“Je ne suis pas fort en méditation, mais j'ai réalisé à quel point la pratique était importante, Cela n'empêche pas que j'aime aussi regarder le sport, faire du basket et regarder des dessins animés. J'adore la malbouffe et parfois j'aime les blagues salaces. Je suis en amour avec la vie”. (p.147)
Jarvis Jay Masters est dans le couloir de la mort à San Quentin aux U.S.A depuis plus de trente ans pour le meurtre prémédité d'un maton qu'il nie. 4% des détenus du couloir sont innocents. En fait-il partie ? Notre rôle n'est pas de juger et son karma ou ses fautes passées (première condamnation en 81 pour braquage, alors âgé de 19 ans) ne regardent que lui.
L'intérêt de son livre traduit en français pour le courrier du livre, "Méditations d'un condamné" vaut pour son écriture pleine d'humanité et de compassion pour ses codétenus, souvent victimes d'une enfance violente, et qui ne peuvent ou n'ont pas les outils pour apaiser leur cœur ou leur mental emplis de colère, de rancune ou de rage.
Jarvis Jay Masters a entrepris une petite révolution intérieure à partir de sa cellule : pratiquer la méditation bouddhiste tibétaine enseignée par ses maîtres et amis Chagdud Tulku Rinpoché (1930-2002) et Pema Chödrön, qui postfacent et préfacent ce livre.
Cette ascèse quasi quotidienne lui a permis d'épurer ses émotions et mémoires douloureuses et de mieux accueillir la souffrance, en soi et chez autrui, quand elle survient.
Devenu un homme respecté dans sa prison d'état, personnage public par son combat pour être innocenté (freejarvis.org) et ses écrits étudiés à l'école, il est un parfait exemple de libéré vivant ou en voie de l'être (si le temps ou Dieu le permet), retrouvant "la nature pure de l'esprit" dans l'ici et maintenant, en communion avec ses frères méditants.
Ses anecdotes de vie en prison sont pétries d'humour et d'amour pour le prochain, lucides quant au mal qui ronge les êtres ou les institutions, miséricordieuses quand il s'agit d'essayer de se voir sans concessions.
Il s'agit aussi d'un témoignage sur les conditions de vie dans un centre pénitentiaire rude abritant souvent des détenus à perpétuité, leurs codes et règles de survie, leurs fragilités, les touches d'espoir mais aussi quelques perles de sagesse.
Au-delà de toute étiquette, l'auteur reste un écrivain doué pour l'écriture (réalisme, talent de conteur, épure du style), libérée ici de son pesant pour ne garder que la légèreté des êtres.
“Méditations d'un condamné” reste un ensemble de textes poignants, une façon de survivre pacifié dans un monde ultra violent et une belle leçon d'humilité.
“Le temps doit toujours être apprécié, à chaque moment de nos vies, comme si c'était le dernier instant. Quand nous sommes capables de faire cela véritablement - être constamment dans le présent et voir ce moment dans tout ce que nous sommes, sans avoir le temps d'abriter de la haine, de garder de l'amertume dans nos cœurs, ou d'apporter de la souffrance ou de la douleur aux autres - chaque instant de nos vies peut être apprécié totalement, maintenant, et non demain. Parce que notre existence demain n'est pas assurée”. (p.169)
Respirer. Un mouvement naturel et instinctif pour les humains. On n’y prête peut-être plus attention depuis un certain virus. Pour Ulysse et ses camarades cela relève de l’exploit. Enfermés depuis leur naissance dans un centre qui les protège ils doivent vivre avec leur asthme, leur inhalateur et leur toux à répétition. Impossible de franchir les murs, au dehors tout est pollué, brûlé, gris, nature évaporée. Ils rêvent du monde d’avant qu’ils n’ont jamais connus et se consolent avec de vieilles brochures de voyages.
Côté scène, 
Même si le dernier album de
La Fontaine de Pierre édite un inédit de C.G. Jung en français : "Symboles oniriques du processus d'individuation". Il s'agit de la retranscription de deux séminaires donnés en Amérique (Bailey Island et New York) avant la seconde guerre mondiale, à un public averti par la résonance de l'inconscient. Ce matériau brut (on entend Jung dans son oralité) préfigure les thématiques et concepts que le psychiatre zurichois développera quelques années plus tard dans ses différents livres (Tout est déjà là en l'état), avec une focale sur les mandalas, figures et symboles de compensation et d'auto-guérison du Soi lorsque des conflits submergent la conscience.
Don Marcelino publie discrètement son 5eme essai, tous centrés sur la sagesse amérindienne aux éditions Louise Courteau. Avec "Les Amérindiens et les extraterrestres" il donne une vision
Garden Party au Théâtre des Doms, une terrasse aménagée en plein air à l'ombre d'un arbre plus que centenaire pour des représentations plateau minimalistes.
Le collectif