a rejoint la vérité”. (p.173)

     

    John Bergsma,Jésus et les manuscrits de la mer Morte-révélations sur les origines juives du christianisme,Bayard éditions,Qumrân,esséniens,Jean-Baptiste,Maïtre de Justice,étude biblique,Avril 2021Il existe des liens évidents entre “Jésus et les manuscrits de la mer morte” découverts au siècle dernier. Les écrits de Qumrân appartenaient aux esséniens, une secte juive contemporaine de Jésus, qui prônait une vie communautaire pieuse et sainte. Radicaux dans leurs rites proches des textes de l'ancien testament, ils attendaient la venue de deux messies (sacerdotal et royal) pour une fin des temps imminente, sous la direction du Maître de justice ( qui faisait office de grand prêtre).

    Le bibliste et spécialiste de ces manuscrits, John Bergsman a scruté pour ce livre paru chez Bayard éditions, quelques détails du nouveau testament qui ne sauraient s'expliquer sans l'influence essénienne.

    Bain rituel, baptême, eucharistie, effusion de l'Esprit-saint...autant de rites communs avec le christianisme naissant, issus du judaïsme ancien. L'organisation même de l'église des premiers temps ou les pouvoirs sacerdotaux des apôtres sont calqués sur des habitus déjà existants.

    L'auteur avance l'hypothèse de l'éducation essénienne de Jean-Baptiste et l'appartenance à la secte du rédacteur de l'évangile de Jean pour mieux saisir certaines subtilités ou incohérences des évangiles (le jeune homme nu vêtu de lin au jardin des oliviers, le déroulement de la cène dans un quartier et selon le calendrier essénien...).

    Farouchement opposé aux saducéens ou pharisiens, Jésus aurait pu compter sur l'assistance des esséniens pour accomplir sa mission mais la construction de son royaume tout intérieur lui est propre comme la taille des pierres brutes de l'édifice ecclésial que sont les cœurs circoncis de ses disciples.

    Singulier également le message du Christ qui unifie les fonctions de prêtre et de roi, dont la nature lui sera reconnue comme divino-humaine et qui s'inscrit comme le Rédempteur de l'humanité pécheresse, alpha et oméga de la Création.

    Le livre est plaisant avec de courts chapitres thématiques et des résumés synthétiques. L'auteur passe en revue la recherche et les chercheurs récents sur les manuscrits de la mer morte et convoque les auteurs de théologie influents du point de vue américain. Il réfute également certains poncifs (l'authenticité de la lettre de Paul aux éphésiens notamment) et éclaire d'un angle neuf l'origine juive de certaines pratiques du christianisme (la symbolique du mariage ou le célibat des prêtres, une mythologie commune ténèbres vs lumière...).

    L'ouvrage insiste plus sur les rites alors que la matière des manuscrits de Qumrân est plus large. Leur philosophie est aussi et surtout d'inspiration prophétique et à forte teneur eschatologique (Melchisédech est attendu à la fin des temps). La figure et l'identité du Maître de Justice sont par ailleurs juste évoqués et des parallèles avec Jésus (inspiration, rôle et légitimité, discernement prophétique...) auraient pu être menés...peut-être le sujet d'un prochain essai ?...

     

  • L'essence du masculin

    "(Aujourd'hui) Avec ses deux parents présents et disponibles, l'enfant n'est pas enfermé dans une relation exclusive à la mère et bénéficie dès les premiers jours d'un référent masculin et d'un référent féminin. Le jeune garçon peut dès lors accéder tout en douceur à l'étape de la masculinisation sans besoin d'un rituel ou de s'opposer au féminin". (p.99)

    Des hommes en chemin-vers un masculin conscient,DIdier de Buisseret,identité masculine,Editions Massot,Robert Bly,Yin-Yang,Jung,archétype,inné-acquis,tantra,Avril 2021Les éditions Massot publient un essai-manifeste sur l'homme de demain : "
    Des hommes en chemin - vers un masculin conscient" .
    Lassé du faux débat patriarcat versus féminisme qui tente d'opposer à nouveau les sexes, le thérapeute psycho corporel belge
    Didier de Buisseret place son analyse de la masculinité 2.0 sous l'angle du Yin et du Yang, deux polarités qui s'interpénètrent et se complètent dans le fameux symbole taoïste.
    Le modèle masculin le plus couru actuellement est en effet dans un excès de Yang. C'est l'homme rationnel, compétitif, confiant dans un mental sous tension qui souhaite performer mais qui a tendance à réduire l'autre sexe comme objet de ses fantasmes.
    A l'opposé, la polarité Yin investigue l'émotionnel, l'interrelation. Ce qui compte mieux c'est l'échange cœur à corps, la présence rassérénante et les qualités du féminin intérieur inhérentes : accueil, sensibilité, réceptivité ou capacité relationnelle.
    L' identité de l'homme reste encore tiraillée entre des raisons ou postulats socio-éducatifs (le privilège du sexe fort, le modèle du mâle alpha dominant) mais aussi biologiques : de la fusion avec la mère pour le garçon, à la nécessaire opposition- différenciation et de facto au rejet des qualités Yin, féminines, à l'adolescence.
    L'américain Robert Bly (que l'auteur trouve passéiste) partait d'un conte pour dresser le portrait de l'avenir du genre masculin dans les années 90 (dans "
    L'homme sauvage et l'enfant"). Ici l'essai est parsemé de cas pratiques, témoignages et citations à propos (Guy Corneau, Paule Salomon, Jacqueline Kelen,...),  qui viennent ponctuer des clés de compréhension d'un changement de paradigme car désormais les femmes travaillent, les pères sont plus câlins et les modèles sont changeants comme les rôles prédéfinis.
    Écrit par un homme pour les hommes en quête de mise à jour socio-culturelle,
    Didier de Buisseret nous convie, et sa pratique thérapeutique y a largement contribué, vers un "masculin conscient", présent et ouvert de cœur pour que la femme soit pleinement.
    Il ne s'agit pas de renier sa puissance ou force énergétique Yang qui sécurise la femme mais de l'équilibrer par sa complémentarité Yin, dont l'archétype est féminin, en vue d'une unité spirituelle chère au psychiatre zurichois
    Jung (le processus d'individuation).
    Ce livre qui cerne un peu plus et actualise le mystère de l'identité masculine, est aussi une porte d'entrée aux profondeurs de la psyché pour l'homme prenant la peine de s'aventurer sur le chemin de la réalisation intérieure, unisexe en son essence.

     

  • Une lecture chrétienne d'Ezéchiel

    Une fois l'Esprit venu, il ne manque plus rien à la vie bienheureuse...Pour la plus grande partie, ils ont quitté la terre et les choses terrestres, et ils se tournent désormais vers le ciel et vers la vie qu'on y mène, car le Sauveur les a rendus tels pour sa part à Lui”. (p.81)

    Ezéchiel, prophète de l'Incarnation,Nicolas cabasilas,Marie-Hélène Congourdeau,Les Pères dans la foi,Migne,Editions du Cerf,Avril 2021Ézéchiel, prophète de l'Incarnation” est un travail de recension et de synthèse de trois exégèses d'un théologien byzantin du 14ème siècle, Nicolas Cabasilas, sur des versets attribués à Ézéchiel et effectué par Marie-Hélène Congourdeau (docteur en histoire et chercheur au CNRS en histoire byzantine) aux éditions du Cerf, dans la collection “les Pères dans la foi” qu'elle dirige.

    Les trois textes sont distants dans le temps et montrent bien l'affinage de la réflexion chrétienne (fond et forme) de son auteur (d’exégèse à catéchèse pour le dernier commentaire) ainsi que l'évolution de sa foi. Avec les années, l'Incarnation prend poids et cause dans le cœur et l'esprit de Nicolas Cabasilas, et il devient lui-même observateur participant en tant qu'homme nouveau, rené en Christ, la distanciation s'estompe.

    Le travail minutieux de madame Congourdeau donne à lire les textes dans leur version de l'époque avant d'aborder leur explicitation. Son introduction et guide thématique de lecture sur ces trois fragments (elle est aussi responsable de la traduction et des annotations) sont une invite à découvrir l’œuvre majeure de Nicolas Cabasilas, “La vie en Christ”, en 4 volumes. Intérêt et curiosité naissent pour cet auteur méconnu.

    Moins connu également qu'Isaïe, le choix et l'originalité de l'étude : le grand prophète Ézéchiel. Si le premier convoque le “serviteur souffrant”, on doit au second des symboles forts comme le “tétramorphe” (le char constellé d'ailes et d'yeux du premier chapitre) ou les “ossements desséchés” (chap 37,1 à 14), signes de la résurrection.

    L'interprétation de ces versets clés est ici résolument christo-centrée, reprenant la nature divino-humaine du Sauveur. Plus selon l'auteur, tout concoure à l'Incarnation et à la révélation ou parousie du Fils de l'homme, à la fois dans l'entièreté de la Bible et dans les signes extérieurs apparents. Le temps de l'Histoire sainte se confond avec l'histoire de l'humanité. In fine la matière se spiritualise puisque l'Esprit se corporalise (idée chère à Henry Corbin), afin que l'homme soit, sur le modèle du Christ.

    Selon Nicolas Cabasilas toujours, les prophètes sont parmi les élus de Dieu, christophores avant l'heure (du Jugement dernier). Ils partagent une même identité et une même communion ou communication céleste, verticale, hors espace-temps, là où le Verbe prend forme.

    A relire les textes prophétiques, insufflés, il s'avère difficile malgré les lectures historico-critiques, de démêler le temps de la prophétie et leur adresse. L'inspiration d'un verset peut en effet être à la fois temporelle et universelle car toute symbolique : révélation passée qui parle d'un futur par une vision dans l'éternité de la Présence...

    Néanmoins et pour résumer, ce petit opuscule est riche de promesses et vérifie l'adage selon lequel le salut de l'âme (religieuse par nature) et l'éveil de la conscience passent notamment par le déchiffrement de l’Écriture et la perception aigüe de ses images ou symboles prophétiques. (analogies, associations et méditation).

     

  • L'esprit du Tibet animé

     

    Invincibles-900x1278.jpgLe bouddhisme tibétain vise la conversion des cœurs plutôt que le ressentiment ad nauseam. La compassion et le pardon sont les maîtres-mots de ce manga à destination de la jeune génération, la dernière selon le Dalaï-Lama à pouvoir sauver notre planète de son extinction, par la force de l'esprit et avec des actes qui partent du cœur. Le titre "Les invincibles" qualifient leur grandeur d'âme (endurance, empathie...)
    Depuis l'ingérance (ou colonisation) de la Chine sur le Tibet en 1959 (1/6ème de la population décimée) beaucoup ont fui en Inde dans l'espoir un jour de retrouver leur patrie et son chef spirituel. Ce dernier, s'il prie pour ses persécuteurs, s'est fait moine errant pour défendre la cause, en édifiant un Potala intérieur, en souvenir du palais de Lhassa, demeure des lamas.
    De tout cela il est question dans cette BD écrite par Sofia Stril-Rever qui se met en scène dans une histoire inspirée de faits réels. Elle commence par la rééducation physique et mentale de Maya, qui vient de perdre une jambe dans un attentat terroriste. L'héroïne va ainsi découvrir et s'intéresser à la tragédie tibétaine à travers la méditation. Cela la conduira jusqu'en Inde et au delà vers une renaissance et une aventure humaine à déplacer les montagnes. L'histoire touche même au merveilleux (les pouvoirs secrets) et à l'invisible (la prescience du massothérapeute Bernard Dubreuil) par le biais ingénieux et intelligent de cette anime-action dessinée en(tre) ombre et lumière par la mangaka Kan Takahama (merveilleuse auteure de La lanterne de Nyx et Le dernier envol du papillon, à découvrir). Il y a une certaine fraîcheur à voir le dalaï-lama et son histoire, ainsi croqués, à destination d'un lectorat plus jeune ( de 14 à 90 ans...), à l'initiative de Massot éditions.
    On mesure également à la lecture de ce roman graphique, l'importance de l'alliance franco-tibétaine, pays proches en philosophie spirituelle et conception des droits de l'homme. Une forte mobilisation sur les réseaux sociaux a permis de faire connaître et avancer la cause tibétaine, un exemple de dépassement de soi en vue d'un meilleur vivre ensemble.

     

  • Ludovig, un Pot-en-ciel

     

    "Il y a 1% de schizophrènes dans notre monde mais quelle est la véritable folie ? N'est-elle pas celle de se couper de l'unique sens de nos existences, i.e suivre Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie ?...Peut-on trouver plus de 1% de personnes qui fassent vraiment l'effort transformant de cette métanoïa ?...Dieu se cache mais si peu sont disposés du fond du cœur à le rechercher...Mettre le Christ à la première place m'a relevé de terre, a brisé les chaînes de mes dépendances, m'a lavé de toute cette d'échéance, et m'a fait sortir de l'obscurité à Sa lumière”. (p.158)

    3D_schizo.jpgLes éditions Docteur Angélique publient un court témoignage autobiographique poignant et sincère de Ludovig Pot, "De la schizophrénie à Dieu".
    Il s'agit ici presque d'une reconsidération de l'état de malade  psychique en une forme de possession démoniaque (entendre des voix suicidaires, défaitistes et négatives à souhait), au sens où l'entendait Jésus thaumaturge à l'époque de sa vie publique.
    Même si l'auteur est à présent stabilisé avec un traitement préventif, rien ne le distingue d'une personne saine lambda si ce n'est qu'intérieurement gîte un Homme nouveau. Combien d'années de combat (chutes et rechutes), d'ascèse (vœux de pauvreté et chasteté), d'épreuves (la plus grande étant l'écart du monachisme), ou de solitude pour finalement solidifier et cristalliser en son intériorité un Moi que le chrétien identifie au Christ en soi, à la couleur de Paul : "Ce n'est plus moi mais le Christ qui vit en moi"
    D'excentré excentrique (les mauvaises fréquentations, les addictions, les blasphèmes en tous genres), le plus souvent inconscient et, tel un fantôme, absent de soi, Ludovig a su s'apaiser, se réconcilier, se reconstruire, persuadé d'avoir été aidé en l'œuvre par son ange protecteur. En quête de sa "véritable maison" ( une voix parmi d'autres au début) c'est son identité de croyant véritable qu'il a trouvé et la vocation christique de se donner pleinement à autrui et aux plus démunis, en charité et grâce.
    Un discernement trie désormais ces voix, opère une distanciation d'avec les néfastes et sait reconnaître et diffuser la lumière du Verbe qui est amour et miséricorde, pour soi, son vécu (c'est l'intérêt principal de l'ouvrage) et l'humanité entière (le fameux Plan divin !...)
    C'est presque une lutte eschatologique qui se livrait dans sa psyché "malade" (puisqu'à son insu), comme écartelé entre être la réincarnation du messie ou celle de l’antéchrist... Il a eu la prescience, pour guérir ou tout au mieux se sentir équilibré, d'aller puiser aux paroles des sages et saints (le livre en est émaillé) afin de s'insérer au sein de la hiérohistoire en tant que témoin lumineux soumis à des forces ténébreuses. Et Dieu sait que la bataille est loin d'être terminée !
    Le Christ appelle toujours mais combien souhaitent in fine le statut si peu envié car parsemé d’embûches, d'élu ?
    Ludovig Pot s' inscrit sur cette longue liste, sous le patronage de l'église, de ses rites et de ses lieux de pèlerinage : Jérusalem, Medjugorje, Compostelle. On lui souhaite bien évidemment bon vent.